samedi 29 avril 2017

RISE AGAINST - Appeal To Reason

Voici ce qui représentait le punk dans les années 2000. L'album Appeal To Reason est un bel exemple de ce que le punk avait encore à offrir, trente ans après les Sex Pistols et The Clash. Bien sûr, Rise Against n'est pas le groupe qui se distingue le plus par son originalité. Appeal To Reason est un album qui doit visiblement beaucoup à Pennywise et Bad Religion. La pièce The Dirt Whispered pourrait quasiment figurer sur un album pop punk de blink-182! Certes, le reste de l'album est moins pire mais ce hardcore mélodique, oui disons-le, ce punk commercial ne se soucie guère de créer du nouveau. Rise Against n'est pas original et Appeal To Reason est l'album qui définit le mieux le style conventionnel et parfaitement prévisible de ce groupe de l'Illinois. Dire que cela représentait le punk dans les années 2000 est peut-être alors un constat plutôt déprimant. Ces chansons de révolte sont conformistes et peuvent plaire à de jeunes banlieusards qui accrochent sur les mélodies du groupe. Appeal To Reason est d'ailleurs le meilleur album pour commencer à écouter du Rise Against, étant emblématique de son style convenu assez typique du punk à succès. Appeal To Reason représente le mieux à la fois le punk des années 2000 et le punk de Rise Against. Cela est navrant et je crois bien qu'il ravit même la palme à American Idiot de Green Day pour définir le son de cette décennie. Toutes les chansons de cet album désolant de Rise Against se ressemblent et sont donc interchangeables, sauf peut-être Entertainment qui est possiblement la plus originale de l'album. Rise Against y va d'une charge à fond de train contre l'industrie de la musique et du divertissement, ressassant les clichés selon lesquels la musique pop représente le mal et qu'il faut la bannir. Je m'excuse mais j'aime la pop et elle est souvent bien plus édifiante que l'album épouvantable de Rise Against. Si j'avais à choisir entre Gwen Stefani et Rise Against, il ne fait aucun doute que je prendrais tout de suite Gwen Stefani. J'en ai marre de ces groupes médiocres de punk qui se croient tout permis pour juger de l'art des autres quand eux-mêmes ne sont que de simples coquilles vides. Rise Against n'a rien à dire d'intelligent avec Appeal To Reason et je n'hésite pas à dire que c'est très certainement un album complètement raté. Quand je veux du punk intelligent, j'écoute plutôt The Shape Of Punk To Come de Refused (voir ma critique de The Shape Of Punk To Come du 6 août 2016). Cet album, paru une décennie avant Appeal To Reason, est diamétralement opposé à la démarche artistique absurde de Rise Against. Voilà du punk original, qui propose une vraie révolution musicale, et qui se fout d'être commercial ou pas, chose qui importe d'ailleurs sûrement beaucoup plus à Rise Against qu'à Gwen Stefani. Il est manifeste que Refused, trop intéressant sans doute, ne figure pas parmi les groupes ayant influencé Rise Against! Il n'est pas normal que Appeal To Reason, qui est paru en 2008, soit plus réactionnaire que le punk des Ramones en 1977. Appeal To Reason est l'album le plus archétypique du manque flagrant d'audace de Rise Against et si vous voulez entendre du mauvais punk, alors allez écouter Appeal To Reason de Rise Against. Ceci étant dit, malgré le fait que je déteste Rise Against, il demeure que ses mélodies sont accrocheuses, ce qui n'est jamais une mauvaise chose si on veut se faire aimer, mais il faut écouter l'album plusieurs fois avant d'accrocher sur les mélodies. La première impression que laisse un tel album est en effet d'être terne et sans variété, linéaire d'un bout à l'autre. Quel album exécrable! Appeal To Reason de Rise Against est fort malheureusement passé à l'Histoire comme représentant le mieux le punk du 21e siècle. Si c'est le cas, je préfère encore la musique pop.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20

samedi 22 avril 2017

AVENGED SEVENFOLD - Hail To The King

Hail To The King (à ne pas confondre avec Hail To The Thief ou The King Of Limbs, deux albums de Radiohead que j'ai déjà critiqués sur ce blog par le passé) d'Avenged Sevenfold est le successeur de l'album Nightmare mais il ne lui ressemble absolument pas. Effectivement, Nightmare était un album à la fois expérimental et convenu, ce qui est un flagrant paradoxe, mais Hail To The King est tout à fait commercial et intense. Avenged Sevenfold n'aime pas se répéter, on lui en saura gré, mais Hail to The King, paru en 2013 après une pléiade d'albums à succès pour le fameux groupe metal, a bien peu à offrir, hélas! Au lieu d'explorer les nombreuses possibilités offertes par la musique metal et d'essayer des trucs nouveaux comme sur l'intéressant album Nightmare (voir ma critique de Nightmare du 11 juin 2016), Avenged Sevenfold semble plutôt vouloir explorer le passé du metal en le revisitant. On assiste donc impuissant au festival du cliché et de la formule déjà éprouvée, avec des citations gênantes de l’œuvre des grands groupes metal de l'Histoire. Par exemple, Hail To The King débute par le tintement d'une cloche comme sur le premier album de Black Sabbath, alors que This Means War rappelle fâcheusement le succès Sad But True de Metallica, presque note pour note. La pièce Requiem peut faire penser à Kashmir de Led Zeppelin, etc... Le plagiat omniprésent sur l'album de nos bons amis d'Avenged Sevenfold s'explique par la dévotion qu'ils entretiennent envers leurs idoles Guns N'Roses, Metallica et Black Sabbath pour ne nommer que ceux-là, mais ils n'étaient pas obligés de nous resservir leurs musiques que l'on connaît déjà par cœur. Peut-être que les jeunes qui n'ont pas connu l'époque des supergroupes peuvent trouver là quelque chose de neuf à se mettre sous la dent, mais ce n'est malheureusement pas mon cas. Bien sûr, on retrouve sur Hail To The King la même créativité harmonique et mélodique qui a fait la gloire d'Avenged Sevenfold ces dernières années, avec d'excellents riffs de guitare et des refrains accrocheurs et efficaces, une facilité qui n'est pas sans évoquer pour moi, mélomane de musique classique, rien de moins que Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)! Je suis comme ça moi, je n'hésite pas à déblatérer des propos inopinés... D'ailleurs, pour l'anecdote, Planets est une chanson visiblement inspirée de l’œuvre de Gustav Holst (1874-1934). Bref, malgré tous ses défauts, et ils sont légion, Hail To The King sonnera familier à l'auditeur plus âgé et s'avère indubitablement bien plus accessible que n'importe quel autre album d'Avenged Sevenfold, le groupe ayant tourné le dos à son tempérament expérimental qui le démarquait jadis des autres formations metal populaires. En outre, on entend sur Hail To The King une austérité, une sévérité, oui, une noirceur qui s'exprime de manière intense dans des morceaux sombres et dépouillés, sans artifices superflus et constamment centré sur le message, chose que l'on ne peut certainement pas reprocher à ce groupe vraiment étonnant de heavy metal américain. L'absence totale d'originalité est donc compensée par la sincérité et le sérieux, l'émotion primant sur la recherche sonore. Il y a en effet une force de persuasion peu commune sur leur album qui ne s'explique que par une conviction inébranlable, une foi absolue de leur part en leur musique. Espérons néanmoins que Avenged Sevenfold retrouve sa verve expérimentale et qu'il cesse de s'en remettre toujours à ses sources d'influence. Hail To The King de la formation metal Avenged Sevenfold est donc un album que je recommande malgré tout ça, car peu importe ce qu'il fait, c'est toujours intriguant de voir et d'entendre ce que Avenged Sevenfold a à nous proposer.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 15 avril 2017

BULLET FOR MY VALENTINE - Temper Temper

On ne peut pas vraiment dire que Temper Temper de Bullet For My Valentine fait avancer le rock. Cet album de 2013 s'inspire bien entendu des années 2000 mais aussi du hair metal des années '80. Par moments, on croirait entendre Mötley Crüe sur Temper Temper. La pièce Dead To The World pourrait être une ballade de Whitesnake si seulement elle ne s'emballait pas pour devenir du rock endiablé vers la fin de la chanson. Bullet For My Valentine, qui jouissait jusqu'alors d'une certaine réputation enviable, semble avoir choisi pour son album Temper Temper de produire un album éminemment commercial et, disons-le, décevant. Bien sûr, la sonorité de Temper Temper est jolie, agréable à l'écoute; il ne fait guère de doutes que le fameux groupe metal ait les moyens financiers d'embaucher des gens de talent pour produire un album à la mode. Le problème est peut-être justement là: cet album de Bullet For My Valentine est trop sage, trop clean, trop policé, trop lisse. Il y figure plusieurs chansons dans un tempo modéré, voire lent, et est beaucoup moins agressif que les albums précédents de Bullet For My Valentine. D'ailleurs, il suffit d'écouter la nouvelle mouture de la chanson Tears Don't Fall que l'on retrouvait sur le premier album du groupe, The Poison, et de la comparer avec la suite intitulée simplement Tears Don't Fall (Part 2) que le groupe en a fait sur son album Temper Temper. La dichotomie est évidente. On peut étendre la comparaison à tout l'album puisque The Poison est de façon générale bien plus agressif, sale et intéressant que Temper Temper (voir ma critique de The Poison du 8 octobre 2016). C'est vrai que Bullet For My Valentine n'est pas aussi idiot que Godsmack, Drowning Pool ou pire, Five Finger Death Punch (tous des groupes calamiteux dont j'ai critiqué des albums sur ce blog). Mais avec Temper Temper, la célèbre formation du pays de Galles s'en rapproche dangereusement... Par bonheur, l'album qui suivra Temper Temper, le potable Venom, mettra un peu de baume sur le cœur des fans de la première heure. Oui, j'avais aimé Venom (voir ma critique de Venom du 16 janvier 2016). Il est évident que les gars de Bullet For My Valentine ne retourneront pas à leur style d'origine mais il est toujours intriguant de les suivre pour savoir ce qu'ils vont nous concocter. En terminant, pour l'anecdote, le gros budget de production de Bullet For My Valentine ne l'a pas empêché de commettre un impair avec le titre de sa pièce Dirty Little Secrets... Il n'est pas clair si la chanson s'intitule Dirty Little Secret au singulier comme il est fait mention à l'endos de l'album ou bien Dirty Little Secrets au pluriel tel qu'il est écrit à l'intérieur du livret de Temper Temper. Comme le chanteur répète Dirty Little Secrets ad nauseam dans sa chanson, je supposerai qu'il s'agit de la bonne orthographe. Temper Temper de Bullet For My Valentine n'est pas le meilleur album du groupe, c'est même probablement son pire album, mais si vous y tenez vraiment, vous pouvez l'acheter quand même puisqu'il est bien réalisé et malgré tout agréable à écouter si on ne veut pas trop se creuser les méninges...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20

samedi 8 avril 2017

FROM AUTUMN TO ASHES - Holding A Wolf By The Ears

Le début de Holding A Wolf By The Ears est percutant, c'est-à-dire que la première pièce de cet album de From Autumn To Ashes, la chanson intitulée Deth Kult Social Club, se présente comme étant la plus agressive de tout l'album. Mais cet album emo ne vise pas tant à être violent comme c'est le cas de plusieurs groupes hardcore ou même metalcore mais plutôt à exprimer des émotions intenses. En ce sens, la voix du chanteur principal de From Autumn To Ashes, celui qui a une voix clean, a le timbre rêvé pour cela. Il me rappelle curieusement un groupe rock qui n'a rien à voir mais que j'aime beaucoup, la formation Afghan Whigs. Il y a en effet un aspect plaintif ou je ne sais pas trop mais qui évoque pour moi l'album Congregation que j'avais adoré à l'époque où j'en avais fait la critique sur ce blog (voir ma critique de Congregation du 10 mars 2012). En fait, si Greg Dulli se décidait à enregistrer un album de post-hardcore, ça pourrait nous donner Holding A Wolf By The Ears! C'est étonnant et c'est ce qui fait tout l'intérêt d'un album tel que celui de From Autumn To Ashes. Il y a par ailleurs, en plus de la voix expressive du chanteur clean, ce gars en screamo qui n'arrête pas de hurler, au point d'en abuser. Les riffs vont dans le sens de la musique et sont typiques du style que l'on retrouve sur Holding A Wolf By The Ears, aussi ce n'est pas là où réside l'originalité de groupe. C'est vraiment la voix principale qui démarque l'album du lot d'albums emo et post-hardcore qui ont fait fureur dans les années 2000... Les mélodies sont accrocheuses et émouvantes et se détachent du fond de guitares agressives de l'album. Les meilleures chansons de From Autumn To Ashes à mon avis sont Daylight Slaving ainsi que Delusions Of Grandeur, mais aussi Travel et surtout Pioneers. Fait cocasse, il y a une pièce à l'endos de l'album qui est identifiée comme étant A Goats In Sheeps Rosary alors qu'à l'intérieur du livret accompagnant le disque, la chanson s'intitule plutôt A Goat In Sheeps Rosary... C'est évidemment une erreur, le titre véridique devant être en fin de compte A Goat In Sheep's Rosary! Peu importe, cela n'entachera la qualité générale de cet œuvre de From Autumn To Ashes, originale et expressive, vraiment attachante. Au pire, je dirais que certaines pièces mériteraient d'être développées davantage, car l'album semble parfois aller un peu nulle part. Sans la voix spéciale du chanteur, l'album serait bien plus pauvre musicalement. Cela est dommage et explique que Holding A Wolf By The Ears n'obtienne pas une cote davantage élevée. J'ai malgré tout bien apprécié cet album et je serais plutôt enclin à en faire la recommandation à tous quidams obnubilés par le metalcore, l'emo ou le rock alternatif, quoique ce même quidam doit probablement déjà en avoir pris connaissance. Holding A Wolf By The Ears de From Autumn To Ashes, paru en 2007 chez Vagrant Records, une étiquette que j'aime et qui se spécialise dans ces styles musicaux, mérite qu'on l'écoute même s'il n'a pas connu un succès commercial aussi grand que les albums de Bullet For My Valentine, certes beaucoup mieux structurés et donc commercialement exploitables.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 1 avril 2017

A STATIC LULLABY - Rattlesnake!

Metalcore oblige, Rattlesnake! est un album qui ne rate pas sa cible lorsque vient le temps de déplacer de l'air et de mettre le feu à la place où il joue. A Static Lullaby a fait paraître son album en 2008 mais l'album aurait pu voir le jour la semaine dernière. Avec Rattlesnake! et cela est assez évident à l'audition de cet album, on a droit à des guitares en flammes et un chanteur déchaîné, prouvant que A Static Lullaby est un groupe qui n'a rien à envier à ses pairs de Bring Me The Horizon et Asking Alexandria. Même s'il est un peu moins connu, on a ici affaire à un album de post-hardcore qui mérite d'être écouté, surtout si l'on est un fan de metalcore comme moi. Tout est là, le groupe livre la marchandise et il ne manque rien. Au surplus, on a même une piste cachée après les dix chansons inscrites à l'endos de l'album, une étonnante reprise du succès Toxic de Britney Spears! C'est que le traitement hardcore de la célèbre pièce lui confère un punch inaliénable qui nous fait aimer la chanteuse encore plus. A Static Lullaby parvient à surprendre alors que son metalcore, très efficace et archétypique du style qu'il représente, demeure cependant un peu linéaire et trop conventionnel. C'est peut-être le principal défaut de cet album néanmoins excellent, c'est qu'il manque de variété dans sa palette d'émotions et se présente comme un album sans surprise, hormis la reprise inattendue bien entendu. On ne peut nier malgré tout que l'ensemble est assez réussi, très énergique pour ne pas dire agressif, et A Static Lullaby saura plaire à l'auditoire naturel de la musique metalcore. Ce que je veux dire devient clair et net si on compare Rattlesnake! avec Long Live du groupe Atreyu par exemple, un album similaire paru récemment. L'album par A Static Lullaby semble moins original et moins diversifié d'une chanson à l'autre, ce qui explique que ma cote pour son album soit inférieure à celle d'Atreyu (voir ma critique de Long Live du 9 janvier 2016). Qu'importe, à quoi bon bouder son plaisir, voilà un album revigorant, vous devez écouter cet album, c'est tout de même du travail bien fait. Chapeau! Il ne fait aucun doute dans mon esprit que Rattlesnake! de A Static Lullaby est un must de la discographie metalcore des années 2000 et qu'il figure sans gêne dans ma discothèque personnelle de musique rock. Et pour "rocker", Rattlesnake! ne le fait pas à peu près! Notez qu'il s'agit toutefois d'un album assez court, dépassant à peine les 41 minutes incluant la reprise sur la piste cachée, ce qui convient mieux à un album punk qu'à un album metal. Cela a cependant l'avantage de ne présenter aucunes longueurs, aucune pièce de remplissage, et on ne s'ennuie jamais avec A Static Lullaby même si je préfère Bullet For My Valentine. Pour l'anecdote, mentionnons qu'une pièce porte un titre en français même si les paroles sont en anglais: il s'agit de Aller Au Diable, alors que le groupe voulait peut-être dire plutôt Allez Au Diable... Ce ne serait pas la première fois qu'un anglophone se trompe en essayant de s'exprimer dans la langue de Molière! Qu'à cela ne tienne, c'est tout de même un bel effort de la part de nos amis de la formation californienne A Static Lullaby!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20