mercredi 23 décembre 2015

Ayez un cœur pour Noël!

C'est Noël qui s'en vient à toute vapeur et tout ce que je peux souhaiter de bon, c'est que nous ayons un cœur pour Noël. La haine, la guerre, la mort, tout cela devrait nous faire réfléchir et nous donner envie de s'embrasser et de se prendre dans les bras... Que la paix règne sur la Terre et que l'amour triomphe! J'aimerais vous souhaiter un Noël rempli de bonheur et un cœur rempli d'amour, ainsi qu'une nouvelle année faite de ce que l'humain sait faire de mieux, c'est-à-dire aimer son prochain. Je ne serai pas disponible durant le temps des Fêtes pour de nouvelles critiques de musique puisque je serai en vacances mais sachez que je serai de retour dès le deuxième samedi de janvier. Bien sûr, mes anciennes critiques resteront accessibles si le cœur vous en dit d'y jeter un coup d’œil. Comme la musique demeure un excellent moyen d'apaiser les mœurs, même lorsqu'il s'agit de heavy metal, j'espère que mes anciennes critiques sauront vous inciter à découvrir de nouveaux groupes ou de nouveaux albums de musique. Quoiqu'il en soit, je m'en voudrais de ne pas vous souhaiter un Noël plus que joyeux et une nouvelle année extraordinaire! Et que vive la musique, pardi!

UN TRÈS JOYEUX NOËL & UNE BONNE ANNÉE 2016!

samedi 19 décembre 2015

SUSAN BOYLE - Home For Christmas

C'est traditionnel, Noël arrive à grands pas et il va de soi que je critique un album de Noël comme je fais à chaque fin d'année. Il y a beaucoup d'albums de Noël sur le marché et on n'a que l'embarras du choix. Parmi les albums fort populaires par les temps qui courent, il y a bien sûr ceux de Susan Boyle. J'ai déjà critiqué un album de Noël de Susan Boyle l'année dernière, à savoir The Gift paru en 2010, aussi il peut être surprenant que je choisisse encore un autre album de Susan Boyle pour cette année. Mais Home For Christmas, paru aux alentours de la fête de l'Halloween 2013 (comme quoi il pourrait peut-être faire peur aux détracteurs de Susan Boyle), était bien en avance sur le jour de Noël, ce qui paradoxalement se présente comme un album plus clair dans sa thématique et son concept de Noël que The Gift (voir ma critique de The Gift du 20 décembre 2014). En fait, Home For Christmas est d'un point de vue du style drastiquement à l'opposé de The Gift. Alors que The Gift se tournait vers les synthétiseurs et le style Nouvel Âge, l'album Home For Christmas veut recréer, de l'aveu même de Susan Boyle, le sentiment d'être dans les années '70. Je n'ai rien contre les années '70 mais le changement est ici total. Susan Boyle n'a pas voulu refaire le même album, cela est assez évident. La seule pièce de Home For Christmas qui nous rappelle par ses arrangements et son style l'album The Gift serait peut-être In The Bleak Midwinter. Cependant, quand on y regarde de plus près, il n'y a véritablement que deux chansons avec ce feeling des années '70, soient I Believe In Father Christmas ainsi que When A Child Is Born qu'elle chante en tandem avec nul autre que l'infiniment légendaire... Johnny Mathis. Quant à y être, pourquoi pas un duo avec Elvis Presley? C'est incroyable mais elle l'a fait: la première chanson de Home For Christmas, grâce à la magie de la technologie, ressuscite pour nos oreilles Elvis Presley avec le traditionnel O Come, All Ye Faithful! Pour le reste, Susan Boyle y va de façon malheureusement plus convenue avec des airs très connus sur accompagnement de cordes soyeuses et suaves comme The Christmas Song de ce cher Mel Tormé, Have Yourself A Merry Little Christmas et évidemment I'll Be Home For Christmas qui donne son titre à l'album. Les cordes sont somptueuses et magnifiques, à n'en pas douter, mais n'a-t-on pas déjà entendu cela mille fois? Quant au feeling des années '70 imaginé par Susan Boyle, c'était une bonne idée sauf que le concept ne prend pas suffisamment forme pour nous convaincre de l'originalité de Home For Christmas. À vrai dire, la direction musicale est confuse et les styles s'entrechoquent de manière pas très heureuse. Avec Hark! The Herald Angels Sing par exemple, on se retrouve subitement à l'église, ce qui vient nous confondre de bien désagréable façon. Il y a quand même de fort beaux moments, mais ils arrivent à la fin de l'album, bien après que Elvis Presley soit passé. Notamment, The Christmas Waltz est très belle, avec son rythme de valse ternaire distingué à la guitare classique qui a bien du charme. Le meilleur morceau se pointe le bout du nez toutefois en dernier: il s'agit de Miracle Hymn, un hymne qui invite à la paix intérieure et qui tranche avec ce qui précède en termes de qualité artistique. C'est une œuvre absolument édifiante et réussie qui nous fait regretter que le reste de l'album ne soit pas du même acabit. Miracle Hymn me fait même penser au splendide Requiem de Maurice Duruflé (1902-1986) dont j'admire le néo-classicisme simplement superbe. Notons également l'utilisation originale de cornemuses pour l'incontournable Little Drummer Boy. Bref, on le voit bien, Home For Christmas est en montagnes russes, avec des hauts et des bas, et il est dommage que la voix de Susan Boyle ne semble pas au sommet de sa forme et s'avère moins expressive que sur The Gift. On est assez loin de ce que peut livrer la chanteuse Adele par exemple dans le style pop vocal. Pour toutes ces raisons, je considère que Home For Christmas est moins réussi que The Gift, ce qui explique que je lui accorde une cote inférieure. C'est néanmoins un album étonnant, pour ne pas dire déroutant, malgré certains épisodes certes beaux mais très conventionnels. Autrement dit, on reste plutôt sur sa faim. Cela ne m'empêchera pas quoiqu'il en soit de passer un beau temps des Fêtes et de vous souhaiter à tous un joyeux Noël!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 12 décembre 2015

LACUNA COIL - Unleashed Memories

Quand on pense à la musique heavy metal du nouveau millénaire, on pense tout de suite à la Scandinavie. Il ne faudrait cependant point oublier la "botte de l'Europe", j'ai nommé ici l'Italie! Je critiquais d'ailleurs récemment un excellent album de metal italien, à savoir Triumph Or Agony de la prolifique formation Rhapsody Of Fire (voir ma critique de Triumph Or Agony du 28 novembre 2015). Cette semaine, j'ai donc un autre album metal italien à se mettre sous la dent, soit Unleashed Memories de Lacuna Coil, et je dois dire que j'ai un faible pour les groupes menés par des femmes, ce qui est évidemment le cas de Lacuna Coil avec sa jolie chanteuse Cristina Scabbia. Il y a certes aussi Andrea Ferro, second chanteur de Lacuna Coil, mais ses interventions furtives ne remettent pas en question que Lacuna Coil soit un groupe avec une femme en tant que leader. Elle écrit d'ailleurs à peu près toutes les paroles du groupe bien que ce soit le bassiste qui compose la musique. On décrit souvent le style de Unleashed Memories comme étant du metal gothique mais c'est en réalité plus complexe que cela. Il serait assez difficile de décrire le style de Lacuna Coil qu'on retrouve sur Unleashed Memories alors moi j'appelle ça du metal alternatif, ce qui est une appellation plutôt commode pour ne pas se mouiller sur une définition du style de Lacuna Coil. En fait, pour plaisanter, je pourrais dire que Unleashed Memories se situe quelque part entre les albums Oracle de Kittie (voir ma critique de Oracle du 1er juin 2013) et Seeing Red de LiveonRelease (il faudrait que je critique Seeing Red un de ces jours pour ceux qui se rappellent de cet album rigolo qui s'en prenait malicieusement à Britney Spears), deux albums de rock féminin parus d'ailleurs la même année que Unleashed Memories, en 2001. À cela, vous ajoutez une pincée de Staind et vous obtenez Unleashed Memories! Je crois qu'il y a un peu de l'album Dysfunction de Staind sur Unleashed Memories parce que la guitare sert un accompagnement similaire (voir ma critique de Dysfunction du 21 mars 2015) mais les sources d'influence de Unleashed Memories sont en réalité très diversifiées, comme c'est le cas notamment pour la pièce Stars qui clôture l'album et qui est en fait une reprise de l'unique succès du groupe de dream pop britannique Dubstar. Cette chanson n'est disponible toutefois que sur l'édition de Unleashed Memories qui inclut le EP de Lacuna Coil intitulé Halflife en raison de la première pièce du EP qui porte ce titre. La version normale de Unleashed Memories comporte donc dix chansons pour une durée de près de cinquante minutes mais bien sûr, moi j'ai l'édition spéciale avec le EP en bonus de quatre chansons en plus d'une introduction instrumentale de deux minutes intitulée Trance Awake à la pièce suivante Senzafine qui est une chanson en italien et la seule qui ne soit pas en anglais mais que l'on retrouve déjà en double sur la version normale de Unleashed Memories... vous suivez? Je rigole mais ça vaut la peine de se procurer l'édition spéciale pour obtenir le EP d'une vingtaine de minutes en prime car c'est un très bon EP, en plus de nous faire découvrir Dubstar. J'adore l'interprétation de Lacuna Coil presque autant que la version originale de Dubstar car la dream pop va bien au metal gothique de Lacuna Coil. Quand Lacuna Coil adopte un style plus électronique, comme sur les chansons Senzafine et Cold Heritage par exemple, son style gothique devient encore plus évident. Cela tient aussi à la manière bien particulière de chanter de Cristina Scabbia qui ne prononce pas toujours les consonnes et qui laisse traîner les mots dans des phrases mélodiques qui s'étirent longuement comme la musique baroque... Il y a curieusement quelque chose de plaintif et d'incantatoire au chant envoûtant de Cristina Scabbia qui n'est pas sans évoquer une certaine Amy LeeUnleashed Memories est un album vraiment étonnant, qu'il faut découvrir et qui fait honneur à l'Italie. En somme, Unleashed Memories de Lacuna Coil, d'une durée totale dépassant généreusement les soixante-dix minutes, est un album que j'ai bien aimé et si vous êtes réticent au style plus commercial qu'a malheureusement adopté Lacuna Coil dernièrement comme c'est le cas de l'album Dark Adrenaline dont j'avais fait une critique passablement mitigée (voir ma critique de Dark Adrenaline du 31 janvier 2015), vous devriez absolument découvrir Unleashed Memories qui vous surprendra agréablement!

COTE D'APPRÉCITAION PERSONNELLE: 15/20

samedi 5 décembre 2015

NIGHTWISH - Angels Fall First

Le premier album d'un nouvel artiste est souvent son meilleur. C'est habituellement celui qui est le plus original alors que les albums subséquents adoptent par la suite un son bien plus sage et commercialement exploitable. Il est vrai aussi qu'un artiste a toute sa vie pour y penser, tandis qu'il n'a que quelques mois ou années pour son second album. Dans le cas du groupe finlandais Nightwish, la question se pose de manière différente puisque son premier album, intitulé Angels Fall First, est en fait un démo. Pour cette raison, bien qu'il soit exact de dire que Angels Fall First est le plus original de Nightwish, je ne prétendrais pas qu'il soit son meilleur. C'est en tous cas celui qui se démarque le plus de la production de Nightwish, parce que son heavy metal aux accents folk et gothique à la fois ne se retrouve sur aucun autre de ses albums. Il est assez périlleux de décrire le style adopté par Nightwish sur Angels Fall First tant l'originalité est manifeste. On note des influences de la musique classique et de la musique Nouvel Âge, tandis que la chanteuse Tarja Turunen a une voix très travaillée nettement tournée vers l'opéra. Il y a sur Angels Fall First beaucoup de claviers et de guitares acoustiques avec de la flûte, ce qui l'éloigne de la définition habituelle qu'on se fait du heavy metal. C'est un album inclassable, qu'il faut absolument écouter au moins une fois dans sa vie. Certaines chansons de Angels Fall First font merveille et mes préférées, celles qui sont à tout le moins les plus accrocheuses comme Beauty And The Beast, Astral Romance, Tutankhamen et même l'étrange Lappi (Lapland), alternent avec des pièces plus subtiles comme Elvenpath et The Carpenter. Si on prend Astral Romance par exemple, son riff de guitare est aussi marquant que celui de Back In Black de AC/DC ou Enter Sandman de Metallica! Par ailleurs, si on prend Beauty And The Beast, on constate que son discours musical est passablement imprévisible. On pourra trouver que le fil conducteur en est particulièrement décousu ou bien que l'invention mélodique est stupéfiante. C'est encore plus vrai pour Lappi (Lapland) qui est constituée de quatre sections enchaînées (Erämaajärvi, Witchdrums, This Moment Is Eternity et Etiäinen) complètement différentes les unes par rapport aux autres. Etiäinen est en passant la conclusion rêvée pour un album envoûtant comme Angels Fall First. Malheureusement, puisqu'il ne s'agit que d'un démo, plusieurs défauts apparaissent et entachent la qualité artistique de cet album. La réalisation en est vraiment pauvre et déficiente, exacerbant cruellement l'amateurisme compréhensible de Nightwish sur Angels Fall First. Dans un style totalement différent, l'album White Blood Cells par The White Stripes avait lui aussi le défaut d'amateurisme qui me déplaît grandement chez certains lorsqu'ils s'improvisent artistes. Ce qui est bizarre car en peinture, mon artiste préféré est Vincent van Gogh (1853-1890) alors qu'il n'avait rien du tout du peintre académique. C'est souvent le cas chez les amateurs dont l'originalité n'a pas été encore gâchée par le professionnalisme. Je n'avais quoiqu'il en soit pas été enthousiasmé par White Blood Cells dans ma critique de l'époque (voir ma critique de White Blood Cells du 2 février 2013). Mais ce n'est pas tout. La chanteuse Tarja Turunen, dont la voix est fréquemment dédoublée au point de croire qu'elles sont plusieurs, a une voix de soprano dans l'aigu que certains pourraient trouver agaçante tandis qu'à l'extrême opposé, le chanteur Tuomas Holopainen ne sait carrément pas chanter juste, il fausse les notes de ses mélodies pourries. Le titre de chanteur est vraiment exagéré et prétentieux dans son cas particulier et d'ailleurs, il abandonnera le chant sur les albums suivants de Nightwish. Par contre, avec sa voix d'opéra qui tape royalement sur les nerfs si on n'aime pas l'opéra, Tarja Turunen me fait beaucoup trop penser à la Castafiore des aventures de Tintin! Est-ce que l'idée d'utiliser une cantatrice pour chanter du heavy metal n'était bonne que sur le papier? Cela dépend des goûts mais l'originalité de la démarche artistique de Nigthwish demeure. Tant qu'à y être, j'ajouterais qu'il y a quelques modulations de la tonalité qui sont brusques, maladroites et peu subtiles. On constate l'utilisation d'harmonies modales qui donnent néanmoins un aspect irréel à la musique de Nightwish. Comme on le voit, Angels Fall First est finalement un album frustrant, parce que le meilleur y côtoie le pire et qu'on aurait souhaité entendre ce que Nightwish aurait pu en faire dans des conditions optimales. Si on prend un autre album de Nightwish dont la maturité technique est manifeste comme Once par exemple, on voit que le potentiel qu'on constate sur Angels Fall First portera fruit (voir ma critique de Once du 10 janvier 2015). En terminant, je me dois de préciser que bien que Angels Fall First de Nightwish soit un album paru initialement en 1997, je possède la version rééditée de 2007 avec quatre pistes en bonus, c'est-à-dire la pièce A Return To The Sea ainsi que des versions en démo pour les morceaux Nightwish, The Forever Moments et une reprise de Etiäinen qui termine cet album de treize titres de façon absolument admirable. C'est ce qui explique que deux années de parution différentes figurent pour ce seul album. Bien que son degré d'amateurisme me gêne passablement, je trouve néanmoins que Angels Fall First est plus original et intéressant que White Blood Cells, ce qui fait en sorte que la note de 17/20 que je lui décerne soit plus élevée. Angels Fall First est un album certes imparfait mais c'est curieusement cette imperfection qui lui donne son charme si particulier. Il est sûr et certain que si Angels Fall First de Nightwish avait été autre chose qu'un démo, il aurait même obtenu une meilleure cote!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 28 novembre 2015

RHAPSODY OF FIRE - Triumph Or Agony

Rhapsody Of Fire, c'est bien sûr le nouveau nom de l'ancienne formation de symphonic metal originaire de l'Italie qui s'appelait auparavant simplement Rhapsody. On peut également qualifier Rhapsody Of Fire de groupe power metal, tant ce style est présent sur leur album qui combine en fait la musique classique avec le heavy metal tout court. L'album Triumph Or Agony, paru en septembre 2006, ne fait pas exception à la règle, même malgré le changement de nom. Un orchestre philharmonique tchèque accompagne le groupe sur plusieurs chansons, de même qu'une formation de musique de chambre baroque sur la simple mais splendide pièce Old Age Of Wonders, tandis que l'instrumentation baroque se retrouve également sur d'autres morceaux de cet album de Rhapsody Of Fire. Le post-romantisme côtoie ainsi la musique de l'époque baroque tout au long de l'album Triumph Or Agony et le résultat, aussi curieux qu'il puisse être, a de quoi agréablement surprendre. Ce que Triumph Or Agony perd en unité et cohérence, il le gagne en diversité et originalité. Le début de cet opus ambitieux de Rhapsody Of Fire est véritablement magnifique, commençant avec des murmures mystérieux et envoûtants par une voix féminine, faisant penser un peu à un groupe comme Nightwish que j'affectionne particulièrement. Triumph Or Agony est par ailleurs quasiment aussi éclaté que l'album Once de Nightwish (voir ma critique de Once du 10 janvier 2015). Au-delà de la musique purement classique, Rhapsody Of Fire combine aussi son power metal avec la chanson italienne, comme c'est ingénieusement le cas pour Il Canto Del Vento, une oeuvre composée spécialement par Fabio Lione, le chanteur de Rhapsody Of Fire dont c'est la première participation à titre de compositeur au sein de la formation. Mais la portion la plus originale de Triumph Or Agony demeure cependant la très longue pièce de seize minutes et demie intitulée The Mystic Prophecy Of The Demonknight qui est subdivisée en cinq parties enchaînées. Le traitement audio qu'en fait Rhapsody Of Fire est hautement cinématographique, nous donnant vraiment l'impression d'écouter la trame sonore d'un film fantastique. On note d'ailleurs la présence parmi les narrateurs de... Christopher Lee! Cette légende du cinéma, qui par malheur nous a quittés récemment le 7 juin 2015, donne véritablement une atmosphère dramatique et théâtrale réussie au texte qu'il sert. D'autre part, la première des cinq sections pour The Mystic Prophecy Of The Demonknight et qui s'intitule A New Saga Begins est reprise par Rhapsody Of Fire à la fin de Triumph Or Agony dans une version plus radiophonique. Elle figure avec la pièce Defenders Of Gaia en tant que bonus, portant cet album originalement de onze pistes à un total de treize. Avec onze pièces, Triumph Or Agony dépasse l'heure mais les deux pistes en bonus portent finalement le compte à 71 minutes et demie, ce qui est certes un peu long mais qui est néanmoins normal pour un album-concept de power metal standard. On ne se plaindra quand même pas que la mariée est trop belle ou que l'album est trop long. Au contraire, comme un opéra, Triumph Or Agony de Rhapsody Of Fire s'étale dans le temps et l'espace avec assurance et prend bien le temps d'installer l'action qu'il raconte. Peu importe qu'il s'agisse de musique philharmonique post-romantique, de folklore italien, de heavy metal, de trame sonore cinématographique ou de musique baroque, Rhapsody Of Fire nous fait passer un excellent moment en sa compagnie et réussit la gageure de nous concocter une histoire qui tient debout malgré la variété des styles musicaux par lesquels il passe avec désinvolture. De toute évidence, il y a énormément de travail derrière cet opus enthousiasmant de Rhapsody Of Fire et Triumph Or Agony est un excellent album à recommander sans faute. Viva l'Italia!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 21 novembre 2015

HAMMERFALL - Threshold

J'aime le power metal. Comme on peut dire qu'il n'y a pas plus typiquement power metal que HammerFall, j'avoue donc que j'aime HammerFall. J'aime le power metal parce qu'il me rappelle mes années '80 avec des groupes comme Accept, Helix, Judas Priest ou Iron Maiden et avec HammerFall, en particulier son album Threshold paru le jour de l'Halloween de l'an 2006 ici en Amérique (ça ne s'invente pas), je suis servi à souhait. Il y a en effet une bonne dose de nostalgie sur Threshold et l'album débute comme tout bon disque de power metal avec les riffs de la guitare électrique et la voix puissante en vibrato du chanteur. Le début de Threshold n'est pas extrêmement original mais il est typique d'un bon groupe power metal et sert surtout à mettre la table à ce qui va suivre. HammerFall nous réserve quelques petites surprises, comme le refrain original et accrocheur de Shadow Empire ou le début de Genocide évoquant la musique classique. Quant à Reign Of The Hammer, il s'agit d'un morceau entièrement instrumental de moins de trois minutes. D'ailleurs, il figure parmi mes préférés sur Threshold, de même que Shadow Empire, ainsi que les chansons lentes et pesantes Rebel Inside et Dark Wings, Dark Words ou encore la pièce-titre d'introduction à l'album de HammerFall. Tout ceci fait donc un album qui, malgré l'absence d'une évolution majeure pour le power metal ou le heavy metal tout court, n'en est pas moins intéressant pour autant. J'aime le power metal et HammerFall est capable de livrer la marchandise. Ne cherchons donc pas des choses là où il n'y en a pas. Threshold réussit tout de même à ne pas ennuyer comme c'était le cas de l'album The Crucible Of Man: Something Wicked Part 2 du groupe Iced Earth dont j'ai fait la critique le jour de l'Halloween de l'an 2015 ici en Amérique (ça ne s'invente pas ça non plus). Iced Earth est un groupe tout aussi respectable que HammerFall, sinon plus, mais disons qu'il avait échappé le ballon pour cet album-là (voir ma critique de The Crucible Of Man: Something Wicked Part 2 du 31 octobre 2015). C'est notamment ce qui explique que j'accorde une cote plus élevée à Threshold qu'à l'album de Iced Earth. J'ai beaucoup de sympathie pour HammerFall parce que le groupe ne triche pas, on sent son intégrité artistique sur des pièces comme Howlin' With The 'Pac qui ressemble à un hommage à Accept avec son succès Balls To The Wall ou bien la chanson finale Titan qui est pesante et caverneuse comme un monolithe du Moyen-Âge. Le chœur fait résonner le mot "titan" avec tout le poids de la Préhistoire... En fait, HammerFall n'est qu'un autre groupe metal excellent à nous provenir de la Scandinavie comme il y en a tant depuis le début du siècle. C'est à se demander qu'est-ce que ce peuple d'Europe septentrionale peut bien manger pour nous pondre cette pléthore de groupes rock et metal. Bref, ces Suédois de HammerFall font revivre pour moi le metal de l'âge d'or des années '80 d'une si belle façon qu'elle ne peut que donner l'envie de replonger dans cette musique du passé ou de faire découvrir cette ère musicale bénie des dieux à toute une nouvelle génération trop jeune pour avoir connu les sources d'influence de HammerFall. Bien que le metal se porte bien depuis sa résurgence au début du siècle, ce n'est point le genre de musique que les radios commerciales diffusent, alors que MTV a cessé de faire tourner des vidéoclips. Il est donc important de souligner le fait que HammerFall permet le rayonnement de la musique metal, et plus spécifiquement power metal, malgré le peu de médiatisation que cette musique reçoit. C'est également la raison pour laquelle j'en fais la promotion sur mon blog. Si vous aimez le heavy metal, vous vous devez de connaître HammerFall qui est une des formations du genre les plus populaires de nos jours.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 14 novembre 2015

AMON AMARTH - Deceiver Of The Gods

C'est en 2013 que la formation metal suédoise Amon Amarth a fait paraître son album Deceiver Of The Gods mais il aurait pu voir le jour à peu près n'importe quand. En fait, il aurait pu apparaître au dixième siècle, à l'époque où les vikings ont traversé le nord de l'océan Atlantique pour se retrouver en Amérique, bien avant Christophe Colomb. En effet, Amon Amarth a rejoint le continent américain en 2013, apportant avec lui son lot de mélodies power metal et de chant caverneux et guttural typique au death metal. Il y a certes de la nostalgie pour le Moyen-Âge dans Deceiver Of The Gods, surtout au niveau des paroles bien entendu. Musicalement, cet autre opus par Amon Amarth, son neuvième pour être exact si on exclut la compilation de 2010, est diablement efficace et accrocheur en employant une économie de moyens peu commune. Les motifs thématiques sont utilisés judicieusement avec parcimonie et contribuent à rendre le propos clair et net. Les mélodies sont omniprésentes et éloignent Deceiver Of The Gods du death metal mais permettent de présenter l'histoire que nous raconte Amon Amarth avec une simplicité tout bonnement désarmante. C'est la force de cet album: il se déploie sans faire de chichis et va plutôt droit à l'essentiel du message un tantinet malicieux véhiculé par Amon Amarth sur les batailles de guerriers et les dieux. On peut évidemment sourire devant ces récits naïfs mais Amon Amarth est si convaincu de son propos qu'il nous accroche et nous attrape dans son filet. On se laisse avoir par ces chansons épiques à la puissance d'évocation étonnante et on retient notre souffle jusqu'à la pièce finale. Mes chansons favorites sur l'album Deceiver Of The Gods sont Coming Of The Tide et Hel (avec un seul "L") mais elles sont toutes excellentes et surtout indispensables à la progression dramatique de l'album. Chaque chanson contribue à faire avancer l'action et il n'y a donc aucune pièce superflue de remplissage. Au contraire, l'ensemble présente une grande unité, une forte cohésion remarquable tant au niveau des textes que de la musique. Bien sûr, il n'y a que dix chansons sur cet album que nous a concocté Amon Amarth mais certaines d'entre elles sont assez longues, par exemple Under Siege fait plus de six minutes tandis que Warriors Of The North dépasse allègrement les huit minutes. On pourra arguer que Deceiver Of The Gods n'est en fait qu'un autre album typique du viking metal et qu'il n'y a rien là de bien nouveau sous le soleil. Il y a également des groupes de power metal qui sont bien plus raffinés que Amon Amarth, notamment Kamelot dont l'incroyable album The Black Halo m'avait jeté par terre (voir ma critique de The Black Halo du 6 décembre 2014). Qu'importe: Amon Amarth réussit néanmoins son pari de nous captiver et de nous faire passer un satané beau moment en sa compagnie. Il est inutile de vouloir faire dire à Amon Amarth autre chose que ce dont pourquoi il est fait, c'est-à-dire de nous divertir avant tout, et je dois dire qu'il le fait d'une fort belle façon. Ce sont là des héros dans ce domaine et Deceiver Of The Gods, loin de les en empêcher, prouve plutôt qu'ils méritent leur place au sein du metal scandinave fort prolifique il est vrai. Laissez-vous donc tenter par l'album Deceiver Of The Gods de nos amis de la formation Amon Amarth, vous ne le regretterez absolument pas!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 7 novembre 2015

3 INCHES OF BLOOD - Advance And Vanquish

Avec 3 Inches Of Blood comme nom de groupe, on s'attendrait à du death metal pesant et corrosif. Il n'en est rien. La formation canadienne heavy metal 3 Inches Of Blood, avec son album Advance And Vanquish qu'elle a fait paraître en 2004, se cantonne plutôt dans le metal très léger, un genre de power metal très superficiel qui n'est pas sans rappeler les années '80. En fait, pour définir le son de 3 Inches Of Blood, je dirais que ça sonne comme du très mauvais Judas Priest avec des paroles remplies de clichés sur les orques, les châteaux, les pirates et les batailles médiévales. J'aime beaucoup Judas Priest et Ronnie James Dio mais ce qu'en fait 3 Inches Of Blood est indigne de ses sources d'inspiration. Rien ne se démarque sur l'album Advance And Vanquish et les chansons interchangeables, à la limite du remplissage, n'ont rien pour accrocher l'oreille. Il n'y a rien d'accrocheur sur cet album parce que les structures formelles des pièces musicales sont pratiquement inexistantes, détruisant le concept du refrain qui se détache du couplet. Cette absence de contraste nous donne un album qui n'a plus rien d'excitant et qui devient vite redondant. Comme toutes les chansons sont pareilles, on se lasse très rapidement. Advance et Vanquish est un album linéaire, prévisible, monotone. Il ne m'a pas été donné souvent d'entendre un album aussi ennuyant et raté. C'est exécrable. Le pire, c'est que le chanteur principal de 3 Inches Of Blood a une toute petite voix fatigante dans l'aigu qui n'est pas sans rappeler celle du controversé Axl Rose en moins bon. L'autre chanteur de 3 Inches Of Blood est là pour donner un peu de mordant avec ses vociférations monstrueuses mais ce n'est pas particulièrement original. La seule chanson qui se démarque et qui s'avérerait être l'exception qui confirme la règle serait peut-être Wykydtron, une sorte de récit de science-fiction qui nous transporte ailleurs que dans les lieux couramment visités par les autres formations de "viking metal". Musicalement, Wykydtron échoue néanmoins à se faire remarquer par le mélomane. Non, cet album de 3 Inches Of Blood est vraiment décevant, il n'y a rien de bon à en tirer, avec sa rythmique égale du début à la fin et ses progressions harmoniques sans saveur, sans odeur et sans goût. Les accords n'ont qu'un simple rôle fonctionnel et font tapisserie. Il est quand même incroyable que toutes les pièces de Advance And Vanquish soient sur le même tempo, évitant même l'habituelle ballade qui donnerait pourtant ici un peu de variété. Tout l'album a été conçu sur le pilote automatique, sans aucune surprise à nous offrir. Il devient même agaçant à écouter et pénible à endurer avec son chanteur peu brillant qui nous exaspère et nous tape sur les nerfs. Le style général est petit et mesquin, terne et même laid d'une certaine façon. Ce n'est pas le genre de heavy metal qui me plaît et même si je l'ai acheté à l'aveugle et qu'il figure donc dans ma discothèque personnelle, cela ne veut pas dire que je sois fan de 3 Inches Of Blood pour autant. Au contraire, ce groupe canadien me donnerait plutôt honte d'être né au Canada! Advance And Vanquish ressemble à une mauvaise farce, un peu comme c'était le cas de l'infâme album Feel The Steel de Steel Panther que j'ai démoli à coups de hache (voir ma critique de Feel The Steel du 13 juin 2015), sauf que 3 Inches Of Blood ne fait pas ça pour être drôle. D'ailleurs, on rit jaune car ce n'est pas drôle. Bref, les riffs sont nuls, les solos sont nuls, les mélodies sont nulles, les rythmes sont nuls, les accords sont nuls, la musique est nulle, le groupe est nul, tout est nul. Vous pouvez alors jeter sans hésiter l'album Advance And Vanquish de 3 Inches Of Blood à la poubelle. Bon débarras!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 11/20

samedi 31 octobre 2015

ICED EARTH - The Crucible Of Man: Something Wicked Part 2

Suite de l'album Framing Armageddon: Something Wicked Part 1 de Iced Earth que j'ai critiqué la semaine dernière et second volet de la saga Something Wicked (voir ma critique de Framing Armageddon: Something Wicked Part 1 du 24 octobre 2015), il était écrit dans le ciel que je me devais de faire cette semaine la critique de l'album The Crucible Of Man: Something Wicked Part 2 paru en 2008 car bien sûr, The Crucible Of Man: Something Wicked Part 2 reprend là où Framing Armageddon: Something Wicked Part 1 s'était arrêté. À vrai dire, je ne pige pas tout de cette histoire de la saga Something Wicked puisque ma compréhension de l'anglais est limitée. Je sais cependant qu'il s'agit d'une histoire ambitieuse à laquelle s'attaque Iced Earth qui a par ailleurs déjà maints albums thématiques à son palmarès. Pour moi, le plus important est la musique et comme c'est un langage universel, je peux me prononcer sur la qualité sonore de cet album power metal de Iced Earth. J'avais bien aimé Framing Armageddon alors j'étais impatient d'écouter The Crucible Of Man. Ce fut une douche froide: Iced Earth semble bien moins inspiré ici que sur son précédent album. La première chose qu'on remarque, c'est que le chanteur Tim "Ripper" Owens laisse sa place à Matt Barlow, ce qui est plutôt incongru puisque leurs voix ne se ressemble pas du tout. C'est comme si une cantatrice remplaçait à pied levé une consœur en plein milieu d'un opéra. Il paraît que The Crucible Of Man a été enregistré en même temps que Framing Armageddon mais ça ne paraît pas. On dirait deux albums qui ne se ressemble pas du tout, surtout en termes de qualité artistique. Iced Earth semble bien fatigué ici, incapable de nous pondre des chansons enthousiasmantes comme c'était le cas pour l'opus qui précède. The Crucible Of Man semble avoir été composé sur le pilote automatique et ne fait certainement pas avancer le power metal et même pas la saga Something Wicked. Les mélodies de Iced Earth sont assez passe-partout et le groupe semble avoir écrit cet album parce qu'il était obligé de conclure et non parce qu'il en avait envie. Tout n'est pas pourri cependant, il y a tout de même de beaux moments comme la pièce A Gift Or A Curse? qui est grisante à souhait ou encore le morceau final Come What May qui a du relief et qui conclut en beauté cet album de Iced Earth. En fait, c'est l'avant-dernier morceau de The Crucible Of Man puisque le véritable point final de l'album est Epilogue, un bref retour de la mélodie de violoncelle qui débutait Framing Armageddon. C'est ainsi que Iced Earth ferme la boucle, donnant une sorte d'unité à ses deux albums qui en manquent cruellement. Bien entendu, The Crucible Of Man est un album poussif et inutile dans la discographie de style power metal et même dans celle de Iced Earth mais ce n'est pas un album complètement pourri. Quelques moments valables font de cet album une œuvre correcte, sans plus. Il est seulement décevant de la part d'un groupe qui est capable de faire mieux et qui d'ailleurs l'a prouvé avec Framing Armageddon. Faut-il pour autant acheter The Crucible Of Man? Si bien sûr on suit l'histoire racontée par Iced Earth sur Framing Armageddon, on est un peu obligé d'acheter The Crucible Of Man mais si comme moi on s'intéresse plutôt à la musique, on peut laisser tomber et se contenter de Framing Armageddon. Je possède malgré tout les deux albums car je suis avant tout un collectionneur de disques. En définitive, l'acquisition de The Crucible Of Man revient à la discrétion du fan de Iced Earth qui appréciera peut-être les chansons de cet album qui s'écoute aisément même s'il m'apparaît un peu ennuyant. C'est pour cette raison que j'accorde une cote inférieure à The Crucible Of Man par rapport à Framing Armageddon, même si tous les artifices et clichés du power metal sont utilisés sur The Crucible Of Man de manière professionnelle et irréprochable. Il ne manque que l'étincelle qui en aurait fait un album vivant...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 24 octobre 2015

ICED EARTH - Framing Armageddon: Something Wicked Part 1

Les albums-concept et les diptyques sont assez courants dans le joyeux monde du heavy metal et il n'est donc pas étonnant d'apprendre que Framing Armageddon: Something Wicked Part 1 du groupe américain Iced Earth soit un album-concept et le premier volume d'un diptyque, comme son titre d'ailleurs l'indique. En réalité, Iced Earth est passé maître dans l'art de nous pondre des albums en lien avec d'autres de ses albums et la saga de Something Wicked est récurrente dans l'histoire de Iced Earth. Cela raconte à peu près l'histoire de l'Humanité, rien de moins. Quand on fait quelque chose, pourquoi faire les choses à moitié? C'est ce que semble s'être dit Iced Earth. Je ne peux malheureusement pas comprendre toutes les paroles car je ne pige pas très bien l'anglais mais l'idée d'un concept pour l'album Framing Armageddon est assez évidente. Il y a beaucoup d'épisodes instrumentaux et d'effets sonores et les titres semblent bien se tenir ensemble. Musicalement, le power metal de Iced Earth est très professionnel et maîtrisé, sans tomber toutefois dans l'excès de la technique, et il est patent que le groupe a une longue carrière d'albums studio derrière lui. En quelque sorte, Iced Earth livre avec son très long album de 69 minutes ce que l'on est en droit de s'attendre d'un groupe power metal racontant des histoires épiques mais le résultat est tout de même assez prévisible et sans surprise. Il n'est donc pas un album power metal aussi excellent que cet autre album passionnant de power metal que j'avais adoré par le groupe Kamelot, originaire de Tampa en Floride tout comme Iced Earth, et qui s'intitule The Black Halo (voir ma critique de The Black Halo du 6 décembre 2014). Framing Armaggedon n'est pas mauvais du tout et le fan y trouvera néanmoins son compte mais il est clair que cet album de Iced Earth ne se compare point à un chef-d'œuvre comme The Black Halo. Il y a moins de subtilité et même si les deux groupes fameux de power metal proviennent de la même ville, la différence de qualité entre eux est notable. C'est parce que Kamelot est trop génial pour mes oreilles, même une formation de qualité comme Iced Earth ne peut s'approcher de Kamelot à mon avis. Mais les chansons superbes de Iced Earth font malgré tout merveille, comme par exemple The Clouding qui est une longue chanson de plus de neuf minutes en deux sections contrastées complémentaires ou bien alors la pièce-titre Framing Armageddon qui est une chanson à l'élan irrésistible et qui fait un peu bande à part sur un album où les tempos sont le plus souvent assez modérés. Quant à la toute première pièce de l'album, une simple introduction instrumentale intitulée laconiquement Overture, on ne peut s'empêcher de penser à une œuvre au violoncelle du groupe Apocalyptica dont j'avais apprécié la démarche artistique originale sur son album homonyme même si le résultat laissait quelque peu à désirer (voir ma critique de Apocalyptica du 13 décembre 2014). Il est vrai que Framing Armageddon n'est pas un album extrêmement original (bien moins que Apocalyptica notamment) mais il est digne d'une formation power metal qui se respecte et que l'on doit respecter. Framing Armaggedon: Something Wicked Part 1 de Iced Earth, paru en 2007, fait honneur au nouveau genre du power metal des années 2000 et ce, même si la formation compte déjà plusieurs albums à son actif remontant aux années '90. Je ne connais pas les vieux albums de Iced Earth mais qu'à cela ne tienne, je peux vous dire que cet autre épisode de la saga Something Wicked est un album qui tient ses promesses!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 17 octobre 2015

ARCH ENEMY - Khaos Legions

J'adore les voix féminines du heavy metal. Elles sont plus mélodieuses que celles de leurs comparses masculins. Toutefois, même si Arch Enemy est bel et bien un groupe présentant une fille pour mener sa formation, soit la redoutable chanteuse Angela Gossow, on ne peut pas dire que le chant soit particulièrement mélodieux. Angela Gossow adopte ici plutôt une voix monstrueuse, vociférant les paroles qu'elle a écrite pour le groupe avec tout ce que le death metal, même mélodique comme c'est le cas pour l'album Khaos Legions paru en 2011, a de plus horrible et épouvantable. Pourtant, curieusement, Khaos Legions de Arch Enemy n'est pas un album uniquement réservé aux aficionados de musique death car il n'est pas hermétique ou élitiste, mais plutôt mélodique et accessible. Ce paradoxe rend Khaos Legions fort intéressant, en tous cas moi il m'a intéressé. C'est pourquoi j'en fais la critique maintenant, pour vous présenter cet album fort réussi de Arch Enemy qui s'avère équilibré entre le côté obscur du death metal avec son chant guttural caractéristique et le côté plus lumineux des mélodies bien faites et accrocheuses. Car Khaos Legions est immédiatement accrocheur, avec les refrains qu'on a envie spontanément envie de fredonner et son souffle épique qu'on retrouve chez des groupes comme Nightwish. Bien sûr, on ne peut comparer un groupe aussi extraordinaire que Nightwish avec Arch Enemy sans que la comparaison en souffre un peu et par exemple l'album Once de Nightwish est évidemment meilleur que Khaos Legions (voir ma critique de Once du 10 janvier 2015), ce qui explique que ma cote pour Arch Enemy soit moins élevée. Mais la comparaison est néanmoins flatteuse. Il y a par ailleurs du power metal sur Khaos Legions, ainsi que du thrash metal, et la sauce prend bien comme on dit, les multiples influences de Arch Enemy, fort nombreuses d'ailleurs, étant intelligemment utilisées et même recyclées de sorte qu'on passe d'une chanson à l'autre, voire d'une idée à l'autre dans la même chanson, de manière à nous captiver et ne jamais nous laisser reposer un seul moment. Arch Enemy prévoit néanmoins des instants d'arrêt, c'est-à-dire des épisodes instrumentaux permettant de faire les liens entre certaines chansons. L'album débute par Khaos Overture, une introduction instrumentale d'une minute et demie, et il y a deux autres épisodes sans paroles plus tard sur Khaos Legions, l'interlude We Are A Godless Entity durant aussi une brève minute et demie ainsi que Turn To Dust avec seulement quarante secondes. C'est ce qui nous donne un album de quatorze titres mais de seulement onze chansons véritables. Sauf que c'est sans compter sur le fait que Khaos Legions est en réalité un album double... Surprise! On retrouve un bonus, soit le deuxième disque Kovered In Khaos qui offre quatre nouvelles chansons interprétées par Arch Enemy! Ce sont des reprises de Discharge ainsi que Dream Evil, mais aussi Kiss et même... Europe!?!!? Ce groupe de hair metal kitsch des années '80 se retrouve donc sur un album de Arch Enemy et la version de Arch Enemy est suffisamment bonne pour nous donner envie d'écouter du Europe...! La pièce de Kiss intitulée The Oath est également d'intérêt, ne ressemblant pas à du Kiss, ce qui est une bonne chose j'imagine. Toutefois, c'est une moins bonne idée de reprendre une pièce de Discharge puisque Arch Enemy est trop professionnel et on ne retrouve pas la brutalité légendaire de Discharge dans la version de Arch Enemy. Quant à Book Of Heavy Metal de Dream Evil, c'est possiblement la meilleure réinterprétation parmi les quatre que nous livre Arch Enemy et nous fait découvrir un groupe moins connu. Il est cependant dommage que la compagnie de disques ait cru bon de produire un second disque au lieu de tout mettre sur un seul et même disque, ce qui aurait été plus économique et écologique. Malgré tout, Khaos Legions de Arch Enemy est un album (pardon, un album double) qui vaut sûrement le détour et s'avère une parution notable à avoir marqué le monde du heavy metal en 2011. À conseiller donc, fort assurément!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 10 octobre 2015

FIVE FINGER DEATH PUNCH - The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell, Vol. 2

Bien sûr, c'était inévitable: après avoir critiqué la semaine dernière le premier volume du diptyque que Five Finger Death Punch a fait paraître en 2013, il fallait bien que je critique également le second. Et c'était également inévitable que je trouve aussi médiocre The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell, Vol. 2 que c'est le cas pour le premier volume (voir ma critique de The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell, Vol. 1 du 3 octobre 2015). En fait, pour être franc, mes attentes étaient très basses pour ce deuxième volet dudit diptyque. Je n'ai donc pas été déçu car je ne m'attendais à rien de bon. Les deux albums se ressemblent, quoique finalement je dois admettre que ce second opus est un peu moins crétin que le premier, surtout parce que Five Finger Death Punch est un peu plus sérieux ici que sur l'autre album. Toutefois, en étant plus sérieux, The Wrong Side Of Heaven, Vol. 2 est aussi plus ennuyant (comme si la chose était possible). Le premier volume est exécrable certes, mais au moins Five Finger Death Punch s'amusait un brin, ce qui n'est plus le cas ici. Il y a tout de même la chanson Wrecking Ball qui rappelle un peu You que l'on retrouvait sur l'autre album, mais dans l'ensemble, le ton est plus sobre ici. Ça n'empêche pas le batteur de vouloir épater la galerie avec des passes de batterie ridiculement flamboyantes et de jeter ainsi de la poudre aux yeux aux adolescents attardés attirés par ce genre de heavy metal primaire, comme c'était d'ailleurs le cas aussi sur le premier volume. La plus grande ressemblance entre les deux albums de Five Finger Death Punch réside cependant dans les incontournables ballades racoleuses, mais encore une fois, The Wrong Side Of Heaven, Vol. 2 est généralement moins catastrophique. Par exemple, la chanson Cold est presque tolérable, ce qui n'est pas peu dire. Un peu plus et j'aurais presque aimé cette chanson. Elle est d'ailleurs précédée par The Agony Of Regret qui n'est pas une vraie chanson mais plutôt un bref interlude instrumental d'une centaine de secondes seulement, et c'est une jolie pièce. Par contre, la chanson Cradle To The Grave me fait beaucoup penser à Godsmack, ce qui n'est pas exactement un compliment car je déteste Godsmack. Je n'ai en passant d'ailleurs pas hésité à décrier l'abominable album IV de Godsmack dans une autre de mes critiques hebdomadaires (voir ma critique de IV du 4 juillet 2015). En terminant, mentionnons enfin la reprise du classique House Of The Rising Sun qui a été popularisé par The Animals dans les prolifiques années '60, mais bien sûr la version qu'en donne Five Finger Death Punch vous frisera les oreilles. Vraiment nul et débile. On assiste avec impuissance à la destruction de ce standard pop à cause de la débilité mentale dont sont atteints les membres de Five Finger Death Punch. Mais ce n'est rien de nouveau sous le soleil comme je me plais à le dire, puisque évidemment le premier volume était une calamité pure et simple. Somme toute, The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell, Vol. 2 est légèrement plus potable que son frère jumeau et devrait être acheté avant lui, si vous tenez tellement à acheter un album de Five Finger Death Punch, ce que je déconseille vigoureusement bien entendu. C'est pour cette unique raison que j'accorde une cote supérieure au deuxième volume qu'au premier, en priant très fort pour que vous ne tombiez pas dans le panneau de vous procurer un titre de ce groupe funeste de hard rock contemporain...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 9/20

samedi 3 octobre 2015

FIVE FINGER DEATH PUNCH - The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell, Vol. 1

En l'an 2013, le groupe metal américain Five Finger Death Punch a fait paraître non pas un mais bien deux albums allant de pair, The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell, Vol. 1 & 2. Pour des raisons aisées à comprendre, j'abrégerai le titre du volume 1 que je m'apprête à critiquer par le diminutif The Wrong Side Of Heaven, Vol. 1, d'autant plus que c'est le titre homonyme d'une chanson sur cet album. Je n'irai pas avec le dos de la cuillère pour exprimer tout le mépris que j'éprouve envers Five Finger Death Punch. J'avais trouvé que leur album The Way Of The Fist que j'ai critiqué il y a quelques mois était particulièrement débile mais force est de constater qu'il s'agit d'un chef-d'œuvre  comparativement à The Wrong Side Of Heaven, Vol. 1! En fait, The Way Of The Fist est presque subtil par rapport à cet album qui vise les abrutis et les arriérés (voir ma critique de The Way Of The Fist du 11 juillet 2015)... On assiste avec The Wrong Side Of Heaven, Vol. 1 au festival du cliché et à la foire de la bêtise. Five Finger Death Punch, dont la démarche est manifestement démagogique au plus haut point, atteint le paroxysme de l'horreur et au comble de la niaiserie avec sa chanson You qui exprime avec des paroles à la haute voltige intellectuelle ("I don't give a fuck about you") toute l'étendue de sa réflexion sur la condition humaine. Dans une autre chanson intitulée Burn MF, dont le titre est donc aussi laconique que You, Five Finger Death Punch conforte son auditoire dans la stupidité avec des paroles du même genre ("Burn motherfucker burn motherfucker burn"). Il n'y a pas de quoi rire, quoique cet album ressemble à une mauvaise farce, à une espèce d'étude de ce dont le metal a de pire à offrir, et le résultat n'est vraiment pas reluisant. Aussi est-il incompréhensible que des noms prestigieux de la scène metal se soient associés à Five Finger Death Punch, à commencer par Rob Halford, le chanteur homosexuel du groupe légendaire Judas Priest, ainsi que Max Cavalera de Sepultura ou bien Jamey Jasta de Hatebreed dont j'avais apprécié la qualité des compositions de l'album hardcore Perseverance malgré le ton monotone du chanteur (voir ma critique de Perseverance du 18 juillet 2015). Five Finger Death Punch, non content d'avoir réuni une brochette d'artistes aussi célèbres sur son album, va jusqu'à reprendre une chanson de LL Cool J avec le classique du rap Mama Said Knock You Out! Quelle honte pour ce pauvre LL Cool J! Bien entendu, on retrouve également les inévitables ballades convenues et sirupeuses comme c'est le cas de la pièce-titre Wrong Side Of Heaven ou bien M.I.N.E. (End This Way). Tout n'est cependant pas à jeter avec cet album, par exemple la chanson Dot Your Eyes est tout de même irrésistible avec son rythme accrocheur et le solo au milieu de Mama Said Knock You Out est intéressant, mais c'est bien peu. Le mal est fait et il ne fait aucun doute que l'album The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell, Vol. 1 est une calamité, un des pires albums de 2013, voire des années 2010. Et la décennie n'est même pas terminée. Il est à noter en guise de conclusion que Five Finger Death Punch propose trois chansons en bonus après son album de onze chansons, ce qui fait donc un total de quatorze titres. Mais c'est plutôt malhonnête de sa part puisque ce ne sont que des reprises de pièces qu'on retrouve sur l'album parmi les onze chansons précédentes! Les versions de la fin ont ceci de particulier de présenter des artistes qui n'apparaissent pas dans les versions originales mais les différences musicales sont bien peu perceptibles. Ce n'était vraiment pas nécessaire d'allonger la sauce avec trois reprises pratiquement identiques aux versions originales et ainsi pouvoir clamer la pertinence d'une répartition sur deux albums au lieu d'un par manque de place...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 8/20

samedi 26 septembre 2015

IMPALED NAZARENE - All That You Fear

Ce n'est pas compliqué: si vous cherchez quelque chose pour vous débarrasser des coquerelles qu'il y a dans votre appartement, ça vous prend un bon exterminateur comme Impaled Nazarene...! La musique du groupe black metal finlandais Impaled Nazarene est si corrosive qu'elle tue les coquerelles et les punaises de lit du premier coup! Je dis qu'il s'agit d'un groupe black metal mais ça paraît plus ou moins avec l'album All That You Fear. Cet album, enregistré à l'été 2003 mais paru au début de l'année 2004 en Amérique du Nord, présente certes quelques paroles dérangeantes de circonstance mais il n'y a pas de musiques atmosphériques comme on en trouve souvent dans le black metal. J'appellerais ça plutôt de l'extreme metal en raison du caractère excessivement brutal de certains morceaux. Impaled Nazarene n'y va pas de main morte avec les amplis de guitares électriques réglés au maximum et la section de percussions qui a tout pour se faire qualifier d'"extrême"... All That You Fear est un album qui ne laisse aucun répit à l'auditeur, sauf peut-être la pièce Suffer In Silence, plus réfléchie, ou alors la pièce-titre qui débute avec des carillons de cloches d'église et qui clôt cet album incroyable de treize chansons terrifiantes. Le reste est d'une bestialité et d'une sauvagerie sans nom. C'est probablement l'album le plus violent que j'ai critiqué jusqu'à présent et le seul exemple d'album qui pourrait compétitionner avec All That You Fear et qui me vienne en tête serait Death Magnetic de Metallica pour ses solos absolument infernaux (voir ma critique de Death Magnetic du 15 mars 2014). Toutefois, Impaled Nazarene est bien moins sophistiqué que Metallica et nous livre ici un album très cru et simpliste, où le seul objectif semble être de faire le plus de tapage possible. Et Impaled Nazarene y excelle avec son album épouvantablement bestial All That You Fear. Le vacarme étant le seul souci du groupe, on a donc affaire à un opus sans grand raffinement, ce qui l'oppose au prog metal ou au death metal de connaisseurs. Impaled Nazarene ne fait pas dans la dentelle et s'adresse plutôt à de jeunes délinquants que la musique death metal raffinée rebute... Étant ainsi moins élaboré musicalement, All That You Fear est donc un album efficace mais qui ne peut se voir accorder une cote extrêmement généreuse pour sa musique extrêmement dangereuse... Mais j'ai quand même bien aimé mon album All That You Fear par ces forcenés d'Impaled Nazarene et je dois préciser qu'il n'est pas si facile de maintenir l'attention pendant toute la durée d'un album avec ce type de musique. Quand tout est toujours aussi extrême et sans nuance, on se lasse vite mais pas avec All That You Fear. En ce sens, cet album ne mérite pas non plus une cote très basse comme j'accorde habituellement à des groupes que je trouve stupides. Il faut dire que All That You Fear dure moins de 43 minutes et que les morceaux sont relativement brefs pour un album de musique metal, ce qui lui permet de ne pas s'appesantir inutilement sur son message par ailleurs aisément compréhensible. En terminant, j'ajouterais que les pièces sont bien sûr en anglais sauf la première qui s'intitule Kohta Ei Naura Enää Jeesuskaan dans la langue natale de ce groupe violent de Finlande fort sympathique. All That You Fear d'Impaled Nazarene est bruyant et stupide, que demander de mieux?

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 19 septembre 2015

ISCARIOT - Lifeless Design

Le hasard fait bien les choses. C'est en effet par pur hasard si j'ai acheté ce CD du groupe death metal Iscariot (à ne pas confondre avec le groupe de black metal américain Judas Iscariot). J'ai aperçu l'album Lifeless Design dans un bac de disques usagés et sans même connaître le groupe, j'ai pris le risque de l'acheter. Il faut dire que je ne l'ai payé que 49 cents ou 99 cents et comme je l'ai aimé tout de suite après l'avoir écouté à la maison, on peut dire qu'il s'agit d'un excellent rapport qualité/prix! Iscariot joue du death d'excellente qualité, chose un peu étonnante étant donné qu'il s'agit d'un groupe assez obscur n'ayant produit qu'un seul album selon mes sources. Lifeless Design est paru en 2006 sur la petite étiquette de disques 567 Records, étiquette que je ne connais pas davantage. Pourtant, Iscariot n'a rien à envier aux autres formations death metal dûment établies. Le chanteur pratique autant le cri que le chant guttural et le jeu des guitares est à la fois très précis et technique. C'est du death metal sophistiqué, avis aux amateurs du genre comme moi. Les chansons sont assez complexes mais facilement compréhensibles, avec comme matière sonore de petits motifs vraiment accrocheurs. La musique d'Iscariot est surtout composée de motifs musicaux davantage que de mélodies mais réussit malgré tout à être parfaitement accrocheur. Il est difficile de résister à des chansons que j'adore comme Hollowed Eyes, Carnal Shades Of Darkness ou Our Lifeless Design, la dernière sur l'album, mais elles sont toutes excellentes. Les chansons ont pour la plupart une durée standard de trois à quatre minutes, sauf la dernière qui avoisine les six minutes et quart. La première piste de l'album, The Gates Of The Flames, n'est pas vraiment une chanson mais plutôt une introduction instrumentale d'une cinquantaine de secondes seulement. Il y a en tout dix pistes mais comme The Gates Of The Flames n'est pas une chanson, on peut dire qu'il y a en fait neuf chansons véritables de la part d'Iscariot. C'est d'ailleurs le principal défaut de cet album: il est si bon qu'on regrette de n'avoir que neuf chansons à se mettre sous la dent. Avec une durée totale d'un peu plus de 36 minutes, Lifeless Design n'est toutefois pas un EP. Certains diront peut-être que la musique d'Iscariot se ressemble un peu trop d'une chanson à l'autre. Mais je considère qu'il y a suffisamment de variété dans les motifs et d'imagination pour renouveler le discours musical qu'on ne s'y ennuie pas une seconde. Iscariot a en outre la particularité de ne pas copier un autre groupe précis comme le fait Operator, un autre groupe obscur qui mériterait d'être néanmoins aussi découvert, avec son album Soulcrusher que j'ai déjà critiqué auparavant (voir ma critique de Soulcrusher du 22 août 2015). Certes, il est plutôt vrai que Iscariot ne réinvente pas le death metal et peut ressembler un peu à n'importe quel autre groupe du même genre que lui, mais c'est finement exécuté et très soigné du point de vue tant de la composition que de l'interprétation. Iscariot n'est donc pas un groupe extrêmement original mais il l'est tout de même davantage que Operator, ça c'est sûr. Iscariot ne triche pas et nous offre un album honnête, ce qui est tout à son honneur! Je crois que Iscariot, pour le soin qu'il apporte au death metal complexe qu'il joue, mérite définitivement une chance d'être découvert et le fan de ce genre de musique devrait y jeter un coup d’œil. Le fan en question, et ce pourrait être vous, n'en sera point désappointé, je vous le promets, c'est garanti!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 12 septembre 2015

EXODUS - Exhibit B: The Human Condition

Exhibit B: The Human Condition est, comme son titre le suggère, le second volet d'un diptyque par le groupe légendaire californien Exodus. Je ne connais pas le premier volet, The Atrocity Exhibition... Exhibit A, mais Exhibit B: The Human Condition est une oeuvre qui se tient debout par elle-même et on n'a pas forcément besoin d'avoir écouté le premier volet pour apprécier Exhibit B: The Human Condition. L'album propose du thrash metal classique et aurait pu voir le jour dans les années '80. Exodus a fait partie des premiers groupes thrash metal de cette décennie et reste fidèle au son typique de cette ère glorieuse du metal. Pureté, clarté, simplicité et intégrité caractérisent le style véhiculé par Exodus sur son album Exhibit B: The Human Condition. Exodus en n'a rien à foutre de se plier aux nouvelles modes et cela s'entend sur cet album. Après tout, au moment de la parution de Exhibit B: The Human Condition en 2010, cela faisait plus de trente ans que le groupe existait! Pourquoi changer une formule gagnante? Car le style d'Exodus, similaire à ceux de Slayer et autres Metallica, fait absolument merveille ici, encore une fois. Exhibit B: The Human Condition me fait beaucoup penser à Death Magnetic de Metallica paru deux ans plus tôt. Il est certes moins sauvage que Death Magnetic mais il faut dire que l'album de Metallica est dur à battre! J'avais ainsi adoré Death Magnetic et pour cause (voir ma critique de Death Magnetic du 15 mars 2014). Pour ce qui est d'Exodus, les riffs sont certes admirables mais les solos sont carrément furieux et virtuoses, voire diaboliques, du genre que n'aurait pas dédaigné Kirk Hammett, guitariste fou génial de Metallica. Tout compte fait, Exodus est capable d'être encore brutal et pertinent aujourd'hui malgré un son si classique. D'ailleurs, il n'y a pas que la musique puisque Exodus aborde aussi des sujets choquants sur son album, comme par exemple Class Dismissed (A Hate Primer) qui raconte la folie meurtrière d'un élève qui se venge en assassinant ses camarades de classe à son école. Quand on sait le nombre de fusillades par année sur les campus des collèges et universités aux États-Unis, on peut aisément comprendre que la chanson suscite la polémique. Ce n'est donc pas un album à mettre entre toutes les oreilles. Mes chansons préférées d'Exodus sur Exhibit B: The Human Condition sont Hammer And Life, la controversée Class Dismissed (A Hate Primer), la satyrique March Of The Sycophants ainsi que Good Riddance. La pièce instrumentale A Perpetual State Of Indifference, qui dure moins de deux minutes et demie, n'est pas vraiment une vraie pièce mais sert plutôt d'introduction pour Good Riddance, la pièce suivante et aussi la dernière sur l'album d'Exodus. C'est ce qui fait en sorte que l'album, qui compte douze chansons, ne contient en réalité que onze morceaux, mais c'est très correct car elles sont très longues. L'album entier dure près d'une heure et quart! Il faut donc dire que la plupart des chansons font six, voire sept minutes. The Sun Is My Destroyer dure plus de neuf minutes et demie! Il n'y a que deux pièces à la durée un peu plus standard de trois ou quatre minutes, Hammer And Life ainsi que Burn, Hollywood, Burn. Si vous voulez découvrir le son original du thrash metal des années '80, vous pouvez commencer par Exhibit B: The Human Condition d'Exodus même s'il est paru en 2010, et pourquoi ne pas aussi faire un détour par Death Magnetic de Metallica paru en 2008? Il se fait encore de l'excellent thrash metal de nos jours, assurément.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 5 septembre 2015

ANONYMUS - Chapter Chaos Begins

Cette semaine, j'ai pour vous un bon groupe de thrash metal québécois à vous proposer qui mériterait d'être mieux connu à l'échelle internationale, je parle bien sûr du groupe Anonymus (à ne pas confondre avec le collectif hacktiviste du même nom). On sait déjà que le Québec est une véritable pépinière de talents musicaux quand vient le temps de jouer du rock et du metal: on n'a qu'à penser par exemple à Priestess dont j'ai critiqué l'album Hello Master récemment (voir ma critique de Hello Master du 1er août 2015). Voïvod demeure néanmoins le meilleur groupe metal québécois à avoir vu le jour jusqu'à présent. Le heavy metal est un genre très prisé par les Québécois et il n'est donc pas étonnant de retrouver Anonymus dans la liste des groupes à découvrir absolument. Avec Chapter Chaos Begins paru en 2006 (certains prétendent que l'album daterait de 2007 mais je crois que c'est de la désinformation), Anonymus s'en donne à cœur joie sur la guitare électrique et nous sert une bonne portion de thrash metal saignant. Cœurs sensibles s'abstenir. On pense bien évidemment à Metallica dont l'album Death Magnetic est paru à peu près à la même époque que Chapter Chaos Begins (voir ma critique de Death Magnetic du 15 mars 2014). La comparaison est flatteuse puisque j'avais octroyé une cote de 19/20 à l'excellent album de Metallica! Pour l'anecdote, le batteur de Anonymus, qui s'appelle Carlos Araya, porte le même nom de famille que le chanteur de Slayer, le très sympathique Tom Araya! Cette coïncidence veut tout dire car Anonymus ne fait pas du tout dans la dentelle... Les meilleures chansons de Chapter Chaos Begins sont, à part la pièce-titre de plus de six minutes avec laquelle démarre l'album, I Am AddictedThis Is War et le morceau qui clôt l'album, d'une durée de plus de six minutes elle aussi, Abusive Mental Anarchy. Sur son album, Anonymus aborde des sujets variés, comme la guerre, l'envahissement de la technologie dans la société ou plus simplement l'attirance envers les jolies filles. Il y a dix chansons au total dont sept en anglais, deux en français (Fonce ou crève ainsi que Coupable) et une qui semble adopter l'espagnol pour les paroles, Terremoto (je ne pige pas cette langue mais c'est ce que j'en déduis). La pièce Fonce ou crève est animée par l'esprit de confrontation avec ses paroles savoureuses en argot québécois: "T'es là pis tu m'regardes avec ta p'tite face de morveux"... En général, je préfère quand Anonymus chante en français, c'est-à-dire en québécois, car cela lui permet de jurer (crier des "tabarnak" et des "crisse") en ajoutant une couleur locale fort pittoresque. De plus, il faut savoir que Chapter Chaos Begins est l'album qui a suivi après le départ du chanteur d'origine italienne Marco Calliari pour une carrière solo diamétralement opposée puisqu'il interprète dorénavant des chansonnettes en italien pour les personnes âgées...! Peu importe que ce soit en anglais, en français, en québécois, en espagnol ou en italien, il est évident que Anonymus est un groupe aux horizons cosmopolites et mérite une reconnaissance internationale. Son thrash metal irrésistible, précis et très technique mais sans concession avec l'agressivité, vous conquerra pour peu que vous soyez amateur de découvertes surprenantes. Si vous ne connaissez point Anonymus, il est grand temps de remédier à cette situation intenable puisque le groupe roule sa bosse depuis la fin des années '80, la belle époque du thrash metal qui a vu naître l'excellent groupe québécois Anonymus...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 29 août 2015

SERJ TANKIAN - Elect The Dead

Serj Tankian, c'est bien sûr le chanteur un peu nerd de l'excellente formation metal System Of A Down, un des fleurons du metal des années 2000. Il a senti le besoin de s'exprimer en solo et le résultat est arrivé en 2007 sous le titre Elect The Dead. La question se pose instantanément: est-ce que l'album Elect The Dead de Serj Tankian ressemble aux albums qu'il faisait avec son groupe System Of A Down? Pour répondre honnêtement à cette interrogation existentielle, je dois dire que oui. Néanmoins, même si le fan de System Of A Down ne se sentira pas totalement dépaysé à l'écoute de Elect The Dead, on sent tout de même que l'album solo de Serj Tankian est son projet bien à lui, et que le résultat est bien plus personnel qu'avec son groupe. On entend ici comme il faut la personnalité sensible de Serj Tankian qui transparaît dans sa musique comme jamais auparavant. De fait, Elect The Dead est un album plus sérieux, voire plus mature, que ce dont System Of a Down nous avait habitués avec par exemple son extraordinaire diptyque Mezmerize / Hypnotize (voir ma critique de Mezmerize du 18 octobre 2014 et de Hypnotize du 25 octobre 2014). Il n'y a pas d'humour sur Elect The Dead, ou si peu, et on ressent l'urgence qui habite Serj Tankian à traiter de sujets graves qui habitent ses pensées. C'est ainsi que sont abordés des thèmes comme la guerre, la démocratie ou le culte de l'argent notamment. On peut dire que Elect The Dead est un album politiquement engagé en quelque sorte, chose qui était également un peu vrai des albums précédents de System Of A Down mais qui ressort ici avec une nette évidence. Le monde va mal et Serj Tankian nous sensibilise sur l'état de la situation avec une poésie et un lyrisme dont il est difficile de se défaire après l'écoute de cet album. La chanson la plus humoristique, si on veut, serait Praise The Lord And Pass The Ammunition qui est une chanson bizarre et peut-être la plus expérimentale sur Elect The Dead, mais en général, les chansons sont moins farfelues et le constat de la condition humaine que dresse Serj Tankian est assez dramatique. Il me serait difficile de choisir quelle chanson de Elect The Dead est ma préférée car elles sont toutes excellentes mais il est certain que Empty Walls, la première pièce de l'album et aussi celle qui a été choisie pour promouvoir l'album, est franchement irrésistible. À l'opposé, la dernière pièce de l'album qui est aussi la pièce-titre de l'album, est vraiment poignante et émouvante bien qu'elle soit très courte. Serj Tankian termine son album sur une note de pure émotion et il n'est pas certain que cela aurait été possible sur un album de System Of A Down. Bien que pour Elect The Dead, Serj Tankian se soit servi de l'instrumentation traditionnelle du rock, avec la guitare électrique souvent en avant-plan, on note aussi l'utilisation occasionnelle de la guitare acoustique et du piano qui sonne un peu détimbré, donnant une touche sensible et personnelle à un album qui n'a rien à envier à Mezmerize ou Hypnotize. La qualité d'écriture et le soin artistique apportés par Serj Tankian à son album font en sorte que Elect The Dead est un album remarquable de la cuvée de 2007 et permet aux fans de System Of A Down de patienter encore pour un nouvel album de la formation qui tarde à venir. Serj Tankian fait véritablement montre de son talent d'auteur-compositeur-interprète avec Elect The Dead et il me serait impensable de devoir m'en priver tant la personnalité du chanteur nerd est attachante. Il n'y a donc pas à hésiter pour se le procurer sans faute...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 22 août 2015

OPERATOR - Soulcrusher

Pour ma critique hebdomadaire de cette semaine, j'ai décidé de vous présenter un petit groupe pas tellement connu mais que je trouve fort intéressant. La semaine dernière, il était question dans mon article de Chris Cornell et ça sera encore le cas cette semaine. Non pas que le chanteur de Soundgarden ait collaboré à Soulcrusher, le premier et unique album du groupe de rock américain Operator, mais plutôt que la voix de son chanteur Johnny Strong imite à la perfection la sonorité de Chris Cornell quand il chante. En fait, Operator pourrait être une sorte d'hommage à Soundgarden tant le style est similaire. En quelque sorte, c'est ici un peu le même cas de figure que pour Runnin' Wild de Airbourne, un album que j'avais aimé en dépit de ma cote peu flatteuse que j'avais réservée à cet album (voir ma critique de Runnin' Wild du 6 juin 2015). En effet, tandis que Airbourne plagie AC/DC de façon éhontée sur Runnin' Wild, on a Operator qui copie lui aussi un groupe rock fameux, soit Soundgarden au point de paraître bien peu original en vérité. Pourtant, il y a plusieurs bonnes idées musicales sur l'album, en plus du fait que je suis fan de Soundgarden, ce qui fait en sorte que j'ai tout de même apprécié mon album Soulcrusher de nos amis d'Operator. On note qu'il y a plusieurs chansons au tempo modéré, voire lent, et que les pièces plus corrosives se retrouvent pour la plupart au début de l'album. Ce n'est donc pas un album très agressif mais il faut dire que Soundgarden n'est tout de même pas aussi pesant que Pantera par exemple. Des ballades comme Delicate ou What You Get témoignent de la sensibilité dont fait preuve Operator dans ses chansons. Quant à la dernière pièce Live Your Way, c'est une longue chanson de plus de sept minutes et demie en deux parties qui n'est pas sans évoquer Black Hole Sun, le fameux succès de Soundgarden. La première section rappelle Black Hole Sun mais la seconde va complètement ailleurs avec du piano et le ton émouvant du chanteur. Tout n'est pas ressemblant à Soundgarden néanmoins, puisque Delicate me fait penser au Dave Matthews Band tandis que The Only One et surtout Burn Up The Road lorgnent plutôt vers le groupe grunge Stone Temple Pilots. D'ailleurs, Soulcrusher est évidemment anachronique car son style grunge était passé date depuis une bonne décennie au moment de la parution de l'album. C'était bien sûr le même cas avec Airbourne et son album auquel il se compare. D'une certaine façon, on peut dire que Soulcrusher est un bon album grunge, avec d'excellentes chansons inspirées et accrocheuses qui seraient véritablement dignes de Soundgarden, même si Soulcrusher ne peut évidemment pas se comparer à quelque chose d'aussi génial que Superunknown, le meilleur album de Soundgarden à ce jour. Soulcrusher du groupe hard rock Operator est paru en 2007 mais ça aurait pu être un album de Soundgarden en 1993. Un peu comme pour Runnin' Wild, j'ai bien aimé Soulcrusher mais je ne peux pas lui accorder une cote élevée à cause de son plagiat évident de Soundgarden. Ma cote de 13/20 pour Soulcrusher ne veut alors rien dire car je lui aurait accordé facilement 16/20 ou 17/20 si Soundgarden n'avait pas déjà tout fait ça. C'est un album fait avec le coeur et ça, on ne peut le nier. Si vous adorez le grunge ou que vous êtes un fan de Soundgarden, précipitez-vous chez votre disquaire ou ruez-vous sur l'Internet pour vous procurer sans faute votre album Soulcrusher d'Operator.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20

samedi 15 août 2015

AUDIOSLAVE - Audioslave

La rencontre entre musiciens de divers horizons donne souvent un résultat inattendu. C'est ainsi que par exemple, Travis Barker de blink-182 alla rejoindre Tim Armstrong de Rancid pour nous donner l'excellent groupe Transplants au son si unique. C'est la même chose lorsque Dave Grohl de Foo Fighters prêta secours à Josh Homme pour l'incroyable Songs For The Deaf de Queens Of The Stone Age... Avec Audioslave, le résultat escompté de la rencontre entre le chanteur Chris Cornell de Soundgarden et des membres de Rage Against The Machine semble moins surprenant. L'album homonyme du nouveau groupe ressemble beaucoup à du Rage Against The Machine avec la voix de... Chris Cornell. Bien sûr, il ne s'agit pas totalement d'une redite de Rage Against The Machine car Chris Cornell poussa les membres de son nouveau groupe à explorer un ton plus intimiste. Mais dans l'ensemble, le fan de Rage Against The Machine ne se trouvera certainement pas dépaysé. Il y a toujours les gros riffs de guitare électrique et les rythmes à l'expression viscérale irrésistible. C'est particulièrement évident sur des morceaux comme Cochise ou bien Set It Off. Sauf qu'il y a aussi les pièces plus retenues comme I Am The Highway et Getaway Car Chris Cornell peut exprimer ses sentiments. L'album d'Audioslave est un bon mélange entre extraversion et introspection, chose qui était impensable du temps de Zach de la Rocha (l'ancien chanteur de RATM). Au fur et à mesure que l'on avance dans l'album, l'expression psychologique devient plus profonde et marque une belle gradation jusqu'à la pièce finale. L'album se tient debout par lui-même, c'est-à-dire qu'il présente une forte unité de style et s'avère tout à fait cohérent. De ce point de vue, on peut dire que Audioslave est une réussite assurée. En fait, les chansons qui détonnent le plus sur cet opus de nos amis d'Audioslave sont sûrement Hypnotize, une pièce de dance music qui n'est pas sans évoquer... The Stone Roses (!) et The Last Remaining Light, la dernière chanson et aussi la plus profonde. Il est un véritable tour de force que Chris Cornell ait réussi le pari de nous sortir un album aussi personnel avec la musique de Rage Against The Machine en arrière-plan! C'est du hard rock intelligent, rien de moins, J'ai adoré Audioslave, c'est un album formidable même si le résultat est moins original que Transplants et Songs For The Deaf que j'avais également aimés (voir ma critique de Transplants du 5 octobre 2013 et de Songs For The Deaf du 12 octobre 2013). Il faut dire que je suis un grand fan de Soundgarden et de Rage Against The Machine, et du rock des années '90 en général. D'accord, tout n'est pas parfait sur Audioslave, c'est un album un peu long (il dépasse les 65 minutes) et il y a des chansons superflues comme par exemple Light My Way qui est de trop, mais putain on s'en fiche comme d'une guigne! J'en redemande alors il ne faut pas se plaindre de la mariée qui est trop belle. Les critiques qui n'ont pas aimé Audioslave ne sont pas des vrais fans, c'est pour ça qu'ils disent que tout n'est pas parfait. Quant à moi, je réserve une belle cote à cet album, recommandant à tout un chacun de se le procurer sans faute. Datant de 2002, voilà un album passionnant de rock comme il ne s'en fait plus depuis les années 2000...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 8 août 2015

QUEENS OF THE STONE AGE - Era Vulgaris

Ça n'a rien de surprenant. Era Vulgaris est, comme d'habitude, un autre album génial de Queens Of The Stone Age. On ne s'étonne plus des éclairs de génie de Josh Homme, leader original de la célèbre formation de stoner rock. Pourtant, Queens Of The Stone Age parvient encore, une fois de plus, à nous épater et nous entraîner dans des univers sonores fort éloignés de la musique commerciale, sans pour autant donner la moindre impression de gratuité. Oui, Era Vulgaris est un album étrange et tordu, mais comment diable Josh Homme s'y prend-il pour que tout cela passe comme une lettre à la poste? Il y a quelque chose d'évident et de logique dans la démarche artistique et musicale pourtant bizarroïde de cet album qui figure parmi les meilleurs à avoir vu le jour en 2007 et carrément dans toutes les années 2000... Le rythme implacable des chansons et la conduite harmonique tortueuse de la musique font en sorte qu'il est pratiquement impossible de se soustraire au pouvoir maléfique de Josh Homme pour nous confondre. La clé de cet album réside en effet dans le rythme qui structure l'oeuvre tout en volant la vedette aux autres aspects musicaux proprement dits. Le rythme est le plus souvent plaqué avec sauvagerie et permet d'articuler le discours musical de Queens Of The Stone Age pour son album, comme c'est aussi le cas notamment pour... Le Sacre du printemps du grand Igor Stravinski (1882-1971). On dirait que Josh Homme a composé les chansons sous l'influence de la cocaïne! Il s'agit ici probablement de l'album le plus dur et agressif de Queens Of The Stone Age en raison du caractère démentiel de la section rythmique de morceaux tels que I'm Designer ou encore Battery Acid qui semble échapper à tout contrôle. L'utilisation du rythme qu'en fait Josh Homme révèle un côté humoristique, surtout dans I'm Designer. Il y a néanmoins des pièces plus posées comme Into The Hollow ainsi que Suture Up Your Future. En quelque sorte, il y a un bel équilibre entre le sérieux et le comique, entre l'intériorité et l'extraversion qui sinon aurait transformé l'album en une coquille certes très dynamique mais vide de sens. Malgré la dimension expérimentale apportée par le rythme, Queens Of The Stone Age sait aussi se tourner vers le rock classique quand vient le temps d'exprimer ses sentiments. C'est ainsi que la pièce de rock'n'roll 3's & 7's évoque The Raconteurs tandis que Make It Wit Chu fait penser au style adopté par The Rolling Stones dans les années '70, période disco! Era Vulgaris forme un album très abouti et réussi, exploitant sous toutes les coutures les possibilités offertes par le rythme de façon fort imaginative, surpassant selon moi un album comme Rated R qui marquait les débuts de Queens Of The Stone Age dans la cour des grands (son premier album homonyme n'était qu'un prélude, une pratique avant Rated R) et rejoignant même Songs For The Deaf qui est le chef-d'oeuvre ultime et absolu du groupe (voir ma critique de Rated R du 18 avril 2015 ainsi que ma critique de Songs For The Deaf du 12 octobre 2013). J'adore l'aspect ludique qu'on retrouve sur Era Vulgaris et je le trouve en effet aussi amusant et original que Songs For The Deaf, tout en étant encore plus énergique. Era Vulgaris est possiblement mon album préféré à être paru en 2007 et se hisse dans le peloton de tête des albums de Queens Of The Stone Age selon mon goût personnel. Queens Of The Stone Age se range dans mon palmarès musical parmi mes groupes rock favoris de la décennie. En terminant, il est à noter que la couverture de l'album Era Vulgaris présente une trace d'usure en forme de microsillon, un peu comme si la pochette du disque aurait été usée par le contour du disque vinyle qui se trouve à l'intérieur et ce, même sur les versions en CD! Je croyais au début que j'avais acheté un album abîmé pour ma collection de disques mais quand j'ai vu que toutes les couvertures pour Era Vulgaris de Queens OF The Stone Age étaient semblables, j'ai poussé un grand soupir de soulagement!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 18/20

samedi 1 août 2015

PRIESTESS - Hello Master

Dans les années 2000, un sentiment de nostalgie pour le bon vieux rock'n'roll s'est fait sentir sur la scène musicale. On n'a qu'à penser à des groupes rock populaires comme Wolfmother, Jet, Airbourne, The Darkness etc... C'est aussi le cas de Priestess mais plus spécifiquement de son album Hello Master paru en 2005 au Québec. Priestess est un groupe hard rock originaire de Montréal et on sait comment cette ville est le théâtre de nombreux projets musicaux foisonnants depuis les années 2000, le plus connu d'entre eux étant sûrement Arcade Fire. Pour ce qui est de Priestess cependant, on a un style beaucoup plus ancré dans le rock traditionnel des années '70, même si le groupe appartient bien au 21e siècle. À ce titre, on peut cataloguer Priestess dans le genre stoner rock comme c'est le cas de Queens Of The Stone Age par exemple. Le style de Priestess est toutefois moins expérimental que celui de Queens Of The Stone Age et la seule chanson de Priestess qui ressemble au style de nos amis de QOTSA est la dernière sur l'album, la pièce Blood. Ce morceau s'écarte sensiblement du reste de l'album qui penche plutôt vers le style de Wolfmother dont j'ai par ailleurs déjà fait une critique positive de son album homonyme sur ce blog (voir ma critique de Wolfmother du 8 février 2014). Ce sera aussi le cas de Hello Master car j'ai bien aimé cet album de Priestess, quoique je l'ai trouvé un peu court puisque l'album dépasse à peine les quarante minutes. Ceci s'explique par le fait que Priestess va droit à l'essentiel et refuse de s'égarer dans les méandres complexes et élaborés du rock progressif qui s'étale pendant d'interminables minutes. Ironiquement, l'album de Priestess qui suivra Hello Master sera... un album de rock progressif! Comme quoi les joyeux lurons de Priestess n'ont pas fini de nous étonner! Mais pour revenir à Hello Master, l'instrumentation de Priestess est réduit au strict minimum puisqu'il s'agit ici d'émuler le rock classique. C'est du rock simple et bruyant, catchy et amusant. On les compare souvent à Black Sabbath et AC/DC et c'est vrai que Run Home ou l'intro de la pièce The Shakes peuvent évoquer AC/DC mais Priestess a tout de moins un style bien à lui et facilement reconnaissable, ce qui n'est pas le cas de Airbourne et de son album Runnin' Wild qui n'est qu'une imposture, un vil plagiat de AC/DC (voir ma critique de Runnin' Wild du 6 juin 2015). De fait, comment résister au rythme contagieux et accrocheur que Priestess infuse à The Shakes? De plus, les membres de Priestess explorent différents styles de rock sur Hello Master, offrant ainsi une belle diversité d'une chanson à l'autre. Les comparer à AC/DC est assez réducteur et s'éloigne donc de la vérité. En fait, il y a ici une grande utilisation de la gamme blues comme c'est le cas chez Black Sabbath mais tandis que le groupe du grand Ozzy Osbourne sonne plutôt metal (en fait, ils ont carrément inventé le genre), Priestess se cantonne plutôt dans le hard rock. Peu importe: que ce soit du stoner rock, du blues rock ou du hard rock, une chose est sûre, c'est que Priestess s'est fait tatoué le rock sur le coeur! Quiconque aime le rock'n'roll des années '70 se doit de faire un détour par l'album Hello Master de Priestess. Il est peut-être moins impressionnant ou extravagant que l'album homonyme de Wolfmother dont je parlais plus tôt mais ce n'est en fait qu'une question de style. Si vous aimez Wolfmother, vous pourriez (et devriez) être tenté de découvrir ce dont les rockers canadiens de Priestess sont capables. Une heureuse découverte!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20