samedi 26 août 2017

AGAINST ME! - The Original Cowboy

Après le passage à une grande maison de disques pour Against Me! (je parle de la compagnie Sire), la petite étiquette Fat Wreck Chords qui avait signé à l'origine le groupe fameux a décidé de ressortir les chansons de l'album The Eternal Cowboy (voir ma critique de The Eternal Cowboy du 19 août 2017) mais sous une nouvelle mouture en renommant l'album The Original Cowboy. Against Me! nous offre donc avec le nouvel album The Original Cowboy de 2009 les mêmes chansons que six ans plus tôt, sans la pièce Sink, Florida, Sink toutefois. Il n'y a aucune chanson nouvelle, juste les mêmes numéros que l'on connaît déjà par cœur. L'ordre des pièces varie cependant, ce qui permet de redécouvrir la musique de Against Me! puisque une chanson ne veut pas dire la même chose selon la position qu'elle occupe dans une liste ou sur un album. De plus, les excellentes réinterprétations par Against Me! sont aussi bonnes que sur l'album de 2003, voire meilleures, car plus spontanées et passionnées, peut-être même plus agressives. Bien sûr, les deux versions se valent, mais je crois que je préfère tout de même la version retapée de 2009. The Original Cowboy est en quelque sorte un album qui étrangement fait du neuf avec de l'ancien, même si la pièce Cavalier Eternal est identique sur les deux albums puisqu'elle est la seule à n'être pas rejouée mais simplement repiquée, et même si en définitive on regrette l'absence d'extras ou de bonus sur le disque. Je parle de Cavalier Eternal et non pas Cavalier Éternel car la chanson a changé inexplicablement de titre dans le processus, de même que Unsubstantiated Rumors Are Good Enough For Me To Base My Life Upon qui devient Unsubstantiated Rumors (Are Good Enough For Me To Base My Life On) et surtout A Brief Yet Triumphant Intermission qui devient à son tour A Brief Yet Triumphant Introduction car elle est maintenant placée en première position sur l'album The Original Cowboy d'Against Me! de 2009. Par ailleurs, certaines chansons sont enchaînées une à l'autre sur une même piste, comme le numéro final qui combine You Look Like I Need A Drink avec Turn Those Clapping Hands Into Angry Balled Fists pour devenir un moment épique de plus de sept minutes... C'est d'autant plus vrai que l'album entier ne dure que vingt-deux minutes et quart, ce qui en fait d'ailleurs un EP n'offrant que huit chansons. Il est par conséquent certain que The Original Cowboy, même s'il est artistiquement supérieur à The Eternal Cowboy, ne s'adresse qu'aux fans endurcis de la formation Against Me! et ne devrait pas faire de l'ombre à la première version. C'est aussi la raison pour laquelle je me dois de n'offrir qu'une cote moindre à la version de 2009 dont on peut aisément se passer si on possède déjà The Eternal Cowboy. Il n'y a pas grand-chose à dire de The Original Cowboy qui n'ait déjà été dit lors de ma critique hebdomadaire de la semaine passée, aussi je vous référerais à ma critique de The Eternal Cowboy pour en savoir plus. L'album The Original Cowboy n'apporte certes rien de nouveau que nous ne savions pas déjà sur Against Me! mais il est quand même attachant, aussi je ne regrette pas de l'avoir ajouté à ma vaste collection de disques en tant que collectionneur invétéré que je suis!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 19 août 2017

AGAINST ME! - The Eternal Cowboy

Procédons à la clarification d'usage: l'album s'appelle Against Me! As The Eternal Cowboy ou plus simplement As The Eternal Cowboy mais moi, pour raccourcir et simplifier, je l'intitulerai The Eternal Cowboy. Ce n'est pas le premier album pour Against Me! mais moi, pour tout dire et préciser, c'est bien le premier que j'aie écouté. Commencer par The Eternal Cowboy est de toute façon un très bon départ pour aller à la rencontre de Against Me! puisque le groupe n'avait pas encore connu de succès à grande échelle, ce qui nous le montre encore intègre et intransigeant. Le style de l'album est absolument passionnant, combinant le folk et le punk d'une manière très originale et réussie, avec des propos qui sortent de l'ordinaire en s'éloignant des clichés que l'on entend souvent dans le style punk. La musique y est excellente mais je dirais que les paroles y sont encore plus importantes: Tom Gabel, le chanteur du groupe Against Me! qui changera de nom par la suite, s'exprime entre dénonciation et désespoir de manière fort convaincante. C'est néanmoins la musique qui retient surtout mon attention car je ne comprends pas toutes les subtilités de l'anglais, ma connaissance de la langue de William Shakespeare étant limitée, hélas! Against Me! est pour moi le groupe punk idéal puisqu'il rejoint ma conception de ce style: des chansons courtes et efficaces, accrocheuses mais aussi signifiantes au niveau des paroles, substantielles mais aussi agréables d'écoute. De fait, l'album entier dépasse à peine les vingt-cinq minutes car toutes les chansons de The Eternal Cowboy sont incroyablement brèves, aucunes ne dépassant les trois minutes (sauf l'avant-dernière qui se retrouve à être l'exception qui confirme la règle, la pièce Turn Those Clapping Hands Into Angry Balled Fists). Quant à la dernière, qui se veut être un aparté fort léger après un album aussi chargé de sens, la chanson Cavalier Éternel (une mauvaise traduction en français du titre de l'album d'Against Me!), est un joli morceau de rupture amoureuse à la guitare sèche qui aurait pu être chanté par... Jason Mraz! Dans l'ensemble toutefois, Against Me! est beaucoup plus pertinent sur le sort du monde et sur l'état de la société que Rise Against, un groupe de vils imposteurs qui n'ont rien à voir avec l'authenticité du punk et dont j'ai trouvé risible leur album The Unraveling (voir ma critique de The Unraveling du 17 juin 2017). Il ne faut donc pas confondre Against Me! avec Rise Against, ni même avec Rage Against The Machine. Tous ces groupes à la dénomination similaire n'ont rien en commun musicalement ou littérairement. Against Me! est de toute façon trop original, trop unique pour être comparé à qui que ce soit. Sa musique jamais agressive ou violente, comme quoi il n'est pas nécessaire de crier et d'être bruyant pour étayer un message, flirtant souvent avec la guitare acoustique que l'on retrouve dans le folk puriste, parfois augmentant la saturation des guitares mais jamais autant que les Sex Pistols, est inimitable de qualité sonore. J'ai vraiment beaucoup aimé The Eternal Cowboy du groupe Against Me! et bien qu'il soit hasardeux d'avancer qu'il s'agit d'un incontournable des années 2000, il n'en demeure pas moins qu'il est certainement un des meilleurs à être sortis de la première moitié de cette décennie, une époque où le rock était encore en ébullition. 2003 marque donc l'année de parution de The Eternal Cowboy et de bien d'autres albums essentiels d'un style qui tend malheureusement à s'effacer avec le temps...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 12 août 2017

ALEXISONFIRE - Crisis

Alexisonfire est une formation post-hardcore pour laquelle j'ai énormément de respect et d'affection. Je m'attendais donc à rien de moins que la fin du monde pour son album Crisis paru en 2006. J'en attendais trop d'Alexisonfire: son album Crisis n'est pas à la hauteur des deux précédents albums (que j'ai par ailleurs déjà critiqués). Bien sûr, on retrouve sur Crisis le même engagement à créer des chansons fortement expressives et l'alternance entre les voix de George Pettit et de Dallas Green produit un contraste efficace et fichtrement intéressant. La voix monstrueuse de George Pettit prend sur Crisis beaucoup de place, ce qui donne un côté plus dur à Crisis qui compense pour les guitares moins importantes que celles qu'on retrouvait sur les opus qui le précèdent. Toutefois, on se doit de constater que la magie n'est pas au rendez-vous de ce troisième et avant-dernier album de la formation qui commence un peu à tourner en rond. L'esprit créatif et expérimental d'Alexisonfire semble avoir laissé place à une volonté de devenir plus accessible pour le grand public, plus commercial et aussi moins passionnant. Cette tactique semble avoir fonctionné puisque Crisis est un des albums les plus populaires en ce qui a trait au volume des ventes pour la petite formation de l'Ontario. Quelle déception cependant, je préfère nettement "Watch Out!" qui avait des chansons incroyablement plus admirables (voir ma critique de "Watch Out!" du 15 octobre 2016). Il n'y a sur Crisis rien de vraiment mémorable, les mélodies étant singulièrement plus anodines pour ne pas déplaire à la masse des consommateurs. Alexisonfire n'a quand même pas produit un album complètement pourri, il y a de beaux moments sur Crisis, comme les pièces Boiled Frogs ou encore We Are The End, mais dans l'ensemble, je ne peux pas lui accorder une cote équivalente aux deux albums précédents. Ma cote de 16 est tout de même enviable pour bien des groupes qui rêveraient d'avoir le talent d'Alexisonfire mais ne parviennent qu'à ennuyer... Même un album moyen comme Crisis pour Alexisonfire est supérieur en termes de qualité artistique à plusieurs autres albums de rock des années 2000. Le post-hardcore original d'Alexisonfire confère, malgré l'aspect consensuel de l'opus, une touche inimitable à Crisis qui demeure donc parmi mes albums favoris de la décennie, derrière "Watch Out!" bien entendu mais bien présent dans ma liste. Ce n'est pas bien compliqué: tous les albums d'Alexisonfire sont intéressants, point final. Pour s'initier à la musique du groupe canadien, il peut même être recommandable de débuter avec Crisis puisqu'il s'agit de l'album le plus facile d'accès. J'ai donc déjà écrit la critique de trois albums d'Alexisonfire, il ne reste plus que le magnifique Old Crows/Young Cardinals car après ça, le groupe disparaîtra des écrans radar en se séparant, hélas! Espérons néanmoins un retour du fameux groupe post-hardcore éventuellement...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 5 août 2017

AFI - Sing The Sorrow

Il était temps que je fasse la critique de Sing The Sorrow, un album que j'adore et qui figure non seulement parmi les meilleurs albums de la formation AFI, sinon carrément le meilleur, mais s'avère aussi un des plus marquants de sa génération à mon avis. Paru en 2003, Sing The Sorrow capture parfaitement le climat musical de son époque à l'instar de Box Car Racer, Evanescence et The Killers. Dans ce temps-là, il y a une quinzaine d'années, le rock grouillait de créativité, ce qui n'est plus le cas de nos jours où le rock n'est plus qu'un style musical moribond, hélas! Cet album de AFI est un classique des années 2000 au même titre que American Idiot de Green Day, Toxicity de System Of a Down ou encore l'album homonyme de Franz Ferdinand. Sans aller jusqu'à parler de génie, il faut tout de même reconnaître la qualité d'écriture des chansons de cet album mémorable puisque aucune chanson n'est à jeter aux ordures, enfilant les succès commerciaux un après l'autre: The Leaving Song Pt. II, Bleed Black, Silver And Cold, Girl's Not Grey, etc... Par contre, on peut affirmer que Sing The Sorrow a été réalisé par deux artistes de génie, Jerry Finn qui a notamment produit ...And Out Come The Wolves de Rancid et Butch Vig qui a produit Nevermind de Nirvana, rien de moins! Ces réalisateurs de renom ont poussé AFI à adopter un nouveau son plus ambitieux puisque Sing The Sorrow ne ressemble en rien à ce que le groupe punk avait fait auparavant. Pour s'en convaincre, il suffit d'aller écouter par exemple Shut Your Mouth And Open Your Eyes qui est certes un bon album mais qui est à cent lieues de Sing The Sorrow (voir ma critique de Shut Your Mouth And Open Your Eyes du 10 juin 2017). Le travail a porté ses fruits puisqu'il en résulte un album plus sophistiqué et substantiel, voire plus métaphysique. L'alternance entre le doux et le fort donne du relief aux compositions et les voix d'accompagnement ont un aspect quasi choral fort approprié. La façon dont les paroles sont réparties entre le chanteur solo principal Davey Havok et ses confrères musiciens qui s'occupent des voix d'accompagnement est cependant parfois pour le moins curieux. Davey Havok a en outre un timbre de voix fort particulier qui peut ne pas plaire à tous. Pour ma part, je trouve néanmoins que la prestation vocale du célèbre chanteur est absolument pertinente dans ce contexte. Cela permet à AFI d'offrir un album unique qui ne ressemble à aucun autre, pas même aux autres albums du groupe. En effet, AFI adoptera un son beaucoup plus électronique par la suite, l'éloignant encore plus de ses racines punk. En quelque sorte, Sing The Sorrow de AFI est l'album de la consécration pour le groupe, celui qui lui a permis d'amorcer une percée commerciale qui marque le début d'une odyssée musicale et artistique passionnante. L'importance de cet album est capitale et il faut avoir écouter ce chef-d’œuvre une fois dans sa vie. En terminant,  notez que l'endos de l'album indique qu'il y a douze chansons mais en réalité, une treizième pièce intitulée This Time Imperfect est cachée à la fin du CD, après quelques dizaines de secondes de silence, faisant en sorte que la dernière piste cumule une durée de plus d'un quart d'heure. Après un début d'album fracassant, Sing The Sorrow finit doucement sur des notes contemplatives...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20