samedi 16 juillet 2016

INTERPOL - Antics

Cela faisait bien longtemps la dernière fois que j'avais écouté Interpol. Au moins quelques années, c'est tout dire, aussi je me suis rendu compte en écoutant Antics pour ma critique de cette semaine que Interpol me manquait. Quel groupe fabuleux! À l'époque, j'avais adoré l'album Turn On The Bright Lights (voir ma critique de Turn On The Bright Lights du 19 janvier 2013) et même si Antics d'Interpol ne peut se comparer à un classique du rock comme Turn On The Bright Lights, il est clair qu'il s'agit ici encore d'un autre album génial de la fameuse formation post-punk new-yorkaise. Bien qu'on y retrouve cette même idée de créer de la musique à partir de courts motifs et de notes répétées comme sur Turn On The Bright Lights, l'album Antics va ailleurs en diminuant la tension et en se présentant de manière bien plus posée et accessible pour les futurs fans du groupe Interpol. Porté par le tube Slow Hands qui malgré son titre est paradoxalement la plus rapide mais aussi la plus brève de l'album (la pièce ne fait même pas trois minutes), l'album Antics a vite remporté un succès critique bien mérité, chose qui n'était pas évidente pour Interpol après le triomphe de Turn On The Bright Lights puisque le groupe de New York devait ne pas se répéter tout en créant une suite digne à son classique Turn On The Bright Lights. Ma pièce favorite sur Antics n'est toutefois pas Slow Hands mais plutôt la très poignante Take You On A Cruise qui rappelle un peu Turn On The Bright Lights. Je dois dire que des sommets tels que Evil ainsi que Not Even Jail sont aussi pas mal non plus! En fait, toutes les chansons d'Interpol sur Antics sont intéressantes et il n'y a aucun temps mort ni morceau de remplissage. La première pièce intitulée Next Exit se veut une introduction à l'album avec son orgue alors que partout ailleurs, Interpol n'utilise pratiquement que les guitares et la batterie dans un style sobre et épuré. Avec la chanson Narc, le chanteur introduit pour la première fois une espèce de vulnérabilité qui se retrouvera sur certaines autres chansons de l'album Antics, ce qui est la principale nouveauté dans la musique d'Interpol. Le groupe nous faisait passer par toute la gamme des émotions avec Turn On The Bright Lights mais la fragilité du chanteur transperce ici comme il ne l'avait pas fait auparavant. Cette même fragilité culmine avec Take You On A Cruise, ma préférée. Pourtant, Antics parvient à être aussi diversifié que Turn On The Bright Lights, que ce soit avec la batterie rappelant Rebel Rebel de feu David Bowie (1947-2016) avec Not Even Jail ou encore le petit motif obsédant répété à la guitare sur la pièce Length Of Love qui crée presque un effet hypnotique. L'album Antics se conclut avec la magnifique chanson A Time To Be So Small. Il n'y a que dix chansons mais rien n'est superflu, tout se vaut et il n'y a pas de longueurs. En outre, l'originalité patente d'Interpol dans la façon de fabriquer ses petits chefs-d’œuvre, son emploi non traditionnel de l'harmonie et ses structures formelles innovatrices en fait un groupe-phare des années 2000 mais aussi un des groupes les plus intéressants de tous les temps avec ses pairs Pixies, Public Image Limited et Joy Division. Notez si vous le voulez bien en terminant que la couverture du livret dans le boîtier est noir mais que ce même boîtier est inséré dans un étui cartonné ayant la même couverture sauf qu'il est blanc, comme il est illustré ici. En somme, il est incroyable que Interpol soit parvenu à concocter un autre album pertinent après Turn On The Bright Lights sans se répéter artistiquement et en frappant dans le mille aussi fort. Antics d'Interpol est assurément un des albums les plus importants à être paru en 2004 et voire dans toute la décennie 2000.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

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