vendredi 23 décembre 2016

Comme d'habitude...

«Comme d'habitude...»! C'est sur ces bons mots du grand Claude François (1939-1978) que je vous souhaite, comme d'habitude, un très joyeux Noël. Comme d'habitude, je ne serai pas disponible durant le temps des Fêtes de fin d'année pour écrire de nouvelles critiques de CD, aussi profitez de cette opportunité incroyable pour relire ou découvrir mes anciennes critiques musicales (il y en a plusieurs centaines sur ce blog). Je serai comme d'habitude de retour en 2017, plus précisément le premier samedi de janvier. J'aimerais en outre que vous partagiez avec ceux que vous aimez et aussi ceux que vous aimez moins, Noël étant comme d'habitude une occasion où l'amour est le seul véritable cadeau que l'on peut faire à ses proches. C'est une fête du partage, d'amour et de compassion envers les autres, et le monde en a bien besoin avec tout ce qui se passe de nos jours dans les nouvelles. Comme d'habitude, l'année nouvelle est un joli prétexte pour tout recommencer et repartir à neuf! Alors comme d'habitude, je vous souhaite une extraordinaire année couronnée de succès!!

JOYEUX NOËL À TOUS & BONNE ANNÉE 2017!!!

samedi 17 décembre 2016

THE PRIESTS - Noël

On l'oublie trop souvent, Noël n'est pas qu'une occasion prétexte à des beuveries entre employés de bureau et des fêtes en famille qui se terminent mal. C'est aussi une célébration religieuse rappelant la naissance de Jésus-Christ qui n'est probablement même pas né un 25 décembre. Quoi de plus naturel alors pour un album de Noël que de réunir des prêtres qui nous chantent cet anniversaire! The Priests forment un trio de véritables prêtres catholique de l'Irlande du Nord qui avaient déjà enregistré quelques disques avant de faire paraître leur album laconiquement intitulé Noël en décembre 2010, peu avant la fameuse fête religieuse (ce n'est pas parce qu'on est prêtre qu'on n'a pas le sens du marketing). On retrouve sur cet album proposé par The Priests tous les standards de Noël auxquels on peut s'attendre avec une généreuse quinzaine de titres à se mettre sous la dent. Afin d'éviter la redondance, on y retrouve tout de même quelques titres moins connus (en tous cas moi je ne les connaissais pas) comme Ding Dong Merrily On High qui débute l'album, le cantique de Noël Sussex Carol ainsi que le très bref In Dulci Jubilo d'une durée éphémère d'une minute et demie. Quant à Peace On Earth que je ne connaissais pas davantage, il est mêlé par The Priests avec Little Drummer Boy pour un petit medley mignon typique des Fêtes. D'ailleurs, ce medley est repris à la fin de l'album mais avec la participation du chanteur de la formation... The Pogues! Ce groupe punk irlandais n'a absolument rien en commun avec The Priests et on se demande ce que ça fait là. The Priests expliquent qu'il s'agit d'un clin d’œil au célèbre duo improbable de Noël réunissant feu Bing Crosby (1903-1977) et feu David Bowie (1947-2016)... Ceci n'excuse pas que Shane MacGowan chante comme un handicapé mental avec des problèmes d'élocution. Il est un peu ridicule d'entendre The Priests se forcer pour chanter de leurs plus belles voix tandis que le chanteur de The Pogues vient tout bousiller... Ceci met tout de même un peu de piquant à un album autrement ennuyant et prévisible. Noël est un album tout ce qu'il y a de plus conventionnel, avec son orchestre qui multiplie les clichés musicaux de Noël et le traitement très traditionnel de ces chansons rebattues. Il n'y a aucune originalité sur cet album soporifique chanté par The Priests, et il est clair qu'il s'agit d'un cadeau de Noël tout à fait superflu. On s'en passerait bien volontiers. Certains mélomanes aiment peut-être The Priests mais moi je préfère Judas Priest! Je trouvais que Home For Christmas de Susan Boyle était un album de Noël mal foutu mais c'est un chef-d’œuvre en comparaison avec cet album minable qu'ont concocté The Priests. Home For Christmas avait cette diversité dans les styles qui fait cruellement défaut à l'album de The Priests (voir ma critique de Home For Christmas du 19 décembre 2015). Il n'est donc pas étonnant que Noël soit un album qui colle très près à la musique classique, avec ses habituels morceaux de Haendel (1685-1759), Mendelssohn (1809-1847) et G. Holst (1874-1934) dans un traitement symphonique mais aussi ses airs anonymes qui remontent jusqu'au début des temps... On a déjà entendu ça des centaines de fois. Il n'y a toutefois pas que du négatif puisque le livret accompagnant le CD, même s'il ne contient pas les paroles que de toutes façons on connaît par cœur, renferme une mine de renseignements sur les pièces choisies. Même si je ne crois pas en Dieu, il est intéressant de savoir quelle est la genèse des célèbres airs religieux retenus par The Priests. Vous pouvez donc garder le livret et jeter le disque.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 12/20

samedi 10 décembre 2016

RADIOHEAD - Hail To The Thief

Il paraît que 2+2=5. C'est cette arithmétique que nous sert Radiohead sur son album Hail To The Thief. Cette œuvre de 2003 est en réalité un album de transition entre le précédent Amnesiac et le suivant In Rainbows. On le constate de par l'instrumentation utilisée par Radiohead, employant de multiples sonorités naturelles et organiques qu'on retrouvait sur les albums avant Hail To The Thief mais en laissant entrevoir ce que sera In Rainbows, plus électronique. En ce sens, une pièce comme Where I End And You Begin pourrait carrément figurer sur In Rainbows tandis que Radiohead n'hésite pas à recourir à la guitare acoustique sur Go To Sleep et la guitare électrique sur There There (le clip de There There est en passant absolument magnifique). En fait, There There est possiblement la plus rock des pièces que l'on retrouve sur Hail To The Thief, un album dont l'urgence et la qualité de l'inspiration en font une oeuvre importante dans la production de Radiohead. Plus convaincant que Amnesiac, plus complexe que In Rainbows et plus profond que The King Of Limbs, il est manifeste qu'on a ici un des meilleurs albums de Radiohead à être paru au 21e siècle jusqu'à présent (n'oubliez pas que Kid A est paru en l'an 2000, ce qui le disqualifie techniquement à faire partie de notre siècle). Mais il est vrai aussi que l'on pourrait dire la même chose de chaque album de Radiohead tant l'excellence de son art rock intransigeant et audacieux culmine sur chacune de ses parutions depuis OK Computer! Même un album moins important comme The King Of Limbs mérite des éloges et je ne me suis d'ailleurs pas trompé en le faisant (voir ma critique de The King Of Limbs du 11 janvier 2014). Avec Hail To The Thief cependant, on a un album encore meilleur et bien qu'il s'agisse d'un disque quelque peu étrange pour le quidam moyen, il montre où était rendu Radiohead à ce moment de sa carrière, en train de façonner des chansons qui adoptent des formats plus pop comme ce sera le cas des albums ultérieurs de la célèbre formation menée par cet indéniable génie qu'est Thom Yorke. Car il faut le dire, même si la recherche exploratoire est patente sur un album tel que Hail To The Thief, il n'en demeure pas moins que les chansons ne s'éparpillent guère et restent assez concises, permettant de placer pas moins de quatorze morceaux dans moins de 57 minutes de musique, attestant ainsi de la volonté de Thom Yorke à toucher le maximum de styles et de climats possibles dans un temps raisonnable sans manquer d'approfondir chacun d'entre eux. Bref, Radiohead est bref, efficace et donc pop. Hail To The Thief est bizarre et pop, expérimental mais commercial dans le sens où il a recueilli les suffrages de bien du monde, oui, c'est tout et son contraire, être commercial et anti-commercial à la fois, ce qui prouve avec ce paradoxe que Radiohead est bien plus génial que Coldplay ou U2... Comment résister à une chanson aussi cool et accrocheuse que A Punchup At A Wedding? S'il n'était qu'un groupe qui expérimente, on n'en parlerait probablement pas. C'est ce qui explique que Radiohead soit plus populaire que Sonic Youth ou Autechre par exemple. La pluralité des styles, l'ampleur de l'expression, l'efficacité concise de ces pièces et l'originalité manifeste de Hail To The Thief font en sorte qu'on doit le considérer parmi les meilleurs albums à être parus dans les années 2000 avec Turn On The Bright Lights d'Interpol ou bien encore Elephant par The White Stripes (ce sont tous des albums dont j'ai déjà fait la critique auparavant sur ce blog; n'hésitez pas à consulter le moteur de recherche pour en savoir plus)!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 19/20

samedi 3 décembre 2016

INTERPOL - Our Love To Admire

Le troisième album que nous offre Interpol en 2007 avec Our Love To Admire est simplement un mélange des deux albums précédents de la célèbre formation new-yorkaise. En effet, il reprend le côté expressif développé sur Antics et le marie avec la complexité et l'étrangeté du premier album, le classique Turn On The Bright Lights, permettant ainsi d'achever ce triptyque que l'on était si impatient d'écouter. Ceci aurait pu nous donner un résultat palpitant et intéressant. Il n'en est rien, hélas! Il y a quelque chose de forcé sur Our Love To Admire qui nous fait amèrement regretter la fraîcheur des deux premiers albums d'Interpol. On dirait que le groupe essaie à tout prix d'être bizarre mais sans que cela ne soit concluant pour autant. Our Love To Admire manque cruellement de naturel et parvient à atteindre l'émotion de manière très tordue et déroutante. Il faut passer par tout un labyrinthe musical avant de toucher à l'expression des sentiments qui était pourtant le point fort d'Interpol sur le précédent album. Il y avait quelque chose de simple et efficace sur Antics que j'avais si adoré (voir ma critique de Antics du 16 juillet 2016) mais qui a disparu ipso facto à cause de cette recherche obstinée pour le sens. Interpol cherche beaucoup sur Our Love To Admire mais trouve bien peu. Le diable est dans les détails et l'arbre cache souvent la forêt. À force de scruter les partitions dans tous les sens, on constate toutefois que les trois dernières pièces de l'album sont tout de même émouvantes, Interpol nous amenant là où il ne nous avait pas encore transportés jusqu'alors. Who Do You Think est enfin une chanson plus simple sur un album qui en avait tant besoin. Quant à Wrecking Ball, sa finale avec un orchestre est réussie, même si je trouve que le résultat est assez timide. Le point fort de Our Love To Admire arrive cependant avec le dernier morceau épicé de trémolos de guitare qui donne un aura éthéré à l'ensemble. Interpol n'a rien perdu de son originalité, rachetant cet album un peu décevant mais finalement pertinent dans un contexte où l'industrie musical tend à se répéter. Cet autre album étonnant de nos amis d'Interpol montre que le groupe est toujours inventif et créatif, produisant ainsi un album qui n'a par bonheur rien de commercial ou de linéaire. Il est certes moins enthousiasmant que Antics et très loin d'être un classique comme Turn On The Bright Lights mais il saura plaire aux mordus de la formation américaine. Our Love To Admire renferme malgré tout quelques balises lui permettant de conserver les anciens fans, comme The Heinrich Maneuver ou surtout une pièce plus accessible comme Mammoth. Tout n'est donc pas noir en ce qui concerne cet album et bien que certaines chansons me laissent indifférent, il n'en demeure pas moins que Interpol est trop original pour présenter un album ennuyant. Our Love to Admire est donc un album recommandable, en dépit du caractère hermétique de l’œuvre et de certains passages qui tournent un peu en rond. On ne comprend pas toujours où les gars d'Interpol veulent nous amener mais ils nous amènent souvent là où on ne s'y attendait pas. L'album Our Love To Admire du groupe Interpol n'est par conséquent qu'un album à réserver à un public au goût élitiste et ne s'adresse donc pas au commun des mortels. Mais il est fascinant, ce qui explique pourquoi j'ai décidé de vous en parler sur ce blog...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20