samedi 6 décembre 2014

KAMELOT - The Black Halo

Voici un album très spécial qui ne s'adresse pas à tous. C'est un album pour le mélomane sérieux, le connaisseur de musique heavy metal. La musique qu'on retrouve sur The Black Halo, l'album que la formation metal Kamelot fit paraître à la fin de l'hiver 2005, est un must, un pur joyau du genre. Le style de l'album est inspiré du power metal, du symphonic metal et du rock progressif mais Kamelot parvient à transcender ces influences pour nous donner un album véritablement marquant dans le monde malheureusement trop souvent routinier du heavy metal. Ce chef-d'oeuvre, par le raffinement de ses mélodies, la justesse du propos musical et la puissance de son inspiration, ne peut être apprécié que si l'on connaît bien le genre de prime abord. Quand Kamelot visite le rock progressif, comme il s'y adonne par exemple le temps d'un solo sur la pièce d'ouverture March Of Mephisto, il le fait bien et proprement, évitant de tomber dans le piège de la trop grande sophistication qui en ferait un album hermétique pour le commun des mortels. The Black Halo est puissant (la pièce Memento Mori, la plus longue de l'album avec ses neuf minutes de musique, vous donne même la chair de poule), raffiné mais accessible, ce qui permet au non-initié de l'apprécier quand même, quoiqu'il ne pourrait évidemment en savourer toutes les subtilités. Il n'y a aucun fla-fla sur cet album de Kamelot, aucune poudre aux yeux, juste de la musique qui va droit à l'essentiel, au message. La musique est composée de telle sorte qu'on croirait qu'elle nous raconte une histoire, un peu comme c'était le cas de l'album punk American Idiot de Green Day qui est paru à la même époque que The Black Halo (voir ma critique de American Idiot du 27 août 2011). En ce sens, on peut véritablement parler ici d'album-concept. Le génie de Kamelot est de réussir à exprimer le sens des paroles dans la musique et de le faire avec précision. Avec The Black Halo, Kamelot fait montre de sa maturité et l'album s'adresse à l'auditeur adulte et averti. Ce n'est point du heavy metal adolescent (Mötley Crüe, Twisted Sister) mais plutôt de l'art pour l'art, un superbe bouquet de fleurs que l'on prend plaisir à admirer si on en a la culture musicale et le quotient intellectuel requis. Notamment, au dernier interlude (il y a trois interludes en tout qui participent au concept de l'album), il est difficile de ne pas évoquer The Beatles et l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (voir ma critique de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band du 26 novembre 2011) avec son allure bruitiste expérimentale. Il est clair pour moi que The Black Halo de Kamelot est un des meilleurs albums heavy metal des années 2000, voire un des meilleurs albums toutes catégories confondues. Il rejoint sans peine des opus dignes de mention de cette décennie dont j'ai déjà fait la critique dithyrambique comme Songs For The Deaf de Queens Of The Stone Age et même Toxicity de System Of A Down (voir ma critique de Songs For The Deaf du 12 octobre 2013 et ma critique de Toxicity du 25 janvier 2014). Je ne peux toutefois pas déclarer que The Black Halo soit le meilleur album de Kamelot puisque je n'ai pas encore écouté tous les albums de cette désormais fameuse formation (dirigée à l'époque par le Norvégien Khan et soutenue de merveilleuse façon par le guitariste américain Thomas Youngblood) mais je suis sûr qu'il figure certainement dans le peloton de tête de la discographie du groupe alors ruez-vous sur cet album chez votre disquaire. Avec The Black Halo, nos amis de Kamelot se positionnent aisément parmi les plus grands groupes heavy metal de l'Histoire du rock avec Black Sabbath et Metallica. Qu'on se le dise!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 18/20

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