samedi 25 novembre 2017

APOCALYPTICA - 7th Symphony

Cet album d'Apocalyptica n'a rien à voir avec le célèbre opus 92 en la majeur de Ludwig van Beethoven (1770-1827)... Il s'agit simplement du septième opus de la formation. Dire que cet album est une symphonie est cependant hasardeux puisque le groupe présente des chansons rock qui n'ont rien en commun avec la musique classique. En fait, l'album 7th Symphony alterne pièces instrumentales et chansons avec artistes invités, un peu comme c'était le cas de Worlds Collide dont j'ai fait une critique à lire pour les curieux (voir ma critique de Worlds Collide du 20 février 2016). À part Dave Lombardo, tous ces invités chantent sur des compositions qui pourraient se retrouver sur des albums rock standards. Il n'empêche que quelques morceaux explorent comme à l'habitude les possibilités du violoncelle, notamment au début et à la fin de l'album d'Apocalyptica. La première pièce est ainsi assez typique de ce à quoi ces violoncellistes nous ont habitués par le passé. Intitulée At The Gates Of Manala, voilà une pièce destinée à rassurer l'auditeur qui ne sera pas dépaysé. Toutefois, 7th Symphony enchaîne avec deux chansons grunge, End Of Me par le chanteur de Bush ainsi que Not Strong Enough par celui de Shinedown...! Il y a de quoi commencer à désespérer mais la pièce 2010 avec le batteur Dave Lombardo (7th Symphony est paru en 2010) montre les dents. Les sons saturés à outrance font dire qu'il y a de la friture sur la ligne! Ce n'est pas dans les moments les plus agressifs que Apocalyptica est le plus intéressant mais plutôt dans les pièces plus douces, plus près de la musique classique. Il faut dire que je suis moi-même mélomane alors il est normal que je sois réceptif au son magnifique du violoncelle classique. C'est le cas de Beautiful qui suit immédiatement 2010, une composition simple mais si belle que je dois admettre qu'elle porte bien son titre et qu'il s'agit de ma préférée sur 7th Symphony. Malheureusement, Beautiful ne dure qu'à peine un peu plus de deux minutes! Par bonheur, Broken Pieces avec la chanteuse de Flyleaf, chanson suivant cet instant de beauté qu'est Beautiful, est également parmi mes moments favoris de l'album en raison de l'émotion que la chanteuse met dans sa voix. Donc 7th Symphony ne sera pas catastrophique comme je le croyais au départ, même si ce qui viendra par la suite n'aura pas le même impact pour mes oreilles. On The Rooftop With Quasimodo est une pièce instrumentale qui explore encore les sons trafiqués du violoncelle. Puis vient le morceau le plus dur, le plus agressif de 7th Symphony, je parle de la chanson Bring Them To Light avec le chanteur de Gojira. Enfin, les deux dernières compositions Sacra et Rage Of Poseidon, enchaînées une à l'autre, sont suffisamment intéressantes pour que je dise que l'album finit bien, surtout en ce qui concerne Rage Of Poseidon qui commence mystérieusement comme si les violoncelles étaient plongés sous l'eau... avant de s'emballer et d'étaler cette rage dont il est question dans le titre de l’œuvre. Poséidon, dieu grec de la Mer, aurait de quoi être fier de la musique composée en son honneur par Apocalyptica! Bref, ce n'est évidemment pas là le meilleur album du groupe mais il n'est pas déshonorant pour autant. Il est dommage que pour des motifs commerciaux, Apocalyptica se soit mis à jouer du rock standard alors qu'à ses débuts, le groupe laissaient présager davantage d'innovation et d'expérimentation dans sa musique. Même les morceaux plus expérimentaux sonnent curieusement assez convenus. Je ne déconseille cependant pas son achat, parce que le concept demeure malgré tout plus original que celui de bien d'autres groupes rock et metal... En fait, je me dois de souligner pour vous que des trois albums d'Apocalyptica que j'ai critiqués jusqu'à présent, c'est 7th Symphony qui est à mon avis le meilleur.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 18 novembre 2017

STRATOVARIUS - Elements Pt. 2

À ne pas confondre avec Stradivarius, le célèbre luthier de Crémone. La première fois que j'ai vu un album de Stratovarius, je croyais qu'il s'agissait d'un groupe québécois en raison de la fleur de lys qui orne les albums du groupe. Or, il n'en est rien puisque Stratovarius est, je vous le donne en mille, encore une bande de Scandinaves! Qu'est ce que ces Européens du Nord ont bien pu manger pour produire autant de groupes metal, allez donc savoir... Bref, l'album Elements Pt. 2 est paru en 2003, la même année que Elements Pt. 1 qui le précède. Bien que les deux albums aillent de pair, je ne possède pas Elements Pt. 1 dans ma discothèque et tout ce que je connais de Stratovarius se résume donc à cet album que je critique pour vous. Pourtant, Stratovarius est dans le paysage metal depuis des lustres, son premier album remontant jusqu'aux années '80! Je ne suis pas un expert en metal même si j'ai écrit sur ce blog plusieurs critiques sur ce style, alors ça explique mon ignorance en ce qui concerne la discographie du groupe. De toute façon, Elements Pt. 2 est un album que certains qualifieraient de power metal, tandis que moi je le définirais plutôt comme étant du "kitsch metal"... Je trouve que cet album a quelque chose de kitsch et de candide, au Québec on dirait que c'est "quétaine"... Le visuel du livret ainsi que l'inclusion de la Prière de la Sérénité dans la chanson Know The Difference sont là pour prouver mes dires. Mais cela est perceptible également dans la musique de Stratovarius, dont la réalisation est assez "cheap" avec sa batterie mise en avant au premier plan et son chanteur qui use de sa voix de tête de manière parfois assez insupportable. J'oserais presque dire qu'il a une voix imitant l'art du castrat comme c'était aussi le cas du chanteur chez The Darkness dont j'avais pourtant aimé l'album Permission To Land paru d'ailleurs la même année que Elements Pt. 2 (voir ma critique de Permission To Land du 1er février 2014). Il grimpe les gammes avec sa voix haut perchée de manière fort déplaisante. Malgré ces défauts, Elements Pt. 2 présente de bonnes compositions, mes chansons préférées étant, en raison de leur caractère revêtant la forme d'une procession, Alpha & Omega qui nous introduit à l'album, Awaken The Giant et voire même Dreamweaver. L'utilisation d'un ostinato dans le riff de la guitare de ces œuvres est aussi à considérer. Mais il y a des bémols, comme la pièce Season Of Faith's Perfection qui incorpore dans son solo médian une marche d'harmonie... qui ne marche pas. De toute façon, la fin de la chanson avec la clochette fantaisiste est très ridicule. La fin d'une autre chanson de Stratovarius est aussi absurde mais pour d'autres raisons, il s'agit de I'm Still Alive. La finale époustouflante du morceau est absolument grandiose et vous jette sur le cul. Néanmoins, il est dommage que cet album soit gâché par un morceau niais et kitsch comme Liberty qui termine l'album. Il y a plusieurs ballades sur l'album, que ce soient Luminous ou Season Of Faith's Perfection, mais pour moi Liberty ne passe vraiment pas... J'en déduis que je ne suis pas un grand fan de ce genre de power metal à la con, mais il y a un public pour ce type de musique. Je trouve pourtant à cet opus de Stratovarius un certain charme, et puis les mélodies sont accrocheuses et les riffs bien menés... Je ne déteste donc pas Stratovarius, et si vous aimez le power metal un tantinet naïf, car pour moi cette musique n'est rien de moins que de l'art naïf, vous apprécierez Elements Pt. 2.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 11 novembre 2017

JACOBS DREAM - Drama Of The Ages

Prenez une grande respiration et plongeons ensemble profondément dans le metal avec la formation Jacobs Dream. Cette formation originaire de l'Ohio est en effet power metal jusqu'au bout des ongles et son album Drama Of The Ages, paru en 2005 sur la fameuse étiquette Metal Blade, fait revivre le metal old school comme peu de groupes en sont capables. Jacobs Dream n'est pourtant pas un groupe particulièrement célèbre ou connu mais voilà justement une bonne raison pour que je vous en parle sur mon blog. Je critique souvent de grands groupes qui ont déjà fait leur marque mais il faut penser aussi aux formations plus petites qui méritent d'être découvertes. Jacobs Dream est aussi intègre dans son metal qu'un groupe comme HammerFall par exemple, formation dont j'ai par ailleurs écrit une critique positive sur son album Threshold que je recommande (voir ma critique de Threshold du 21 novembre 2015). La différence entre HammerFall et Jacobs Dream est que ce dernier est un groupe qui présente un peu d'amateurisme dans la composition de ses chansons. Du point de vue du style, il n'y a aucun problème, Jacobs Dream sait comment faire sonner une guitare de manière heavy et son chanteur a un trémolo à faire frémir Hulk Hogan. La maîtrise absolue de son style est patente chez Jacobs Dream du début à la fin de son album Drama Of The Ages. Ce qui cloche, c'est que les compositions pourraient être mieux structurées. Le refrain ne se démarque pas assez du couplet sur la plupart des chansons de Jacobs Dream et encore pire, les mélodies ne sont pas toutes suffisamment accrocheuses. Je fais exception toutefois de la pièce Tempest, très réussie et aussi ma favorite sur l'album. En général, les premières chansons de Drama Of The Ages sont meilleures que les dernières, exception faite de l'ultime et toute dernière At The Gates que j'aime bien. Il est malheureux que l'album s'enlise au fur et à mesure que l'on avance dans notre écoute, car Drama Of The Ages est un album ambitieux dont l'idée de départ avait beaucoup de potentiel, même si je déplore que Jacobs Dream soit chrétien (je préfère les groupes comme Behemoth qui parlent de Lucifer, c'est plus marrant). Il n'empêche que c'est un album impressionnant pour un groupe si peu connu. Les chansons sont souvent très longues et l'album en son entier dure près de 71 minutes! Cela correspond à ma conception du metal qui est de composer des morceaux longs qui s'étendent dans le temps. La chanson Forever Winter de Jacobs Dream a une intro instrumentale de trois minutes et demie! Certains artistes pop ne sont même pas capable d'écrire une chanson complète qui soit aussi longue que l'introduction de Forever Winter...! Il est indiqué douze chansons à l'endos de l'album mais en réalité, il y a quatorze pistes. Pourquoi? Parce qu'après At The Gates, on a 78 secondes de silence avant qu'on ait droit dans le "prégap" de la quatorzième piste à une version du Canon de Pachelbel par un orchestre metal! Jamais Johann Pachelbel (1653-1706) n'aura sonné de si singulière façon! De toute façon, ce n'est même pas lui qui a composé ce canon en ré. Il s'agit en fait du morceau de musique classique que je déteste le plus mais Jacobs Dream parvient à le faire sonner pour que je l'aime contre toute attente! Bravo à l'orchestre de Jacobs Dream... À quand une version power metal des Quatre Saisons de Vivaldi?

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 4 novembre 2017

SONATA ARCTICA - The Collection

Noël frappe à nos portes, l'entendez-vous? Ce sera l'anniversaire de Jésus-Christ dans moins de deux mois et qui dit Noël, selon moi, dit aussi metal. Il n'y a rien comme un bon vieil album de power metal à se mettre dans les oreilles le soir du 24 décembre... Alors je vais faire un dernier tour de piste avec ce style très prisé avant de passer à autre chose l'année prochaine. En attendant, ne boudons pas notre plaisir et offrons-nous rien de moins qu'une compilation de dix-sept chansons power metal de la part de la formation finlandaise Sonata Arctica. Cet album paru en 2006, d'une durée fort généreuse de presque quatre-vingts minutes, réunit le meilleur du premier style de Sonata Arctica. En effet, le groupe changera de direction par la suite. Pour ce qui nous intéresse ici, à savoir cette compilation intitulée laconiquement The Collection, on a droit à des morceaux très rapides avec des envolées virtuoses à la guitare solo, au point où la recette finit malheureusement par devenir systématique. Sur les dix-sept chansons de Sonata Arctica, on ne compte que deux ballades, à savoir Tallulah ainsi que Last Drop Falls. Certes, il y a aussi des pièces au tempo modéré comme Broken, mais dans l'ensemble, les morceaux de bravoure sont abordés à un train d'enfer. Ne vous laissez pas leurrer par la chanson FullMoon qui débute comme une ballade elle aussi mais qui tourne rapidement à davantage d'action. Quant à la dernière pièce de la compilation de Sonata Arctica, une nouvelle version de 2006 pour la chanson Replica que l'on retrouve également sur le premier album du groupe intitulé Ecliptica, elle débute calmement mais s'emporte en son centre avant de revenir au tempo initial pour la conclusion. Pour ce qui est du reste, tout est invariablement rapide avec une charge épique grandiose typique du power metal. En quelque sorte, Sonata Arctica sonne ici comme la rencontre entre Nightwish pour la dimension épique et DragonForce pour la virtuosité, deux groupes dont j'ai critiqué respectivement les albums Angels Fall First et Inhuman Rampage sur ce blog, deux classiques du metal qu'il faut avoir écoutés au moins une fois dans sa vie (voir mes critiques de Angels Fall First du 5 décembre 2015 et de Inhuman Rampage du 13 février 2016). Ma critique de The Collection sera toutefois moins élogieuse car le côté prévisible et presque routinier de la musique finit par lasser. Les moments de vraie émotion se font rares, c'est-à-dire ceux qui s'écartent de la recette stéréotypée que nous livre ici Sonata Arctica. Notons tout de même Kingdom For A Heart, ma favorite sur la compilation, pour son intensité bien appréciée. En général, on a quand même moins d'originalité que sur les albums de Nightwish, parce que les chansons de Sonata Arctica manquent parfois de singularité. Je veux dire par là que Sonata Arctica n'arrive pas à exprimer une idée musicale de manière aussi éloquente que la fameuse formation menée par Tarja Turunen. Tant pis, The Collection est malgré tout un album qui me permettra de passer un beau Noël, même si je préfère nettement Nightwish pour le petit côté gothique du groupe. Le power metal de Sonata Arctica est en outre d'une probité irréprochable, avis aux collectionneurs qui voudraient à juste titre acquérir The Collection...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20