samedi 26 octobre 2019

ATOMS FOR PEACE - Amok

Atoms For Peace, c'est bien sûr le projet parallèle de Thom Yorke, leader incroyable de la formation Radiohead, qui s'est adjoint entre autres les services de Flea, autre incroyable musicien de la formation Red Hot Chili Peppers, pour la parution de l'unique album du groupe, un opus intitulé Amok en 2013. Comme il s'agit d'un projet particulier un peu à part, je m'attendais à être dépaysé par Amok. À ma grande surprise, je me suis plutôt retrouvé en terrain familier: Amok poursuit simplement le travail commencé avec In Rainbows (voir ma critique de In Rainbows du 14 janvier 2012) mais de façon encore plus poussée. On assiste alors à une radicalisation de l'esthétique déployée sur In Rainbows, où la mélodie cède le pas à des rythmiques sophistiquées et des harmonies envoûtantes. L'apport du bassiste Flea est dans ce contexte primordial en réussissant à s'intégrer totalement à la conception d'ensemble de Thom Yorke. On a alors de petits motifs à la basse et aux percussions qui sont répétés inlassablement avec de légers écarts et de petites variations, évitant ainsi la monotonie de formules mécaniques en introduisant de l'humain dans l'œuvre de Atoms For Peace. Le résultat est un album beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord, qui se révèle seulement après plusieurs écoutes successives. On découvre alors plein de menus détails qui passent inaperçus lors des premières écoutes, le résultat sonore étant tout bonnement magique et vraiment séduisant. Cette conceptualisation stylistique fait en sorte que les neuf morceaux de l'album Amok forment un ensemble fort homogène où ils ont tendance à se ressembler. C'est assurément l'album de Thom Yorke qui présente le plus d'unité. Certains pourraient argumenter à l'effet que Atoms For Peace ressemble trop à la production courante de Thom Yorke. Il est vrai, comme je viens de le mentionner, que l'on est pas trop dépaysé avec Amok si on connaît bien l'œuvre du chanteur de Radiohead, en particulier In Rainbows dont Amok n'est que la suite logique. On pourrait même se faire l'avocat du diable et avancer que bien des groupes ont plagié Radiohead, comme c'est manifestement le cas de Muse dont je critiquais l'album Showbiz plus tôt ce mois-ci (voir ma critique de Showbiz du 12 octobre 2019), et qu'avec Amok, on a véritablement Thom Yorke... qui se copie lui-même. Il ne faudrait pourtant pas croire que Thom Yorke s'assied sur ses lauriers avec Atoms For Peace, même si on pouvait aspirer à davantage d'expérimentation et de bizarreries musicales de sa part. Il faut prendre Amok d'Atoms For Peace pour ce qu'il est, c'est-à-dire un simple jalon dans l'évolution artistique de Thom Yorke. Il n'y a certes pas de grandes différences entre Radiohead et Atoms For Peace mais pourquoi s'en plaindre? Quand c'est bon, c'est bon. Le mélomane amateur de Radiohead devrait donc jeter une oreille attentive à l'album Amok que nous a présenté Atoms For Peace, un incontournable quant à moi de la discographie de Thom Yorke qui semble être incapable de nous faire un mauvais album (quoique Pablo Honey n'était pas non plus très excellent mais ce n'était qu'une œuvre de jeunesse), la qualité étant bien sûr encore au rendez-vous de cet autre passionnant chapitre dans l'histoire de ce génie singulier qu'est Thom Yorke.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 18/20

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