samedi 9 décembre 2017

BLIND GUARDIAN - A Night At The Opera

C'est Noël qui arrive très bientôt et j'ai décidé de me faire un cadeau de Noël: j'ai choisi pour ma critique un album que je déteste, ainsi je vais pouvoir me défouler à satiété! Blind Guardian pourrait me reprocher mon sadisme mais ils n'avaient qu'à faire un bon album... J'ai plusieurs albums du groupe Blind Guardian dans ma discothèque alors j'ai sélectionné A Night At The Opera, dont le titre qui réfère autant à la musique classique qu'au groupe Queen est parfaitement prétentieux. C'est le premier album de Blind Guardian que je critique et je vous jure que c'est aussi le dernier. Je ne vais quand même pas me taper toute la collection... Commençons donc par dire à quel point A Night At The Opera est un album indigeste: la musique est tellement dense du début à la fin qu'on suffoque et risque de déclencher une crise de claustrophobie. L'album ne laisse aucun moment de répit et ne respire pas du tout, avec des guitares qui jouent sans arrêt, par-dessus le chanteur, pendant, avant et après, sans cesse, au point où on en ressort absolument épuisé. Blind Guardian nous impose ici un album complètement surproduit, avec trop de notes de musique inutiles, trop de couches d'instruments, trop de tout... Le résultat, inlassablement grandiose et intense d'un bout à l'autre sans faire de pause, démontre la palette d'émotions absolument réduite dont semble disposer le groupe pour sa musique. Paradoxalement, ce souffle ridiculement épique a quelque chose de banal et d'endormant, car on n'écoute plus la musique après quelques minutes, puisque tout est pareil tout le temps. Sur les dix titres que comporte A Night At The Opera, les deux seules pièces qui tentent de se démarquer un peu sont Age Of False Innocence ainsi que The Maiden And The Minstrel Knight. D'ailleurs, la chanson The Maiden And The Minstrel Knight semble se terminer vers le milieu.. avant de recommencer de plus belle, à notre grand dam! A Night At The Opera est éprouvant et pénible à écouter, je vous le dis. Le tempérament extraverti et histrionique de Blind Guardian rappelle fâcheusement la musique d'un Protest The Hero de sinistre mémoire. J'avais complètement démoli leur album Scurrilous pour la corvée que représente l'audition de la musique qu'il contient, allez lire ça si le cœur vous en dit (voir ma critique de Scurrilous du 28 octobre 2017). Pour ce qui est du style de A Night At The Opera, le titre nous induit en erreur puisqu'il n'a rien à voir avec l'opéra. C'est du rock progressif des années '70 mais sous la forme du power metal des années 2000. L'album, paru en 2002 sur l'étiquette Virgin, est un peu la rencontre entre Mastodon et Coheed & Cambria, deux groupes dont j'ai fait précédemment la critique et que je respecte certes, mais cela ne veut pas dire pour autant que le résultat soit à la hauteur des attentes. A Night At The Opera abuse en effet des clichés de ce type de musique et s'avère totalement dénué d'une quelconque trace de crédibilité. Aucune chanson ne dure moins de cinq minutes et la plusieurs font allègrement six minutes et demie, sans compter la pièce And Then There Was Silence qui dépasse les quatorze minutes, ce qui est un vilain défaut quand on a hâte que la musique se termine enfin... Comme si 67 minutes interminables de musique ne vous torturaient pas suffisamment, Blind Guardian a cru bon d'ajouter une onzième piste en bonus (merci, ce n'était vraiment pas nécessaire). Intitulée Frutto del Buio, cette pièce de guitares acoustiques avec des paroles en italien (il semble qu'il existe des versions en diverses langues et je ne sais pas pourquoi je me suis retrouvé avec la version italienne) n'a absolument aucun rapport avec tout ce qui précède. En fait, la voilà la chanson qui fait figure de véritable originalité! Bref, inutile d'insister, cet album est particulièrement raté dans son ensemble. Il y a quand même quelques jolies mélodies accrocheuses, certes noyées dans la production de l'album, mais c'est plutôt le constat de l'échec qui s'impose à notre entendement. C'est ce que l'on retient de A Night At The Opera... Prétentieux. Surproduit. Ne respire pas. Banal et endormant. Au tempérament extraverti et histrionique. Le livret ne contient même pas les crédits de l'album! D'une indigence rare, les informations se résument aux paroles des chansons. Mais les paroles sont écrites en lettres si minuscules qu'elles sont pratiquement illisibles. A Night At The Opera de Blind Guardian est un album à éviter avec précaution. C'est définitivement un album minable.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

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