samedi 22 décembre 2018

Bravo monsieur le Premier ministre

Pour ceux qui l'ignorent, un tout nouveau chef d'État s'est installé à la tête du gouvernement du Québec. Oui, cette province canadienne a vu en cours d'année l'élection de monsieur François Legault au poste très honorable de Premier ministre. Souhaitons donc bonne chance à ce nouveau gouvernement, en espérant que les choses s'améliorent pour l'ensemble des Québécois. Je lui offre donc personnellement mes félicitations pour son élection en plus de mes vœux de bonheur, de santé et de prospérité pour 2019, vœux que je partage d'ailleurs avec tous les habitants du Québec et du Canada. Joyeux Noël à tout le monde et passez une très bonne année! Comme c'était le cas lors des dernières années, je prendrai encore congé pour les Fêtes et il n'y aura pas de critiques fraîches à se mettre sous la dent à Noël ou au Jour de l'An. Il faudra patienter jusqu'au premier samedi de janvier avant de pouvoir lire une autre de mes palpitantes critiques. Ce sera alors, comme à l'accoutumée, le moment pour ma rétrospective musicale de l'année. Profitez donc de cette période festive pour relire mes anciennes critiques d'albums, d'autant plus que ce n'est pas la quantité qui manque...! À la prochaine!

UN TRÈS TRÈS JOYEUX NOËL
ET UNE EXCELLENTE ANNÉE 2019

samedi 15 décembre 2018

ARTISTES VARIÉS - A Carnegie Hall Christmas Concert

A Carnegie Hall Christmas Concert est un album présentant un concert de Noël au Carnegie Hall, ce qui n'était pas sorcier à deviner en lisant le titre. Le fameux concert en question a en fait eu lieu le 8 décembre 1991 mais bien sûr, l'album n'est paru qu'en 1992. C'est le résultat d'un concert qui a été diffusé à la télévision publique aux États-Unis. L'idée de cet album live de Noël est de mélanger la musique classique avec le jazz. On y retrouve donc des interprètes classiques comme les deux formidables cantatrices que sont Kathleen Battle et Frederica von Stade, ainsi que The Wynton Marsalis Septet pour la portion jazz, Wynton Marsalis étant bien sûr le célèbre trompettiste fort en demande au début des années '90. Le tout est secondé par The Orchestra of St. Luke's sous la direction du chef André Previn. J'ai beaucoup de respect pour André Previn depuis que je l'ai entendu dans une interprétation exemplaire d'une série de variations pour piano de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791). C'est un musicien accompli, autant comme pianiste que comme chef d'orchestre. Il était tout désigné pour ce spectacle de fin d'année mêlant jazz et musique classique. Car il faut le dire, le jazz prend bien de la place ici. A Carnegie Hall Christmas Concert a beau être paru sur l'étiquette Sony Classical, il contient en réalité beaucoup de jazz et bien peu de classique. On y retrouve un extrait de Exsultate, jubilate K. 165 de Wolfgang Amadeus Mozart dont il vient d'être question, un joli prétexte pour la chanteuse Kathleen Battle à se vouer à une impressionnante démonstration de pure virtuosité vocale d'ailleurs fort réussie, ainsi qu'une œuvre méconnue tout droit sortie de la Renaissance, soit Lo, How A Rose E'er Blooming de Michael Praetorius (1571-1621) dans une interprétation a cappella par la mezzo-soprano Frederica von Stade dont le trémolo est d'un style parfaitement anachronique, et finalement Mariä Wiegenlied de Max Reger (1873-1916). Il y a bien aussi Joy To The World! de Georg Friedrich Hændel (1685-1759) mais il est joué par l'ensemble de jazz de Wynton Marsalis dans un style fort endiablé qui aurait décoiffé le fameux compositeur! Tout le reste de ce fort long album d'une durée de plus d'une heure et quart est constitué de jazz ou de musique de Noël. C'est un concert décontracté, par exemple quand les cantatrices un rien coquines se mettent à chanter du Richard Strauss au beau milieu de la pièce d'introduction The Twelve Days Of Christmas, on peut entendre l'auditoire s'esclaffer de rire, ce qui met la table pour ce concert tout en légèreté. De même, elles ne se font pas prier pour nous chanter Mary's Little Boy Chile sur un rythme calypso, etc... C'est quand même le jazz qui vole la vedette avec une version superbe de We Three Kings Of Orient Are, le meilleur numéro de cet album de Noël à mon avis. A Carnegie Hall Christmas Concert se termine évidemment par un medley de Noël, comme c'est le cas des albums classiques de Plácido Domingo et de José Carreras que j'ai déjà critiqués par le passé (voir mes deux critiques de Christmas In Vienna du 22 décembre 2012 et de A Celebration Of Christmas du 21 décembre 2013), dans un style généralement énergique qui contraste avec le calme du pot-pourri de chansons américaines qui occupe le milieu du concert, même si Go Tell It On The Mountain est assez festif. C'est tout de même avec Angels We Have Heard On High que termine ce concert sous les applaudissements nourris de la foule, avec un orchestre rutilant avec cuivres et timbales pendant que les cantatrices s'égosillent à ce point culminant du spectacle. Voilà qui conclut un magnifique concert sous le signe du mélange des genres, donné à New York quelques jours avant Noël en 1991, dont il reste un heureux témoignage grâce au CD qui occupe une place de choix dans ma collection d'albums des Fêtes. Si vous cherchez un bon album jazz de Noël, je peux vous recommander A Carnegie Hall Christmas Concert pour la prestation irréprochable de Wynton Marsalis et de son ensemble, que ce soit dans Winter Wonderland ou dans la paisible Silent Night, mais surtout dans We Three Kings Of Orient Are, absolument génial...!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 8 décembre 2018

SHERYL CROW - C'mon, C'mon

Putain que j'ai détesté Soak Up The Sun quand la chanson est sortie sur les radios commerciales! Le virage pop de Sheryl Crow ne me disait rien qui vaille. Il est vrai qu'à l'époque de la parution de l'album C'mon, C'mon en 2002, la mode était nettement à la pop (tiens, les choses n'ont décidément pas beaucoup changé depuis...). Il en résulte alors un album beaucoup plus commercial pour Sheryl Crow, à mon grand dam. C'mon, C'mon n'est pourtant pas aussi pop que je le craignais, je dirais même qu'on reconnaît bien la touche rock de Sheryl Crow. Mais il est aussi beaucoup moins expérimental que ces albums précédents, ce qui est bien dommage. En fait, les meilleures chansons de C'mon, C'mon sont Safe And Sound (à ne pas confondre avec le tube des Capital Cities sur leur exécrable album In A Tidal Wave Of Mystery (voir ma critique de In A Tidal Wave Of Mystery du 24 février 2018)) et la toute dernière qui s'intitule Weather Channel où on ressent vraiment ce qu'est le calme avant la tempête. Ces deux chansons de Sheryl Crow rejoignent par leur expérimentation ma conception de ce que doit être la musique de Sheryl Crow. Ce sont les moins radiophoniques de l'album et je les aime vraiment beaucoup. Le reste de C'mon, C'mon est cependant bien prévisible, la pire chanson de l'album étant évidemment Soak Up The Sun. C'est aussi une des chansons les plus populaires de Sheryl Crow et c'est pourquoi j'ai décidé de critiquer son album C'mon, C'mon, parce qu'il est un de ses albums les plus appréciés. Il semble que Sheryl Crow ait voulu faire un album plus accessible, plus accrocheur, plus rassembleur en quelque sorte. Je lui pardonnerais bien cette incartade mais le problème est que les chansons de son album ont la fâcheuse tendance à se ressembler. D'une certaine façon, C'mon, C'mon présente les même vilains défauts que l'album A Bigger Bang que je critiquais la semaine dernière (voir ma critique de A Bigger Bang du 1er décembre 2018). Il y a le même manque d'inspiration et de diversité que chez The Rolling Stones, surtout vers la fin. Il y a la même volonté démagogique de faire un album commercial. Il y a surtout le pire qui côtoie le meilleur, ce qui fait que les deux œuvres sont inégales. Les deux albums sont bons mais en partie seulement. Il semble toutefois que Sheryl Crow ait moins réussi son objectif que The Rolling Stones. En effet, Sheryl Crow a du talent mais elle n'est pas Mike Jagger! C'est la raison pour laquelle j'accorde une note moins élevée à Sheryl Crow que pour The Rolling Stones. J'adore Sheryl Crow mais C'mon, C'mon est un de ses albums que je déteste le plus. Elle a beau miser sur ce qui est sa force, c'est-à-dire la richesse de ses arrangements musicaux, on a tout de même ici un album décevant. Le professionnalisme légendaire de la rockeuse ne l'empêche pas de nous donner une impression de routine. Notons en guise de conclusion la participation de gros canons du rock'n'roll, comme Don Henley, l'ancien membre des Eagles, sur la chanson It's So Easy que je n'aime pas vraiment, et même Lenny Kravitz si on tend l'oreille plus attentivement à sa chanson You're An Original où il figure dans les chants d'accompagnement! C'mon, C'mon est donc un album plus rock que pop, avec un son rock assez classique, dans un style où on reconnaît bien Sheryl Crow mais où elle a abandonné ses prétentions artistiques à faire avancer musicalement le rock dans le 21e siècle. 2002 était sans doute trop pop pour cela...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 1 décembre 2018

THE ROLLING STONES - A Bigger Bang

Je viens tout juste de m'apercevoir que j'ai déjà critiqué un album par The Beatles aux débuts de l'existence de ce blog mais que je n'avais encore jamais critiqué un album par The Rolling Stones! Il faut dire que Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band m'avait aveuglé tant cet album est génial dans la grande Histoire du rock (voir ma critique de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band du 26 novembre 2011). Bref, il fallait réparer cette injustice alors voici enfin un album de la bande à Mick Jagger... J'aurais pu choisir un de leurs albums classiques des années '60 ou '70 mais j'ai plutôt opté pour un album relativement récent. L'album A Bigger Bang est en effet paru en 2005. The Rolling Stones sont désormais une grosse machine gérée comme une entreprise et A Bigger Band est un album typique du groupe. On reconnaît immédiatement la batterie de Charlie Watts, la guitare de Keith Richards et la voix de Mick Jagger. On ne trouvera donc aucune surprise sur A Bigger Band qui épouse la recette commerciale d'un album à succès. Ça prend un tube accrocheur qui propulsera l'album au sommet des ventes? Ce sera Rain Fall Down. Ça prend une incontournable ballade racoleuse? Ce sera Streets Of Love. Ça prend un bon vieux blues pour rappeler les racines musicales du groupe? Ce sera Back Of My Hand. Ça prend une chanson avec des paroles politiquement engagées afin de montrer que le groupe a déjà été protestataire? Ce sera Sweet Neo Con, etc... je pourrais continuer encore longtemps. The Rolling Stones ont le sens de la formule quand vient le temps de pondre un album lucrativement rentable. Le style de leur album rappelle celui de plusieurs de leurs albums précédents, notamment Rain Fall Down et Laugh, I Nearly Died qui me font penser à la belle période disco du groupe, à la fin des années '70. Ce serait donc un album intéressant mais malheureusement, vers le milieu de l'album, Keith Richards se met à chanter et à partir de ce moment, A Bigger Bang amorce une pente descendante en ce qui a trait à la qualité artistique. La seconde moitié de l'album est en effet bien moins réussie que la première, principalement parce qu'on y retrouve moins de variété. The Rolling Stones tentent de compenser ce manque d'inspiration par des tempos rapides et énergiques mais rien n'y fait, A Bigger Bang se termine de manière fort décevante. La toute dernière chanson de l'album, intitulée Infamy et chantée elle aussi par Keith Richards, est possiblement la pire de tout l'album. De toute façon, avec seize chansons pour une durée totale dépassant les 64 minutes, il est évident que l'album est trop long et que The Rolling Stones auraient pu ôter deux ou trois chansons vers la fin de leur album. A Bigger Bang est donc moins intéressant que Voodoo Lounge et Bridges To Babylon, les deux albums précédents du groupe, sans toutefois s'avérer aussi calamiteux que leurs albums du milieu des années '80. En fait, s'il fallait comparer A Bigger Bang avec un autre album rock, je pourrais penser à Black Ice par AC/DC. Effectivement, les deux albums ont en commun d'être les seuls albums à être parus dans les années 2000 respectivement pour chacun de ces supergroupes de rock (d'accord, Stiff Upper Lip de AC/DC est paru au début de l'année 2000 mais il a été composé dans les années '90). A Bigger Bang et Black Ice ont le même défaut, à savoir qu'ils accumulent les redites (voir ma critique de Black Ice du 1er mars 2014). On y a droit à de bonnes chansons mais aussi des clichés et les deux albums sont de qualité similaire. C'est la raison pour laquelle j'accorde à l'album A Bigger Bang une note équivalente à celle de l'album Black Ice. Est-ce que je recommande l'achat de A Bigger Bang que nous ont présenté The Rolling Stones en 2005? Pour dire vrai, si vous ne connaissez pas le groupe, il peut être judicieux de commencer par A Bigger Bang, non pas parce que c'est un album important pour The Rolling Stones mais plutôt parce que cet album résume à lui seul à peu près tous les styles que le groupe a empruntés depuis leur album Sticky Fingers. Si vous vous intéressez plutôt à la meilleure période du groupe, soit celle des années '60, une compilation serait par contre plus profitable. Il demeure que A Bigger Bang, même s'il est un peu décevant, est tout de même fort accrocheur et très divertissant. En ce qui me concerne, je préfère néanmoins Sticky Fingers.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20