samedi 10 janvier 2015

NIGHTWISH - Once

Il y a de cela plus d'une décennie, la célèbre formation finlandaise Nightwish faisait paraître pour nous son cinquième album studio intitulé laconiquement Once. C'est en effet en 2004, dans la foulée des albums à succès que venait de lancer le groupe américain Evanescence, que Nightwish changea de direction musicale pour s'orienter vers une formule plus commerciale et commercialement exploitable. Ce n'était pourtant pas le manque de reconnaissance qui incita cette métamorphose puisque Nightwish jouissait déjà d'une réputation excellente parmi les aficionados du genre nouveau qui s'épanouissait alors, le metal symphonique. Mais Nightwish, qui avait fait le tour de son style premier et qui n'avait plus de nouveaux défis à relever en sol scandinave, souhaitait une plus grande visibilité en Amérique et opta conséquemment pour un son plus "américain" et moins "européen". Le résultat de cette aventure artistique se solda par la parution sur l'étiquette Roadrunner de l'album Once où l'on y reconnaît le travail accompli par Nightwish pour se rapprocher des fans de heavy metal aux États-Unis qui aiment le "gros son". C'est notamment évident avec la chanson à succès Wish I Had An Angel, pièce excessivement accrocheuse composée dans l'objectif d'une percée en territoire américain. Heureusement, le groupe n'a pas pour autant renié sa personnalité puisqu'on peut encore clairement identifier sur Once la fameuse touche de Tuomas Holopainen, le cerveau derrière Nightwish, ainsi que la jolie voix d'opéra de la chanteuse Tarja Turunen dont il s'agit ici de la dernière collaboration avec le groupe. Après Once, nos amis de Nightwish devront compter avec une nouvelle chanteuse, libérant Tarja Turunen de ses fonctions au sein de Nightwish. C'est donc un album plutôt spécial dans la discographie du groupe, comme on le constate par la couverture de l'album illustré ici, différente du style graphique des albums précédents de Nightwish. Il est d'ailleurs à noter que la couverture varie selon la version de l'album et que celle que je critique ici renferme treize pièces dont deux chansons en bonus, White Night Fantasy ainsi que Live To Tell The Tale. Avec une durée totale dépassant les 69 minutes, l'acheteur en a pour son argent et il n'y a donc aucune raison pour se passer de Once, d'autant plus que les morceaux, comme c'est toujours le cas chez Nightwish, sont une coche au-dessus de la moyenne des albums de metal symphonique. Once ne figure pourtant même pas parmi les meilleurs albums de Nightwish dont les œuvres, il faut le dire, sont toujours superlatives, malgré l'apport impressionnant pour Once d'un orchestre philharmonique particulièrement remarquable sur des pièces comme Planet Hell ou surtout Ghost Love Score, une oeuvre grandiose durant dix minutes. Il y a aussi Creek Mary's Blood qui affiche une durée inhabituelle de huit minutes et demie, prouvant que même si Nightwish désire adopter un son plus commercial et accessible avec Once, il n'empêche que le groupe ne sacrifie en rien à la qualité artistique habituelle de sa production. D'ailleurs, Nightwish s'aventure dans des contrées sauvages avec Creek Mary's Blood ainsi que The Siren, des morceaux visitant la world music exotique à des kilomètres du son scandinave typique. Néanmoins, Nightwish nous livre également une pièce en langue finnoise, la très touchante Kuolema Tekee Taiteilijan. En définitive, je conseille l'album Once pour le néophyte désireux de s'initier à l'art de Nightwish dont il s'agit ici d'un album respectable, bien qu'il ne soit pas le meilleur, mais surtout de celui qui est le plus accessible. Nightwish est le groupe par excellence pour découvrir le genre prospère du metal dirigé par une chanteuse et était là bien avant Evanescence. J'aime bien Evanescence mais je préfère Nightwish encore plus. En terminant, je dirais que si la formation Epica dont j'ai fait la critique de son album The Quantum Enigma la semaine dernière (voir ma critique de The Quantum Enigma du 3 janvier 2015) représente le mieux le genre du metal symphonique, c'est Nightwish qui est celle étant la plus accessible. Que ce soient Evanescence, Epica ou Nightwish, il y a de nombreuses excellentes formations metal dirigées par des femmes qui ont vu le jour depuis la fin des années '90, prouvant du même coup que l'égalité des sexes a bien sa raison d'être, même dans le milieu trop souvent machiste de la musique metal...!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

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