samedi 22 décembre 2018

Bravo monsieur le Premier ministre

Pour ceux qui l'ignorent, un tout nouveau chef d'État s'est installé à la tête du gouvernement du Québec. Oui, cette province canadienne a vu en cours d'année l'élection de monsieur François Legault au poste très honorable de Premier ministre. Souhaitons donc bonne chance à ce nouveau gouvernement, en espérant que les choses s'améliorent pour l'ensemble des Québécois. Je lui offre donc personnellement mes félicitations pour son élection en plus de mes vœux de bonheur, de santé et de prospérité pour 2019, vœux que je partage d'ailleurs avec tous les habitants du Québec et du Canada. Joyeux Noël à tout le monde et passez une très bonne année! Comme c'était le cas lors des dernières années, je prendrai encore congé pour les Fêtes et il n'y aura pas de critiques fraîches à se mettre sous la dent à Noël ou au Jour de l'An. Il faudra patienter jusqu'au premier samedi de janvier avant de pouvoir lire une autre de mes palpitantes critiques. Ce sera alors, comme à l'accoutumée, le moment pour ma rétrospective musicale de l'année. Profitez donc de cette période festive pour relire mes anciennes critiques d'albums, d'autant plus que ce n'est pas la quantité qui manque...! À la prochaine!

UN TRÈS TRÈS JOYEUX NOËL
ET UNE EXCELLENTE ANNÉE 2019

samedi 15 décembre 2018

ARTISTES VARIÉS - A Carnegie Hall Christmas Concert

A Carnegie Hall Christmas Concert est un album présentant un concert de Noël au Carnegie Hall, ce qui n'était pas sorcier à deviner en lisant le titre. Le fameux concert en question a en fait eu lieu le 8 décembre 1991 mais bien sûr, l'album n'est paru qu'en 1992. C'est le résultat d'un concert qui a été diffusé à la télévision publique aux États-Unis. L'idée de cet album live de Noël est de mélanger la musique classique avec le jazz. On y retrouve donc des interprètes classiques comme les deux formidables cantatrices que sont Kathleen Battle et Frederica von Stade, ainsi que The Wynton Marsalis Septet pour la portion jazz, Wynton Marsalis étant bien sûr le célèbre trompettiste fort en demande au début des années '90. Le tout est secondé par The Orchestra of St. Luke's sous la direction du chef André Previn. J'ai beaucoup de respect pour André Previn depuis que je l'ai entendu dans une interprétation exemplaire d'une série de variations pour piano de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791). C'est un musicien accompli, autant comme pianiste que comme chef d'orchestre. Il était tout désigné pour ce spectacle de fin d'année mêlant jazz et musique classique. Car il faut le dire, le jazz prend bien de la place ici. A Carnegie Hall Christmas Concert a beau être paru sur l'étiquette Sony Classical, il contient en réalité beaucoup de jazz et bien peu de classique. On y retrouve un extrait de Exsultate, jubilate K. 165 de Wolfgang Amadeus Mozart dont il vient d'être question, un joli prétexte pour la chanteuse Kathleen Battle à se vouer à une impressionnante démonstration de pure virtuosité vocale d'ailleurs fort réussie, ainsi qu'une œuvre méconnue tout droit sortie de la Renaissance, soit Lo, How A Rose E'er Blooming de Michael Praetorius (1571-1621) dans une interprétation a cappella par la mezzo-soprano Frederica von Stade dont le trémolo est d'un style parfaitement anachronique, et finalement Mariä Wiegenlied de Max Reger (1873-1916). Il y a bien aussi Joy To The World! de Georg Friedrich Hændel (1685-1759) mais il est joué par l'ensemble de jazz de Wynton Marsalis dans un style fort endiablé qui aurait décoiffé le fameux compositeur! Tout le reste de ce fort long album d'une durée de plus d'une heure et quart est constitué de jazz ou de musique de Noël. C'est un concert décontracté, par exemple quand les cantatrices un rien coquines se mettent à chanter du Richard Strauss au beau milieu de la pièce d'introduction The Twelve Days Of Christmas, on peut entendre l'auditoire s'esclaffer de rire, ce qui met la table pour ce concert tout en légèreté. De même, elles ne se font pas prier pour nous chanter Mary's Little Boy Chile sur un rythme calypso, etc... C'est quand même le jazz qui vole la vedette avec une version superbe de We Three Kings Of Orient Are, le meilleur numéro de cet album de Noël à mon avis. A Carnegie Hall Christmas Concert se termine évidemment par un medley de Noël, comme c'est le cas des albums classiques de Plácido Domingo et de José Carreras que j'ai déjà critiqués par le passé (voir mes deux critiques de Christmas In Vienna du 22 décembre 2012 et de A Celebration Of Christmas du 21 décembre 2013), dans un style généralement énergique qui contraste avec le calme du pot-pourri de chansons américaines qui occupe le milieu du concert, même si Go Tell It On The Mountain est assez festif. C'est tout de même avec Angels We Have Heard On High que termine ce concert sous les applaudissements nourris de la foule, avec un orchestre rutilant avec cuivres et timbales pendant que les cantatrices s'égosillent à ce point culminant du spectacle. Voilà qui conclut un magnifique concert sous le signe du mélange des genres, donné à New York quelques jours avant Noël en 1991, dont il reste un heureux témoignage grâce au CD qui occupe une place de choix dans ma collection d'albums des Fêtes. Si vous cherchez un bon album jazz de Noël, je peux vous recommander A Carnegie Hall Christmas Concert pour la prestation irréprochable de Wynton Marsalis et de son ensemble, que ce soit dans Winter Wonderland ou dans la paisible Silent Night, mais surtout dans We Three Kings Of Orient Are, absolument génial...!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 8 décembre 2018

SHERYL CROW - C'mon, C'mon

Putain que j'ai détesté Soak Up The Sun quand la chanson est sortie sur les radios commerciales! Le virage pop de Sheryl Crow ne me disait rien qui vaille. Il est vrai qu'à l'époque de la parution de l'album C'mon, C'mon en 2002, la mode était nettement à la pop (tiens, les choses n'ont décidément pas beaucoup changé depuis...). Il en résulte alors un album beaucoup plus commercial pour Sheryl Crow, à mon grand dam. C'mon, C'mon n'est pourtant pas aussi pop que je le craignais, je dirais même qu'on reconnaît bien la touche rock de Sheryl Crow. Mais il est aussi beaucoup moins expérimental que ces albums précédents, ce qui est bien dommage. En fait, les meilleures chansons de C'mon, C'mon sont Safe And Sound (à ne pas confondre avec le tube des Capital Cities sur leur exécrable album In A Tidal Wave Of Mystery (voir ma critique de In A Tidal Wave Of Mystery du 24 février 2018)) et la toute dernière qui s'intitule Weather Channel où on ressent vraiment ce qu'est le calme avant la tempête. Ces deux chansons de Sheryl Crow rejoignent par leur expérimentation ma conception de ce que doit être la musique de Sheryl Crow. Ce sont les moins radiophoniques de l'album et je les aime vraiment beaucoup. Le reste de C'mon, C'mon est cependant bien prévisible, la pire chanson de l'album étant évidemment Soak Up The Sun. C'est aussi une des chansons les plus populaires de Sheryl Crow et c'est pourquoi j'ai décidé de critiquer son album C'mon, C'mon, parce qu'il est un de ses albums les plus appréciés. Il semble que Sheryl Crow ait voulu faire un album plus accessible, plus accrocheur, plus rassembleur en quelque sorte. Je lui pardonnerais bien cette incartade mais le problème est que les chansons de son album ont la fâcheuse tendance à se ressembler. D'une certaine façon, C'mon, C'mon présente les même vilains défauts que l'album A Bigger Bang que je critiquais la semaine dernière (voir ma critique de A Bigger Bang du 1er décembre 2018). Il y a le même manque d'inspiration et de diversité que chez The Rolling Stones, surtout vers la fin. Il y a la même volonté démagogique de faire un album commercial. Il y a surtout le pire qui côtoie le meilleur, ce qui fait que les deux œuvres sont inégales. Les deux albums sont bons mais en partie seulement. Il semble toutefois que Sheryl Crow ait moins réussi son objectif que The Rolling Stones. En effet, Sheryl Crow a du talent mais elle n'est pas Mike Jagger! C'est la raison pour laquelle j'accorde une note moins élevée à Sheryl Crow que pour The Rolling Stones. J'adore Sheryl Crow mais C'mon, C'mon est un de ses albums que je déteste le plus. Elle a beau miser sur ce qui est sa force, c'est-à-dire la richesse de ses arrangements musicaux, on a tout de même ici un album décevant. Le professionnalisme légendaire de la rockeuse ne l'empêche pas de nous donner une impression de routine. Notons en guise de conclusion la participation de gros canons du rock'n'roll, comme Don Henley, l'ancien membre des Eagles, sur la chanson It's So Easy que je n'aime pas vraiment, et même Lenny Kravitz si on tend l'oreille plus attentivement à sa chanson You're An Original où il figure dans les chants d'accompagnement! C'mon, C'mon est donc un album plus rock que pop, avec un son rock assez classique, dans un style où on reconnaît bien Sheryl Crow mais où elle a abandonné ses prétentions artistiques à faire avancer musicalement le rock dans le 21e siècle. 2002 était sans doute trop pop pour cela...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 1 décembre 2018

THE ROLLING STONES - A Bigger Bang

Je viens tout juste de m'apercevoir que j'ai déjà critiqué un album par The Beatles aux débuts de l'existence de ce blog mais que je n'avais encore jamais critiqué un album par The Rolling Stones! Il faut dire que Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band m'avait aveuglé tant cet album est génial dans la grande Histoire du rock (voir ma critique de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band du 26 novembre 2011). Bref, il fallait réparer cette injustice alors voici enfin un album de la bande à Mick Jagger... J'aurais pu choisir un de leurs albums classiques des années '60 ou '70 mais j'ai plutôt opté pour un album relativement récent. L'album A Bigger Bang est en effet paru en 2005. The Rolling Stones sont désormais une grosse machine gérée comme une entreprise et A Bigger Band est un album typique du groupe. On reconnaît immédiatement la batterie de Charlie Watts, la guitare de Keith Richards et la voix de Mick Jagger. On ne trouvera donc aucune surprise sur A Bigger Band qui épouse la recette commerciale d'un album à succès. Ça prend un tube accrocheur qui propulsera l'album au sommet des ventes? Ce sera Rain Fall Down. Ça prend une incontournable ballade racoleuse? Ce sera Streets Of Love. Ça prend un bon vieux blues pour rappeler les racines musicales du groupe? Ce sera Back Of My Hand. Ça prend une chanson avec des paroles politiquement engagées afin de montrer que le groupe a déjà été protestataire? Ce sera Sweet Neo Con, etc... je pourrais continuer encore longtemps. The Rolling Stones ont le sens de la formule quand vient le temps de pondre un album lucrativement rentable. Le style de leur album rappelle celui de plusieurs de leurs albums précédents, notamment Rain Fall Down et Laugh, I Nearly Died qui me font penser à la belle période disco du groupe, à la fin des années '70. Ce serait donc un album intéressant mais malheureusement, vers le milieu de l'album, Keith Richards se met à chanter et à partir de ce moment, A Bigger Bang amorce une pente descendante en ce qui a trait à la qualité artistique. La seconde moitié de l'album est en effet bien moins réussie que la première, principalement parce qu'on y retrouve moins de variété. The Rolling Stones tentent de compenser ce manque d'inspiration par des tempos rapides et énergiques mais rien n'y fait, A Bigger Bang se termine de manière fort décevante. La toute dernière chanson de l'album, intitulée Infamy et chantée elle aussi par Keith Richards, est possiblement la pire de tout l'album. De toute façon, avec seize chansons pour une durée totale dépassant les 64 minutes, il est évident que l'album est trop long et que The Rolling Stones auraient pu ôter deux ou trois chansons vers la fin de leur album. A Bigger Bang est donc moins intéressant que Voodoo Lounge et Bridges To Babylon, les deux albums précédents du groupe, sans toutefois s'avérer aussi calamiteux que leurs albums du milieu des années '80. En fait, s'il fallait comparer A Bigger Bang avec un autre album rock, je pourrais penser à Black Ice par AC/DC. Effectivement, les deux albums ont en commun d'être les seuls albums à être parus dans les années 2000 respectivement pour chacun de ces supergroupes de rock (d'accord, Stiff Upper Lip de AC/DC est paru au début de l'année 2000 mais il a été composé dans les années '90). A Bigger Bang et Black Ice ont le même défaut, à savoir qu'ils accumulent les redites (voir ma critique de Black Ice du 1er mars 2014). On y a droit à de bonnes chansons mais aussi des clichés et les deux albums sont de qualité similaire. C'est la raison pour laquelle j'accorde à l'album A Bigger Bang une note équivalente à celle de l'album Black Ice. Est-ce que je recommande l'achat de A Bigger Bang que nous ont présenté The Rolling Stones en 2005? Pour dire vrai, si vous ne connaissez pas le groupe, il peut être judicieux de commencer par A Bigger Bang, non pas parce que c'est un album important pour The Rolling Stones mais plutôt parce que cet album résume à lui seul à peu près tous les styles que le groupe a empruntés depuis leur album Sticky Fingers. Si vous vous intéressez plutôt à la meilleure période du groupe, soit celle des années '60, une compilation serait par contre plus profitable. Il demeure que A Bigger Bang, même s'il est un peu décevant, est tout de même fort accrocheur et très divertissant. En ce qui me concerne, je préfère néanmoins Sticky Fingers.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 24 novembre 2018

JOHNNY CASH - American IV: The Man Comes Around

Ce mois de novembre est consacré à des albums country mais j'ai seulement critiqué des femmes. Afin de rétablir un peu l'équilibre, voici donc, pour le dernier album du mois, un homme et pas n'importe lequel: je parle du plus grand chanteur country de tous les temps, rien de moins! La stature impressionnante de Johnny Cash saura mettre un peu de parité dans ce spécial mensuel. Son album American IV: The Man Comes Around est paru en 2002, moins d'un an avant sa mort. Il est composé de reprises en majorité, mais quelles reprises! La forte personnalité du chanteur transparaît sur ces chansonnettes qui prennent de par leurs interprétations remarquables une dimension insoupçonnée. La profondeur et l'engagement spirituel dont témoigne cet album prouve que Johnny Cash mérite bien le titre prestigieux du plus grand chanteur de l'Histoire du country. Pourtant, Johnny Cash essaie ici de se situer plutôt dans la mouvance rock avec des reprises improbables d'artistes aussi variés et éloignés de la country que The Beatles, Depeche Mode et même Nine Inch Nails! Je ne connais aucun autre artiste country qui oserait reprendre du Nine Inch Nails sur son album. Je dois d'ailleurs glisser un mot sur ces trois reprises. Tout d'abord, celle de Hurt de Nine Inch Nails qui a fait l'objet d'un clip incroyable, un véritable petit bijou. C'est une œuvre d'art signée de la main du génial réalisateur Mark Romanek et il faut absolument avoir vu cette vidéo au moins une fois dans sa vie. L'incroyable mais excellente reprise de Personal Jesus de Depeche Mode est méconnaissable et néanmoins fort réussie, avec du piano honky tonk au lieu de synthétiseurs, c'est un véritable tour de force. Quant à la reprise de In My Life composée par The Beatles, elle donne une douceur à cet album de Johnny Cash qui serait sans cela bien rude et rugueux. Il y a presque quelque chose d'étrange dans cette reprise, tant la douceur de In My Life semble improbable dans la bouche de Johnny Cash, mais elle démontre bien la filiation populaire et rock que Johnny Cash veut donner à son album country. Il n'aurait probablement pas pu reprendre quelque chose d'aussi excentrique que la musique de l'historique album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (voir ma critique de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band du 26 novembre 2011). En fait, la simplicité des arrangements de tout l'album va de pair avec la conception minimaliste de Johnny Cash. D'ailleurs, l'austérité en noir et blanc de la couverture de American IV: The Man Comes Around illustrée ici évoque bien l'atmosphère générale de l'album du chanteur. Il y a des références religieuses comme la première chanson qui est la pièce-titre de l'album et qui cite des passages tirés des Saintes Écritures de La Bible, ou Danny Boy avec son orgue d'église très ascétique qui invite à se recueillir. Il y a d'autres chansons d'une violence littéraire rare, comme I Hung My Head ou bien Sam Hall, qui sont là pour montrer que Johnny Cash n'est pas non plus un ange. La dualité entre le bien et le mal semble être un thème de cet album passionnant du début à la fin. Johnny Cash reprend évidemment aussi des pièces country (c'est après tout son style favori), telles que certaines de ses propres compositions ou encore l'interprétation du standard I'm So Lonesome I Could Cry de Hank Williams en duo avec... Nick Cave! Ça démontre bien l'envergure du personnage. American IV: The Man Comes Around de Johnny Cash est un album sérieux et tendre, simple et grandiose, émouvant et profond. Il témoigne de la hauteur de vue d'un homme qui transcende l'univers country pour se hisser dans la sphère de la culture populaire, un peu comme Elvis Presley l'a fait avec le rock'n'roll. Johnny Cash est mort le vendredi 12 septembre 2003.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 17 novembre 2018

DOLLY PARTON - Better Day

Cette semaine, j'ai pour vous une star de la chanson qui n'ait pas besoin de présentation. Vous l'avez reconnue sur la photo, il s'agit de Dolly Parton! Célèbre autant pour la générosité de son tour de poitrine que pour sa musique, la jolie blonde du country nous a offert son album Better Day en 2011. En fait, je ne connais pas tellement la discographie de Dolly Parton. Bien sûr, j'ai déjà entendu la chanson I Will Always Love You qui a été plus tard reprise par Whitney Houston mais c'est à peu près tout. Better Day est le seul album de Dolly Parton que je possède dans ma vaste discothèque et ça résume ma connaissance de l’œuvre de cette compositrice de talent. Si j'en juge d'après ce que j'ai écouté pour ma critique hebdomadaire, Dolly Parton est en effet douée pour la musique. Elle a composé elle-même toutes les chansons de son album Better Day et sa personnalité attachante transparaît sur chacune de celles-ci. Dolly Parton a voulu que son album soit positif et plein d'espoir. C'est le cas et le résultat est assez réussi. Cela ne peut pas être plus clair que sur la première chanson de l'album, la pièce In The Meantime nous invitant à cesser de craindre la mort et de plutôt profiter de la vie pendant qu'il en est encore temps. Cependant, son album visite différents styles de country, créant un curieux mélange d'ancien et de nouveau. Par exemple, la chanson Country Is As Country Does est une pièce de country entraînante et très traditionnelle où Dolly Parton se dit être country jusqu'au bout des ongles alors que le morceau Holding Everything qui suit affiche un style beaucoup plus moderne et aseptisé. C'est la même chose avec la pièce-titre qui se veut être un pastiche dans le vieux style de Ray Charles alors que la chanson qui suit, Shine Like The Sun, offre un contraste évident de par sa modernité. Une telle diversité stylistique pourrait compromettre l'unité de l'album mais le thème récurrent de l'espoir tente de rassembler l'ensemble des chansons. Je ne suis pas sûr que ce soit mission accomplie pour Dolly Parton. En outre, même dans les pièces plus actuelles, on n'a que des formules convenues et on cherchera en vain une volonté d'innover comme c'était le cas de l'album Now de Shania Twain que je critiquais la semaine dernière (voir ma critique de Now du 10 novembre 2018). Je suppose donc que Better Day ne soit pas le meilleur album de Dolly Parton, même si j'en ai tiré un certain plaisir. C'est la raison pour laquelle je ne décerne qu'une cote de 14/20 à Better Day. Ça peut sembler bien peu pour un album que j'ai aimé mais mon esprit critique doit primer avant tout. Il est assez difficile pour moi de décerner des cotes aux albums que je critique, puisque parfois je peux avoir beaucoup de plaisir avec un album que je juge pourtant faible (c'est le cas des "plaisirs coupables") ou au contraire, détester un album dont je dois reconnaître le talent ou le savoir-faire. C'est une question de goût, j'ai mes goûts et j'essaie de passer par-dessus mes goûts afin d'être objectif au moment de la critique d'un album. Bref, Better Day de Dolly Parton n'est pas un album qui passera à l'Histoire mais j'ai pu en apprécier autant la personnalité de la chanteuse que l'aspect positif et enthousiaste de la musique. Peu importe, vive le country!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 10 novembre 2018

SHANIA TWAIN - Now

Elle revenait de loin. Après avoir subi des épreuves douloureuses dans sa vie privée en plus de la maladie de Lyme qui a profondément miné sa voix, on se demandait si elle parviendrait à nous faire un nouvel album. Shania Twain nous est heureusement revenue en 2017 en pleine forme (ou presque) avec son album intitulé tout simplement Now. D'ailleurs, cet album aborde franchement ses difficultés personnelles sur des pièces comme Home Now ou Poor Me. On entend sur certaines pièces que sa voix a changé, hélas! Sur la chanson I'm Alright, elle affirme qu'elle va bien malgré tout. En tout cas, cela ne l'a pas empêchée de nous offrir un généreux album de seize chansons, si on possède comme moi la version deluxe. C'est d'ailleurs cette version que je critique ici. Shania Twain a réalisé en partie l'album et c'est son œuvre la plus personnelle, pas seulement parce qu'elle l'a déclaré en entrevue mais aussi parce que c'est celui où l'on constate qu'elle ne triche pas, qu'elle est sincère. Il y a sur Now des chansons très éloignées du country ou même du style habituel de Shania Twain, comme Where Do You Think You're Going, la presque expérimentale Roll Me On The River ou encore l'irrésistible We Got Something They Don't. Shania Twain semble partagée entre sa volonté d'aller de l'avant et de se conforter dans ce que l'on connaît déjà d'elle. En ce sens, Now est un album contradictoire. Il y a des pièces qui rappellent immanquablement son vieil album Up! de 2002, le dernier en date qu'elle nous avait présenté une quinzaine d'années avant Now (voir ma critique de Up! du 8 décembre 2012), comme c'est le cas notamment avec Soldier, alors que d'autres adoptent un son plus à la mode, comme Let's Kiss And Make Up. Il y a des chansons lumineuses et d'autres plus sombres, ce qui fait que l'on ne sait pas vraiment s'il s'agit d'un album positif ou négatif. Shania Twain essaie de faire un album amusant qui puisse plaire à ses anciens fans (par exemple la chanson Life's About To Get Good) tout en exprimant ses réflexions profondes sur la vie (la chanson All In All) et ses nouvelles influences musicales (la chanson Roll Me On The River). Il s'ensuit un album réellement étonnant. J'ai été surpris par Now, un album duquel je n'attendais rien de bien particulier. Now est un album fort agréable, même si la voix de Shania Twain laisse parfois à désirer, même si la qualité sonore n'est pas toujours au rendez-vous (la chanson Home Now semble avoir été enregistrée dans une boîte de conserve). Il est scandaleux que cet album tant attendu de la part d'une artiste internationale de la trempe de Shania Twain ait manqué de budget... C'est un album cheap et profond, divertissant et déprimant, joyeux et bizarre, j'ai de la difficulté à me faire une idée d'un tel album, certes à part dans la carrière de Shania Twain, il faut bien le dire. On reconnaît Shania Twain en même temps qu'on ne la reconnaît plus, c'est vraiment curieux. Dans l'ensemble, Now est un bon album. Les fans endurcis ne voudront pas s'en passer et je suis content de mon achat, somme toute. Il est plus intéressant que Up! que je n'avais pas tellement aimé parce qu'il était trop racoleur. Espérons que la belle Shania Twain poursuive dans sa nouvelle voie et qu'elle continue à prendre davantage de risques artistiques. Après les multiples tempêtes dans sa vie, un album courageux comme Now impose le respect. Chapeau!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 3 novembre 2018

DIXIE CHICKS - Taking The Long Way

Dans ma critique de l'album This Way de Jewel, j'écrivais que "je me suis mis à écouter du country dernièrement et vous pouvez être assurés que je vais en critiquer éventuellement" (voir ma critique de This Way du 21 avril 2018). C'est vrai et nous y sommes: je vais consacrer tout le mois de novembre à des albums country que j'ai bien aimés dernièrement. Commençons tout de suite avec mon groupe country favori, je parle bien sûr des Dixie Chicks. Leur album Taking The Long Way est paru il y a une douzaine d'années, en 2006. Il faisait suite à la controverse soulevée par une critique de la chanteuse concernant le président américain George W. Bush, un des pires présidents de l'Histoire des États-Unis, il faut bien le dire. Les Dixie Chicks s'étaient mises à dos une bonne partie de leur public composé pour la plupart par des cow-boys qui votent pour les Républicains et des « rednecks » réactionnaires du Sud... Les Dixie Chicks sont plus ouvertes d'esprit que leur public et elles ont payé le prix pour leurs paroles inspirées par l'opprobre. Cela est certes fort dommage mais par bonheur, ça nous a donné un magnifique album, Taking The Long Way. Cet album porte d'ailleurs très bien son nom car il est costaud et assez long à écouter. C'est ce qui arrive quand vous composez des chansons de cinq minutes et que vous en placez quatorze sur votre album: cela vous donne une œuvre qui frôle les 67 minutes! Il faut savoir que Taking The Long Way des Dixie Chicks se divise en deux parties: il y a tout d'abord des pièces qui font le constat de la situation après la controverse (il suffit d'écouter des chansons comme Not Ready To Make Nice pour s'enquérir de l'état d'esprit de ces chanteuses country, où elles déclarent qu'elles ne sont pas prêtes d'oublier leur mésaventure), dans un style où on reconnaît immédiatement la signature du trio féminin, puis dans la seconde moitié de l'album où l'on retrouve des morceaux librement influencés par les années '60. Cela est manifeste sur des chansons telles que Favorite Year, évoquant irrésistiblement The Beatles que j'adore et auxquels j'avais décerné une note parfaite pour leur mythique album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (voir ma critique de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band du 26 novembre 2011), mais qui se termine de curieuse façon avec une erreur harmonique qui semble causée à mes oreilles, n'ayant pas la partition pour vérifier mes dires, par des octaves consécutives inexplicables dans l'ultime cadence finale qui se trouve ainsi à être complètement ratée, Voice Inside My Head qui a tout pour plaire aux vieux hippies nostalgiques du « Flower Power » ou encore I Like It dont les « pop » des chanteuses d'accompagnement sont absolument ravissants! D'ailleurs, les harmonies vocales sur cet album des Dixie Chicks sont superbes, tout comme l'instrumentation raffinée des divers morceaux que l'on retrouve sur celui-ci. Enfin, mentionnons la pièce I Hope des Dixie Chicks qui induit un peu d'espoir sur cet album dans un style rhythm n' blues évoquant les « sixties ». Il s'agit d'une œuvre magistrale, avec un degré de professionnalisme rare dans le domaine, et une qualité d'inspiration rarement égalée dans le country contemporain. Un tel commentaire artistique impose le respect, n'en déplaise aux détracteurs politiques des Dixie Chicks. L'architecture des pièces est grandiose et heureusement, la diversité musicale de Taking The Long Way ne nuit nullement à l'unité d'ensemble. Réellement, il s'agit à mon entendement d'un chef-d’œuvre parfait, ou presque... On a même droit à des moments vraiment magiques, comme la berceuse intitulée laconiquement Lullaby qui nous transporte dans le monde de notre enfance par sa musique et celui de l'amour par ses paroles. C'est vraiment un album fantastique. Je suis fier d'encourager les Dixie Chicks qui ont non seulement le talent et l'intelligence qui manquent trop souvent dans le country d'aujourd'hui, mais qui en outre n'ont pas leurs langues dans leurs poches, à l'instar de nos amis de Green Day qui avaient protesté eux aussi contre le président avec leur légendaire album American Idiot, un classique monumental de la musique rock à connaître absolument (voir ma critique de American Idiot du 27 août 2011). Bravo les Dixie Chicks, je vous adore de tout mon cœur!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 27 octobre 2018

LADY ANTEBELLUM - Need You Now

J'ai toujours vertement détesté la soirée des Grammy Awards. Cette cérémonie vieillotte qui récompense les meilleurs albums de l'année aux États-Unis place souvent des platitudes au rang de chefs-d’œuvre. Son manque d'audace dans le choix des nommés semble trahir sa volonté d'imposer des artistes formatés au grand public. C'est le cas avec l'album Need You Now que la formation de country pop Lady Antebellum a lancé en 2010 et qui a gagné de nombreux trophées. Lady Antebellum est un groupe de musique particulièrement léché et sans véritable substance, très radiophonique et délibérément commercial. On cherchera en vain une quelconque volonté de faire avancer la musique ou d'exprimer quoi que ce soit d'original. L'album Need You Now tire son titre de sa première chanson qui se trouve à être la seule bonne chanson du lot, à part peut-être la dernière qui s'intitule Ready To Love Again. La chanson Need You Now exprime assez bien le sentiment de solitude alors que Ready To Love Again se veut être l'expression d'un certain recommencement. Mais entre les deux, que de foutaises! Les chansons de Lady Antebellum ont des paroles simplistes et des mélodies faciles, pour ne pas dire candides, destinées à recueillir le maximum de succès auprès des auditeurs de la radio. Le comble de ce manque absolu de sincérité est l'affreuse pièce Stars Tonight, la pire de l'album, où Lady Antebellum a eu l'idée de faire une chanson à répondre pour embarquer le public durant leurs concerts. La chanteuse y va de ses "yeah, yeah, yeah" pas trop compliqués à mémoriser pour que le public chante avec eux... C'est tellement démagogique que ça en est honteux. La chanson est plate et vide, c'est carrément insultant à mes oreilles de mélomane. Les autres chansons sont sans âme et insignifiantes. C'est juste mauvais. La pièce Hello World, la plus longue de l'album, est située au mauvais endroit sur le disque et aurait dû se retrouver plutôt vers la fin. La pièce Perfect Day, qui n'a rien à voir avec le succès de Lou Reed, est sans intérêt. Susan Boyle avait repris la chanson de Lou Reed sur son album The Gift que j'ai certes critiqué jadis (voir ma critique de The Gift du 20 décembre 2014) mais cela est une toute autre histoire. Le batteur de Lady Antebellum est nul à chier, Ringo Starr est un génie du tambour en comparaison. Need You Now est tellement lisse et propret qu'il en est ridicule. Need You Now est un album stupide. Il n'y a pas grand-chose à ajouter, surtout parce que Need You Now de Lady Antebellum n'a rien à dire d'intéressant. C'est le genre d'album que l'on prend et que l'on dépose dans sa poubelle. Je vous incite donc à jeter tous vos albums de Lady Antebellum aux ordures, afin d'assainir vos discothèques. Quant à ma copie de l'album, je vais toutefois la conserver précieusement afin de me souvenir à quel point la musique country pop américaine peut être prévisible, convenue, formatée, lisse, vide et démagogique. C'est un rappel à ma conscience de la bêtise humaine. C'est un souvenir à ne jamais oublier. Voilà. C'est fini, un point c'est tout.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 12/20

samedi 20 octobre 2018

TAYLOR SWIFT - Red

Red est un album de transition pour Taylor Swift. C'est l'album qui lui a permis de passer de son statut de star de la country à vedette de la pop. On retrouve sur Red les premiers succès pop de la chanteuse, tels que I Knew You Were Trouble. ainsi que la chanson laconiquement intitulée 22 qui était l'âge de Taylor Swift au moment de la parution de l'album en 2012 (il semble d'ailleurs que Taylor Swift fasse une obsession sur son âge au travers de son œuvre discographique). Le changement de style est manifeste dès les premières mesures, avec le début de la pièce State Of Grace qui se rapproche plus du post-rock que du country... Quant à la pièce-titre qui suit immédiatement, elle débute avec du banjo mais dans un genre fort éloigné du bluegrass dans lequel il est trop souvent enfermé. En général, Taylor Swift explore divers styles, par exemple les deux dernières pièces sont fortement contrastantes, avec Starlight qui est du dance pop impossible sur ses albums précédents tandis que Begin Again est peut-être la plus country de tout l'album. Mais ça fonctionne car cette diversité passe très bien auprès de l'auditeur qui accueillera cette évolution musicale de manière positive. Le problème ici n'est donc pas le nouveau style de Taylor Swift, ni son éclectisme, mais plutôt cette volonté d'obtenir le succès commercial avec des chansons dont certaines sont tout simplement des erreurs. We Are Never Ever Getting Back Together est destinée à son public en bas âge mais en plus d'être démagogique et horripilante, elle cadre mal sur un album aussi mature et sérieux que Red. À la fin de Stay Stay Stay, Taylor Swift a un de ces rires niais tout à fait déplaisant et gratuit qui gâche la chanson. Cela côtoie une pièce aussi adulte que Sad Beautiful Tragic et on se demande quel est alors le but de Taylor Swift. La seule explication possible réside dans une volonté démagogique de succès. Taylor Swift étant trop sérieuse et raffinée pour un jeune public, elle doit s'abaisser pour plaire à la masse de ses fans. Cela est fort dommage car nous avons avec elle une véritable artiste intelligente et sensible, ce qui est assez rare de nos jours. Bien meilleure que Lady Gaga ou que Katy Perry avec laquelle elle partage d'ailleurs une inimitié, la nouvelle venue dans l'univers de la pop ne devrait pas en effet avilir ainsi son art... C'est une démarche artistique qui me rappelle en fait celle de la chanteuse Avril Lavigne avec son exécrable album The Best Damn Thing où elle jouait à la petite gamine (voir ma critique de The Best Damn Thing du 9 août 2014). Le paradoxe provient de sa chanson The Lucky One Taylor Swift se plaint de son succès alors qu'elle l'a pourtant cherché... Je ne m'attarderai cependant pas davantage car dans l'ensemble, Red est un album magnifique qu'il faut avoir écouté une fois dans sa vie, comme à peu près tout les albums de Taylor Swift. C'est un album fleuve de plus de 65 minutes comptant seize chansons si on possède la version standard, ce qui n'est évidemment pas mon cas puisque je suis collectionneur et que je me suis procuré la version deluxe avec un deuxième disque de six chansons en bonus. En fait, il y a trois nouvelles chansons, la version demo de Treacherous et de la pièce-titre, en plus d'une version acoustique de State Of Grace, ce qui fait six pièces supplémentaires. On a avec ce second CD une facette plus intimiste de la musique de Taylor Swift, de fort belles versions. Mais mes chansons préférées demeurent Sad Beautiful Tragic et Red qui sont brûlantes de passion et de désir... Notez enfin les collaborations de Taylor Swift avec le chanteur de Snow Patrol ainsi qu'avec la vedette internationale Ed Sheeran (qui était en 2012 bien moins connu qu'aujourd'hui). Cela nous donne alors de bonnes chansons, surtout celle avec Gary Lightbody. Bref, on en a pour tous les goûts avec Red, aussi je le suggère chaudement malgré ses quelques désagréables défauts...!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 13 octobre 2018

HEDLEY - Storms

Il existe différentes versions de cet album. Je possède la version la moins intéressante malheureusement, celle contenant onze chansons qui est parue en 2011 (même s'il est indiqué 2012 à l'endos du boîtier). En 2012, Storms a été relancé avec la chanson Kiss You Inside Out en prime, un duo que le chanteur Jacob Hoggard de Hedley partage avec la belle Québécoise Andee. Ce n'est pas tellement grave en ce qui me concerne puisque je possède cette chanson sur un autre album, celui de Andee évidemment, album qui s'intitule Black And White Heart pour les curieux. Enfin, mentionnons qu'une version deluxe de Storms existe également, avec plusieurs chansons supplémentaires. Bref, cet album de Hedley a de quoi semer la confusion alors que j'aimerais bien posséder la version deluxe en tant que collectionneur de CD. Ce n'est pas que Storms soit un si bon album mais plutôt que je déteste rater des chansons. Je vais peut-être me procurer la version deluxe éventuellement si j'en ai l'occasion... Peu importe, je vais critiquer ici la version standard de onze chansons. Ce n'est pas la première fois que je critique un album de Hedley puisque j'avais inclus un album de ce groupe dans ma rétrospective musicale de l'année 2017, le merveilleux album Cageless (voir ma critique de Cageless du 27 janvier 2018). Storms est un album nettement moins intéressant. C'est un album trop confortable, alternant les ballades avec les chansons plus dansantes dans une formule prévisible, hélas! La recette fonctionne néanmoins, par exemple la pièce Beautiful, une magnifique ballade à la guitare acoustique, est suivie par un morceau entièrement contrastant, Bullet For Your Dreams, très électronique. Ce sont possiblement d'ailleurs les deux meilleures chansons de cet album de Hedley, si on fait abstraction de la dernière, mise à part sur l'album et intitulée I Won't Let You Go (Darling), une remarquable pièce pour piano de huit minutes et demie, très grisante et hypnotique. Heaven's Gonna Wait est aussi une ballade agréable, dans une moindre proportion il est vrai. Le reste de l'album Storms est cependant sans intérêt. Ce sont des chansons très ordinaires, qui n'ont rien de spécial et qui, même si elles sont accrocheuses, n'apportent pas grand-chose à la musique pop. Certes, elles forment un tout plus varié que l'album Move Along par The All-American Rejects que je critiquais la semaine dernière (voir ma critique de Move Along du 6 octobre 2018), mais elles manquent d'unité d'ensemble en dépit de leur thématique intempestive... En quelque sorte, Move Along est en noir et blanc tandis que Storms est en couleurs, mais ces couleurs sont dépareillées et bien ternes en vérité. Cet album de Hedley est inégal même s'il peut être agréable à écouter, ce qui me fait dire qu'il est aussi moins réussi que Move Along; il est trop disparate même si je le préfère à l'album de The All-American Rejects. En somme, à moins d'être un maniaque de Hedley ou encore de collectionner les CD de groupes canadiens comme moi, il n'est pas vraiment indispensable d'aller acheter Storms de Hedley, version deluxe ou pas. Quant à moi, je vais aller écouter Kiss You Inside Out sur l'album de Andee...!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20

samedi 6 octobre 2018

THE ALL-AMERICAN REJECTS - Move Along

Dans une vie antérieure, The All-American Rejects jouaient du pop punk. Avec l'album Move Along paru en 2005, ils ont changé de style pour plaire à un plus vaste auditoire en gardant le "pop" mais pas le "punk". Move Along est en effet un album pop, avec de grosses guitares certes, mais très peu original. En fait, c'est un album de pop rock délibérément commercial. Il est difficile d'imaginer plus convenu, même si toutes les chansons évidemment accrocheuses de cet album sont indéniablement d'une efficacité redoutable. The All-American Rejects jouent ici la carte déculpabilisée d'un rock sécuritaire et sans aucune prise de risque, visant le succès auprès des stations de radio. Il faut dire qu'à cette époque, il était encore de bon ton de jouer du rock, alors qu'aujourd'hui, ce style est moribond. Plusieurs artistes ont chanté par le passé que le rock est mort mais maintenant, je crois que c'est finalement devenu vrai. Qui fait du rock comme The All-American Rejects en 2018? Personne, pas même Imagine Dragons... Même si Move Along utilise tous les artifices musicaux connus qui fonctionnaient il y a une douzaine d'années afin d'obtenir le succès commercial, il n'aurait peut-être pas le même temps d'antenne de nos jours. Avec cet album, on est en effet très loin de David Guetta et de Calvin Harris, pour ne nommer que ces deux DJ fort populaires par les temps qui courent... Pour cette raison, il est paradoxalement agréable d'écouter Move Along par The All-American Rejects. C'est un album sans surprises, mais qui me rend nostalgique. Comme il a été conçu pour ne pas déplaire à quiconque, il va de soi qu'il ne peut pas emmerder personne. The All-American Rejects ne font rien de nouveau ou d'inédit avec Move Along mais ce qu'ils font, il le font très bien. Ce n'est pas comme l'album Extreme Behavior de Hinder, paru la même année que Move Along et dans un genre similaire puisque lui aussi faisait dans le pop rock commercial (voir ma critique de Extreme Behavior du 5 avril 2014), dont le chanteur est tout simplement exécrable. Avec The All-American Rejects, on a heureusement un bon chanteur, Tyson Ritter, qui non seulement a une voix agréable, mais qui en plus a une belle gueule, ce qui n'est pas pour déplaire à la gent féminine dont je ne fais cependant pas partie! D'ailleurs, pour gagner la sympathie de ces dames, il y a les incontournables ballades It Ends Tonight ainsi que Straitjacket Feeling, mais ce ne sont pas mes préférées. J'aime plutôt Top Of The World, beaucoup plus rock et rapide, pour son élan irrésistible, et bien sûr la pièce maîtresse qui met un terme à Move Along, le morceau Can't Take It avec un orchestre à cordes et un style dramatique très éloigné du reste de l'album. En fait, la voilà la pièce originale que j'attendais sur cet album de The All-American Rejects...! Dans l'ensemble, il est facile d'aimer l'album Move Along puisqu'il a été pensé pour cela, mais je ne peux guère lui décerner une cote très élevée en raison de son manque flagrant d'originalité. C'est en somme un album absolument inutile et superflu, même sans les défauts de Extreme Behavior. The All-American Rejects est un groupe qui a connu du succès dans les années 2000 mais qui a aujourd'hui complètement disparu de la carte, pour des raisons assez évidentes...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20

samedi 29 septembre 2018

MY CHEMICAL ROMANCE - Three Cheers For Sweet Revenge

S'il est un album typique des années 2000, c'est bien Three Cheers For Sweet Revenge. Cet album de My Chemical Romance paru au milieu de la décennie en 2004 semble incarner les diverses tendances du rock à ce moment de l'Histoire de la musique. Bien sûr, c'est un album emo (des titres de chansons longs comme You Know What They Do To Guys Like Us In Prison ou encore It's Not A Fashion Statement, It's A Fucking Deathwish sont là pour le prouver) mais contrairement à Fall Out Boy et bien sûr Panic! At The Disco qui se ressemblent, Three Cheers For Sweet Revenge a le même satané son de guitare que la chanson Fell In Love With A Girl par The White Stripes alors que la chanson à succès I'm Not Okay (I Promise) de My Chemical Romance qui a beaucoup tourné à la télévision sonne un peu comme si The Strokes avaient décidé de faire une chanson emo. Même l'interlude intitulée Interlude (My Chemical Romance a de la suite dans les idées) ressemble à du Radiohead des années 2000...! Three Cheers For Sweet Revenge est donc bien de son époque, même s'il peut paraître fort démodé aujourd'hui. C'est ce qui arrive souvent avec les albums trop ancrés dans une époque, regardez par exemple ce qu'il est advenu de Franz Ferdinand. Bref, on écoutera Three Cheers For Sweet Revenge de My Chemical Romance avec un insidieux sentiment de nostalgie pour ceux qui étaient adolescents à cette époque, ce qui n'est pas mon cas (je suis bien trop vieux pour ça). À vrai dire, je ne suis pas très porté sur la musique emo, encore moins sur My Chemical Romance (je préfère tout de même Panic! At The Disco). Je dois pourtant solennellement reconnaître la qualité de l'écriture des compositions de Three Cheers For Sweet Revenge, ma pièce préférée étant The Ghost Of You, une des moins agressive du lot. Il est vrai que le son sale des guitares de cet album peut être rebutant pour certains, alors que le chanteur crie souvent dans le micro. Cela n'empêche pas d'avoir des chansons très accrocheuses, comme Helena qui ouvre l'album de belle façon. Il est assez évident que cet opus de My Chemical Romance a marqué une époque au fer rouge, presque autant que son successeur The Black Parade dans un style pourtant fort différent. Même si nos comparses dans My Chemical Romance, dans une approche bien théâtrale, aiment vraiment se présenter comme des personnages à chacun de leurs albums (Three Cheers For Sweet Revenge par exemple se veut être comme un film), il en ressort néanmoins la personnalité du groupe et surtout de son chanteur à travers les divers albums qu'ils créent. The Black Parade se tourne ainsi vers les années '70 et pourtant, il y a le sceau unique, la signature stylistique du groupe qui transparaît et qui fait que l'on reconnaît immédiatement My Chemical Romance malgré tout (voir ma critique de The Black Parade du 8 juillet 2017). C'est le signe des grands artistes: ne jamais refaire la même œuvre et pourtant avoir assez de personnalité pour s'imposer à chaque nouvelle création. En somme, si vous vous intéressez aux groupes emo ou encore à la musique des année 2000 et que vous n'avez pas grandi avec Three Cheers For Sweet Revenge dans les oreilles comme toute une génération d'adolescents, il peut être important de découvrir cet album historique et de faire connaissance avec My Chemical Romance, un des groupes de rock les plus palpitants du nouveau siècle!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 22 septembre 2018

PANIC! AT THE DISCO - A Fever You Can't Sweat Out

S'il est une formation musicale marquante de la scène emo sortie tout droit des années 2000, c'est bien Panic! At The Disco. Le premier album du groupe, intitulé A Fever You Can't Sweat Out et paru en 2005, est non seulement le plus important de leur carrière, mais aussi un incontournable de la vague emo qui a déferlé sur les palmarès au milieu de cette décennie. Avec le clip très stylisé pour la chanson I Write Sins Not Tragedies, mais aussi celui de la pièce But It's Better If You Do inspiré des Années Folles, les libertines années 1920, Panic! At The Disco s'est imposé comme étant le groupe emo le plus mémorable pour ses excentricités vestimentaires. Il y a par ailleurs quelque chose de très théâtral chez Panic! At The Disco. Dans un sens, c'est dommage que Panic! At The Disco soit plus remarquable pour son image que pour sa musique, un peu comme c'est le cas de Duran Duran, alors que son album A Fever You Can't Sweat Out est pourtant aussi bon que celui de Fall Out Boy que je critiquais la semaine dernière par exemple. D'ailleurs, la musique de Panic! At The Disco ressemble assez à celle de Fall Out Boy, notamment en ce qui a trait à la voix des deux chanteurs. Ces deux messieurs ont le même timbre et chantent tous les deux des mélodies très travaillées qui occupent toute la place. Pourtant, en écoutant bien, on constate que les arrangements de A Fever You Can't Sweat Out expérimentent davantage que ceux de From Under The Cork Tree (voir ma critique de From Under The Cork Tree du 15 septembre 2018), avec entre autres des arrangements électroniques qui sont assez évidents sur la chanson The Only Difference Between Martyrdom And Suicide Is Press Coverage ou encore l'utilisation de l'auto-tune sur Nails For Breakfast, Tacks For Snacks. On notera en passant le même goût des deux groupes pour les titres facétieux et extrêmement longs, à l'image des paroles de ces similaires formations emo. C'est ainsi que Panic! At The Disco nous offre Lying Is The Most Fun A Girl Can Have Without Taking Her Clothes Off ou bien There's A Good Reason These Tables Are Numbered Honey, You Just Haven't Thought Of It Yet... ouf je suis essoufflé! Comme c'est le cas chez Fall Out Boy, les morceaux de Panic! At The Disco avec le plus grand potentiel commercial ont des titres courts et plus convenus. Bref, la musique de Panic! At The Disco est en définitive un peu meilleure que celle de Fall Out Boy, de même que son look, mais dans l'ensemble, ces deux groupes emo sont si semblables que je leur décerne la même cote. Avec une durée totalisant moins d'une quarantaine de minutes, A Fever You Can't Sweat Out propose onze chansons mélodiques à l'extrême qui raviront les amateurs de bonne musique comme moi. À noter qu'il y a en tout treize titres sur l'album mais que Introduction n'est pas une chanson mais sert plutôt à nous introduire dans l'univers de Panic! At The Disco au moyen de la radio alors que Intermission est curieusement construite en deux parties, la première avec de la musique électronique et la seconde avec un piano qui semble avoir été influencé par la musique classique romantique du dix-neuvième siècle... Tout ça sur un album emo! On ne pourra pas dire après ça que Panic! At The Disco ne démontre pas de l'originalité sur A Fever You Can't Sweat Out...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 15 septembre 2018

FALL OUT BOY - From Under The Cork Tree

Que se passait-il en 2005? On était en pleine vague emo! C'est d'ailleurs en 2005 que Fall Out Boy fit paraître From Under The Cork Tree, son album qui les rendit célèbre en même temps qu'il fit passer le style emo dans la sphère mainstream. Je me souviens que le clip pour la chanson Dance, Dance passait sans arrêt en boucle à la télé. Je n'avais pas du tout accroché à sa musique parce que je trouvais ça pas tellement rebelle pour du rock. En fait, il n'y a rien de rebelle ou de contestataire chez Fall Out Boy, même si leurs guitares électriques sont saturées au maximum. Il suffit d'écouter le début très pesant de leur chanson Sugar, We're Goin Down pour constater que Fall Out Boy ne lésine pas sur le son de ses guitares... La musique de From Under The Cork Tree est donc extrêmement énergique et mélodique, avec des morceaux étonnamment vivants et dynamiques qui ne font jamais baisser la tension que le groupe imprime à son album. Je ne l'ai constaté que tardivement, car j'avais passé outre à la découverte de Fall Out Boy à l'époque. Des années plus tard, je dois cependant avouer la très haute qualité de ses mélodies accrocheuses et son enthousiasme contagieux, au point de chanter à tue-tête les chansons une après l'autre... Certes, il est assez honteux de confesser que l'on aime la musique emo, mais dans le cas de Fall Out Boy, on doit faire une exception: le groupe transcende le genre pour créer des compositions impeccables et vraiment efficaces. On doit cet état de fait à Patrick Stump, véritable compositeur des mélodies de From Under The Cork Tree, et même dans un style complètement différent comme Soul Punk, le projet solo de Patrick Stump dans le style soul, on reconnaît la signature de ce musicien talentueux hors du commun (voir ma critique de Soul Punk du 17 février 2018). Entre la soul et le rock emo, il y a pourtant une marge colossale qui prouve la versatilité artistique de Patrick Stump. Sur From Under The Cork Tree, on a une grande cohérence stylistique, même si la pièce I've Got A Dark Alley And A Bad Idea That Says You Should Shut Your Mouth (Summer Song) a quelque chose de curieusement country ou bien encore que A Little Less Sixteen Candles, A Little More "Touch Me" soit celle qui se rapproche le plus du pop punk. Comme on le voit, les titres des chansons de From Under The Cork Tree sont souvent très longs et humoristiques, mes préférés étant Our Lawyer Made Us Change The Name Of This Song So We Wouldn't Get Sued ainsi que I Slept With Someone In Fall Out Boy And All I Got Was This Stupid Song Written About Me. Pour des raisons commerciales, Fall Out Boy a donné des titres plus conventionnels à ses extraits pour la télé. Bref, que dire de plus? From Under The Cork Tree est un album essentiel de la culture populaire du début du siècle en plus d'être un classique indémodable et ce, même si la vague emo s'est évidemment vite essoufflée pour disparaître, souhaitons-le, à tout jamais. From Under The Cork Tree de Fall Out Boy n'est pas un album politisé ou pertinent comme c'est le cas de American Idiot de Green Day paru à la même époque. C'est simplement un album qui se propose de faire de la bonne musique avec des mélodies impérissables. Mission réussie!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 8 septembre 2018

MOTION CITY SOUNDTRACK - Commit This To Memory

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne s'agit pas ici d'une trame sonore de film mais plutôt du groupe Motion City Soundtrack. C'est le nom du groupe. C'est un groupe pop punk qui a fait paraître l'album-double Commit This To Memory en 2005. En fait, la version originale n'est qu'un disque simple mais évidemment, moi je me suis plutôt procuré la version deluxe qui en plus de présenter une chanson supplémentaire, Invisible Monsters, contient en outre un DVD sur le "making of" de l'album et des clips qui lui sont associés. C'est l'ami Mark Hoppus du groupe blink-182 qui a réalisé l'album en plus de chanter sur la pièce Hangman. Je n'aime pas tellement blink-182 mais j'ai de la sympathie pour +44 qui est le projet solo de Mark Hoppus avec son album When Your Heart Stops Beating (voir ma critique de When Your Heart Stops Beating du 27 avril 2013). On sentait une fragilité et une urgence dans la musique de Mark Hoppus et il n'est pas étonnant de le voir à la barre d'un album tel que Commit This To Memory. En effet, il y a aussi une intelligence et une fragilité dans la musique de Motion City Soundtrack. Mais ce qui est le véritable point fort de cet album pop punk, c'est son inventivité mélodique, sa verve et son dynamisme. Motion City Soundtrack nous maintient en haleine jusqu'à la fin, sans que l'on ne puisse s'y ennuyer une seconde. Commit This To Memory est vraiment un bon album, au même titre que When Your Heart Stops Beating, et il allait de soi pour moi de lui décerner la même cote d'appréciation, alors que je n'apprécie pas beaucoup la musique pop punk habituellement. Ce style n'est à mon avis qu'une version diluée et édulcorée du punk véritable, même si le titre de la chanson de Motion City Soundtrack intitulée L.G. FUAD est composé des initiales de la phrase Let's Get Fucked Up And Die! Ça m'en prend tout de même un peu plus pour être choqué, même si le titre n'était pas censuré. Commit This To Memory est pourtant paru sur l'étiquette de disques Epitaph qui a signé des groupes punk respectés tels que Bad Religion, Descendents, Pennywise, Refused et Social Distortion. Pour du pop punk, Commit This To Memory est une œuvre de qualité, très agréable à écouter et infiniment accrocheuse. C'est un album verbeux, où les paroles prennent beaucoup de place, ce que le rapproche du style emo avec son penchant pour les propos pittoresques et la prose chantée. C'est ce qui fait l'étrangeté de ce genre d'albums: de longues phrases très articulées sur des mélodies très travaillées. En ce sens, on peut dire que Commit This To Memory est typique de son époque, et il peut rendre nostalgique si on le réécoute maintenant. Même si ce style emo est bien démodé aujourd'hui, il n'empêche que Commit This To Memory de la formation Motion City Soundtrack s'écoute toujours comme un charme et saura ravir les oreilles de tout un chacun, peu importe que l'on ait connu le groupe lors de la parution de cet album classique ou qu'on le découvre seulement présentement. Je suis bien content d'avoir fait la critique de cet album. Merci beaucoup.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 1 septembre 2018

ALL TIME LOW - Put Up Or Shut Up

Cet EP de 2006 de 7 chansons par la formation américaine All Time Low s'intitule Put Up Or Shut Up. Je n'ai pas l'habitude de critiquer des EP mais cet album est spécial en ce qu'il s'agit d'un réenregistrement de pièces parues sur l'album précédent du groupe, The Party Scene. À vrai dire, je ne connais pas les versions originales car je ne possède pas The Party Scene dans ma collection de disques; je ne peux donc pas vous dire si ces nouvelles versions sont meilleures. Je trouve néanmoins que la démarche de nous revendre cinq des sept pièces de Put Up Or Shut Up est discutable. Cela fait irrésistiblement penser au EP Seven Ways To Scream Your Name de Funeral For A Friend qui n'était qu'une reprise de pièces déjà disponibles (voir ma critique de Seven Ways To Scream Your Name du 3 juin 2017). Je ne comprends guère l'intérêt d'une telle démarche, tant de la part des musiciens que de leur auditoire qui achète ces EP de reprises. Certes, j'ai moi-même acheté le EP de All Time Low mais c'est parce qu'il était en solde et que j'ignorais qu'il s'agissait de réenregistrements. Avoir su, j'aurais vraiment mieux fait d'acheter The Party Scene directement... En vérité, je sais bien pourquoi, c'est parce que les groupes changent de compagnies de disques. Cela n'apporte toutefois rien d'intéressant pour le mélomane. Qu'à cela ne tienne, il est trop tard alors critiquons Put Up Or Shut Up! Le titre provient de la chanson Break Out! Break Out! (c'est la deuxième sur le EP). Il est bien difficile de ne pas comparer All Time Low avec Simple Plan. Les deux formations sont dans le même créneau pop punk pour adolescents et d'ailleurs, All Time Low a déjà fait la première partie de Simple Plan. La musique est pourtant bien différente. Les chansons de Simple Plan sont nettement plus pop et accrocheuses alors que All Time Low est davantage punk, avec des guitares saturées et des mélodies moins évidentes. D'un point de vue littéraire, All Time Low aborde des questions concernant les relations interpersonnelles intelligemment tandis que Simple Plan a des paroles sottes complètement ridicules. Le point faible de Simple Plan a toujours été ses textes qui s'avèrent invariablement catastrophiques. Sur les deux facettes de leur art, tant musicale que littéraire, All Time Low est supérieur à Simple Plan. Cependant, il y a moins de variété, de diversité chez All Time Low où chaque chanson est bien bonne mais ressemble aussi à toutes les autres. Put Up Or Shut Up est un album linéaire, sans surprise et finit par lasser. La palette des émotions chez All Time Low est réellement réduite au minimum. C'est dommage car leur style est bien meilleur que chez Simple Plan. Je n'ai pas toujours été tendre avec Simple Plan (allez consulter mes nombreuses critiques de CD du groupe québécois en faisant une recherche sur mon blog) mais je dois au moins leur donner ça: chaque chanson de Simple Plan a sa propre identité. Put Up Or Shut Up s'écoute quand même bien, assez agréable dans l'ensemble, et donne envie d'en découvrir plus sur le groupe. Bref, j'aime quand même All Time Low mais l'idée du EP, ce n'était pas très nécessaire. Ne faites pas comme moi et allez plutôt acheter The Party Scene à la place!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20

samedi 25 août 2018

MILLENCOLIN - Machine 15

Comme son titre l'indique, Machine 15 est une machine bien huilée de 15 pièces parues en 2008 par nos amis suédois de Millencolin. En fait, il n'y a pas vraiment 15 chansons puisque la pièce au centre de l'album et qui s'intitule simplement Centerpiece est plutôt une introduction de quelques secondes à la chanson qui suit. De même, End Piece qui termine l'album n'est pas non plus une chanson mais plutôt du bruit expérimental pendant une minute et demie. Cela ne fait donc en réalité que 13 chansons, mais quelles chansons! J'ai été conquis par cette nouvelle mouture de Millencolin, beaucoup plus pop que le punk traditionnel. Certes, Machine 15 est bien un album punk, mais les mélodies très accrocheuses et les structures musicales très efficaces sont ici très proches de la pop. On pourrait presque dire qu'il s'agit là du premier album pop rock de Millencolin. Pourtant, l'album débute avec deux chansons punk et poignantes par leur urgence et presque sombres, vraiment excellentes. Millencolin allège toutefois l'atmosphère avec la troisième pièce intitulée Detox qui n'a rien à voir avec l'album de Treble Charger du même titre que j'avais jadis démoli à coups de hache (voir ma critique de Detox du 28 avril 2012). Rassurez-vous, Machine 15 est bien meilleur...! De manière générale, l'album de Millencolin est bon dans sa première moitié, avant Centerpiece, mais il est encore meilleur dans la seconde partie. La pièce qui ouvre cette dernière moitié de l'album est d'ailleurs aussi la meilleure de tout l'album. Intitulée Who's Laughing Now, cette chanson punk représente pour moi tout ce qu'une bonne chanson punk se doit d'être: tempo vif et soutenu, mélodie accrocheuse, urgence dans l'expression, cette pièce est visiblement inspirée. Il est seulement dommage que le morceau qui suit soit aussi la moins réussie sur l'album de Millencolin. Oui, Brand New Game est potable mais son refrain s'enlise en plus d'être nettement moins convaincant que son couplet. Ce n'est pas grave car les trois dernières chansons de Machine 15, celles avant End Piece bien sûr, sont excellentes et concluent l'album de fort belle façon. Mes chansons préférées sur Machine 15 de Millencolin sont donc par ordre chronologique: Done Is Done, Who's Laughing Now, Route One et Saved By Hell, mais les autres sont également très intéressantes. L'album de Millencolin s'appelle Machine 15... et c'est donc exactement la cote que je vais lui donner: 15/20 pour un opus revigorant qui ne réinvente pas la roue mais qui sait utiliser les formules éprouvées afin de nous offrir une musique rafraîchissante. Il faut vraiment écouter tout le disque au complet pour prendre la mesure du potentiel commercial d'un tel album. Tout est ici léché et très clean, structures pop et paroles qui vont droit à l'essentiel. Machine 15 a été pour moi une surprise. Machine 15 a été pour moi l'album qui m'a fait aimer Millencolin, bien meilleur à mon avis que Rise Against. Les gars de Millencolin ne se prennent pas pour d'autres, contrairement à Rise Against...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 18 août 2018

NOFX - Wolves In Wolves' Clothing

NOFX nous prévient dès la première phrase de son album Wolves In Wolves' Clothing paru en 2006 qu'ils ne sont pas là pour nous divertir: "I'm not here to entertain you" déclare le chanteur punk Fat Mike. Pourtant, il ne faut guère leur en tenir rigueur, leur album est tout ce qu'il y a de plus varié et divertissant. Cela n'empêche pas le groupe d'être intègre et différent de ce qui se fait dans l'univers du punk. D'ailleurs, NOFX va même jusqu'à se questionner dans sa chanson The Marxist Brothers à savoir si le groupe est révolutionnaire ou non: "Are we enemies of the state or idealist bourgeoisie?" La vérité est que le punk est depuis longtemps devenu une affaire de marchandise capitaliste davantage que d'un discours révolutionnaire ou anarchiste. Il suffit de regarder blink-182 et Good Charlotte pour s'en convaincre... Non, NOFX fait de l'argent et ne s'en cache pas. On leur pardonne volontiers parce qu'ils sont extrêmement originaux dans leur discours et qu'ils n'ont pas peur d'être différents. On ne sait jamais trop à quoi s'attendre de NOFX, tant au niveau des paroles que de la musique. Ils sont révolutionnaires à leur manière, peu importe ce qu'en disent les critiques et leurs détracteurs. NOFX évite précautionneusement les clichés du punk et la langue de bois, ce qui leur vaut tout mon respect. Le commentaire social peut aller du plus vil (la chanson Instant Crassic est particulièrement scatologique) au plus réfléchi mais peu importe, on ne s'ennuie jamais en compagnie de NOFX. Leurs clips sont aussi assez marrants, notamment celui pour la chanson Seeing Double At The Triple Rock où l'on peut apercevoir des nonnes sexy boire et faire le party... Ce n'est pas la première fois que l'idée des nonnes sexy apparaît dans un clip, on n'a qu'à penser à She Said du groupe The Jon Spencer Blues Explosion ou encore à Devotion And Desire du groupe Bayside que l'on peut regarder avec le DVD joint au CD de Hawthorne Heights intitulé If Only You Were Lonely que j'ai déjà critiqué (voir ma critique de If Only You Were Lonely du 18 juin 2016). Avec Wolves In Wolves' Clothing, dont le titre provient de la onzième chanson sur le disque, on a un album qui correspond à ma conception du punk, à savoir des chansons très courtes mais très nombreuses: on a ici dix-huit pistes qui ne font chacune que une ou deux minutes, Instant Crassic étant le plus courte avec seulement trente-quatre secondes! En réalité, il y a une dix-neuvième piste cachée à la fin du disque: on entend des brouillons de chansons que Fat Mike a enregistrés pour de futures chansons. On assiste à la naissance de chansons, comme c'est le cas de USA-holes par exemple, ainsi que du processus créatif chez NOFX. Cela est non seulement palpitant d'avoir ainsi accès privilégié à des germes de chansons de Fat Mike mais en outre, cela démontre le peu de prétention intellectuelle du groupe qui n'hésite pas à s'ouvrir librement à ses auditeurs. Il faut une bonne dose d'humilité pour oser dévoiler des brouillons musicaux qui se cherchent et qui sont bourrés de fautes mais qui exposent la façon dont NOFX compose et écrit. Ce qui ajoute encore à mon enthousiasme pour le fameux groupe punk. Il m'apparaît alors que NOFX s'impose aisément parmi les meilleurs groupes punk de l'Histoire avec les Sex Pistols, les Ramones et Rancid. Pour son originalité, son honnêteté, son énergie et sa façon d'être rafraîchissant, il est clair pour moi que Wolves In Wolves' Clothing de NOFX est un must de ma discothèque punk dont je ne saurais me passer. Je n'ai jamais entendu un mauvais album de NOFX car tous ses albums sont juste excellents. Wolves In Wolves' Clothing ne fait pas exception à la règle, fort heureusement.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 11 août 2018

DOWN BY LAW - Fly The Flag

La décennie '90 a vu le renouveau du style punk avec des supergroupes fantastiques tels que Green Day, The Offspring, NOFX et Rancid. Mais ce fût également l'apparition funeste de l'édulcoration du punk avec des groupes pop rock aussi fameux et médiocres que blink-182 et Down By Law. Je n'avais vraiment pas le goût de me livrer à la corvée d'écouter Fly The Flag par Down By Law. Le graphique fort laid de sa couverture ne m'inspirait rien qui vaille. Mais comme l'album est paru sur la réputée maison de disques Go-Kart Records, je me suis forcé et j'ai finalement mis le disque dans le lecteur. Hélas! La musique était à l'image de sa couverture: juste un monde de laideur. Le son très exécrable suggère que l'album de Down By Law a été enregistré sans budget véritable. Ce n'est pas comme si le groupe américain aurait fait exprès d'épouser une esthétique lo-fi... C'est juste mal enregistré, c'est tout. C'est moche, c'est insignifiant, c'est mauvais. L'album ne va nulle part, on se demande quel est le but de cet album! Rien n'émerge vraiment de ce tas de merde. Pourtant, Down By Law fait des chansons punk plutôt courtes, ce qui correspond à ma conception du punk. Il y a bien des morceaux plus longs, comme Breakout! ainsi que Firey Shade Of Blue qui durent chacune quatre minutes et demie mais dans l'ensemble, on a des chansons de deux ou trois minutes qui ne s'éternisent pas trop. Les pièces de Down By Law ont cependant tendance à s'allonger quand approche la fin de l'album. Cela n'aide en rien un disque dont on a hâte qu'il se termine. Fly The Flag est un album qui manque de punch, duquel on ne retient rien. On ne comprend pas à quoi il sert. Ce n'est ni original, ni pertinent. L'ironie veut qu'une des chansons de Down By Law qu'on retrouve sur leur album et qui s'intitule Nothing Good On The Radio accuse le contenu des médias radiophoniques d'être sans intérêt. Tout le monde y passe, de Mariah Carey à Matchbox 20 en passant même par 2Pac...! Le principe est en fait le même que celui de la chanson Death To All But Metal qu'on retrouve sur l'album Feel The Steel du groupe Steel Panther (voir ma critique de Feel The Steel du 13 juin 2015), excepté que le punk est souhaité par Down By Law au lieu du heavy metal chez Steel Panther...! Il est difficile de prendre Nothing Good On The Radio au sérieux quand il déclare que Jewel n'est qu'une ordure sans valeur ("worthless trash"). Je m'excuse mais Jewel a infiniment plus de profondeur et de talent que cette bande d'idiots de Down By Law qui n'ont absolument aucune substance dans leur art! On ne touche pas à ma Jewel adorée. Dave Smalley est un enculé de crétin! Qu'il aille se faire foutre. Bref, Down By Law a fait tout ce qu'il faut pour que je les déteste. Je ne perdrai donc pas davantage de temps sur eux et je conclurai en déconseillant fortement l'achat de n'importe quel album de Down By Law. Leur album Fly The Flag, paru en 1999, terminent les merveilleuses années '90 sur une fausse note, et on peut leur reprocher à l'instar de blink-182 et de Rise Against d'être une honte pour le punk. Je préfère Green Day à 100%!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 12/20

samedi 4 août 2018

THRICE - The Artist In The Ambulance

La décennie 2000 aura vu bon nombre d'albums punk et hardcore de qualité. On pense par exemple à American Idiot de Green Day (voir ma critique de American Idiot du 27 août 2011). Cela s'explique peut-être par la situation géopolitique de l'époque, notamment de l'entrée en guerre des États-Unis au Moyen-Orient. Un de ces bons albums hardcore est The Artist In The Ambulance que nous a offert Thrice en 2003. La charge émotionnelle est puissante, certains allant même jusqu'à considérer que The Artist In The Ambulance soit de style emo. Ce n'est pas mon avis, même si la voix plaintive du chanteur de Thrice puisse porter à un tel jugement. À mon sens, Thrice est ici beaucoup plus proche du punk moderne que du emo. On pense ainsi à Rise Against, un groupe quasiment pop punk que je n'apprécie pas du tout. J'avais jadis démoli leur album Appeal To Reason avec férocité (voir ma critique de Appeal To Reason du 29 avril 2017). La différence entre Rise Against et Thrice est que ce dernier n'a pas vendu son âme au diable pour plaire à la masse des consommateurs avec son hardcore certes mélodique et accrocheur mais tout de même intransigeant. Rise Against a voulu devenir parfaitement commercial alors que Thrice est demeuré intègre. Oui, même en changeant de style par la suite pour quelque chose de moins agressif. Plusieurs ont comparé le nouveau style de Thrice à celui de Radiohead, ce qui est une preuve selon moi que Thrice n'a pas choisi la facilité. La musique de Thrice est absolument magnifique sur des albums tels que ceux de son diptyque The Alchemy Index (voir ma critique de The Alchemy Index Vols. I+II & III+IV du 23 et 30 juillet 2016). Il n'y a toutefois pas de rapport entre ce diptyque et The Artist In The Ambulance, sinon justement cette volonté chez Thrice de rester vrai et honnête dans l'expression de son art. En outre, il y a de véritables petites perles sur The Artist In The Ambulance, par exemple l'allusion à la légende d'Icare sur la pièce The Melting Point Of Wax. Ma chanson préférée serait cependant Silhouette, simplement pour son riff de guitare électrique qui vous rentre dedans... En somme, j'ai fichtrement eu bien du plaisir à écouter un album aussi pertinent et empreint du sentiment d'urgence que The Artist In The Ambulance de Thrice, même si j'adore encore plus le style qu'empruntera plus tard la formation californienne. C'est que je suis un fan de Radiohead davantage que de post-hardcore, même si j'aime aussi le punk, le hardcore mélodique et le post-hardcore bien entendu. Vous pouvez consulter mes nombreuses critiques d'albums de Radiohead en faisant une recherche sur mon blog. Bref, The Artist In The Ambulance de Thrice est un bon album à se mettre sous la dent, encore d'actualité et qui a finalement passé le test du temps. Un album comme The Artist In The Ambulance ne se démodera jamais, croyez-moi...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 28 juillet 2018

UNDEROATH - Icon

La collection Icon propose à petits prix des rétrospectives parfois étonnantes de la carrière de groupes. C'est le cas avec Underoath dont Icon recense ici les principaux albums qui s'étalent sur près d'une décennie, couvrant ainsi les années 2000 qui furent fameuses pour leur metalcore intense empreint de douleur et de confusion. Cette compilation Icon est parue au début de 2014 mais s'arrête au plus récent album de Underoath qui remontait alors en 2010. Plus de la moitié des titres proviennent des deux albums (They're Only Chasing Safety) ainsi que Lost / In / The / Sound / Of / Separation. Je possède bien entendu ces deux albums de Underoath mais je ne les ai pas encore écoutés. Je n'ai pas que ça à faire! J'ai plusieurs piles de CD en attente d'être écoutés et Underoath doit être dans une de ces piles. Qu'à cela ne tienne, j'ai au moins pu entendre les deux albums Define The Great Line que j'ai d'ailleurs déjà critiqué (voir ma critique de Define The Great Line du 13 mai 2017) et Ø (Disambiguation) qui n'a pas encore fait l'objet d'une critique. Ce sont de bons albums mais Icon ne reprend que deux chansons de chacun de ces deux albums et on se demande pourquoi. Je n'aime pas tellement la série Icon parce que le nombre de pièces qu'elle offre est rarement très généreux. Avec cette compilation de Underoath, on n'a droit qu'à onze chansons, ce qui est fort maigre... On aurait pu facilement ajouter cinq ou six morceaux. En outre, Icon ne respecte pas la chronologie des chansons, ce qui fait en sorte que la compilation se termine avec une pièce de l'album The Changing Of Times de 2002 alors que Underoath n'avait pas encore atteint la maturité. On constate, certes, toute l'évolution que le groupe a parcouru mais When The Sun Sleeps paraît bien primitive. Il aurait fallu débuter avec cette chanson plutôt que de conclure. Pour une première approche du groupe toutefois, Icon est un album qui montre bien de quoi est capable Underoath, avec ses riffs sauvages et brutaux et ses parties vocales attestant de la désolation qui inspira la fameuse formation de post-hardcore américaine durant la première décennie de ce siècle! Si vous ne connaissez rien de Underoath, dont par ailleurs le nom s'écrit aussi Underøath, vous pourrez apprécier leur musique avec cette compilation Icon, mais je ne serais pas tenté de la conseiller en raison bien sûr de la façon parcimonieuse qu'a Icon de choisir ses pièces... Je crois même qu'il existe d'autres compilations de Underoath qui seraient peut-être préférables. Je parle de Icon simplement parce que c'est la seule compilation du groupe que je possède dans ma vaste collection d'albums. C'est à vous de voir, partez à la recherche d'une meilleure compilation si cela est possible mais sachez que Icon présente tout de même du matériel musical de bon acabit. Ce n'est donc pas forcément un mauvais choix s'il n'y a pas d'autres compilations disponibles. Achetez les albums originaux de Underoath, voilà ce qui serait certainement ma suggestion...!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 21 juillet 2018

SHADOWS FALL - Seeking The Way: The Greatest Hits

L'album Seeking The Way: The Greatest Hits tire son titre des paroles de la chanson Thoughts Without Words que l'on retrouve sur l'album et peut-être aussi un peu de Inspiration On Demand. Il s'agit évidemment d'une compilation parue en 2007 des meilleures chansons du groupe thrash metal américain Shadows Fall. À tout le moins, c'est ce que le titre prétend mais je n'en suis pas très convaincu. À mon humble avis, les meilleures chansons de Seeking The Way: The Greatest Hits se retrouvent dans la première moitié de cet album, c'est-à-dire les plus anciennes du groupe puisque les chansons sont ordonnées par ordre chronologique de parution sur la compilation. Shadows Fall fait toujours du bon travail mais la seconde moitié de l'album est passablement moins intéressante que la première. Par exemple, la pièce The Idiot Box qui débute la seconde moitié de Seeking The Way: The Greatest Hits (c'est la huitième de quatorze pièces) et qui est tirée de l'album The Art Of Balance de Shadows Fall est la moins bonne de cet album. Shadows Fall aurait facilement pu en choisir une autre que The Idiot Box provenant de The Art Of Balance. De même, Enlightened By The Cold qui suit immédiatement The Idiot Box semble avoir été mal enregistrée, en tous cas le son de guitare n'est pas très beau. À noter que la version que je possède et que je critique donc ici ne contient pas la pièce The Light That Blinds qui figure sur certaines autres versions. Les meilleures chansons de la compilation de Shadows Fall que je possède sont donc malgré tout extraites de l'album The Art Of Balance dont j'ai déjà fait la critique précédemment (voir ma critique de The Art Of Balance du 25 juillet 2015). Malheureusement, elles ne sont pas ordonnées pareillement sur la compilation que sur The Art Of Balance et on sait bien que parfois, une chanson est meilleure parce qu'elle est placée à tel endroit sur un album plutôt qu'à tel autre. Dans le livret qui accompagne la compilation, Shadows Fall indique que la pièce Stepping Outside The Circle provient d'un EP paru au Japon et qui s'intitule Deadworld mais on retrouve aussi ce morceau sur The Art Of Balance. Cela fait donc en tout quatre pièces de Seeking The Way: The Greatest Hits qui sont sur The Art Of Balance, ce qui est pour moi un peu redondant quand on possède comme moi les deux albums. Il vaut donc mieux se procurer les albums originaux du groupe, d'autant plus que le choix des chansons sur la compilation laisse à désirer. Peu importe, cette compilation de Shadows Fall est tout de même écoutable, ce n'est rien de génial mais c'est un album potable pour le néophyte. Seeking The Way: The Greatest Hits est un album correct, sans plus. Il est loin d'être indispensable mais il est agréable d'écoute, ce qui explique que je l'aie dans ma collection d'albums metal. Il faut aimer comme moi le thrash metal des années '80 pour apprécier Shadows Fall, même si le groupe appartient aux années 2000. Ma chanson favorite sur Seeking The Way: The Greatest Hits est Deadworld parce qu'il semble que Shadows Fall ait pris davantage de risques avec les Japonais qu'avec ce que fait le groupe pour les Américains. Ce n'est rien de très expérimental mais Deadworld a tout de même un petit quelque chose de différent qui fait en sorte qu'elle se démarque sur la compilation. Shadows Fall n'est peut-être pas le groupe metal le plus génial aux États-Unis mais il saura plaire à l'amateur moyen de thrash metal. Je suis donc plutôt enclin à conseiller sa compilation si on veut se faire une première idée du groupe. Je préfère tout de même Slayer ou Metallica...

COTE D'APPRÉCIATION PRESONNELLE: 14/20