samedi 3 décembre 2016

INTERPOL - Our Love To Admire

Le troisième album que nous offre Interpol en 2007 avec Our Love To Admire est simplement un mélange des deux albums précédents de la célèbre formation new-yorkaise. En effet, il reprend le côté expressif développé sur Antics et le marie avec la complexité et l'étrangeté du premier album, le classique Turn On The Bright Lights, permettant ainsi d'achever ce triptyque que l'on était si impatient d'écouter. Ceci aurait pu nous donner un résultat palpitant et intéressant. Il n'en est rien, hélas! Il y a quelque chose de forcé sur Our Love To Admire qui nous fait amèrement regretter la fraîcheur des deux premiers albums d'Interpol. On dirait que le groupe essaie à tout prix d'être bizarre mais sans que cela ne soit concluant pour autant. Our Love To Admire manque cruellement de naturel et parvient à atteindre l'émotion de manière très tordue et déroutante. Il faut passer par tout un labyrinthe musical avant de toucher à l'expression des sentiments qui était pourtant le point fort d'Interpol sur le précédent album. Il y avait quelque chose de simple et efficace sur Antics que j'avais si adoré (voir ma critique de Antics du 16 juillet 2016) mais qui a disparu ipso facto à cause de cette recherche obstinée pour le sens. Interpol cherche beaucoup sur Our Love To Admire mais trouve bien peu. Le diable est dans les détails et l'arbre cache souvent la forêt. À force de scruter les partitions dans tous les sens, on constate toutefois que les trois dernières pièces de l'album sont tout de même émouvantes, Interpol nous amenant là où il ne nous avait pas encore transportés jusqu'alors. Who Do You Think est enfin une chanson plus simple sur un album qui en avait tant besoin. Quant à Wrecking Ball, sa finale avec un orchestre est réussie, même si je trouve que le résultat est assez timide. Le point fort de Our Love To Admire arrive cependant avec le dernier morceau épicé de trémolos de guitare qui donne un aura éthéré à l'ensemble. Interpol n'a rien perdu de son originalité, rachetant cet album un peu décevant mais finalement pertinent dans un contexte où l'industrie musical tend à se répéter. Cet autre album étonnant de nos amis d'Interpol montre que le groupe est toujours inventif et créatif, produisant ainsi un album qui n'a par bonheur rien de commercial ou de linéaire. Il est certes moins enthousiasmant que Antics et très loin d'être un classique comme Turn On The Bright Lights mais il saura plaire aux mordus de la formation américaine. Our Love To Admire renferme malgré tout quelques balises lui permettant de conserver les anciens fans, comme The Heinrich Maneuver ou surtout une pièce plus accessible comme Mammoth. Tout n'est donc pas noir en ce qui concerne cet album et bien que certaines chansons me laissent indifférent, il n'en demeure pas moins que Interpol est trop original pour présenter un album ennuyant. Our Love to Admire est donc un album recommandable, en dépit du caractère hermétique de l’œuvre et de certains passages qui tournent un peu en rond. On ne comprend pas toujours où les gars d'Interpol veulent nous amener mais ils nous amènent souvent là où on ne s'y attendait pas. L'album Our Love To Admire du groupe Interpol n'est par conséquent qu'un album à réserver à un public au goût élitiste et ne s'adresse donc pas au commun des mortels. Mais il est fascinant, ce qui explique pourquoi j'ai décidé de vous en parler sur ce blog...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

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