mardi 23 décembre 2014

C'est le temps des vacances...

Comme le chantait si bien l'artiste québécois Pierre Lalonde: "c'est le temps des vacances"! Pour cette raison, je ne serai pas disponible durant le temps des Fêtes. Par conséquent, il n'y aura donc aucune critique de ma part avant l'année prochaine. Je serai de retour avec mes traditionnelles critiques hebdomadaires seulement le premier samedi de janvier et tous les autres samedis par la suite, comme d'habitude. Relisez mes anciennes critiques d'albums pour patienter et soyez sages pendant les Fêtes. Amusez-vous avec modération et ne conduisez pas si vous êtes saouls. Essayez de ne pas commettre de crimes. Aimez-vous les uns les autres. Et puis surtout, passez de belles Fêtes!

Joyeux Noël & bonne année 2015 !

samedi 20 décembre 2014

SUSAN BOYLE - The Gift

C'est maintenant devenu la tradition à chaque année, il est temps pour moi de vous présenter un album de Noël. J'aime beaucoup la musique de Noël, tout comme j'aime à peu près tous les styles de musique qui existent sur cette Terre. Ça tombe bien car ce n'est pas tout le monde qui aime Susan Boyle. Une chance que je suis là pour pouvoir apprécier son album The Gift paru en 2010, juste à temps pour les Fêtes de fin d'année. Le style de Susan Boyle, qui laisse toute la place à sa voix exceptionnelle et émouvante, se situe quelque part entre la musique Nouvel Âge et la musique classique, en raison de l'instrumentation divisée entre les nappes de synthétiseurs, la musique chorale et la musique symphonique. J'aime bien le genre du Nouvel Âge avec des artistes comme Enya, Enigma et Era. Le seul exemple qui se rapprocherait un peu de la musique Nouvel Âge dont j'ai déjà fait la critique par le passé serait peut-être Surfacing de Sarah McLachlan, bien que la comparaison soit un tantinet boiteuse (voir ma critique de Surfacing du 9 juin 2012). The Gift est un album de Noël de pop vocal avant tout, reflétant le sentiment qu'éprouve Susan Boyle pour Noël. Je partage son sentiment puisque pour moi, Noël doit être un moment privilégié d'amour et de paix. Il y a tant de violence de par le monde qu'on a bien besoin du réconfort et de la lumière que nous apporte en cadeau Susan Boyle pour Noël. Sur The Gift, tout respire la paix, la quiétude et la sérénité, même si l'apport d'un orchestre ajoute parfois un élément grandiose dans le climax de certaines pièces de l'album. C'est évidemment le cas avec O Holy Night (la version anglaise du célèbre Minuit, chrétiens du compositeur romantique français Adolphe Adam (1803-1856)) qui se prête tout particulièrement à un traitement grandiose. Susan Boyle sait se faire intimiste dans des morceaux comme The First Noel accompagné à la guitare acoustique ou bien au piano avec le traditionnel Auld Lang Syne. L'introduction a cappella par un garçonnet à la chanson Away In A Manger est par ailleurs très charmante et réussie. La simplicité des moyens utilisés pour atteindre à l'émotion tout au long de l'album est extraordinaire. Il y a plusieurs chansons de Noël mais The Gift est un album qui ne se limite pas qu'à ça. On y retrouve aussi des chansons populaires dont le répertoire va de Leonard Cohen jusqu'à Crowded House (le groupe avait connu du succès avec la chanson Don't Dream It's Over dans les années '80) en passant par... Lou Reed! Comme quoi The Gift n'est pas si prévisible qu'il puisse en avoir l'air. Il y a également des mélodies dont la composition remonte aux années '60 comme Make Me A Channel Of Your Peace ainsi que Do You Hear What I Hear? dont une partie semble avoir inspiré le collectif USA For Africa qui avait fait un tabac dans les années '80 avec We Are The World. On se souvient que Stevie Wonder et Bruce Springsteen notamment avaient participé à la chanson dont l'objectif était avant tout caritatif. Quant à la pièce Hallelujah de Leonard Cohen qui est ici reprise par Susan Boyle, elle avait été interprétée de manière magistrale dans les années '90 par le regretté Jeff Buckley, au point d'en faire oublier la version d'origine. L'interprétation de Susan Boyle est magnifique mais elle ne parvient pas à surpasser celle de Jeff Buckley. Peu importe, The Gift est un album merveilleux, très apaisant pour l'âme et ravissant pour les oreilles. J'aime The Gift de Susan Boyle, peu importe ce qu'en disent les critiques. Le seul reproche que je pourrais émettre quant à cet album est qu'avec seulement dix chansons et une durée d'à peine 35 minutes, il est beaucoup trop court. C'est la raison pourquoi il faut l'écouter en boucle, durant le temps de Noël. Je ne puis alors que souhaiter de joyeuses Fêtes à vous tous ainsi qu'à Susan Boyle, si un jour elle lit cette humble critique de son album de ma part!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 13 décembre 2014

APOCALYPTICA - Apocalyptica

Ne point se fier au nom cauchemardesque dont est affublé ce petit groupe de musiciens originaires de Finlande. En réalité, Apocalyptica est une formation néo-classique qui se consacre à la musique de violoncelle. L'idée originale derrière Apocalyptica est en effet d'enchevêtrer la musique classique, plus particulièrement l'instrument classique du violoncelle, avec le rock, voire le metal. Cet album s'adresse donc avant tout aux amoureux du violoncelle dont je fais moi-même partie. Le violoncelle est un instrument noble dans la musique classique et on n'a qu'à penser au récitatif du mouvement final de la Neuvième Symphonie de Ludwig van Beethoven (1770-1827) ou encore aux Suites pour violoncelle seul de Johann Sebastian Bach (1685-1750). La beauté et la gravité de cet instrument explique son attrait sur les nouvelles générations de musiciens. Il n'y a pas de chanteur dans Apocalyptica, seulement du violoncelle, que du violoncelle. Apocalyptica invite parfois des chanteurs plus ou moins connus à chanter sur quelques titres de ses albums mais dans l'ensemble, les pièces sont généralement instrumentales. Sur son album homonyme paru en 2005, Apocalyptica n'a pour chansons que les morceaux Life Burns! et Bittersweet avec le chanteur invité de la formation finlandaise The Rasmus. Tout le reste est sans paroles. En fait, il y a aussi une pièce cachée à la fin de l'album, après un peu plus de deux minutes de silence, qui présente des paroles inédites en français pour Apocalyptica, mais il ne s'agit que d'une reprise de la pièce instrumentale Quutamo que l'on retrouve déjà sur l'album. Quant à Betrayal/Forgiveness, il y a bien des paroles mais on dirait qu'une erreur s'est produite lors du mixage de cet enregistrement, ce qui fait que les paroles sont inaudibles. C'est consternant de penser que l'album Apocalyptica ait été lancé avec cette erreur qui pour ma part est impardonnable. Ce défaut technique nous prive d'une chanson qui aurait pu être de qualité, d'autant plus que Dave Lombardo du prestigieux groupe Slayer était invité sur celle-ci. C'est d'autant plus drôle que la dite pièce erronée arrive tout de suite après la pièce... Fatal Error. Il faut donc être prévenu avant d'acheter cet album si on ne veut pas se faire avoir! Ce n'est d'ailleurs pas le seul problème avec notre album Apocalyptica. La première fois que j'ai écouté cet album, je croyais qu'il s'agissait du premier opus de cette formation parce que c'est un album homonyme mais aussi parce que les morceaux de musique présentent un petit côté débutant. Le style ne semble pas être arrivé à maturité et il faut attendre Ruska et Deathzone, les deux derniers titres de ce cinquième album de nos amis de Apocalyptica, pour trouver des numéros qui exploitent à fond l'expressivité de cet instrument grave qu'est le violoncelle. Les autres morceaux semblent plutôt anodins, même quand Apocalyptica essaie d'être plus rock et musclé. La pièce la plus heavy de l'album est probablement Fisheye, surtout avec sa fin inattendue en speed metal. Mais le violoncelle, aussi épatant soit-il, ne peut rivaliser avec la guitare électrique quand vient le temps de jouer du metal. Apocalyptica a beau électrifier ses violoncelles, le résultat n'est pas ici très probant. Il n'empêche que la démarche est originale et il faut saluer cette initiative qui nous vient bien sûr de ce coin du monde tellement ouvert musicalement qu'est la Scandinavie. Malgré tout, le résultat est ennuyeux et provoque chez moi le même sentiment de frustration que MACHINA/The Machines Of God du groupe Smashing Pumpkins avec lequel on peut le comparer (voir ma critique de MACHINA/The Machines Of God du 28 janvier 2012). Je voulais donner 14/20 à cet album de Apocalyptica mais en raison de Betrayal/Forgiveness, je dois lui soutirer un point supplémentaire...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20

samedi 6 décembre 2014

KAMELOT - The Black Halo

Voici un album très spécial qui ne s'adresse pas à tous. C'est un album pour le mélomane sérieux, le connaisseur de musique heavy metal. La musique qu'on retrouve sur The Black Halo, l'album que la formation metal Kamelot fit paraître à la fin de l'hiver 2005, est un must, un pur joyau du genre. Le style de l'album est inspiré du power metal, du symphonic metal et du rock progressif mais Kamelot parvient à transcender ces influences pour nous donner un album véritablement marquant dans le monde malheureusement trop souvent routinier du heavy metal. Ce chef-d'oeuvre, par le raffinement de ses mélodies, la justesse du propos musical et la puissance de son inspiration, ne peut être apprécié que si l'on connaît bien le genre de prime abord. Quand Kamelot visite le rock progressif, comme il s'y adonne par exemple le temps d'un solo sur la pièce d'ouverture March Of Mephisto, il le fait bien et proprement, évitant de tomber dans le piège de la trop grande sophistication qui en ferait un album hermétique pour le commun des mortels. The Black Halo est puissant (la pièce Memento Mori, la plus longue de l'album avec ses neuf minutes de musique, vous donne même la chair de poule), raffiné mais accessible, ce qui permet au non-initié de l'apprécier quand même, quoiqu'il ne pourrait évidemment en savourer toutes les subtilités. Il n'y a aucun fla-fla sur cet album de Kamelot, aucune poudre aux yeux, juste de la musique qui va droit à l'essentiel, au message. La musique est composée de telle sorte qu'on croirait qu'elle nous raconte une histoire, un peu comme c'était le cas de l'album punk American Idiot de Green Day qui est paru à la même époque que The Black Halo (voir ma critique de American Idiot du 27 août 2011). En ce sens, on peut véritablement parler ici d'album-concept. Le génie de Kamelot est de réussir à exprimer le sens des paroles dans la musique et de le faire avec précision. Avec The Black Halo, Kamelot fait montre de sa maturité et l'album s'adresse à l'auditeur adulte et averti. Ce n'est point du heavy metal adolescent (Mötley Crüe, Twisted Sister) mais plutôt de l'art pour l'art, un superbe bouquet de fleurs que l'on prend plaisir à admirer si on en a la culture musicale et le quotient intellectuel requis. Notamment, au dernier interlude (il y a trois interludes en tout qui participent au concept de l'album), il est difficile de ne pas évoquer The Beatles et l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (voir ma critique de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band du 26 novembre 2011) avec son allure bruitiste expérimentale. Il est clair pour moi que The Black Halo de Kamelot est un des meilleurs albums heavy metal des années 2000, voire un des meilleurs albums toutes catégories confondues. Il rejoint sans peine des opus dignes de mention de cette décennie dont j'ai déjà fait la critique dithyrambique comme Songs For The Deaf de Queens Of The Stone Age et même Toxicity de System Of A Down (voir ma critique de Songs For The Deaf du 12 octobre 2013 et ma critique de Toxicity du 25 janvier 2014). Je ne peux toutefois pas déclarer que The Black Halo soit le meilleur album de Kamelot puisque je n'ai pas encore écouté tous les albums de cette désormais fameuse formation (dirigée à l'époque par le Norvégien Khan et soutenue de merveilleuse façon par le guitariste américain Thomas Youngblood) mais je suis sûr qu'il figure certainement dans le peloton de tête de la discographie du groupe alors ruez-vous sur cet album chez votre disquaire. Avec The Black Halo, nos amis de Kamelot se positionnent aisément parmi les plus grands groupes heavy metal de l'Histoire du rock avec Black Sabbath et Metallica. Qu'on se le dise!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 18/20

samedi 29 novembre 2014

JAKALOPE - Born 4

J'aime Jakalope. Est-ce à cause de la voix enfantine et charmante de la chanteuse Katie B., du style industriel qu'emprunte le groupe sur ses albums ou tout simplement de l'atmosphère envoûtante de la musique en général? C'est probablement un peu tout ça. Avec Born 4 paru en 2006 (il n'est pas clair si le titre de l'album s'écrit born4 ou Born 4 alors je vais utiliser la seconde des possibilités), la petite formation canadienne Jakalope continue son exploration de la musique vers de nouvelles contrées sauvages. Dès le début de l'album, avec l'intro Anthem 2 et la pièce Instigator, on se dit qu'on aura droit à un deuxième album palpitant de Jakalope. J'ai effectivement bien apprécié le premier opus de la formation intitulé It Dreams et j'en ai même fait la critique sur ce blog (voir ma critique de It Dreams du 20 juillet 2013), alors la suite laissait présager que du bonheur. Malheureusement, après un excellent début, Born 4 se met à nous décevoir. D'abord, Jakalope troque son style industriel que j'adorais pour un salmigondis de morceaux rock et pop commercial sans véritable personnalité. Bien sûr, la voix adorable de Katie B. est toujours là et les chansons sont généralement accrocheuses mais le style de l'ensemble est disparate et la direction musicale de l'album est confuse. Il y a plusieurs styles différents, voire opposés, sur Born 4 et le groupe s'éloigne beaucoup trop du son industriel de son premier album qui nous avait tant ravis. Les sons électroniques sont mis pêle-mêle avec les sonorités acoustiques de la guitare et on aboutit même à de la véritable musique folk avec Unsaid, une pièce chantée en duo avec Jeremy Fisher, originaire de Hamilton en Ontario. On se croirait dans une chanson interprétée par The Wallflowers! Mais où est donc passé le son à la Nine Inch Nails qui m'avait si séduit sur It Dreams? Dans ces conditions, il est difficile de croire que Trent Reznor ait participé au projet. Il faut attendre la toute dernière et ultime pièce intitulée Something New pour réentendre une forte présence de la musique électronique mais la chanson n'est pas bonne. Le rock semble dominer sur cet album ennuyant de Jakalope avec des morceaux agréables mais un peu anodins comme Upside Down (remarquez les "clap hands" du refrain) et Digging Deep, les meilleures chansons tirées de l'album. J'avoue tout de même aimer aussi Star 24 (No Apologies). Mais on a tout de même la fâcheuse impression que Born 4 est davantage une collection d'exercices de style davantage que d'un véritable album rock qui se tient debout. Je comprends que Jakalope n'ait pas voulu se répéter avec Born 4 et je leur accorde le droit d'essayer autre chose mais c'est tout de même désappointant de se retrouver avec un album aussi éparpillé et sans colonne vertébrale. Ce n'est pas un album pourri mais il est simplement décevant par rapport à It Dreams. Si vous voulez découvrir Jakalope (le groupe mérite tout de même une écoute), je recommande donc en priorité le premier et véritable album à succès de Jakalope, à savoir It Dreams, bien avant celui-ci. L'album Born 4 ne devrait être réservé qu'aux fans endurcis de Katie B. ou de Trent Reznor...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 22 novembre 2014

DISTURBED - The Sickness

The Sickness est le grand album dans le genre metal industriel de Disturbed. En effet, Disturbed abandonnera ce style sur les albums subséquents. Parler de "grand" pour qualifier cet album ne veut pas dire qu'il soit très génial mais plutôt qu'il s'agit du classique de Disturbed, l'album à se procurer en priorité si on s'intéresse à ce groupe. L'adjectif ne doit pas nous leurrer sur le contenu réel de l'album The Sickness: c'est en fait un album de nü metal très moyen. On ne retrouve véritablement le style industriel que sur deux chansons, c'est-à-dire The Game ainsi que la dernière pièce Meaning Of Life. Avec ses douze chansons issues de ce premier album, Disturbed lorgne même vers le hip hop avec la pièce Droppin' Plates, imitant ce que faisaient les autres formations nü metal de cet époque (The Sickness est effectivement paru en l'an 2000). On se retrouve alors avec une certaine diversité de styles, faisant en sorte que Disturbed se situe ici quelque part entre Rage Against The Machine et Sevendust...! Il y a en tous cas plus de variété sur The Sickness que sur Believe, l'album suivant de Disturbed dont j'ai déjà fait une critique négative sur ce blog (voir ma critique de Believe du 31 mai 2014). C'est la raison pour laquelle ma cote d'appréciation pour The Sickness est également supérieure à Believe. Il est vrai que le style naturel de Disturbed soit assez formaté, aussi je dois constater que The Sickness est le plus original et le meilleur, d'où l'appellation de "classique" pour parler de cet album. L'intérêt des albums de Disturbed, dont The Sickness, réside dans le style de David Draiman, chanteur de Disturbed, qui a une manière très rythmique de chanter, privilégiant le rythme à la mélodie. La musique de Disturbed n'est pas mélodique du tout et la pièce la plus mélodieuse est peut-être la chanson à succès Down With The Sickness qui donne son nom au titre de l'album. C'est curieusement aussi celle où David Draiman utilise le plus les petits cris caractéristiques de sa façon de chanter. Sans ce type de chant caractéristique, Disturbed ne serait rien, pas même un bon groupe nü metal, déjà que le nü metal n'est pas toujours très bon. C'est le chant qui fait la différence avec les autres groupes. Au milieu de Down With The Sickness, le rythme déconne avec par-dessus une sorte de chant hystérique qui a contribué à la popularité de la chanson en se faisant ainsi remarquer. C'est la même chose pour la pièce Fear dont le thème heurté du début de la chanson de Disturbed attire immédiatement l'attention. Il y a également quelque chose de dur avec la répétition rythmique du mot "enemy" de la pièce Conflict. Bref, pour un amoureux des belles mélodies comme moi (je suis d'ailleurs un amateur du bel canto de Vincenzo Bellini (1801-1835)), le choix artistique de Disturbed pour un metal rythmique qui n'est pas sans rappeler Pantera et Rage Against The Machine doit se faire d'abord apprivoiser. C'est en réécoutant l'album plusieurs fois qu'on parvient à l'apprécier à sa juste valeur. Il y a même des moments plus doux, comme Numb qui exprime son titre en débutant avec lenteur. Signalons enfin la pièce Shout 2000 qui est en réalité une reprise de la chanson à succès Shout des années '80 du groupe Tears For Fears. C'est une belle version, Disturbed parvenant à bien s'approprier la chanson et à la dompter à son style propre. Bref, The Sickness n'est pas mauvais en fin de compte, quoiqu'on ne puisse évidemment pas crier au génie. C'est donc un album moyen qui s'adresse probablement au fan moyen de nü metal. Je préfère quand même KoRn.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 15 novembre 2014

DROWNING POOL - Sinner

Si on se souvient de Drowning Pool aujourd'hui, c'est surtout à cause de la chanson à succès Bodies que l'on retrouve sur l'album Sinner paru au milieu de l'année 2001. Pour une raison que j'ignore, la mention de 2004 apparaît à l'endos de l'album que j'ai en ma possession mais l'album original remonte bien à 2001. Bodies est une chanson amusante, avec un refrain accrocheur et facile à mémoriser, ce qui explique grandement sa popularité. D'ailleurs, les autres chansons de cet album de Drowning Pool sont un peu dans le même genre, avec un très grand potentiel commercial et des mélodies simples et évidentes. Les chansons sont structurées de manière très pop et il n'y a pas de solo. En tous cas, s'il y a des solos de guitare, ils sont très courts et composés de peu de notes de musique. Il y a en fait beaucoup de répétition sur cet album de Drowning Pool et certaines chansons sont interchangeables. Sinner n'a pas beaucoup de variété entre les chansons et une fois qu'on a compris son style, c'est un album sans surprise. Il n'en demeure pas moins que Sinner est un album agréable et facile d'écoute. Rien d'agressif ne vient perturber cet album de metal commercial. Pour définir le style qu'emprunte Drowning Pool avec Sinner, on pourrait parler de post-grunge gothico-metal etc... Moi, j'appelle ça tout simplement du rock. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple? C'est à tout le moins ce que semblent s'être dits les membres de Drowning Pool lors de la création de leur album. Il ne faut donc pas se casser la tête avec un album aussi linéaire et simpliste que Sinner. C'est un album certes un peu trop simple pour le genre de metal que j'écoute habituellement mais je ne peux dénier que les chansons sont efficaces et que l'album est bien fait. En tous cas, Sinner est un album de Drowning Pool beaucoup plus intéressant par son style que ce que sera l'album suivant intitulé Desensitized dont j'ai déjà fait la critique mais que je n'avais pas finalement tellement apprécié (voir ma critique de Desensitized du 12 avril 2014). Sinner est paradoxalement à la fois sombre et ludique, avec de la guitare bruyante et tout ce qu'il faut pour obtenir du succès. Sinner ressemble ainsi à du Godsmack qui pour une fois aurait été inspiré et qui aurait enfin produit un bon album... Bien sûr, on ne parle pas ici de génie mais plutôt d'un album qui fait consensus. Sinner est le genre d'album metal qui peut plaire à tous, même aux mélomanes que le metal rebute. En ce sens, le plus grand défaut de Sinner est sa trop brève durée de trente-sept minutes et demie. Certaines chansons ne font même pas trois minutes. Comme il n'y a pas de solo et que les chansons sont construites dans une formule pop pour passer à la radio, cela explique que Sinner soit un très court album pour Drowning Pool. Il n'empêche que Sinner soit un album que je pourrais conseiller à tous, surtout aux néophytes désireux de s'approprier le style metal pour une première fois. C'est un album de débutant, très loin de ce que le death metal peut produire par exemple. En somme, si on devait se procurer un seul album de Drowning Pool, ce serait assurément celui-ci.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 8 novembre 2014

KORN - See You On The Other Side

Précisons d'emblée que je critique ici pour vous le double album See You On The Other Side paru en 2005 et non pas l'album simple original de KoRn. En réalité, le second disque de la version de See You On The Other Side que je possède dans ma discothèque personnelle est plutôt un EP qui ne dure même pas 24 minutes de musique réparties sur cinq chansons mais qui contient en plus deux vidéoclips live de KoRn dans la capitale russe pour les chansons Twisted Transistor et Hypocrites. Les pistes audio comprennent It's Me Again qui n'est pas du meilleur KoRn, Eaten Up Inside qui est la plus intéressante du lot et Last Legal Drug (Le Petit Mort) en plus de deux versions remixées du succès Twisted Transistor. Ce ne sont pas vraiment des versions pour les planchers de danse très pertinentes mais on connaît le goût de KoRn pour la musique dance. Il suffit de se rappeler le remix dance du succès Here To Stay qui apparaissait à la fin de l'album Untouchables de KoRn (voir ma critique de Untouchables du 13 septembre 2014). On ne peut s'empêcher de penser que KoRn est tout de même capable de mieux... Ce n'est donc pas un bonus indispensable même si c'est celui que j'ai acheté parce que je suis un maniaque de musique. En fait, ce deuxième disque gâche un peu la sauce puisque le disque principal, qui contient quatorze titres dont bien sûr Twisted Transistor et Hypocrites dans leurs versions originales, est pourtant fort réussi et intéressant. Sur See You On The Other Side, KoRn poursuit encore et toujours son périple au sein de la musique metal dans la lignée de Issues et de Untouchables. L'album commence en force avec Twisted Transistor qui indique que KoRn est encore capable de pondre des succès sur les palmarès mondiaux et dont le vidéoclip hallucinant montre des rappeurs noirs fameux remplacer les membres de KoRn! Après quelques chansons, l'intérêt baisse d'un cran mais demeure tout de même assez élevé pour ne pas départir cet album avec des chansons de remplissage. Au contraire, toutes les chansons sont bonnes ici et il faut attendre la fin du disque pour que l'intérêt remonte encore plus haut et atteigne son paroxysme avec Seen It All et surtout Tearjerker qui nous présente Jonathan Davis, chanteur de KoRn, avec sa voix étranglée par l'émotion. À mon avis, Tearjerker est la meilleure chanson de See You On The Other Side et la plus bouleversante aussi. En somme, cet autre excellent opus par nos amis de KoRn ne réinvente pas la roue mais peaufine un style qui n'a désormais plus aucun secret pour la célèbre formation nü metal. En particulier, les mélodies sont extrêmement travaillées avec un soin presque maniaque et les structures de chansons faciles à saisir, ce qui confère à l'album un côté pop accrocheur malgré les guitares pesantes et le style metal, presque industriel. Les timbres sonores sont aussi à admirer car plus que jamais pour KoRn, la réalisation musicale est tout simplement impeccable et digne de mention, vraiment originale et on ne peut qu'admirer tant de raffinement sonore. Il y a notamment quelques interludes musicaux sur See You On The Other Side qui donne à l'album un aspect mystérieux et avant-gardiste: on en trouve après les chansons 10 Or A 2-Way, Open Up, Liar et Seen It All. C'est fou à dire mais ces interludes sont quasiment meilleurs que les chansons! Jonathan Davis en profite pour y jouer de la cornemuse et on sait la passion qu'il entretient pour cet instrument. Enfin, mentionnons que le double album que je possède vient dans un boîtier cartonné mais avec un étui en plastique transparent présentant l'enfant que l'on aperçoit sur la couverture illustrée ici dessinée à même l'étui et non pas sur le boîtier, signe qu'il s'agit de la version deluxe. Malgré tout, je ne peux conseiller d'acheter la version deluxe car le deuxième disque est superflu. Je voulais donner 17/20 à cet album mais en raison du deuxième disque auquel je n'accorderais que 14/20 comme cote d'appréciation, je suis obligé de trancher avec une cote moyenne de 16/20 pour le double album dans son ensemble. Vaut donc mieux se procurer la version simple et rechercher plutôt Eaten Up Inside sur l'Internet en téléchargement. Comme le disque principale dure plus d'une heure, il était impossible de tout mettre les bonus et l'album sur un seul disque car cela aurait dépassé les 80 minutes. Au moins, on voit que KoRn a une bonne excuse...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 1 novembre 2014

SEVENDUST - Animosity

Je n'ai pas l'habitude de faire la critique d'albums de metal industriel. Le seul exemple d'album qui se rapprocherait de ce genre et que j'ai critiqué jusqu'à présent serait peut-être In Dreams de Jakalope auquel avait participé Trent Reznor de Nine Inch Nails (voir ma critique de In Dreams du 20 juillet 2013). C'est pourtant un style que j'affectionne beaucoup et dont je ne parle pas suffisamment. C'est parce que j'essaie de critiquer des albums plus récents alors que le metal industriel a surtout connu ses heures de gloire dans les années '80 et '90 avec des groupes fameux comme Ministry, Nine Inch Nails et Skinny Puppy. Pour ce qui est de l'album Animosity de Sevendust qui nous occupe ici, il est paru en l'an 2001 alors que le style metal industriel s'essoufflait. C'est fort dommage que de nos jours, le style soit devenu moribond. On le sent d'ailleurs avec l'album Animosity, où les membres de Sevendust semblent se chercher et ne trouvent pas grand-chose. Pourtant, l'album débute de façon superbe avec des pièces excellentes comme T.O.A.B. (ce qui signifie Tits On A Boar) et Trust qui sont mes préférées. Sevendust a vraiment le sens harmonique développé et je sais l'apprécier. Malheureusement, Animosity s'embourbe dans la merde au fur et à mesure que l'album avance et le comble de l'ennui est atteint avec des pièces totalement soporifique comme Live Again et Beautiful vers la fin de l'album. Sevendust semble être complètement en panne d'inspiration et n'être capable que de composer ici que des chansons anodines dépourvues d'intérêt. Tout n'est pas pourri sur Animosity mais les ballades (parce qu'il y en a hélas!) et même les formules typiques de metal industriel sont parfois inintéressantes. Certaines chansons tournent en rond et sont plus près de la musique pop sentimentale que du metal... La fin de l'album se rattrape un brin et sauve un peu Animosity du désastre. Malgré tous ces commentaires négatifs, je suis d'avis que cet album de Sevendust est un album potable parce qu'il y a de très bonnes chansons. C'est simplement un album inégal, dont la qualité de l'inspiration varie beaucoup d'une pièce à l'autre. Sans les chansons ennuyantes et superflues (l'album dure près de 56 minutes, ce qui est plutôt long), cet opus metal industriel de Sevendust serait un excellent album auquel je n'hésiterais pas à accorder 17/20 comme cote d'appréciation. À cause de ces morceaux qui déparent Animosity, ma cote est réduite à 15/20 et c'est donc une cote moyenne pour un album dans l'ensemble moyen. Animosity est moins lassant à écouter que MACHINA/The Machines Of God par les Smashing Pumpkins par exemple (voir ma critique de MACHINA/The Machines Of God du 28 janvier 2012), donc il mérite une cote supérieure à cet album. Il est difficile de sélectionner la cote appropriée à un album, surtout quand il est inégal avec de très bons moments et d'autres moins intéressants. Si le style metal industriel revenait à la mode, je suis sûr que Sevendust serait en mesure de nous offrir un bien meilleur album car l'inspiration serait là. En attendant, on peut toujours réécouter T.O.A.B. que j'adore ou bien alors tous les succès de KMFDM...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 25 octobre 2014

SYSTEM OF A DOWN - Hypnotize

Comme j'ai de la suite dans les idées, il était immanquable que je vous fasse la critique de l'album Hypnotize de System Of A Down cette semaine puisque c'était au tour de Mezmerize la semaine dernière (voir ma critique de Mezmerize du 18 octobre 2014) et que les deux albums séparés forment en réalité un diptyque, un peu comme c'est le cas des albums Use Your Illusion I & II de Guns N'Roses. Ne nous trompons pas: Mezmerize et Hypnotize ne forment qu'un seul double-album mais dont chaque disque peut être acheté séparément de l'autre. Il faut donc préférablement posséder les deux albums, surtout qu'ils sont excellents tous les deux. Évidemment, Hypnotize ressemble beaucoup à Mezmerize puisqu'ils sont parus tous les deux en 2005 à six mois d'intervalle mais on constate malgré tout que Hypnotize est sensiblement plus sérieux. System Of A Down y semble moins intéressé d'impressionner l'auditeur par des effets comiques que d'exprimer ses vrais sentiments. Et quand System Of A Down se veut être plus profond, il fait mouche à tous les coups. Toutefois, on commence à bien connaître le style de nos amis de System Of A Down et on est moins épaté par leurs trouvailles musicales. Ceci fait en sorte que le ton est convenu sur la plupart des chansons et on ne se marre pas autant que sur Mezmerize. Même les outrances de U-Fig ne font plus rire. Bien sûr, il y a bien des moments où System Of A Down déconne un brin, comme sur la pièce rigolote Vicinity Of Obscenity ou encore avec l'utilisation d'un langage cru et outrancier sur l'étrange morceau She's Like Heroin. Mais dans l'ensemble, Hypnotize est un album légèrement plus sombre que son prédécesseur et je trouve que c'est une bonne chose. La situation dans le monde est intenable et révoltante et System Of A Down ne peut nier son amertume. Sur la chanson Lonely Day, le groupe y exprime toute la solitude qui habite son homme. Ici il n'y a plus de quoi rire. Pourtant, l'album est généralement très vivant, avec des tempos rapides et des moments très dynamiques mais il laisse pour moi un sentiment de désolation. Par exemple, Hypnotize démarre avec Attack, une chanson très vive qui nous lance tout de go dans l'action de cet album énergique mais dont le propos sur la propagande de la guerre n'est guère réjouissant. System Of A Down n'hésite pas d'autre part à recourir sur la pièce Dreaming à la technique contrapuntique qui est un procédé permettant d'empiler les voix une par-dessus l'autre. Ce n'est pas le chant choral car chaque voix a sa logique interne qui lui est propre. Johann Sebastian Bach (1685-1750) se servait de cette méthode savante trop souvent délaissée dans la musique populaire. Il serait difficile de choisir lequel des deux albums de System Of A Down est mon préféré. J'adore Mezmerize et Hypnotize et je ne peux me décider. Il va de soi que je leur accorde la même cote d'appréciation personnelle. Non, tout bien réfléchi, on ne peut pas choisir un ou l'autre des deux albums alors il faut acheter les deux. D'ailleurs, Hypnotize a une palette dépliable en carton qui peut s'insérer dans Mezmerize, ne faisant qu'une seule pièce qui tient debout! Les deux albums viennent par ailleurs chacun dans un boîtier cartonné avec une couverture en relief qui procure une sensation tactile au toucher. Je suis fort heureux de pouvoir collectionner les deux albums et ils occupent une place de choix dans ma discothèque. Avec Mezmerize et Hypnotize, System Of A Down prouve qu'il est un des groupes metal les plus marquants de l'Histoire du rock avec Deep Purple, Scorpions et Pantera.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 18/20

samedi 18 octobre 2014

SYSTEM OF A DOWN - Mezmerize

Une joyeuse bande de fous. C'est ce qui ressort à l'écoute de cet album de System Of A Down, le premier d'un diptyque paru en 2005 sur étiquette American. Les deux albums sont parus à six mois d'intervalle et Mezmerize est le premier d'entre eux. System Of A Down s'était imposé avec son précédent album Toxicity comme étant un groupe metal complètement déjanté et c'est fort heureusement encore le cas ici. Il y a quelque chose qui tient de la folie sur Mezmerize et à cause des sujets parfois lourds mais de la musique totalement débridée, on ne sait trop s'il faut rire ou pleurer. Une chanson comme Cigaro par exemple est vraiment ridicule (dans le bon sens du terme) alors que d'autres pièces sont plus sérieuses comme Question! et Lost In Hollywood. En quelque sorte, Mezmerize va encore plus loin dans la satyre et la folie que Toxicity, le classique de System Of A Down que j'avais pourtant adoré (voir ma critique de Toxicity du 25 janvier 2014). Mezmerize est un album metal mais plusieurs suggèrent qu'il s'agit en fait de rock progressif. C'est ainsi qu'une pièce comme B.Y.O.B., le grand succès tiré de l'album, présente de fréquents changements de tempo, de brusques passages entre doux et fort et une invention mélodique originale. Néanmoins, même s'il emprunte des éléments caractéristiques du rock progressif, cet album de System Of A Down est bien du metal digne du 21e siècle. Les morceaux de Mezmerize sont enchaînés un à l'autre, sans transition ni silence, ce qui le fait ressembler à une unique énorme chanson de 36 minutes! Certaines chansons font à peine deux minutes alors que Lost In Hollywood dépasse les cinq minutes. Mais dans l'ensemble, on a des pièces assez courtes qui nous font passer promptement d'une idée musicale à une autre, ce qui peut être déstabilisant pour un auditeur néophyte. De plus, Serj Tankian et Daron Malakian, les deux chanteurs principaux de System Of A Down, n'y vont pas de main morte avec les paroles de leurs chansons. Ils utilisent un langage cru qui ne connaît guère la censure de la part de leurs auteurs. Cette adoption de mots choquants pourrait ne pas plaire à tous les auditeurs, aussi il faut être prévenu avant d'écouter Mezmerize. Moi ça ne me dérange pas trop parce que c'est fait avec intelligence, avec une envie de provoquer mais de façon intellectuelle. Les membres de System Of A Down veulent interpeller l'auditeur sur les sujets qui les intéressent et ce servent de propos dérangeants pour parvenir à leurs fins. La musique aussi est intellectuelle dans le sens où elle est complexe et très diversifiée. Elle peut être humoristique, c'est-à-dire loufoque et farfelue, ou sombre et intense, mais elle présente toujours une belle excentricité propre à la musique metal. En tous les cas, on a affaire ici à un autre album génial de System Of A Down, qui nous fait beaucoup espérer pour le deuxième volet de ce diptyque. System Of A Down a un style qui lui est propre et qui ne ressemble à rien d'autre, et réussit avec Mezmerize à créer un album aussi extravagant que Toxicity, sinon même encore plus, tout en évitant de refaire le même album. Il est clair que System Of A Down est pour moi le meilleur groupe metal des années 2000.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 18/20

samedi 11 octobre 2014

LINKIN PARK - Meteora

Pourquoi changer une formule qui marche? C'est ce que semble s'être dit Linkin Park lors de la confection de l'album Meteora. Le successeur tant attendu de Hybrid Theory reprend la même recette de rap metal, c'est-à-dire de grosses guitares électriques pesantes accompagnées de rythmes hip hop et de scratch, qui a fait le succès de Linkin Park au tournant du siècle. En écoutant bien cependant, l'amateur saura trouver maints nouveaux détails sur Meteora qu'on ne retrouvait pas sur le précédent album de Linkin Park. On s'aperçoit que les échantillonnages sont beaucoup plus raffinés et que les chansons ont gagné en maturité. C'est un peu normal que Linkin Park ait voulu refaire un album aussi populaire que Hybrid Theory mais en y ajoutant l'expérience acquise depuis lors. Il s'ensuit un album au son plus évolué et encore plus accrocheur que Hybrid Theory que j'avais pourtant bien aimé (voir ma critique de Hybrid Theory du 28 juin 2014). De fait, on constate avec le recul que Linkin Park fait toujours des albums de plus en plus intéressants au fur et à mesure que le groupe évolue, jusqu'à A Thousand Suns qui sera un sommet dans la carrière de nos amis de Linkin Park (voir ma critique de A Thousand Suns du 13 juillet 2013). Meteora est meilleur que Hybrid Theory, même s'il lui ressemble beaucoup. C'est d'ailleurs parce qu'ils se ressemblent que je leur accorde la même cote d'appréciation, même si je préfère Meteora encore plus. Linkin Park garde tout son impact avec des chansons qui cognent dur et qui frappent fort comme Lying From You, possiblement la plus agressive de tout l'album de Linkin Park, mais est également capable de moments plus doux et sensibles comme par exemple Easier To Run ou encore Breaking The Habit. À vrai dire, Meteora est un album moins enragé et bien plus décontracté, ce qui me plaît assez. Sur Meteora, la musique respire alors que Hybrid Theory était claustrophobique. De plus, Linkin Park expérimente davantage comme c'est le cas de Nobody's Listening qui utilise un son de shakuhachi, une sorte de flûte exotique employée dans la musique traditionnelle nippone. Quant à Session, il s'agit d'une pièce entièrement instrumentale dans le style rap et électro. L'album conclut avec Numb, un autre grand succès du groupe qui sera reprise plus tard en tandem avec Jay-Z! Du début à la fin, Meteora est une parfaite réussite qui devrait plaire aux fans de Linkin Park dont je n'ai pas honte d'avouer que je fais partie. Il y a en tout 13 pistes mais Foreword n'est qu'une intro de 13 secondes, ce qui fait en sorte qu'il n'y a que 12 chansons sur Meteora, incluant l'instrumentale Session, pour une durée inférieure à seulement 37 minutes de musique, ce qui est encore plus concis que Hybrid Theory. Cela montre qu'avec des chansons sur Meteora ne durant en moyenne que trois minutes, ça évite les longueurs et rend l'album de Linkin Park plus vivant. On ne s'ennuie jamais avec Meteora alors procurez-vous le au plus vite. En terminant, je m'en voudrais de ne pas mentionner ici le documentaire intitulé "The Art Of Meteora" qui figure sur la portion multimédia du CD que je possède. Il explique le parcours artistique de Linkin Park pendant la création de Meteora et s'avère instructif et fort intéressant. En combinant peinture et musique, les membres de Linkin Park se positionnent ainsi en tant qu'artistes multidisciplinaires. En plus, il y a toutes sortes de gadgets multimédia sur cet album qui remonte à 2003, ce qui ravira le collectionneur. Bien sûr, Meteora demeure un album plutôt orienté vers un marché d'adolescents mais je l'écoute encore malgré mon âge. Ce n'est peut-être pas de mon âge mais je m'assume...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 4 octobre 2014

BLINK-182 - Take Off Your Pants And Jacket

Take Off Your Pants And Jacket, paru au début du siècle en 2001, est le tout dernier album de blink-182 dans le créneau pop punk. En effet, blink-182 se mettra à expérimenter après cet album avec le nouveau millénaire, que ce soit au sein même de blink-182 ou dans d'innombrables autres projets parallèles dont j'ai d'ailleurs déjà critiqué l'interminable nomenclature d'albums. Vous pouvez immédiatement aller consulter ces critiques sur ce blog. Pourtant, je ne suis pas un fan de blink-182, loin de là. En fait, c'est justement quand blink-182 se décidera enfin à évoluer musicalement que j'ai commencé à les apprécier. Mais puisque Take Off Your Pants And Jacket appartient au premier style du groupe, je suis obligé d'avouer que je n'aime pas tellement cet album. Take Off Your Pants And Jacket de blink-182 se situe dans la même lignée que les albums qui le précèdent, en particulier Enema Of The State que j'ai trouvé tout simplement consternant (voir ma critique de Enema Of The State du 13 octobre 2012). Take Off Your Pants And Jacket est musicalement aussi médiocre que Enema Of The State auquel il ressemble beaucoup, pour ne pas dire trop. Il suffit donc de lire ma critique de Enema Of The State pour savoir ce que je pense de Take Off Your Pants And Jacket. Tout de même, il y a deux ou trois chansons que je peux presque supporter sur Take Off Your Pants And Jacket, comme The Rock Show ou alors Stay Together For The Kids. Sur d'autres chansons, on sent même en gestation le futur style de blink-182 qu'on retrouvera par exemple sur l'album Neighborhoods (voir ma critique de Neighborhoods du 14 septembre 2013), ce qui fait que je pourrais préférer Take Off Your Pants And Jacket à Enema Of The State. Malheureusement, le travail de blink-182 semble moins abouti sur Take Off Your Pants And Jacket, ce qui revient alors vraiment au même. Pour cette raison, je dois donc accorder à Take Off Your Pants And Jacket une cote d'appréciation équivalente. Les fans de blink-182 aimeront sans doute Take Off Your Pants And Jacket mais moi, je déteste les deux albums également. En les circonstances, ma cote est donc très clémente, désireux que je suis de ne pas trop vouloir froisser ici les susceptibilités... Ma chanson favorite sur Take Off Your Pants And Jacket est Happy Holidays, You Bastard car elle ne dure que 42 secondes! J'aime le punk qui va droit au but, concis et rapide. De plus, ça fait moins long à endurer pour cette chanson de blink-182. D'ailleurs, tout l'album ne dure que 39 minutes pour 13 pistes, ce qui est sa principale qualité. Je n'y peux rien, désolé mais la musique de blink-182 est juste mauvaise à mes oreilles, aussi originale et distinctive qu'elle puisse être par rapport à celle des autres formations pop punk. Par contre, j'aime bien les vidéoclips marrants du groupe. Il faut avoir vu au moins une fois le vidéoclip pour la pièce First Date, c'est du blink-182 tout craché. Le concept de la chanson The Rock Show est aussi bien trouvé, les gars de blink-182 s'amusant à dépenser un chèque remis par la compagnie de disques de toutes les façons inimaginables... Il n'y a donc pas que du mal à dire de Take Off Your Pants And Jacket mais il est évident qu'il faudra attendre l'album suivant pour que j'y aille d'éloges bien sentis. À suivre...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 27 septembre 2014

EVE 6 - It's All In Your Head

Cette semaine, j'aimerais attirer votre attention sur un album méconnu d'un petit groupe pop punk californien à découvrir. Je parle de l'album It's All In Your Head lancé en 2003 par la formation EVE 6. Je dis qu'il s'agit d'un album méconnu car ce n'est pas l'album le plus populaire du groupe, mieux connu pour ses deux albums précédents et pour sa chanson à succès Inside Out. L'album It's All In Your Head s'est moins vendu que les autres, ce qui ne signifie surtout pas qu'il soit moins intéressant. Au contraire, EVE 6 prouve avec son album It's All In Your Head qu'il a acquis davantage de maturité, notamment avec des pièces comme Friend Of Mine, plutôt festive, Girlfriend avec l'accompagnement grisant d'un orchestre à cordes ou alors l'ultime pièce Arch Drive Goodbye. Ce sont des morceaux plus matures que ce que nous livrent habituellement les formations pop punk, que ce soit blink-182 ou Sum 41 par exemple. En fait, ce sont des ballades qui n'ont plus grand-chose à voir avec le punk, quoique le groupe EVE 6 n'hésite pas non plus à monter le volume d'un cran avec des pièces très rock comme Without You Here ou bien Hokis. La chanson Still Here Waiting est résolument punk, voire presque hardcore! C'est d'ailleurs l'originalité de cet album que de réunir des morceaux aussi disparates sur un seul même album sans qu'on sente que cela soit forcé. La chanson la plus originale sur cette album de EVE 6 est probablement Hey Montana, une autre ballade très expressive usant avec parcimonie des instruments de musique, mais s'accompagnant tout de même de ce qui semble être... des maracas! It's All In Your Head est un album inhabituel, étonnant mais pourtant pas inaccessible ou difficile d'accès. Ce sont des chansons livrées sans détour, très émouvantes pour la plupart, présentant une belle diversité de styles et de moyens. EVE 6 parvient ainsi à transcender le genre balisé du pop punk pour quelque chose de plus universel. En fait, c'est peut-être même mon album préféré de la formation EVE 6 car c'est le moins commercial mais aussi le plus profond et le plus sincère. Les mélodies sont mises en lumière de façon très accrocheuse et il est regrettable, pour ne pas dire injuste, que It's All In Your Head ait connu moins de succès. Un album comme Get Your Heart On! du groupe pop punk Simple Plan par exemple, pour comparer des artistes similaires, a connu davantage de succès tout en étant bien moins intéressant que It's All In Your Head (voir ma critique de Get Your Heart On! du 23 août 2014). Toutes les chansons de cet opus inattendu de EVE 6 sont excellentes sans exception et je ne peux que le recommander chaudement. À noter toutefois qu'il y a une erreur à l'endos de l'album de EVE 6: il y est indiqué que la chanson Still Here Waiting a une durée de 4:08 alors qu'en réalité, la durée réelle est plutôt 2:13. La durée correcte est par contre inscrite avec le titre de la pièce sur le disque même. Enfin, mentionnons que le logo Parental Advisory se retrouve en bas à droite de la couverture de pochette, ce qui n'est pas le cas avec la reproduction illustrée ici. Il n'empêche que It's All In Your Head de EVE 6 devrait être un album à mettre entre toutes les oreilles...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 20 septembre 2014

SUM 41 - Chuck

Il fallait bien un jour que Sum 41 change. Pour conserver sa crédibilité, Sum 41 se devait d'évoluer, ce que n'a pas fait par exemple Simple Plan avec son album Get Your Heart On! (voir ma critique de Get Your Heart On! du 23 août 2014). C'est ainsi que suite à quelques mésaventures au Congo, nos amis de Sum 41 ont trouvé une nouvelle vision de la vie et cela transparaît sur leur album Chuck paru en 2004. Chuck marque un changement car le groupe délaisse son humour juvénile habituel pour épouser des chansons bien plus sombres et sérieuses. On retrouve sur l'album Chuck quelques pièces où Sum 41 ralentit la cadence comme Some Say ou encore Pieces qui furent malgré tout de grands succès. La transformation aurait pu ne pas marcher mais fort heureusement pour Sum 41, les choses se sont bien passées pour eux. Il faut dire que l'album présente aussi des morceaux plus durs, tels que Welcome To Hell qui adopte un style punk hardcore ou alors The Bitter End qui emprunte le style thrash metal de Metallica des années '80. On retrouvera par la suite encore du thrash metal sur la dernière pièce, intitulée laconiquement 88. C'est probablement ce mélange détonnant mais plutôt réussi qui a assuré le succès de Chuck, à cause de la présence d'un côté plus doux et d'un côté plus dur, d'un côté plus sombre et d'un côté plus énergique. On remarque également le mélange du punk avec du metal, Sum 41 puisant dans toutes ses sources d'inspiration sans recourir à l'humour. Le succès We're All To Blame a par exemple un véritable couplet metal, sans rire! Il y a même un côté expérimental à l'affaire puisque la pièce Slipping Away ressemble davantage à un interlude musical qu'à une vraie chanson. Toutes les pièces de Chuck sont excellentes et il faut saluer ici le courage de vouloir changer au risque de décevoir les fans de la première heure. Il est vrai que Sum 41 en a fait du chemin depuis Half Hour Of Power (voir ma critique de Half Hour Of Power du 12 juillet 2014). Ce premier opus était très expérimental lui aussi, bien plus même que Chuck, et pourtant il n'a pas la même maturité que les albums ultérieurs dont l'album qui nous préoccupe ici, à savoir Chuck et son pas en avant vers davantage de profondeur et la fin des pitreries adolescentes. Mais le tout est fait avec talent, ce qui sauve Chuck du risque de l'ennui ou du mélodrame. On discerne une émotion sincère dans tous les succès de l'album, des pièces plus lentes et touchantes aux pièces plus dures ou pesantes. Pour toutes ces raisons, Chuck de Sum 41 doit être acclamé comme un pas dans la bonne direction, même si l'album suivant, Underclass Hero (voir ma critique de Underclass Hero du 24 août 2013), ne sera pas à la hauteur des attentes...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 13 septembre 2014

KORN - Untouchables

KoRn a été incontestablement un des groupes majeurs de la scène metal des années '90 avec Alice In Chains, Rage Against The Machine et Pantera. Je n'ai commencé à m'intéresser à KoRn qu'à partir de l'album Issues (1999). L'ancien son de KoRn, bien qu'original et innovateur, ne me rejoignait pas à cause de l'absence de mélodies et de recherche sonore. Mais à partir de Issues, et même avant sur Follow The Leader, nos amis de KoRn ont commencé à explorer les possibilités sonores de textures et d'atmosphères riches qui m'envoûtent encore aujourd'hui. Les mélodies sont bien travaillées et le résultat est bien moins hermétique que sur les premiers albums de KoRn. Avec l'album Untouchables paru en 2002, KoRn poursuit le travail déjà réalisé sur le précédent album Issues. Le groupe est maintenant très à l'aise avec leur nouveau son et on peut considérer Untouchables comme l'album de la maturité pour KoRn. Le style a mûri et la musique semble avoir été composée sans effort, comme allant de soi. Pourtant, ce n'est pas le cas et il y a beaucoup de travail derrière cet album. Untouchables n'est pourtant pas très novateur par rapport à Issues et se situe simplement dans la suite logique de l'opus précédent. KoRn semble moins intéressé d'explorer les sons étranges comme sur Issues et davantage préoccupé par l'expression des sentiments. Peut-être que je me suis simplement habitué à l'univers bizarre du fameux groupe. Cependant, je me dois de mentionner que Jonathan Davis, le leader de KoRn, utilise sa voix comme jamais auparavant, exploitant les multiples possibilités vocales qu'il peut produire. Il se sert autant de sa grosse voix de chanteur metal que de sa petite voix plus tendre. Sur des chansons comme Hollow Life ou encore Hating, il semble se servir de sa voix de tête et se présente sans masque. Sa voix de fausset nous le montre tout nu et vulnérable, alors que sa grosse voix semble le rendre plus viril. L'émotion de Hollow Life est en outre décuplée par les harmonies poignantes et tordues comme KoRn en a le secret. J'adore la musicalité unique et originale de KoRn lorsque le groupe prend des risques et se met ainsi en position de danger. KoRn est beaucoup plus intéressant à écouter que Godsmack par exemple, un groupe idiot dont j'ai déjà fait la critique de son album Faceless sur ce blog (voir ma critique de Faceless du 4 février 2012). À mon avis, les meilleures chansons de Untouchables sont Here To Stay, bien sûr Hollow Life ainsi que Thoughtless (cette chanson sera reprise par la formation Evanescence sur l'album live Anywhere But Home que j'ai déjà critiqué et où je vous avais d'ailleurs promis de faire une critique de Untouchables avant la fin de l'année, ce qui est maintenant chose faite (voir ma critique de Anywhere But Home du 3 mai 2014)) et sans oublier bien sûr Beat It Upright mais il y a plein de bons moments sur Untouchables et je ne peux tous les nommer. Il y a en tout quatorze chansons sur l'album mais il faut savoir que KoRn nous réserve une pièce cachée à la fin, ce qui fait en tout quinze titres au total pour une durée généreuse de 65 minutes. La pièce en bonus est une version remixée du succès Here To Stay, donnant à la chanson un côté plus dance. KoRn aime bien la musique dance, il suffit d'écouter par exemple la pièce à succès Got The Life sur l'album Follow The Leader et son utilisation d'une piste rythmique très dansante et entraînante. Bref, pour résumer l'album Untouchables de KoRn, je dirais qu'il s'agit d'un bon album mais un peu décevant par rapport à Issues car KoRn semble surtout se mouvoir dans les sons qu'il connaît déjà au lieu d'explorer encore plus. Il s'agit donc d'un album qui sonne un peu ordinaire. Par "ordinaire", je veux dire que c'est "ordinaire" pour KoRn alors que ce serait génial pour un autre artiste, comme par exemple... Godsmack!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 6 septembre 2014

THREE DAYS GRACE - Three Days Grace

Il y a des albums qui vous scotchent sur votre siège. L'album homonyme que le groupe rock canadien Three Days Grace a fait paraître en 2003 est un de ceux-là. C'est un album fascinant, émouvant, qui ne laisse pas indifférent, d'autant plus surprenant qu'il s'agit d'un premier album. J'aime beaucoup le rock que produit le Canada et cet album ne dément pas la réputation de ce pays en ce qui a trait à la bonne musique. Toutes les chansons sont excellentes et il n'y a rien à jeter aux ordures. Tout au plus, je dirais que la très bonne chanson Born Like This casse un peu l'implacable logique de cet album en étant d'une qualité d'inspiration moins spontanée, comme quoi la beauté n'est jamais parfaite. Ce n'est là que mon opinion personnelle et je répète que c'est une bonne pièce, placée seulement à la mauvaise place. L'album a été minutieusement réalisé par Gavin "Golden" Brown qui a notamment travaillé aussi avec Billy Talent et Metric, des groupes de rock alternatif bien connus en sol canadien, et il lui a donné un son très simple mais diablement efficace, laissant seulement parler la musique par elle-même. Le son est dépouillé, presque nu, faisant toute la place à la guitare électrique, à la batterie et à la voix très expressive du chanteur Adam Gontier. Nul besoin de rajouter des claviers ou de l'enrobage sonore lorsque les compositions sont bonnes et que l'émotion se livre à vous dans toute son évidence. D'une certaine façon, la réalisation sonore de cet album de Three Days Grace peut rappeler un peu le style du légendaire réalisateur Rick Rubin à cause du parti pris d'un dépouillement sonore sublimé. Je n'avais cependant pas aimé le travail de Rick Rubin sur l'album Make Believe de Weezer (voir ma critique de Make Believe du 4 août 2012) parce qu'il manquait de mordant. Heureusement, ce n'est pas le cas ici puisque la guitare est acérée, pesante mais précise, les riffs sont accrocheurs et Three Days Grace est capable de nous livrer la marchandise. Ce style très propre donne paradoxalement encore plus de croquant à la musique du groupe. On peut par ailleurs avancer que Three Days Grace a ici trouvé un son qui lui appartient, malgré le fait qu'il l'abandonnera sur ses albums suivants. L'album Three Days Grace est d'ailleurs le meilleur album de Three Days Grace et le groupe ne parviendra pas à retrouver un niveau expressif semblable sur ses autres albums. C'est que Three Days Grace est un album où l'émotion douloureuse est à couper au couteau, à couper le souffle, s'approchant d'un grand album d'une autre formation canadienne, j'ai nommé l'album Beautiful Midnight par l'excellent Matthew Good Band (voir ma critique de Beautiful Midnight du 30 novembre 2011). Je considère même que Three Days Grace fait encore mieux en raison de la qualité de ses mélodies qui sont absolument accrocheuses. Je lui décerne par le fait même une cote d'appréciation exceptionnelle que je ne réserve habituellement qu'aux albums dignes de mention. J'irai encore plus loin en statuant que le style d'écriture des chansons, simple mais efficace, accrocheur et émouvant, où chaque note compte et où il n'y a rien de superflu, me fait penser au compositeur de l'époque baroque Pergolèse (1710-1736)! L'album Three Days Grace est vraiment à part dans la carrière du groupe et il est franchement regrettable que les albums suivants de Three Days Grace ne répètent point cet exploit. Mais consolons-nous. Au moins, on a cet album de rock canadien qui nous fait dire merci. Vive le Canada!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 30 août 2014

COLLECTIVE SOUL - Youth

Dans les années '90, le groupe américain Collective Soul était très populaire avec ses vidéoclips qui jouaient régulièrement à MTV et ses chansons qui passaient continuellement à la radio. Malheureusement, les heures de gloire du groupe étaient révolues à l'arrivée de la décennie suivante. L'album Youth, paru en 2004 sur la petite étiquette El Music Group, n'a pas connu le même succès que les albums précédents de Collective Soul. Sûrement que le changement de maison de disques y est pour quelque chose mais il faut aussi avouer que la musique anodine et très commerciale de Collective Soul, qui a procuré du succès pendant un certain temps au groupe, ne pouvait que finalement tomber dans l'oubli. Youth est un album encore plus pop et commercial que les albums précédents de Collective Soul, bien que présentant paradoxalement aussi un côté plus rock. Des pièces comme Better Now, Counting The Days et surtout Feels Like (It Feels Alright), la plus pesante de l'album, sont indéniablement très rock, avec leurs guitares électriques bien en évidence et rappelant le succès qu'avait connu le vidéoclip de la chanson Gel de Collective Soul dans les années '90. Il y a aussi évidemment les incontournables ballades How Do You Love, Under Heaven's Skies et bien sûr Satellite, une chanson nous rappelant le succès The World I Know, qui offrent un peu de profondeur (mais pas tant que ça) à cet album généralement joyeux et positif. Car dès le début de l'album, le ton est donné: ce sera un album facile qui rend de bonne humeur. Inutile de vouloir creuser davantage, Collective Soul n'a cherché qu'à s'amuser et cela s'entend sur son album Youth. Tel qu'évoqué par son titre, cet album respire la jeunesse et la joie, même s'il est tempéré par des ballades plus sérieuses. Mais on ne peut dénier aussi que Youth n'offre pas vraiment quelque chose de nouveau sous le soleil, même si les chansons sont amusantes et agréables. En quelque sorte, Youth est un album inutile et n'apporte pas grand-chose au moulin. Il n'empêche que dans le genre de la musique commerciale, Collective Soul est un groupe plus respectable de Hinder par exemple, et Youth est un album moins insignifiant que Extreme Behavior (voir ma critique de Extreme Behavior du 5 avril 2014). C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'octroie une cote supérieure à Youth. Mais pour quelqu'un qui a des goûts musicaux seulement un peu plus exigeants que ce que nous livrent les radios commerciales quotidiennement, Youth paraîtra insuffisant et insatisfaisant. Il n'y a pas de chansons sur cet album de Collective Soul qui nous fait souvenir du passé grunge du groupe comme le succès Shine tiré de son premier album, ce qui est en réalité une bonne chose puisque Youth est tout de même paru au milieu des années 2000, mais aussi une triste chose car Collective Soul semble avoir perdu de sa pertinence. Qu'à cela ne tienne, des morceaux comme Better Now et Satellite, assez accrocheuses pour sauver cet album plutôt court de moins de 38 minutes du naufrage, permettent de passer un bon moment, ce qui n'était là probablement que l'ambition du groupe, sans plus...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20

samedi 23 août 2014

SIMPLE PLAN - Get Your Heart On!

Si vous demandez quel a été le tube de l'été 2012 au Québec, bien des gens vous répondront qu'il s'agit de la chanson Summer Paradise du groupe québécois Simple Plan. Il était pratiquement impossible d'ouvrir la radio sans tomber sur la dite chanson avec Sean Paul. Encore de nos jours, c'est une chanson qui joue fréquemment, prouvant qu'il s'agit du plus grand succès extrait de l'album Get Your Heart On! paru en 2011. Ce n'est en réalité qu'une copie de la chanson I'm Yours de Jason Mraz. Notez que la version sur l'album figure un duo avec K'Naan alors que la version qui est diffusée dans les radios québécoises opte plutôt pour Sean Paul avec des paroles en français. Je sais qu'il existe une version de Get Your Heart On! comportant les deux versions en français et en anglais de Summer Paradise avec Sean Paul en plus de la version de K'Naan mais ce n'est pas celle que je possède. Par contre, ma version a les deux versions en français et en anglais de la chanson Jet Lag. La version en anglais est chantée en duo avec la chanteuse pop Natasha Bedingfield tandis que la version en français placée à la fin de l'album a été enregistrée en studio avec la rockstar québécoise Marie-Mai. Il faut dire qu'au Québec, Marie-Mai est plus populaire que Natasha Bedingfield, ce qui fait en sorte qu'on entend toujours la version avec Marie-Mai. Ce ne sont pas les seules collaborations à l'album car Simple Plan a senti le besoin de travailler pour Get Your Heart On! avec plusieurs artistes différents. C'est ainsi que la pièce humoristique Can't Keep My Hands Off You déconne un brin avec Rivers Cuomo du groupe Weezer alors que la chanson rock endiablée Freaking Me Out nous présente plutôt Alex Gaskarth, chanteur du groupe pop punk All Time Low. On sait que Simple Plan était un groupe pop punk populaire au début des années 2000 mais qu'en est-il du groupe au début des années 2010? Si on compare avec leur précédent album homonyme, on se rend compte que les membres de Simple Plan semblent reculer d'un pas (voir ma critique de Simple Plan du 31 août 2013). L'album homonyme était en effet plus sérieux et mature et on pouvait s'attendre à une belle évolution pour le groupe. Malheureusement, Get Your Heart On! revient à la formule très adolescente du pop punk amusant mais sans véritable profondeur. Quand Simple Plan s'essaie à exprimer ses émotions, ce n'est guère convaincant. La chanson Astronaut est une ballade un peu racoleuse mais touchante malgré tout. This Song Saved My Life, par contre, sonne un peu déjà entendue sur les albums précédents de Simple Plan. Le reste est amusant si on a l'âge d'un adolescent mais les membres de Simple Plan ont pourtant passé cet âge. Des chansons comme You Suck At Love devrait appartenir au passé du groupe, pas au présent! Simple Plan essaie pourtant de garder la même recette tout en ayant l'air mature, comme c'est le cas de Jet Lag dont le vidéoclip a été tourné dans un aéroport, rappelant celui pour la chanson Beautiful Day de U2. Il est évident que Simple Plan aimerait bien être Green Day ou U2 mais il n'est que Simple Plan, un groupe de rock pour adolescents. La difficulté de sortir de cette ornière est manifeste et contribue au malaise que je ressens en écoutant cet album. Il y a bien Last One Standing, une pièce dans le style hardcore emo qui détonne par rapport au reste de l'album mais que j'aime. Je doute cependant que Simple Plan emprunte cette nouvelle voie sur son prochain album. On se demande quel est le rapport entre Jet Lag, Summer Paradise et Last One Standing. La direction de l'album est confuse et ne parvient pas à rassembler des morceaux aussi disparates pour former un tout cohérent. C'est dommage mais Get Your Heart On! est un album encore moins bon que Simple Plan, et on désespère que le groupe parvienne un jour à s'imposer parmi les grands comme Green Day et U2!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20

samedi 16 août 2014

P!NK - M!ssundaztood

Doit-on considérer M!ssundaztood de P!nk comme étant un classique de la musique pop? En tous cas, si la question même se pose, c'est déjà tout un accomplissement pour cette jeune chanteuse âgée de 22 ans au moment de la parution de son album à la fin de 2001. Une chose est sûre, il s'agit du grand classique de P!nk, même si d'autres albums sont peut-être encore meilleurs comme Can't Take Me Home ainsi que The Truth About Love, deux albums dont j'ai par ailleurs déjà fait la critique sur ce blog (voir ma critique de Can't Take Me Home du 4 mai 2013 et ma critique de The Truth About Love du 14 décembre 2013). P!nk amorce un virage à 180 degrés avec M!ssundaztood (on écrit parfois par erreur Missundaztood sans point d'exclamation à la place du "i") par rapport à son premier et précédent album Can't Take Me Home qui nous l'avait fait découvrir comme une excellente chanteuse de musique R'n'B. Pourtant, il y a beaucoup de soul et de R'n'B sur M!ssundaztood, mais aussi du rock et des styles musicaux très éloignés de Can't Take Me Home. C'est dommage mais P!nk ne se sentait pas à l'aise avec son ancien style sur Can't Take Me Home, aussi elle a tenté de changer son image et sa musique pour quelque chose qui lui ressemblait plus et ce pari risqué a conduit à une grande réussite, son classique M!ssundaztood. Comme elle le chante d'ailleurs sur la pièce Don't Let Me Get Me, un succès extrait de son album M!ssundaztood: "LA told me / You'll be a pop star / All you have to change / Is everything you are / Tired of being compared / To damn Britney Spears / She's so pretty / That just ain't me"... LA est bien sûr LA Reid, son producteur qui nous l'avait révélée avec son précédent album. Sur M!ssundaztood, P!nk s'est associée à Linda Perry, anciennement du groupe 4 Non Blondes, pour la composition de la plupart des chansons. C'est ainsi que cette collaboration fructueuse nous a donné le succès incroyable Get The Party Started, le plus grand succès de P!nk à ce jour, ainsi que d'excellents morceaux tels que Gone To California et surtout My Vietnam P!nk raconte que son père était soldat pour l'armée américaine et qu'il lui a appris le sens de la liberté. On y entend vers la fin quelques notes de la prestation de Jimi Hendrix au festival Woodstock en 1969, de quoi donner des frissons dans le dos. En plus, Linda Perry chante avec P!nk sur la pièce Lonely Girl, une de mes chansons préférées sur l'album. Mais la collaboration la plus prestigieuse demeure celle où P!nk chante en duo avec Steven Tyler, le leader de la formation Aerosmith, sur la pièce Misery qui s'avère être une chanson soul que même Ray Charles n'aurait pas dédaignée...! Le triomphe de l'album a permis à P!nk de s'établir comme une figure incontournable de la musique pop des années 2000. Il y a de tout sur M!ssundaztood car P!nk a des goûts fort éclectiques et l'album va dans plusieurs directions. Mais tout se tient car c'est P!nk, on la prend comme elle est. La couverture de la pochette illustrée ici peut laisser croire qu'il s'agit d'un album léger et amusant, un peu comme le succès Get The Party Started. Pourtant, à part la chanson Respect, les autres pièces de l'album sont plutôt sombres ou à tout le moins sérieuses. Par exemple, Family Portrait, un de mes morceaux préférés sur l'album, raconte les problèmes de sa famille dysfonctionnelle... Tout n'est pas rose pour P!nk. En choisissant d'être honnête et elle-même, P!nk a remporté la victoire avec son classique M!ssundaztood.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 9 août 2014

AVRIL LAVIGNE - The Best Damn Thing

Je ne pensais pas que la petite Avril Lavigne arriverait à nous faire un album pire que Let Go. Elle y est pourtant parvenu avec son album The Best Damn Thing, paru en 2007. C'est tellement mauvais, dans ce que la musique commerciale peut nous donner de plus détestable. En fait, disons-le tout de suite, The Best Damn Thing est peut-être le plus punk mais aussi le pire album d'Avril Lavigne. Ce n'est pas compliqué, c'est un album raté du début à la fin. Il est farci de clichés et d'inepties sous prétexte d'être punk et rebelle au système. Tout ça parce que la jeune chanteuse pousse quelques jurons (qui sont d'ailleurs censurés sur ma version de l'album, comme c'est rebelle...) et qu'elle adopte le style pop punk sur quelques chansons, les autres étant de sirupeuses ballades sans âme et très ennuyantes (comme c'est vraiment vraiment rebelle)! D'une part, la réunion de chansons punk et de ballades sentimentales sur un même album n'est absolument pas convaincant et contrevient à l'unité de l'ensemble. D'autre part, le pseudo-punk rebelle d'Avril Lavigne n'a, dans les faits, aucune originalité. Par exemple, la chanson Everything Back But You pourrait figurer sur un album de blink-182, un groupe d'ailleurs que je n'aime pas. La chanson-titre The Best Damn Thing essaie de profiter de la mode des airs de cheerleaders grâce au succès remporté par le vidéoclip Hollaback Girl de Gwen Stefani à la même époque. Si au moins les ballades étaient bonnes, je pourrais tolérer cet album visiblement destiné à un public-cible d'adolescents. Mais la seule ballade que je peux endurer sur The Best Damn Thing est Innocence où semble transparaître une émotion un peu sincère. Les autres sont nettement moins intéressantes que celles de Under My Skin, son album précédent plus mature que j'avais plutôt apprécié (voir ma critique de Under My Skin du 17 août 2013). Si Avril Lavigne voulait faire un album de rock stupide, très bien mais alors pourquoi inclure des ballades sans rapport avec le reste de l'album? Ses ballades sont malheureusement insipides et racoleuses, prouvant du même coup que Avril Lavigne n'a aucune personnalité propre. Ils ont essayé de la transformer en catin de luxe dans son vidéoclip Hot, copiant ce que font déjà toutes les chanteuses pop qui vendent du sexe à la masse de consommateurs. Quel manque d'originalité flagrant! On a déjà plein de "bad girls" dans l'industrie comme Rihanna et Ke$ha, ce n'est pas comme ça qu'on peut se démarquer. Avril Lavigne n'est qu'un cliché de gamine générique et commerciale qui semble tout droit sortie des épisodes de Fifi Brindacier. La soi-disant rébellion d'Avril Lavigne est tout ce qu'il y a de plus conformiste, une simple image pré-fabriquée qui rapporte de l'argent à l'industrie. On est très loin du punk des Sex Pistols. Ça ne m'impressionne pas et il faut être inculte pour trouver que c'est du punk. Par curiosité, je suis allé voir sur l'Internet à quel point les critiques de rock étaient défavorables. Le site Web http://www.allmusic.com que d'habitude je méprise m'a alors donné un coup de poignard au coeur. J'ai failli tomber à la renverse quand j'ai lu sur ce site que The Best Damn Thing obtenait quatre étoiles et demie sur cinq et qu'il s'agissait d'un des meilleurs albums punk de l'Histoire...! En comparaison, l'album mythique Combat Rock par The Clash ne reçoit que trois étoiles et demie! Ce site Web ne connaît tellement rien au punk qu'il se ridiculise avec ses critiques niaises et complaisantes avec l'industrie de la stupide musique commerciale. Le site ajoute que ça fait du bien après un album aussi maladroit que Under My Skin alors que moi-même j'ai trouvé que Under My Skin était plutôt une immense réussite! Mais quand on y déclare sottement qu'avec son album The Best Damn Thing, Avril Lavigne est plus rebelle que Sid Vicious et plus géniale que Paul McCartney, ça va trop loin et ça dépasse les bornes! OK, j'avoue que j'ai inventé ça et que ce n'est pas dit de cette façon mais ça revient au même... Ça me fâche car les jeunes qui vont sur ce site Web vont croire que le punk véritable, c'est ce que fait leur idole Avril Lavigne. Je n'ai vraiment pas digéré le virage punk et adolescent que prend Avril Lavigne avec son album The Best Damn Thing, moi qui croyais que la petite Ontarienne avait une tête sur ses épaules. Je ne sais pas si c'est à cause de son mariage en juillet 2006 avec Deryck Whibley, leader de la formation Sum 41, mais Avril Lavigne m'a beaucoup déçu. C'est un album inférieur à la moyenne des albums de pop punk commercial et une déception après un album aussi réussi que Under My Skin. Selon moi, The Best Damn Thing mérite d'être vite oublié et enterré au cimetière. Est-ce que je vous ai dit que je n'ai pas aimé cet album?

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 12/20

samedi 2 août 2014

UNCLE KRACKER - No Stranger To Shame

Vous souvenez-vous de Uncle Kracker? Ça faisait bien longtemps que je n'avais écouté du bon vieux Uncle Kracker. C'est l'avantage d'un blog comme celui-ci pour réécouter de vieux albums qu'on avait mis de côté. J'ai donc écouté No Stranger To Shame dernièrement et l'album vieillit très bien, même douze ans plus tard. En effet, No Stranger To Shame de Uncle Kracker est paru en 2002, comme le temps passe vite... On se souvient bien sûr de la reprise de Drift Away, le plus grand succès extrait de l'album. La très belle chanson avait précédemment connu beaucoup de succès dans les années '70 avec la version interprétée par Dobie Gray, et Uncle Kracker l'a d'ailleurs reprise en invitant Dobie Gray à le seconder. Mais c'est loin d'être la seule chanson intéressante car toutes les pièces de No Stranger To Shame sont inspirées et très bien écrites. Les compositions demeureraient solides même si on supprimait les accompagnements. Pourtant, Uncle Kracker s'est entouré de merveilleux musiciens et il en résulte que la texture sonore est dense et riche. Le son organique des instruments employés donne une impression confortable et rassurante. Les arrangements sont très peaufinés mais la variété des styles que l'on retrouve sur No Stranger To Shame concourt également à la richesse d'un tel album. Uncle Kracker visite la musique country, la musique soul et l'americana pour notre plus grand bonheur. Ce n'est pas tout le monde qui aime le style country mais Uncle Kracker le fait d'une manière si accrocheuse qu'il est impossible d'y résister. D'une certaine façon, No Stranger To Shame me fait penser à Up! qui était un album country pop de la chanteuse canadienne Shania Twain paru la même année et qui était encore plus accrocheur (voir ma critique de Up! du 8 décembre 2012). Mais Uncle Kracker est plus country que Shania Twain, voire plus crédible. Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter simplement In A Little While ou encore To Think I Used To Love You. Parmi les collaborations à l'album, il ne faudrait pas oublier la pièce-titre No Stranger To Shame Mark McGrath, l'ancien chanteur de la défunte formation Sugar Ray, vient dynamiser la chanson de Uncle Kracker. L'album de Uncle Kracker a été produit par Kid Rock, son mentor pour lequel il a été disc-jockey et qui avait fait des apparitions sur l'album précédent, Double Wide, qui avait également connu du succès avec la pièce Follow Me. Kid Rock semble vouloir laisser Uncle Kracker voler de ses propres ailes sur cet album-ci. Néanmoins, je jurerais que Kid Rock chante du rap sur la pièce d'ouverture, Keep It Comin', même si aucun crédit n'apparaît dans la pochette de l'album. C'est la seule chanson rap de l'album, si on exclut une pièce cachée humoristique qui débute une minute après la dernière chanson et qui s'intitule After School Special. L'influence du rappeur Kid Rock est tout de même bien présente. Un peu comme Kid Rock mais dans une toute autre façon, Uncle Kracker chante sur No Stranger To Shame les valeurs de l'Amérique profonde avec un grand sens du respect et de la reconnaissance. On est très loin ici de la vision controversée de Kid Rock avec son vidéoclip American Bad Ass (vous pouvez aller le regarder sur YouTube). Uncle Kracker n'est pas un rebelle comme Kid Rock, il aime les siens et le chante avec émotion. Écoutez par exemple Letter To My Daughters avec pour thèmes l'amour de la famille et la vie de vieux routier qui parcourt l'Amérique. Les sujets abordés sont donc très traditionnels, pour ne pas dire conventionnels, sans que l'ensemble ne soit banal ou insignifiant pour autant. En définitive, No Stranger To Shame est un album qui fait beaucoup de bien, comme s'il était doté de propriétés curatives. C'est évidemment un album que je conseille à tous.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 26 juillet 2014

BOWLING FOR SOUP - The Great Burrito Extortion Case

Il est fort difficile de prendre Bowling For Soup au sérieux. Le groupe semble n'avoir pour ambition que de vous mettre un sourire dans le visage. Les propos ridicules se marient à la musique joyeuse pour créer une impression agréable mais sans importance. On a alors droit à des chansons loufoques comme Val KilmerI'm Gay etc... Il y a tout de même quelques chansons sur l'album The Great Burrito Extortion Case où Bowling For Soup essaie d'être un peu plus sérieux, comme c'est le cas de Why Don't I Miss You, de When We Die ou encore If You Come Back To Me, mais le résultat n'est pas très convaincant. Les chansons "sérieuses" demeurent plutôt superficielles et dénuées d'originalité et même là, Bowling For Soup ne parvient pas toujours à éviter les propos absurdes, surtout dans If You Come Back To Me qui nous parle de... Harry Potter et Shaquille O'Neal! Ce n'est sûrement pas là que Bowling For Soup performe le mieux. Le créneau humoristique sied davantage aux gars de Bowling For Soup, pour peu qu'on apprécie leur genre d'humour. En ce sens, The Great Burrito Extortion Case, paru en 2006, n'est pas très différent de A Hangover You Don't Deserve, paru en 2004, que j'ai critiqué par le passé (voir ma critique de A Hangover You Don't Deserve du 23 mars 2013). Je ne répéterai pas les mêmes commentaires puisque les gars de Bowling For Soup sont toujours égaux à eux-mêmes et ne change presque rien à la formule qui marche bien pour eux. Les meilleures chansons se retrouvent au début de l'album, comme c'est le cas de Epiphany ou bien High School Never Ends qui est terriblement accrocheuse, au point où le refrain me fait penser à l'album I Get Wet de Andrew W.K. (voir ma critique de I Get Wet du 26 avril 2014)! Les paroles sont comiques mais d'une justesse désolante sur l'état de la société: "The whole damn world is just as obsessed / With who's the best dressed and who's having sex / Who's got the money, who gets the honeys / Who's kinda cute and who's just a mess". High School Never Ends est ma chanson préférée de l'album The Great Burrito Extortion Case et peut être considérée comme étant le plus grand succès extrait de l'album. Plus on avance dans l'album, plus le ton devient ennuyant et ça s'essouffle dans les dernières chansons qui ne sont pas très bonnes. When We Die fait penser à du mauvais Hinder, le genre qu'on aurait pu retrouver sur l'album Extreme Behavior (voir ma critique de Extreme Behavior du 5 avril 2014). À noter qu'il y a quatorze chansons mais sur certaines versions de l'album, il y a des pitreries en bonus après la dernière chanson. Je suis presque heureux que ce ne soit pas le cas de la version que je possède. De façon générale, The Great Burrito Extortion Case est assez prévisible et consternant, quoiqu'on y retrouve de petites surprises comme Much More Beautiful Person qui fait appel à une rockeuse pour ce pastiche des années '80. Pat Benatar n'est jamais très loin de Bowling For Soup... Bref, cet autre album de nos amis de Bowling For Soup ne bouleversera personne et se compare à A Hangover You Don't Deserve, quoique je le trouve légèrement inférieur et moins inventif, ce qui explique la cote plus faible que je lui accorde. Il n'est pas nécessaire d'avoir les deux albums qui se répètent un peu, aussi je conseillerais A Hangover You Don't Deserve plutôt que The Great Burrito Extortion Case. Mais on peut aussi se passer des deux albums, cela ne changerait rien à rien...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 12/20