samedi 2 novembre 2019

SUFJAN STEVENS - Illinois

Il n'est pas clair si l'album s'intitule simplement Illinois ou plutôt Come On Feel The Illinoise. Bien sûr, Come On Feel The Illinoise est une allusion à la chanson Cum On Feel The Noize du groupe Quiet Riot (la version originale est cependant redevable au groupe Slade mais c'est une autre histoire). C'est à peu près tout ce qui unit Sufjan Stevens à Quiet Riot car on est loin ici, avec Illinois, du heavy metal des années '80...! Comme il est indiqué que l'album de Sufjan Stevens s'intitule Illinois sur les côtés du boîtier de mon CD, je vais utiliser le titre Illinois tout simplement. C'est en effet le sujet principal de cet album où les paroles tournent autour de cet état américain. Sufjan Stevens n'était pas à ses premières armes lors de la parution de Illinois en 2005 puisqu'il s'agit du cinquième album de l'artiste. C'est un album fort long et fort complexe (il dure près d'une heure et quart), aussi je ne passerai pas en revue les 22 titres que compte cet album extrêmement ambitieux. De toute façon, plusieurs de ces titres ne sont même pas des chansons (c'est le cas notamment de A Short Reprise For Mary Todd, Who Went Insane, But For Very Good Reasons ou encore One Last "Whoo-hoo!" For The Pullman) et ne durent que quelques secondes, alors que les vraies chansons font parfois six minutes. Mentionnons que les titres des 22 pistes sont souvent humoristiques et interminables, un peu comme c'était le cas des deux albums emo From Under The Cork Tree de Fall Out Boy ainsi que A Fever You Can't Sweat Out de Panic! At The Disco (voir ma critique de From Under The Cork Tree du 15 septembre 2018 et de A Fever You Can't Sweat Out du 22 septembre 2018), parus d'ailleurs la même année que Illinois, comme quoi c'était dans l'air du temps. Pourtant, Illinois n'a rien d'emo non plus. La musique de Sufjan Stevens est éminemment originale, du moins pour la musique pop. Illinois est une sorte de croisement étrange entre l'indie rock des années 2000 et le minimalisme de Philip Glass! On retrouve sur Illinois toutes sortes d'instruments utilisés normalement dans la musique classique et il n'y a à peu près pas de guitare électrique (sauf pour The Man Of METROPOLIS Steals Our Hearts). Malgré l'apparent humour de Sufjan Stevens, il y a des pièces vraiment graves et sérieuses sur son album, notamment JOHN WAYNE GACY, JR. ainsi que THE SEER'S TOWER. Le reste est passablement jubilatoire ou extatique, parfois contemplatif, toujours intense. Il est seulement dommage qu'en raison de son esthétique minimialiste, Illinois soit quelque peu répétitif. Ce n'est toutefois qu'une question de goût personnel; on ne saurait remettre en doute le haut niveau de qualité de cet album étonnant. Il est assez évident que Illinois de Sufjan Stevens soit un des meilleurs albums de sa décennie, au même niveau que In Rainbows de Radiohead ou de n'importe quel album de Björk. Quiconque s'intéresse au folk ou à la pop indie des vingt dernières années se doit d'avoir écouté Illinois au moins une fois dans sa vie. C'est un album si riche et complexe que je ne puis développer mon argumentation davantage: cela serait effectivement trop long pour le format de ce blog. Allez écouter Illinois de Sufjan Stevens mais soyez avisé qu'il n'est pas facile pour une première écoute: il faut persévérer au-delà de la première impression, comme c'est souvent le cas de la musique classique. On est alors grandement récompensé...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 18/20

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