samedi 23 décembre 2017

Mettez du soleil dans vos hivers!

Certes, il est vrai que le monde est froid et cruel mais il y a toujours de la place pour la chaleur du soleil. Je vous souhaite donc un bel hiver chaleureux et un Noël ensoleillé, ainsi qu'un Jour de l'An réjouissant et joyeux! Je serai en vacances durant le Temps des Fêtes, aussi je ne pourrai pas publier de nouvelles critiques de CD avant le premier samedi de janvier. Vous pouvez cependant lire et relire mes anciennes critiques à votre convenance, d'autant plus qu'il y en a plusieurs centaines à votre disposition! Il suffit d'explorer mon blog qui sera disponible pour vous tout le temps des célébrations de cette fin d'année. En espérant que 2018 soit fertile en bonnes nouvelles ainsi qu'en parutions d'albums de musique de toutes sortes, je vous offre mes vœux de santé, de bonheur, d'amour et de musique pour la prochaine année. Comme dirait l'autre, c'est enfin le temps de festoyer mes frères, alors festoyons...! Et vive le soleil!!!

JOYEUX NOËL & BONNE ANNÉE 2018 À TOUS!!!

samedi 16 décembre 2017

IL DIVO - The Christmas Collection

Pour mon disque de Noël de cette année, j'ai un best-seller de la musique de Noël, l'album The Christmas Collection par le quatuor lyrique de classe internationale Il Divo. Oui, Il Divo est formé de quatre chanteurs d'opéra qui n'hésitent pas à mêler la musique pop vocale avec la musique classique. En réalité, on pourrait dire que Il Divo est un "boys band" de la musique d'opéra, avec ces quatre beaux garçons qui servent surtout à faire mouiller dans sa culotte votre tante qui ne connaît rien à la musique classique. Pour un mélomane sérieux comme moi, il est évident que Il Divo n'a pas une once de crédibilité. Ce n'est pas parce qu'ils portent des vestons et qu'ils boivent du vin sur leur couverture d'album que cela fait de leur quatuor un monument de la culture savante. Il va donc de soi que j'aie détesté The Christmas Collection dès la première fois que je l'ai écouté. Le succès triomphal de cet album de Il Divo ne fait qu'augmenter ma haine envers ce quatuor ridicule. J'ai tout de même essayé d'écouter attentivement The Christmas Collection pour ma critique hebdomadaire. N'essayez pas cela à la maison, je suis un professionnel. Tout d'abord, ce qui frappe d'emblée notre imagination quand on écoute The Christmas Collection, c'est ce mélange de mielleux et de spectaculaire qui est d'un goût plus que douteux... Quand c'est grandiose, les quatre chanteurs se livrent une bataille à savoir qui est celui qui enterrera les trois autres. Dans les moments plus doux, le ton de la voix sirupeuse de ces bellâtres proprets confine au mauvais goût. Il y a tellement de sirop que les œuvres qu'ils interprètent s'en retrouvent dénaturées, expurgées de leur personnalité véritable. C'est racoleur et tellement guimauve! Je préfère encore les Backstreet Boys! L'album de Il Divo débute sans ambages par une pièce de résistance, le célèbre O Holy Night qui est prétexte ici à faire étalage du savoir-faire de leurs gosiers. Vient ensuite White Christmas, qui est chanté ici en anglais puis en espagnol, ce qui sert à montrer le caractère international de Il Divo (on sait qu'il y a un Espagnol dans le groupe). Il va sans dire que la version originale de Bing Crosby est cent fois meilleure! Le comble du mauvais goût est atteint cependant avec l'incontournable Ave Maria de Schubert. L'introduction progressive de la batterie dans cette œuvre classique est d'un effet tellement kitsch...! Franz Schubert (1797-1828) doit se retourner dans sa tombe. C'est ce qui arrive quand des airs respectables mais trop connus aboutissent entre les mains de charlatans tablant sur le succès commercial à tout prix... C'est mauvais, tellement mauvais... Je ne passerai pas en revue l'album en son entier car cela deviendrais répétitif. When A Child Is Born fait penser fâcheusement à l'air du Titanic de Celine Dion, Adeste Fideles tombe dans le spectaculaire, Over The Rainbow est une chanson issue du Magicien d'Oz et n'a aucun rapport ici, etc... tout est à jeter aux ordures. Notons pour l'anecdote Rejoice qui est la seule pièce originale de cet album de Noël franchement calamiteux ressassant sinon les mêmes airs que l'on entend partout ailleurs. Je trouvais que l'album Noël par The Priests (voir ma critique de Noël du 17 décembre 2016) était soporifique mais au moins il n'y avait pas de fautes de goût majeures comme c'est malheureusement le cas avec The Christmas Collection. Il m'arrive souvent d'écrire des critiques acerbes sur des albums que je n'aime pas mais je leur accorde parfois des cotes d'appréciation pas trop gênantes (je donne 14/20 par exemple). Dans ce cas-ci, c'est trop mauvais et je ne pourrai pas donner mieux que 10/20 à cet album médiocre. The Christmas Collection de Il Divo, paru en 2005 peu avant le temps des Fêtes de fin d'année, est le pire album de Noël que j'ai eu l'occasion de critiquer jusqu'à présent. Si vous avez comme moi un peu de culture musicale, vous ne vous laisserez pas tromper par cette mascarade qui prétend amener Noël à l'opéra. J'ai des albums de Noël par de vrais ténors dans ma liste de cadeaux, il suffit que vous jetiez un œil à mes critiques des années passées sur ce blog (2012 et 2013). Bonne recherche!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 10/20

samedi 9 décembre 2017

BLIND GUARDIAN - A Night At The Opera

C'est Noël qui arrive très bientôt et j'ai décidé de me faire un cadeau de Noël: j'ai choisi pour ma critique un album que je déteste, ainsi je vais pouvoir me défouler à satiété! Blind Guardian pourrait me reprocher mon sadisme mais ils n'avaient qu'à faire un bon album... J'ai plusieurs albums du groupe Blind Guardian dans ma discothèque alors j'ai sélectionné A Night At The Opera, dont le titre qui réfère autant à la musique classique qu'au groupe Queen est parfaitement prétentieux. C'est le premier album de Blind Guardian que je critique et je vous jure que c'est aussi le dernier. Je ne vais quand même pas me taper toute la collection... Commençons donc par dire à quel point A Night At The Opera est un album indigeste: la musique est tellement dense du début à la fin qu'on suffoque et risque de déclencher une crise de claustrophobie. L'album ne laisse aucun moment de répit et ne respire pas du tout, avec des guitares qui jouent sans arrêt, par-dessus le chanteur, pendant, avant et après, sans cesse, au point où on en ressort absolument épuisé. Blind Guardian nous impose ici un album complètement surproduit, avec trop de notes de musique inutiles, trop de couches d'instruments, trop de tout... Le résultat, inlassablement grandiose et intense d'un bout à l'autre sans faire de pause, démontre la palette d'émotions absolument réduite dont semble disposer le groupe pour sa musique. Paradoxalement, ce souffle ridiculement épique a quelque chose de banal et d'endormant, car on n'écoute plus la musique après quelques minutes, puisque tout est pareil tout le temps. Sur les dix titres que comporte A Night At The Opera, les deux seules pièces qui tentent de se démarquer un peu sont Age Of False Innocence ainsi que The Maiden And The Minstrel Knight. D'ailleurs, la chanson The Maiden And The Minstrel Knight semble se terminer vers le milieu.. avant de recommencer de plus belle, à notre grand dam! A Night At The Opera est éprouvant et pénible à écouter, je vous le dis. Le tempérament extraverti et histrionique de Blind Guardian rappelle fâcheusement la musique d'un Protest The Hero de sinistre mémoire. J'avais complètement démoli leur album Scurrilous pour la corvée que représente l'audition de la musique qu'il contient, allez lire ça si le cœur vous en dit (voir ma critique de Scurrilous du 28 octobre 2017). Pour ce qui est du style de A Night At The Opera, le titre nous induit en erreur puisqu'il n'a rien à voir avec l'opéra. C'est du rock progressif des années '70 mais sous la forme du power metal des années 2000. L'album, paru en 2002 sur l'étiquette Virgin, est un peu la rencontre entre Mastodon et Coheed & Cambria, deux groupes dont j'ai fait précédemment la critique et que je respecte certes, mais cela ne veut pas dire pour autant que le résultat soit à la hauteur des attentes. A Night At The Opera abuse en effet des clichés de ce type de musique et s'avère totalement dénué d'une quelconque trace de crédibilité. Aucune chanson ne dure moins de cinq minutes et la plusieurs font allègrement six minutes et demie, sans compter la pièce And Then There Was Silence qui dépasse les quatorze minutes, ce qui est un vilain défaut quand on a hâte que la musique se termine enfin... Comme si 67 minutes interminables de musique ne vous torturaient pas suffisamment, Blind Guardian a cru bon d'ajouter une onzième piste en bonus (merci, ce n'était vraiment pas nécessaire). Intitulée Frutto del Buio, cette pièce de guitares acoustiques avec des paroles en italien (il semble qu'il existe des versions en diverses langues et je ne sais pas pourquoi je me suis retrouvé avec la version italienne) n'a absolument aucun rapport avec tout ce qui précède. En fait, la voilà la chanson qui fait figure de véritable originalité! Bref, inutile d'insister, cet album est particulièrement raté dans son ensemble. Il y a quand même quelques jolies mélodies accrocheuses, certes noyées dans la production de l'album, mais c'est plutôt le constat de l'échec qui s'impose à notre entendement. C'est ce que l'on retient de A Night At The Opera... Prétentieux. Surproduit. Ne respire pas. Banal et endormant. Au tempérament extraverti et histrionique. Le livret ne contient même pas les crédits de l'album! D'une indigence rare, les informations se résument aux paroles des chansons. Mais les paroles sont écrites en lettres si minuscules qu'elles sont pratiquement illisibles. A Night At The Opera de Blind Guardian est un album à éviter avec précaution. C'est définitivement un album minable.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 2 décembre 2017

RHAPSODY - Rain Of A Thousand Flames

Avant de s'appeler Rhapsody Of Fire, le groupe de power metal italien qui naguère nous avait offert Rain Of A Thousand Flames se nommait tout simplement Rhapsody. Cette précision est importante puisque j'ai fait la critique d'un album de Rhapsody Of Fire, à savoir Triumph Or Agony, il y a deux ans (voir ma critique de Triumph Or Agony du 28 novembre 2015). Il s'agit donc bien du même groupe. Avec Rain Of A Thousand Flames, on retrouve le goût de Rhapsody pour la musique classique et les aventures épiques. Cependant, Rain Of A Thousand Flames n'est pas considéré par les fans et autres aficionados du genre au même niveau que les autres albums de Rhapsody car il est un peu à part. Tout d'abord, il ne dure que 42 minutes pile-poil, alors que les autres albums de power metal dépassent facilement l'heure. Ensuite, il présente sept titres à son endos mais en réalité, il n'y a que deux chansons! Ce n'est pas un EP en raison de son minutage mais si on fait abstraction de sa durée, Rain Of A Thousand Flames a tout du EP... En effet, tout l'album de Rhapsody s'articule autour des pièces Queen Of The Dark Horizons, d'une durée d'un peu moins de quatorze minutes, et The Wizard's Last Rhymes, dépassant les dix minutes et demie. Le reste n'est là que pour l'habillage, l'enrobage si on peut dire. Par exemple, Tears Of A Dying Angel ne consiste véritablement qu'à de la prose parlée. Elnor's Magic Valley, qui ne dure qu'une centaine de secondes, n'est qu'une musique de violoneux accompagné d'un joueur de pipeau dans ce qui ressemble à un rigaudon médiéval sorti tout droit de l'année 1426. Pourtant, le CD est bien paru en 2001. Le pire avec Rain Of A Thousand Flames est cependant que la musique n'a souvent pas été composé par Rhapsody. L'album emprunte des thèmes musicaux à d'autres artistes, ce qui réduit l'intérêt de la démarche de Rhapsody puisqu'on connaît déjà les morceaux. C'est le cas de The Wizard's Last Rhymes qui emprunte le thème du dernier mouvement de la Neuvième Symphonie d'Antonín Dvořák (1841-1904). Pour un mélomane comme moi qui a beaucoup écouté de musique dans sa vie, spécialement de la musique classique, il va de soi que le thème est archiconnu. Cela n'ajoute rien à la musique de Rhapsody, bien au contraire... Il est assez facile de piquer la musique des autres et de faire passer ça pour sa composition alors que ce n'est pas le cas. Rhapsody a au moins l'honnêteté d'avouer son plagiat à l'endos de l'album. Bref, pour de multiples raisons, la musique de Rain Of A Thousand Flames est certes très bonne et se mériterait normalement une cote de 16/20 mais je dois la diminuer à 14/20 puisque ce n'est pas un album essentiel pour sa collection de disques de Rhapsody. Bien sûr, avec Rain Of A Thousand Flames, on a le même souffle épique qui anime tout bon groupe de power metal friand d'histoires de vikings, de dieux ou de chevaliers du Moyen-Âge, et l'ensemble est de qualité et très professionnel. Mais le sujet de l'album et son traitement sont bien minces en comparaison avec les autres œuvres du groupe. On pourra donc passer son tour ou si vous y tenez vraiment, mordu de power metal que vous êtes, se le procurer quand même, mais cela ne changera rien au fait que cet opus se situe franchement à part...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 25 novembre 2017

APOCALYPTICA - 7th Symphony

Cet album d'Apocalyptica n'a rien à voir avec le célèbre opus 92 en la majeur de Ludwig van Beethoven (1770-1827)... Il s'agit simplement du septième opus de la formation. Dire que cet album est une symphonie est cependant hasardeux puisque le groupe présente des chansons rock qui n'ont rien en commun avec la musique classique. En fait, l'album 7th Symphony alterne pièces instrumentales et chansons avec artistes invités, un peu comme c'était le cas de Worlds Collide dont j'ai fait une critique à lire pour les curieux (voir ma critique de Worlds Collide du 20 février 2016). À part Dave Lombardo, tous ces invités chantent sur des compositions qui pourraient se retrouver sur des albums rock standards. Il n'empêche que quelques morceaux explorent comme à l'habitude les possibilités du violoncelle, notamment au début et à la fin de l'album d'Apocalyptica. La première pièce est ainsi assez typique de ce à quoi ces violoncellistes nous ont habitués par le passé. Intitulée At The Gates Of Manala, voilà une pièce destinée à rassurer l'auditeur qui ne sera pas dépaysé. Toutefois, 7th Symphony enchaîne avec deux chansons grunge, End Of Me par le chanteur de Bush ainsi que Not Strong Enough par celui de Shinedown...! Il y a de quoi commencer à désespérer mais la pièce 2010 avec le batteur Dave Lombardo (7th Symphony est paru en 2010) montre les dents. Les sons saturés à outrance font dire qu'il y a de la friture sur la ligne! Ce n'est pas dans les moments les plus agressifs que Apocalyptica est le plus intéressant mais plutôt dans les pièces plus douces, plus près de la musique classique. Il faut dire que je suis moi-même mélomane alors il est normal que je sois réceptif au son magnifique du violoncelle classique. C'est le cas de Beautiful qui suit immédiatement 2010, une composition simple mais si belle que je dois admettre qu'elle porte bien son titre et qu'il s'agit de ma préférée sur 7th Symphony. Malheureusement, Beautiful ne dure qu'à peine un peu plus de deux minutes! Par bonheur, Broken Pieces avec la chanteuse de Flyleaf, chanson suivant cet instant de beauté qu'est Beautiful, est également parmi mes moments favoris de l'album en raison de l'émotion que la chanteuse met dans sa voix. Donc 7th Symphony ne sera pas catastrophique comme je le croyais au départ, même si ce qui viendra par la suite n'aura pas le même impact pour mes oreilles. On The Rooftop With Quasimodo est une pièce instrumentale qui explore encore les sons trafiqués du violoncelle. Puis vient le morceau le plus dur, le plus agressif de 7th Symphony, je parle de la chanson Bring Them To Light avec le chanteur de Gojira. Enfin, les deux dernières compositions Sacra et Rage Of Poseidon, enchaînées une à l'autre, sont suffisamment intéressantes pour que je dise que l'album finit bien, surtout en ce qui concerne Rage Of Poseidon qui commence mystérieusement comme si les violoncelles étaient plongés sous l'eau... avant de s'emballer et d'étaler cette rage dont il est question dans le titre de l’œuvre. Poséidon, dieu grec de la Mer, aurait de quoi être fier de la musique composée en son honneur par Apocalyptica! Bref, ce n'est évidemment pas là le meilleur album du groupe mais il n'est pas déshonorant pour autant. Il est dommage que pour des motifs commerciaux, Apocalyptica se soit mis à jouer du rock standard alors qu'à ses débuts, le groupe laissaient présager davantage d'innovation et d'expérimentation dans sa musique. Même les morceaux plus expérimentaux sonnent curieusement assez convenus. Je ne déconseille cependant pas son achat, parce que le concept demeure malgré tout plus original que celui de bien d'autres groupes rock et metal... En fait, je me dois de souligner pour vous que des trois albums d'Apocalyptica que j'ai critiqués jusqu'à présent, c'est 7th Symphony qui est à mon avis le meilleur.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 18 novembre 2017

STRATOVARIUS - Elements Pt. 2

À ne pas confondre avec Stradivarius, le célèbre luthier de Crémone. La première fois que j'ai vu un album de Stratovarius, je croyais qu'il s'agissait d'un groupe québécois en raison de la fleur de lys qui orne les albums du groupe. Or, il n'en est rien puisque Stratovarius est, je vous le donne en mille, encore une bande de Scandinaves! Qu'est ce que ces Européens du Nord ont bien pu manger pour produire autant de groupes metal, allez donc savoir... Bref, l'album Elements Pt. 2 est paru en 2003, la même année que Elements Pt. 1 qui le précède. Bien que les deux albums aillent de pair, je ne possède pas Elements Pt. 1 dans ma discothèque et tout ce que je connais de Stratovarius se résume donc à cet album que je critique pour vous. Pourtant, Stratovarius est dans le paysage metal depuis des lustres, son premier album remontant jusqu'aux années '80! Je ne suis pas un expert en metal même si j'ai écrit sur ce blog plusieurs critiques sur ce style, alors ça explique mon ignorance en ce qui concerne la discographie du groupe. De toute façon, Elements Pt. 2 est un album que certains qualifieraient de power metal, tandis que moi je le définirais plutôt comme étant du "kitsch metal"... Je trouve que cet album a quelque chose de kitsch et de candide, au Québec on dirait que c'est "quétaine"... Le visuel du livret ainsi que l'inclusion de la Prière de la Sérénité dans la chanson Know The Difference sont là pour prouver mes dires. Mais cela est perceptible également dans la musique de Stratovarius, dont la réalisation est assez "cheap" avec sa batterie mise en avant au premier plan et son chanteur qui use de sa voix de tête de manière parfois assez insupportable. J'oserais presque dire qu'il a une voix imitant l'art du castrat comme c'était aussi le cas du chanteur chez The Darkness dont j'avais pourtant aimé l'album Permission To Land paru d'ailleurs la même année que Elements Pt. 2 (voir ma critique de Permission To Land du 1er février 2014). Il grimpe les gammes avec sa voix haut perchée de manière fort déplaisante. Malgré ces défauts, Elements Pt. 2 présente de bonnes compositions, mes chansons préférées étant, en raison de leur caractère revêtant la forme d'une procession, Alpha & Omega qui nous introduit à l'album, Awaken The Giant et voire même Dreamweaver. L'utilisation d'un ostinato dans le riff de la guitare de ces œuvres est aussi à considérer. Mais il y a des bémols, comme la pièce Season Of Faith's Perfection qui incorpore dans son solo médian une marche d'harmonie... qui ne marche pas. De toute façon, la fin de la chanson avec la clochette fantaisiste est très ridicule. La fin d'une autre chanson de Stratovarius est aussi absurde mais pour d'autres raisons, il s'agit de I'm Still Alive. La finale époustouflante du morceau est absolument grandiose et vous jette sur le cul. Néanmoins, il est dommage que cet album soit gâché par un morceau niais et kitsch comme Liberty qui termine l'album. Il y a plusieurs ballades sur l'album, que ce soient Luminous ou Season Of Faith's Perfection, mais pour moi Liberty ne passe vraiment pas... J'en déduis que je ne suis pas un grand fan de ce genre de power metal à la con, mais il y a un public pour ce type de musique. Je trouve pourtant à cet opus de Stratovarius un certain charme, et puis les mélodies sont accrocheuses et les riffs bien menés... Je ne déteste donc pas Stratovarius, et si vous aimez le power metal un tantinet naïf, car pour moi cette musique n'est rien de moins que de l'art naïf, vous apprécierez Elements Pt. 2.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 11 novembre 2017

JACOBS DREAM - Drama Of The Ages

Prenez une grande respiration et plongeons ensemble profondément dans le metal avec la formation Jacobs Dream. Cette formation originaire de l'Ohio est en effet power metal jusqu'au bout des ongles et son album Drama Of The Ages, paru en 2005 sur la fameuse étiquette Metal Blade, fait revivre le metal old school comme peu de groupes en sont capables. Jacobs Dream n'est pourtant pas un groupe particulièrement célèbre ou connu mais voilà justement une bonne raison pour que je vous en parle sur mon blog. Je critique souvent de grands groupes qui ont déjà fait leur marque mais il faut penser aussi aux formations plus petites qui méritent d'être découvertes. Jacobs Dream est aussi intègre dans son metal qu'un groupe comme HammerFall par exemple, formation dont j'ai par ailleurs écrit une critique positive sur son album Threshold que je recommande (voir ma critique de Threshold du 21 novembre 2015). La différence entre HammerFall et Jacobs Dream est que ce dernier est un groupe qui présente un peu d'amateurisme dans la composition de ses chansons. Du point de vue du style, il n'y a aucun problème, Jacobs Dream sait comment faire sonner une guitare de manière heavy et son chanteur a un trémolo à faire frémir Hulk Hogan. La maîtrise absolue de son style est patente chez Jacobs Dream du début à la fin de son album Drama Of The Ages. Ce qui cloche, c'est que les compositions pourraient être mieux structurées. Le refrain ne se démarque pas assez du couplet sur la plupart des chansons de Jacobs Dream et encore pire, les mélodies ne sont pas toutes suffisamment accrocheuses. Je fais exception toutefois de la pièce Tempest, très réussie et aussi ma favorite sur l'album. En général, les premières chansons de Drama Of The Ages sont meilleures que les dernières, exception faite de l'ultime et toute dernière At The Gates que j'aime bien. Il est malheureux que l'album s'enlise au fur et à mesure que l'on avance dans notre écoute, car Drama Of The Ages est un album ambitieux dont l'idée de départ avait beaucoup de potentiel, même si je déplore que Jacobs Dream soit chrétien (je préfère les groupes comme Behemoth qui parlent de Lucifer, c'est plus marrant). Il n'empêche que c'est un album impressionnant pour un groupe si peu connu. Les chansons sont souvent très longues et l'album en son entier dure près de 71 minutes! Cela correspond à ma conception du metal qui est de composer des morceaux longs qui s'étendent dans le temps. La chanson Forever Winter de Jacobs Dream a une intro instrumentale de trois minutes et demie! Certains artistes pop ne sont même pas capable d'écrire une chanson complète qui soit aussi longue que l'introduction de Forever Winter...! Il est indiqué douze chansons à l'endos de l'album mais en réalité, il y a quatorze pistes. Pourquoi? Parce qu'après At The Gates, on a 78 secondes de silence avant qu'on ait droit dans le "prégap" de la quatorzième piste à une version du Canon de Pachelbel par un orchestre metal! Jamais Johann Pachelbel (1653-1706) n'aura sonné de si singulière façon! De toute façon, ce n'est même pas lui qui a composé ce canon en ré. Il s'agit en fait du morceau de musique classique que je déteste le plus mais Jacobs Dream parvient à le faire sonner pour que je l'aime contre toute attente! Bravo à l'orchestre de Jacobs Dream... À quand une version power metal des Quatre Saisons de Vivaldi?

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 4 novembre 2017

SONATA ARCTICA - The Collection

Noël frappe à nos portes, l'entendez-vous? Ce sera l'anniversaire de Jésus-Christ dans moins de deux mois et qui dit Noël, selon moi, dit aussi metal. Il n'y a rien comme un bon vieil album de power metal à se mettre dans les oreilles le soir du 24 décembre... Alors je vais faire un dernier tour de piste avec ce style très prisé avant de passer à autre chose l'année prochaine. En attendant, ne boudons pas notre plaisir et offrons-nous rien de moins qu'une compilation de dix-sept chansons power metal de la part de la formation finlandaise Sonata Arctica. Cet album paru en 2006, d'une durée fort généreuse de presque quatre-vingts minutes, réunit le meilleur du premier style de Sonata Arctica. En effet, le groupe changera de direction par la suite. Pour ce qui nous intéresse ici, à savoir cette compilation intitulée laconiquement The Collection, on a droit à des morceaux très rapides avec des envolées virtuoses à la guitare solo, au point où la recette finit malheureusement par devenir systématique. Sur les dix-sept chansons de Sonata Arctica, on ne compte que deux ballades, à savoir Tallulah ainsi que Last Drop Falls. Certes, il y a aussi des pièces au tempo modéré comme Broken, mais dans l'ensemble, les morceaux de bravoure sont abordés à un train d'enfer. Ne vous laissez pas leurrer par la chanson FullMoon qui débute comme une ballade elle aussi mais qui tourne rapidement à davantage d'action. Quant à la dernière pièce de la compilation de Sonata Arctica, une nouvelle version de 2006 pour la chanson Replica que l'on retrouve également sur le premier album du groupe intitulé Ecliptica, elle débute calmement mais s'emporte en son centre avant de revenir au tempo initial pour la conclusion. Pour ce qui est du reste, tout est invariablement rapide avec une charge épique grandiose typique du power metal. En quelque sorte, Sonata Arctica sonne ici comme la rencontre entre Nightwish pour la dimension épique et DragonForce pour la virtuosité, deux groupes dont j'ai critiqué respectivement les albums Angels Fall First et Inhuman Rampage sur ce blog, deux classiques du metal qu'il faut avoir écoutés au moins une fois dans sa vie (voir mes critiques de Angels Fall First du 5 décembre 2015 et de Inhuman Rampage du 13 février 2016). Ma critique de The Collection sera toutefois moins élogieuse car le côté prévisible et presque routinier de la musique finit par lasser. Les moments de vraie émotion se font rares, c'est-à-dire ceux qui s'écartent de la recette stéréotypée que nous livre ici Sonata Arctica. Notons tout de même Kingdom For A Heart, ma favorite sur la compilation, pour son intensité bien appréciée. En général, on a quand même moins d'originalité que sur les albums de Nightwish, parce que les chansons de Sonata Arctica manquent parfois de singularité. Je veux dire par là que Sonata Arctica n'arrive pas à exprimer une idée musicale de manière aussi éloquente que la fameuse formation menée par Tarja Turunen. Tant pis, The Collection est malgré tout un album qui me permettra de passer un beau Noël, même si je préfère nettement Nightwish pour le petit côté gothique du groupe. Le power metal de Sonata Arctica est en outre d'une probité irréprochable, avis aux collectionneurs qui voudraient à juste titre acquérir The Collection...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 28 octobre 2017

PROTEST THE HERO - Scurrilous

Cette semaine, j'ai pour vous un album totalement merdique à critiquer. Il s'agit de Scurrilous de Protest The Hero, un groupe qui m'emmerde plus qu'il ne me réjouit. Ce n'est pas la première fois que je critique la musique de Protest The Hero puisque j'avais dû endurer l'album Fortress afin d'en écrire la critique. Dire qu'il m'avait décontenancé serait un euphémisme (voir ma critique de Fortress du 6 février 2016). Scurrilous est du même acabit: ce n'est qu'un fatras de mélodies qui ne débouchent sur nulle part avec un tourbillon vertigineux de notes égrenées à la guitare aussi rapidement que la chose soit possible. C'est du tape-à-l’œil qui peut émerveiller le jeune en quête de sensations fortes mais qui ne me touche absolument pas. Les Canadiens de Protest The Hero se fourrent un doigt dans l’œil s'ils songent sérieusement que je puisse être épaté par cette virtuosité vide de sens. Ce ne sont que des adolescents immatures qui n'ont rien du tout à proposer, sinon que de la poudre aux yeux. L'absence de profondeur émotionnelle témoigne atrocement de l'ineptie du discours musical de ses créateurs. Du début à la fin, Scurrilous sonne tout à fait pareil, rendant impossible la distinction d'une pièce par rapport à l'autre. Tout est linéaire et la musique est tellement plate. De là à savoir si Scurrilous est pire ou mieux que Fortress, je m'en fous car ça ne m'intéresse pas de me livrer à la tâche ingrate de la comparaison. Je vais donc lui octroyer la même cote généreuse, pour l'effort et la virtuosité qu'il a demandés durant sa composition, même si je le trouve bien soporifique. Protest The Hero m'endort, m'ennuie. J'ai de bien meilleurs disques à critiquer, alors pourquoi je perds mon temps avec Protest The Hero, un groupe que je ne supporte pas du tout? Parce qu'il faut dénoncer. Quand on subit du harcèlement de la part de ces maudits artistes, quand il y a de la mauvaise musique au menu, il faut avoir le courage de dénoncer et de dire que ça suffit. La musique de Protest The Hero me harcèle et m'oblige à dire non. Je peux toujours arrêter le CD dans son lecteur mais il faut aussi faire de la prévention. Je vous préviens donc que vous serez terriblement malheureux à l'écoute de Scurrilous comme moi je l'ai été tout le temps que j'ai enduré Protest The Hero. N'ayez pas peur et prononcez-vous contre Scurrilous et contre tous les abus que vous subissez de la part de musiciens que vous détestez. Le groupe s'appelle Protest The Hero alors c'est ce que je fais: je proteste contre ces héros de la scène metal. Ce groupe a beau être encensé, moi je dénonce la frime et l'imposture. Scurrilous de Protest The Hero, paru en 2011 après la sortie de l'album à succès Fortress, n'est en réalité qu'un calque de celui-ci. Il n'y a rien de neuf sous le soleil, il n'y a rien à ajouter car il n'y a rien d'intéressant à dire, rien de nouveau qui émerge de Scurrilous. Je me suis fait berner quand j'ai acheté naïvement l'album mais cela ne veut pas dire que vous devez à votre tour vous faire berner. Alors, je dénonce...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 21 octobre 2017

BULLET FOR MY VALENTINE - Scream Aim Fire

Je crois bien avoir écrit une critique pour à peu près chacun des albums que Bullet For My Valentine a fait paraître jusqu'à présent, à part peut-être Fever. Hé! bien, en voici encore une autre: celle pour l'album Scream Aim Fire paru en 2008. Après The Poison en 2006, il fallait que Bullet For My Valentine soit à la hauteur des attentes: en effet, The Poison était un album fort réussi de metalcore qui ouvrait de nouvelles perspectives pour ce nouveau genre, alors il était certain que les fans espéraient un album de la même trempe. Heureusement, Scream Aim Fire qui a suivi est un album très solide, avec une intégrité musicale que le groupe perdra par la suite. De là à dire que c'est un classique du genre, ce serait cependant un peu trop exagéré. Certes, les chansons sont accrocheuses et les riffs intéressants (je note quelques solos vraiment très bons), mais déjà on voit poindre à l'horizon le goût un peu fâcheux de Bullet For My Valentine pour le metal des années '80. On aimerait que la célèbre formation galloise fasse évoluer le son qu'elle a mis au point sur The Poison vers le futur et non vers le passé. The Poison était trop bon: on en espérait trop (voir ma critique de The Poison du 8 octobre 2016). Cette esthétique très nostalgique atteindra son comble sur Temper Temper qui m'avait bien déçu (voir ma critique de Temper Temper du 15 avril 2017). Au moins, il n'y a pas trop de ballades et de chansons lentes sur Scream Aim Fire comme Bullet For My Valentine les aime trop souvent, la seule de ce type étant Say Goodnight. Il y a bien Hearts Burst Into Fire qui débute comme une "power ballad" mais l'action prend bien vite le dessus. C'est un album assez dur, surtout parce qu'il est habité par la noirceur: Scream Aim Fire est l'album le plus noir du groupe. Chansons préférées: Eye Of The Storm, ainsi que Waking The Demon et Last To Know, sont assez noirs pour me plaire et satisfaire. Ça demeure bien entendu commercial, Bullet For My Valentine n'allant jamais dans les recoins du metal obscur, underground ou extrême, mais flirtant tout de même avec le côté sombre du metalcore. Sachez que les chansons de Scream Aim Fire sont assez longues, aucune en bas de quatre minutes et certaines approchant les six minutes, l'ultime et dernière Forever And Always les dépassant même avec en prime 25 secondes de silence à la toute fin. L'album se termine par ailleurs comme un sorte d'hymne répétitif pendant quelques minutes. Voilà qui est conforme à ma conception du metal: des pièces longues contrairement au punk dont les chansons doivent êtres courtes. On ne peut pas reprocher à Bullet For My Valentine de ne pas être assez "metal"; on peut simplement leur reprocher de ne pas être assez "agressif". Mais puisque Scream Aim Fire est le seul album à ne proposer qu'une seule ballade, on est quand même agréablement surpris par cette mouture. C'est selon moi un des meilleurs albums de Bullet For My Valentine, presque aussi bon que Venom et voire même que The Poison. Comme les deux albums ont obtenu chacun la même cote, la moyenne des deux veut selon toute logique que la même cote s'applique aussi à Scream Aim Fire! Un classique? Non, mais un autre album franchement réussi de la part de Bullet For My Valentine...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 14 octobre 2017

ASKING ALEXANDRIA - Reckless & Relentless

Je veux changer d'énergie mais je reviens encore au metalcore. Putain! J'aime tellement ce style... une des meilleures inventions musicales du nouveau siècle. J'y reviens également parce que Asking Alexandria adore faire la fête, tout comme le groupe dont je critiquais l'album Soundtrack To A Headrush la semaine dernière (voir ma critique de Soundtrack To A Headrush du 7 octobre 2017). En effet, le chanteur Danny Worsnop est un alcoolique toujours en train de se détruire à petit feu, au point où c'est le sujet principal de l'album Reckless & Relentless paru en 2011 et dont il est question maintenant. En quelque sorte, c'est un thème récurrent pour Asking Alexandria qui reprendra cette question éternelle sur son album The Black que j'avais aimé (voir ma critique de The Black du 14 janvier 2017). Pourtant, le groupe changera de chanteur dans l'intervalle en continuant brièvement sa carrière chaotique avec Denis Stoff. Quant à Danny Worsnop, il est ce que j'appelle un "fucking dude", un chanteur qui semblerait davantage dans son élément avec un groupe de hair metal des années '80 comme Warrant ou Skid Row que dans une formation metalcore! Mais l'effet de mode veut que dans les années 2000 et 2010, ce soit plutôt ce genre de metal qui prime. Et bien sûr, la musique est bien plus pesante. Reckless & Relentless est un peu la lutte acharnée entre les ténèbres et la lumière, chose rendue évidente par le traitement musical. Il y a des moments obscurs tout comme des moments lumineux mais ces derniers sont beaucoup plus rares que ces premiers. C'est le cas de Dedication qui semble porté par l'espoir mais de façon assez éphémère... ce n'est d'ailleurs même pas une chanson mais un simple interlude. On en retrouve aussi sur la pièce-titre, mais c'est bien mince. Asking Alexandria est davantage heureux dans le conflit que dans le dénouement de celui-ci. On a alors des morceaux agressifs et tendus comme le veut le style metalcore, tous les clichés y passent. C'est pour moi l'exemple parfait de ce que le metalcore a de plus archétypique. La première moitié de l'album est spectaculaire et sensationnel mais il manque de souffle dans sa seconde moitié. L'intérêt baisse d'un cran parce que Asking Alexandria se perd dans des maniérismes stylistiques au lieu de faire de bonnes chansons. Une espèce d'ennui s'infiltre dans la musique et le tout manque de variété. Reckless & Relentless est néanmoins supérieur à The Black et c'est quand même un album que j'aime beaucoup à cause de mon penchant pour le metalcore alors il allait de soi que je vous le présente, surtout qu'il s'écoute d'une traite. C'est comme si les pièces étaient enchaînées une à l'autre. Les dix chansons (Welcome et Dedication ne sont pas des chansons) que l'on retrouve sur l'album Reckless & Relentless paru en 2011 sur l'étiquette Sumerian Records par la formation anglaise Asking Alexandria offrent un exemple magistral de ce que l'on est en droit de s'attendre d'un groupe de screamo et de metalcore. Tout comme The Black, je le conseille donc à vos oreilles.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 7 octobre 2017

EMANUEL - Soundtrack To A Headrush

À l'audition de l'album Soundtrack To A Headrush paru en 2005 sur étiquette Vagrant par le groupe de rock américain Emanuel, il est assez clair qu'on a là une formation qui aime faire la fête. Sur les dix titres qui composent cet album de rock sauvage et déchaîné, à peu près tous utilisent le son assourdissant et tonitruant de la guitare électrique comme un véritable mur de son entre le groupe et l'auditeur. C'est du rock'n'roll bien tapé et efficace, rappelant même parfois le mythique album Raw Power des années '70 par Iggy Pop and The Stooges... c'est tout un compliment. Pourtant, on ne peut pas dire que Soundtrack To A Headrush propose quelque chose de neuf dans le monde de la musique rock. Certes, voilà du rock énergique, mais aussi plutôt conventionnel. On pense alors à l'album Extreme Behavior de Hinder... ce n'est pas du tout un compliment (voir ma critique de Extreme Behavior du 5 avril 2014). D'ailleurs, les deux albums sont parus la même année: peut-être que ce genre de rock était dans l'air du temps à ce moment ou alors ce n'est qu'une coïncidence. En outre, on a droit sur Soundtrack To A Headrush à l'incontournable ballade sexy avec la pièce Make Tonight qui est en quelque sorte le "Lips Of An Angel" d'Emanuel. Pour le reste, Emanuel est sensiblement plus bruyant que Hinder. Le clip de la chanson The Willing que l'on retrouve sur Soundtrack To A Headrush est manifestement une autre preuve que le groupe fait le party et ne se gêne pas pour le faire savoir (allez voir ça sur YouTube). Les meilleures chansons issues de Soundtrack To A Headrush sont The Willing assurément, mais aussi les deux dernières pièces de l'album, à savoir Xeroxicide ainsi que Dislocated. Par contre, la pièce-titre de l'album figure parmi les plus ennuyantes du disque d'Emanuel. Dans l'ensemble, Soundtrack To A Headrush est un album correct mais sans plus, surtout parce que Emanuel n'arrive pas à sortir du moule du rock'n'roll dans lequel il s'est engouffré, malgré que le tout soit fort divertissant et indéniablement festif. Ce n'est pas le genre d'album qu'il faut absolument avoir écouté dans sa vie, contrairement au classique Raw Power, donc je ne le recommanderais pas vraiment à vos oreilles, bien que je tenais à en parler car je me rends compte de n'avoir pas fait la critique de ce genre de rock bien souvent sur ce blog jusqu'à présent. J'annonce en passant que je ne ferai plus beaucoup de critiques sur des albums metal puisque j'ai déjà donné dans ce domaine. Je vais peut-être revenir à ce genre épisodiquement sur ce blog mais je veux changer d'énergie alors tenez-vous le pour dit. Je ferai néanmoins une exception à l'approche des Fêtes de fin d'année. Pour moi, le heavy metal rime avec Noël... Bref, l'album Soundtrack To A Headrush d'Emanuel, d'une durée approximative de 33 minutes et demie qui passe très vite, s'écoute fort bien lors d'une soirée arrosée ou en fumant des trucs qui font rigoler, mais c'est à peu près tout ce qu'il y a à en tirer...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 30 septembre 2017

MUTE - Remember Death

C'est un secret de Polichinelle qu'il se fait de la bonne musique rock au Québec et Mute en est un exemple frappant. Remember Death est le cinquième album studio de cette formation punk prolifique québécoise et pourtant, il n'est pas encore assez connu à l'échelle internationale. Voici donc une excellente occasion pour parler de ce groupe fort intéressant qui mérite d'être découvert. Remember Death est paru sur l'étiquette Bird Attack Records l'année dernière, en 2016, et a été tiré à 4000 exemplaires dont chacun est numéroté à la main. Moi par exemple, je possède le numéro 487. C'est un album qui démontre le savoir-faire de Mute tout au long des onze chansons qui composent le disque. C'est du punk plutôt sophistiqué pour un genre qui n'est l'est pas toujours. Du point de vue des accords et de l'harmonie, Remember Death est un album très riche et dense, avec parfois des envolées virtuoses à la guitare surprenantes. D'ailleurs, Mute déroge du code de déontologie punk sur plusieurs points. D'abord, ces solos de guitare peu communs dans le punk et qui rappellent inévitablement le metal. Il est manifeste que le groupe a beaucoup écouté de metal, en raison de l'aspect technique des chansons. Pourtant, le tout est bien intégré et ça fonctionne bien, même dans un contexte punk. Le résultat est probant et est notamment plus réussi que l'album Blackhawks Over Los Angeles de Strung Out que je critiquais récemment et qui m'avait désappointé (voir ma critique de Blackhawks Over Los Angeles du 9 septembre 2017). Ensuite, il y a des morceaux franchement longs alors que ma conception personnelle du punk veut que les chansons soient courtes et efficaces, faisant moins de trois minutes. Pour ce qui est de l'efficacité, Mute n'a pas de problème mais il y a tout de même des pièces comme Allies, d'une durée de quatre minutes et trois quarts, ou Walking On A Thin Line, avoisinant les six minutes! Encore une fois, Mute tend vers le metal. En fait, je qualifierais le style de Mute comme étant du punk progressif. Il est trop technique et sophistiqué pour le punk traditionnel mais c'est aussi ce qui fait la marque de commerce du groupe, ce qui le rend si intéressant. Parmi les meilleures chansons de l'album Remember Death, notons Resistance, The Dagger, Dead White Desert Route et Santa Muerte. Par contre, A Love Affair With Fire semble moins remarquable. Dans l'ensemble cependant, on a davantage de hauts que de bas et il ne fait guère de doute que cet autre album emballant de Mute saura ravir les connaisseurs et autres aficionados de punk bien ficelé. Remember Death n'est jamais trop agressif, ce qui devrait attirer les fans de rock en général que le hardcore violent rebute. Remember Death de Mute est un album de punk québécois dont je recommande l'acquisition, pour sa maîtrise technique, son sens du style, sa sophistication et sa richesse d'écriture. Les curieux se procureront donc l'album sans faute mais dépêchez-vous, il n'existe que 4000 copies en circulation. Et vous, quel est votre numéro?

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 23 septembre 2017

GOB - Muertos Vivos

Il existe beaucoup de mauvais disques punk sur le marché alors j'ai décidé cette semaine de vous en proposer un qui soit vraiment bon. Je parle de Gob et de son album Muertos Vivos paru en 2007. Gob est un groupe punk canadien qui n'est pas suffisamment connu à l'échelle international, voici donc une excellente occasion de découvrir un nouveau groupe si vous ne les connaissez pas déjà. Gob roule sa bosse depuis plusieurs années, son premier album remontant au milieu des années '90 durant la seconde vague punk. Son style a bien entendu évolué depuis lors et nous offre avec Muertos Vivos quelque chose de rafraîchissant et d'original, assez éclectique dans son approche. S'il y a bien des morceaux typiquement punk, surtout au début de l'album, Gob ne se gêne cependant pas pour explorer diverses sonorités nouvelles dans les chansons qui suivent, nous entraînant avec lui dans une odyssée musicale fort intéressante. Notamment, des pièces telles que Underground et surtout Banshee Song sont indubitablement plus sophistiquées que le punk conventionnel et tendent à s'éloigner du style punk d'origine. Il est évident que la diversité stylistique et la richesse musicale de Gob le rendent bien plus fréquentable qu'un groupe totalement honteux comme Rise Against, trop conformiste et commercial. Ainsi va la vie: il y a des groupes punk nuls comme Rise Against et blink-182, puis d'autres fichtrement plus intéressants comme Against Me! et Gob... pour peu que l'on soit ouvert d'esprit, ce qui devrait normalement être le cas si on écoute du punk. En tous cas, Muertos Vivos est un album qui me plaît beaucoup plus que Appeal To Reason, parce que je suis moi-même très ouvert d'esprit et éclectique dans mes goûts musicaux, allant de Vivaldi à Prokofiev, de Miles Davis à Pat Metheny, de Iggy Pop à Gob (voir ma critique de Appeal To Reason du 29 avril 2017). Qui peut se vanter d'écouter à la fois de l'opéra et du punk de garage? Sûrement pas Rise Against. Mais ne refaisons pas le procès de ce groupe que je déteste et concentrons-nous plutôt sur Gob. Son chanteur est tellement talentueux qu'il alla même jouer en tant que guitariste principal sur l'album Screaming Bloody Murder de Sum 41, un autre groupe canadien dont la réputation n'est plus à faire (voir ma critique de Screaming Bloody Murder du 27 août 2016). Ma chanson favorite extraite de Muertos Vivos est évidemment Banshee Song, un morceau qui a tout pour devenir un classique du rock, si seulement le groupe était plus connu en dehors des frontières du Canada. Il faut avouer aussi que le son progressif de l'album Muertos Vivos ne l'aide pas à s'imposer dans les radios commerciales, l'album de Gob étant trop original et sophistiqué pour pouvoir lui assurer un succès auprès d'un vaste auditoire. À recommander donc aux oreilles averties avant tout, car le fan moyen pourra être un peu perdu après une première écoute. Les chansons de Gob sont pourtant très accrocheuses, la preuve est que cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas entendu l'album avant de le réécouter pour ma critique hebdomadaire et je me souvenais néanmoins de toutes les chansons. Bref, si on aime l'originalité, on sera servi avec Muertos Vivos de Gob, un album de punk progressif accrocheur et résolument revigorant, qui n'a pas peur de ne pas être commercial et qui propose des thèmes engagés (écoutez entre autres War Is A Cemetary, un hymne contre la guerre) et tout à fait punk sans pour autant emprunter les mêmes sentiers battus que ses pairs. Je vous le suggère fortement...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 16 septembre 2017

GOOD RIDDANCE - My Republic

My Republic de Good Riddance, paru en 2006 sur l'étiquette Fat Wreck Chords (les deux derniers albums que j'ai critiqués étaient aussi sur cette étiquette), se conforme en tous points à ce que je m'attends d'un album punk. Les chansons sont efficaces et mélodiques, ce qui n'empêche pas d'avoir des paroles traitant de la rébellion, et surtout elles sont courtes: certaines chansons, comme Torches And Tragedies ainsi que Up To You, ne font même pas 90 secondes! L'album de Good Riddance contient quatorze chansons mais en raison de leur brièveté, l'album entier peine à dépasser la demi-heure. Pourtant, malgré que j'apprécie habituellement ce format, je dois dire que My Republic est un album qui m'a laissé plutôt indifférent. Peut-être est-il justement trop prévisible, trop conformiste. L'album louvoie entre pop punk et post-hardcore mais peu importe le chemin qu'il emprunte, le résultat est toujours éminemment commercial. Good Riddance doit visiblement beaucoup, avec son énième album My Republic, à des groupes renommés tels que Pennywise et Bad Religion. Le manque d'originalité de cet album complaisant mine sa crédibilité, même si Good Riddance est un groupe punk établi. Le problème n'est donc pas que My Republic soit un album ennuyant à écouter, bien au contraire il est assez sympa et distrayant, mais plutôt qu'il soit incapable de se démarquer d'une quelconque façon de ses pairs. Son manque flagrant de personnalité l'empêche d'obtenir de ma part une cote supérieure à The Unraveling de Rise Against, un groupe que pourtant je déteste jusqu'au bout de mes orteils (voir ma critique de The Unraveling du 17 juin 2017). Si la chose en est une possible, My Republic est encore moins original que The Unraveling, un autre album issu comme par hasard de la compagnie Fat Wreck Chords! Ceci fait en sorte que My Republic soit un album parfaitement oubliable, qui se soucie d'ailleurs de cet album de nos jours? Il semble que tout le monde soit trop occupé à écouter les succès de Ed Sheeran et de Harry Styles! Que l'état de la musique rock d'aujourd'hui est à pleurer mes amis... My Republic est tout de même plus crédible que les albums de ces sots qui composent le groupe Rise Against. Les meilleurs chansons de My Republic surviennent à la fin avec This Beast Is Dangerous, étonnamment original sur un album qui ne l'est pas, et bien sûr Uniform, vraiment accrocheuse et possiblement la plus mémorable du lot. En fin de compte, l'album My Republic de Good Riddance, bien qu'il ne soit pas le meilleur de la célèbre formation punk, présente quand même des moments charmants, s'écoute comme un charme et recèle le pouvoir de vous charmer, si bien sûr vous n'avez jamais entendu de musique punk dans votre vie. Pour les autres, on passera son tour, ou alors on se rabattra sur les anciens albums des années '90 de Good Riddance, autrement plus réjouissant. My Republic n'est donc pas un grand album, ni même un bon album, quoiqu'il ne soit pas non plus mauvais. Il est très "ordinaire", si vous voyez ce que je veux dire...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 9 septembre 2017

STRUNG OUT - Blackhawks Over Los Angeles

Capitalisant sur le succès incroyable remporté par l'album-concept American Idiot de Green Day paru quelques années plus tôt, les gars de Strung Out ont décidé eux aussi qu'ils gagneraient la cagnotte avec leur grand album Blackhawks Over Los Angeles de 2007. S'il est manifeste que Blackhawks Over Los Angeles doit visiblement beaucoup à American Idiot, il faut spécifier cependant que l'album de Green Day a été une véritable bombe larguée dans le petit monde de la musique punk et son influence sur à peu près tout ce qui a suivi est assez patent (voir ma critique de American Idiot du 27 août 2011). Ceci ne veut pas dire pour autant que l'album de Strung Out soit comparable à un chef-d’œuvre tel que American Idiot. D'abord, le manque de mélodies accrocheuses mémorables, alors que Strung Out se réclame pourtant du hardcore mélodique, mine considérablement Blackhawks Over Los Angeles d'un point de vue purement commercial. Alors que American Idiot s'adressait à un vaste auditoire, il semble que le public visé par Strung Out soit bien plus restreint, limité au giron des fans de musique punk. Ensuite, la voix du chanteur Jason Cruz n'est pas des plus agréables et peut déplaire à certaines oreilles fines. Son timbre vocal semble voilé, adapté au style punk mais guère à la musique pop. Finalement, c'est peut-être le point principal à retenir, la réalisation sonore est extrêmement indigente, le tout sonnant d'une part de manière très plate, chose plutôt étonnante pour un album ambitieux comme Blackhawks Over Los Angeles, et la guitare accaparant souvent d'autre part toute la place au détriment de la mélodie principale en se lançant dans une logique de démonstration de virtuosité pure et gratuite qui sied mal à un album punk. Pour toutes ces raisons, Blackhawks Over Los Angeles de Strung Out est un album qui déçoit, surtout si l'on pense à la promesse faite par un album de cette envergure. Le groupe visa haut avec cet album, ce qui est tout à son honneur, mais rata sa cible et finit par ennuyer. Il y a certes quelques beaux moments, comme l'ouverture de l'album avec des chansons telles que Calling ainsi que la pièce-titre, ou alors la pièce A War Called Home vraiment très efficace, mais dans l'ensemble, c'est bien peu et le résultat final laisse à désirer. Il n'empêche que c'est là un bel effort et que Strung Out saura susciter l'enthousiasme des fans de musique punk, mais pour les autres dont je fais partie (j'aime écouter du punk à l'occasion mais pas assez pour me définir comme un fan de ce style qui ne présente pas assez d'éléments intéressants dans sa musique d'un point de vue technique), Blackhawks Over Los Angeles peut lasser à la longue. J'avais bien aimé cet album lors des premières écoutes mais après avoir réécouté American Idiot et The War On Errorism (je critiquais cet album de NOFX la semaine dernière), je me suis rendu compte à quel point il est faible et même mal conçu. Strung Out ne sait pas comment accrocher l'oreille de l'auditeur pour faire de son opus un grand album de rock au même niveau que Toxicity de System Of A Down ou Elephant par The White Stripes qui sont des albums que j'ai déjà critiqués sur ce blog et qui réussissent à transcender leur style musical propre pour pouvoir s'inscrire directement dans le panthéon du rock'n'roll avec Led Zeppelin, U2 et Nirvana. Blackhawks Over Los Angeles est peut-être simplement trop ambitieux pour les moyens du groupe qu'il l'a produit...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 2 septembre 2017

NOFX - The War On Errorism

Avant d'être surclassé par Donald Trump, le plus crétin des présidents américains que l'on avait connu était George W. Bush. Sa guerre injustifiée en Irak sous le prétexte que le pays renfermait des armes de destruction massive qui n'ont jamais été découvertes ont suscité bien des groupes punk à dénoncer en musique cet idiot en poste à la Maison-Blanche. On pense bien sûr immédiatement à American Idiot de Green Day, album que j'ai évidemment encensé (voir ma critique de American Idiot du 27 août 2011). Il ne faudrait pas toutefois oublier The War On Errorism, paru en 2003 avant American Idiot et tout aussi virulent envers l'infâme président. Il suffit pour s'en convaincre de regarder la couverture de l'album illustrée ici qui figure George W. Bush avec une tête de clown. NOFX expose ses idées avec franchise et conviction sur la chanson Franco Un-American extraite de l'album et qui avance que l'on ne peut en Amérique être du bord de la France qui s'était alors opposé aux États-Unis à l'ONU. Cette déclaration antipatriotique de la part de NOFX demandait d'avoir des couilles dans la foulée des événements du 11 septembre 2001, ce qui correspond pourtant à l'idéologie du punk d'origine. En effet, sur une autre chanson, NOFX se questionne à savoir quand le punk est-il devenu aussi sage et peureux. Cette pièce intitulée The Separation Of Church And Skate sert d'introduction à The War On Errorism et met la table à un album ambitieux qui propose de redéfinir le punk dans les années 2000. NOFX y va de commentaires souvent délectables concernant la démocratie ("majority rule don't work in mental institutions" sur la pièce Idiots Are Taking Over) ou la musique ("is it absurd to compose music no one's ever heard" sur la pièce Medio-core) et nous sert un album franchement revigorant. NOFX remporte sa gageure de nous servir un album à la fois pertinent pour le punk mais commercialement exploitable (Franco Un-American a été le plus gros succès pour la formation) et prouve qu'il n'a rien à envier à Green Day. En fait, The War On Errorism est possiblement le meilleur album de NOFX, et même le deuxième meilleur album punk des années 2000, tout juste derrière American Idiot. C'est en tous cas un de mes albums punk préférés, NOFX faisant partie des groupes punk pour qui j'ai du respect avec Against Me! et Rancid. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que je parle de NOFX sur ce blog car sa chanson Idiots Are Taking Over figure sur la compilation Punk-O-Rama 8 que j'ai également bien apprécié (voir ma critique de Punk-O-Rama 8 du 15 septembre 2012). NOFX est en effet un groupe punk original et toujours surprenant, qui a des couilles et qui ne mâche pas ses mots. Chaque chanson de l'album The War On Errorism apporte un nouveau point de vue et se distingue des autres. On retrouve même du saxophone sur la pièce Anarchy Camp! Cet album est assurément un classique du punk au même titre que Smash par The Offspring ou même Combat Rock par The Clash! C'est délirant! Il m'apparaît assez clairement que The War On Errorism de NOFX est un album à connaître absolument et qu'il est vraiment sous-estimé par rapport à sa véritable valeur artistique. Pourquoi ne figure-t-il point dans les listes des meilleurs albums de la décennie 2000 rédigées par les critiques de rock alors que American Idiot y figure presque tout le temps? Pour sa pertinence, son intelligence, son originalité, son franc-parler, il ne fait guère de doute pour moi que The War On Errorism de NOFX est un monument du rock. Quiconque prétend aimer le punk devrait écouter cet album extraordinaire au moins une fois dans sa vie.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 18/20

samedi 26 août 2017

AGAINST ME! - The Original Cowboy

Après le passage à une grande maison de disques pour Against Me! (je parle de la compagnie Sire), la petite étiquette Fat Wreck Chords qui avait signé à l'origine le groupe fameux a décidé de ressortir les chansons de l'album The Eternal Cowboy (voir ma critique de The Eternal Cowboy du 19 août 2017) mais sous une nouvelle mouture en renommant l'album The Original Cowboy. Against Me! nous offre donc avec le nouvel album The Original Cowboy de 2009 les mêmes chansons que six ans plus tôt, sans la pièce Sink, Florida, Sink toutefois. Il n'y a aucune chanson nouvelle, juste les mêmes numéros que l'on connaît déjà par cœur. L'ordre des pièces varie cependant, ce qui permet de redécouvrir la musique de Against Me! puisque une chanson ne veut pas dire la même chose selon la position qu'elle occupe dans une liste ou sur un album. De plus, les excellentes réinterprétations par Against Me! sont aussi bonnes que sur l'album de 2003, voire meilleures, car plus spontanées et passionnées, peut-être même plus agressives. Bien sûr, les deux versions se valent, mais je crois que je préfère tout de même la version retapée de 2009. The Original Cowboy est en quelque sorte un album qui étrangement fait du neuf avec de l'ancien, même si la pièce Cavalier Eternal est identique sur les deux albums puisqu'elle est la seule à n'être pas rejouée mais simplement repiquée, et même si en définitive on regrette l'absence d'extras ou de bonus sur le disque. Je parle de Cavalier Eternal et non pas Cavalier Éternel car la chanson a changé inexplicablement de titre dans le processus, de même que Unsubstantiated Rumors Are Good Enough For Me To Base My Life Upon qui devient Unsubstantiated Rumors (Are Good Enough For Me To Base My Life On) et surtout A Brief Yet Triumphant Intermission qui devient à son tour A Brief Yet Triumphant Introduction car elle est maintenant placée en première position sur l'album The Original Cowboy d'Against Me! de 2009. Par ailleurs, certaines chansons sont enchaînées une à l'autre sur une même piste, comme le numéro final qui combine You Look Like I Need A Drink avec Turn Those Clapping Hands Into Angry Balled Fists pour devenir un moment épique de plus de sept minutes... C'est d'autant plus vrai que l'album entier ne dure que vingt-deux minutes et quart, ce qui en fait d'ailleurs un EP n'offrant que huit chansons. Il est par conséquent certain que The Original Cowboy, même s'il est artistiquement supérieur à The Eternal Cowboy, ne s'adresse qu'aux fans endurcis de la formation Against Me! et ne devrait pas faire de l'ombre à la première version. C'est aussi la raison pour laquelle je me dois de n'offrir qu'une cote moindre à la version de 2009 dont on peut aisément se passer si on possède déjà The Eternal Cowboy. Il n'y a pas grand-chose à dire de The Original Cowboy qui n'ait déjà été dit lors de ma critique hebdomadaire de la semaine passée, aussi je vous référerais à ma critique de The Eternal Cowboy pour en savoir plus. L'album The Original Cowboy n'apporte certes rien de nouveau que nous ne savions pas déjà sur Against Me! mais il est quand même attachant, aussi je ne regrette pas de l'avoir ajouté à ma vaste collection de disques en tant que collectionneur invétéré que je suis!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 19 août 2017

AGAINST ME! - The Eternal Cowboy

Procédons à la clarification d'usage: l'album s'appelle Against Me! As The Eternal Cowboy ou plus simplement As The Eternal Cowboy mais moi, pour raccourcir et simplifier, je l'intitulerai The Eternal Cowboy. Ce n'est pas le premier album pour Against Me! mais moi, pour tout dire et préciser, c'est bien le premier que j'aie écouté. Commencer par The Eternal Cowboy est de toute façon un très bon départ pour aller à la rencontre de Against Me! puisque le groupe n'avait pas encore connu de succès à grande échelle, ce qui nous le montre encore intègre et intransigeant. Le style de l'album est absolument passionnant, combinant le folk et le punk d'une manière très originale et réussie, avec des propos qui sortent de l'ordinaire en s'éloignant des clichés que l'on entend souvent dans le style punk. La musique y est excellente mais je dirais que les paroles y sont encore plus importantes: Tom Gabel, le chanteur du groupe Against Me! qui changera de nom par la suite, s'exprime entre dénonciation et désespoir de manière fort convaincante. C'est néanmoins la musique qui retient surtout mon attention car je ne comprends pas toutes les subtilités de l'anglais, ma connaissance de la langue de William Shakespeare étant limitée, hélas! Against Me! est pour moi le groupe punk idéal puisqu'il rejoint ma conception de ce style: des chansons courtes et efficaces, accrocheuses mais aussi signifiantes au niveau des paroles, substantielles mais aussi agréables d'écoute. De fait, l'album entier dépasse à peine les vingt-cinq minutes car toutes les chansons de The Eternal Cowboy sont incroyablement brèves, aucunes ne dépassant les trois minutes (sauf l'avant-dernière qui se retrouve à être l'exception qui confirme la règle, la pièce Turn Those Clapping Hands Into Angry Balled Fists). Quant à la dernière, qui se veut être un aparté fort léger après un album aussi chargé de sens, la chanson Cavalier Éternel (une mauvaise traduction en français du titre de l'album d'Against Me!), est un joli morceau de rupture amoureuse à la guitare sèche qui aurait pu être chanté par... Jason Mraz! Dans l'ensemble toutefois, Against Me! est beaucoup plus pertinent sur le sort du monde et sur l'état de la société que Rise Against, un groupe de vils imposteurs qui n'ont rien à voir avec l'authenticité du punk et dont j'ai trouvé risible leur album The Unraveling (voir ma critique de The Unraveling du 17 juin 2017). Il ne faut donc pas confondre Against Me! avec Rise Against, ni même avec Rage Against The Machine. Tous ces groupes à la dénomination similaire n'ont rien en commun musicalement ou littérairement. Against Me! est de toute façon trop original, trop unique pour être comparé à qui que ce soit. Sa musique jamais agressive ou violente, comme quoi il n'est pas nécessaire de crier et d'être bruyant pour étayer un message, flirtant souvent avec la guitare acoustique que l'on retrouve dans le folk puriste, parfois augmentant la saturation des guitares mais jamais autant que les Sex Pistols, est inimitable de qualité sonore. J'ai vraiment beaucoup aimé The Eternal Cowboy du groupe Against Me! et bien qu'il soit hasardeux d'avancer qu'il s'agit d'un incontournable des années 2000, il n'en demeure pas moins qu'il est certainement un des meilleurs à être sortis de la première moitié de cette décennie, une époque où le rock était encore en ébullition. 2003 marque donc l'année de parution de The Eternal Cowboy et de bien d'autres albums essentiels d'un style qui tend malheureusement à s'effacer avec le temps...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 12 août 2017

ALEXISONFIRE - Crisis

Alexisonfire est une formation post-hardcore pour laquelle j'ai énormément de respect et d'affection. Je m'attendais donc à rien de moins que la fin du monde pour son album Crisis paru en 2006. J'en attendais trop d'Alexisonfire: son album Crisis n'est pas à la hauteur des deux précédents albums (que j'ai par ailleurs déjà critiqués). Bien sûr, on retrouve sur Crisis le même engagement à créer des chansons fortement expressives et l'alternance entre les voix de George Pettit et de Dallas Green produit un contraste efficace et fichtrement intéressant. La voix monstrueuse de George Pettit prend sur Crisis beaucoup de place, ce qui donne un côté plus dur à Crisis qui compense pour les guitares moins importantes que celles qu'on retrouvait sur les opus qui le précèdent. Toutefois, on se doit de constater que la magie n'est pas au rendez-vous de ce troisième et avant-dernier album de la formation qui commence un peu à tourner en rond. L'esprit créatif et expérimental d'Alexisonfire semble avoir laissé place à une volonté de devenir plus accessible pour le grand public, plus commercial et aussi moins passionnant. Cette tactique semble avoir fonctionné puisque Crisis est un des albums les plus populaires en ce qui a trait au volume des ventes pour la petite formation de l'Ontario. Quelle déception cependant, je préfère nettement "Watch Out!" qui avait des chansons incroyablement plus admirables (voir ma critique de "Watch Out!" du 15 octobre 2016). Il n'y a sur Crisis rien de vraiment mémorable, les mélodies étant singulièrement plus anodines pour ne pas déplaire à la masse des consommateurs. Alexisonfire n'a quand même pas produit un album complètement pourri, il y a de beaux moments sur Crisis, comme les pièces Boiled Frogs ou encore We Are The End, mais dans l'ensemble, je ne peux pas lui accorder une cote équivalente aux deux albums précédents. Ma cote de 16 est tout de même enviable pour bien des groupes qui rêveraient d'avoir le talent d'Alexisonfire mais ne parviennent qu'à ennuyer... Même un album moyen comme Crisis pour Alexisonfire est supérieur en termes de qualité artistique à plusieurs autres albums de rock des années 2000. Le post-hardcore original d'Alexisonfire confère, malgré l'aspect consensuel de l'opus, une touche inimitable à Crisis qui demeure donc parmi mes albums favoris de la décennie, derrière "Watch Out!" bien entendu mais bien présent dans ma liste. Ce n'est pas bien compliqué: tous les albums d'Alexisonfire sont intéressants, point final. Pour s'initier à la musique du groupe canadien, il peut même être recommandable de débuter avec Crisis puisqu'il s'agit de l'album le plus facile d'accès. J'ai donc déjà écrit la critique de trois albums d'Alexisonfire, il ne reste plus que le magnifique Old Crows/Young Cardinals car après ça, le groupe disparaîtra des écrans radar en se séparant, hélas! Espérons néanmoins un retour du fameux groupe post-hardcore éventuellement...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 5 août 2017

AFI - Sing The Sorrow

Il était temps que je fasse la critique de Sing The Sorrow, un album que j'adore et qui figure non seulement parmi les meilleurs albums de la formation AFI, sinon carrément le meilleur, mais s'avère aussi un des plus marquants de sa génération à mon avis. Paru en 2003, Sing The Sorrow capture parfaitement le climat musical de son époque à l'instar de Box Car Racer, Evanescence et The Killers. Dans ce temps-là, il y a une quinzaine d'années, le rock grouillait de créativité, ce qui n'est plus le cas de nos jours où le rock n'est plus qu'un style musical moribond, hélas! Cet album de AFI est un classique des années 2000 au même titre que American Idiot de Green Day, Toxicity de System Of a Down ou encore l'album homonyme de Franz Ferdinand. Sans aller jusqu'à parler de génie, il faut tout de même reconnaître la qualité d'écriture des chansons de cet album mémorable puisque aucune chanson n'est à jeter aux ordures, enfilant les succès commerciaux un après l'autre: The Leaving Song Pt. II, Bleed Black, Silver And Cold, Girl's Not Grey, etc... Par contre, on peut affirmer que Sing The Sorrow a été réalisé par deux artistes de génie, Jerry Finn qui a notamment produit ...And Out Come The Wolves de Rancid et Butch Vig qui a produit Nevermind de Nirvana, rien de moins! Ces réalisateurs de renom ont poussé AFI à adopter un nouveau son plus ambitieux puisque Sing The Sorrow ne ressemble en rien à ce que le groupe punk avait fait auparavant. Pour s'en convaincre, il suffit d'aller écouter par exemple Shut Your Mouth And Open Your Eyes qui est certes un bon album mais qui est à cent lieues de Sing The Sorrow (voir ma critique de Shut Your Mouth And Open Your Eyes du 10 juin 2017). Le travail a porté ses fruits puisqu'il en résulte un album plus sophistiqué et substantiel, voire plus métaphysique. L'alternance entre le doux et le fort donne du relief aux compositions et les voix d'accompagnement ont un aspect quasi choral fort approprié. La façon dont les paroles sont réparties entre le chanteur solo principal Davey Havok et ses confrères musiciens qui s'occupent des voix d'accompagnement est cependant parfois pour le moins curieux. Davey Havok a en outre un timbre de voix fort particulier qui peut ne pas plaire à tous. Pour ma part, je trouve néanmoins que la prestation vocale du célèbre chanteur est absolument pertinente dans ce contexte. Cela permet à AFI d'offrir un album unique qui ne ressemble à aucun autre, pas même aux autres albums du groupe. En effet, AFI adoptera un son beaucoup plus électronique par la suite, l'éloignant encore plus de ses racines punk. En quelque sorte, Sing The Sorrow de AFI est l'album de la consécration pour le groupe, celui qui lui a permis d'amorcer une percée commerciale qui marque le début d'une odyssée musicale et artistique passionnante. L'importance de cet album est capitale et il faut avoir écouter ce chef-d’œuvre une fois dans sa vie. En terminant,  notez que l'endos de l'album indique qu'il y a douze chansons mais en réalité, une treizième pièce intitulée This Time Imperfect est cachée à la fin du CD, après quelques dizaines de secondes de silence, faisant en sorte que la dernière piste cumule une durée de plus d'un quart d'heure. Après un début d'album fracassant, Sing The Sorrow finit doucement sur des notes contemplatives...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 29 juillet 2017

FINCH - Say Hello To Sunshine

Il y a deux manières pour un groupe d'aborder le rock progressif: la passéiste et la moderniste. Finch se range à l'évidence dans la seconde catégorie. Say Hello To Sunshine, paru en 2005, sonne comme un album progressif de 2005 et non pas comme un album d'il y a quarante ans, ce qui est le cas de certaines formations nostalgiques sans imagination... D'aucuns argueront que Finch est en réalité un groupe de post-hardcore. Qu'ils aillent au diable. Le matériel vénéneux de Finch fait merveille sur son album Say Hello To Sunshine, avec une recherche musicale manifeste et une balance sonore entre le mélodique et le rythmique idéale. Il n'y a rien de punk sur cet album magnifique de Finch, juste une volonté de repousser les limites du style rock tout en demeurant accessible. De fait, on retrouve des changements de chiffres indicateurs et des accords étonnants et pourtant, l'album s'écoute comme un charme. Say Hello To Sunshine s'écoute sans effort, comme si le rock progressif coulait de source. Même si vous étiez allergique à la musique bizarroïde, vous aimeriez Finch. N'hésitez pas à l'écouter. Le style de cet album est difficile à décrire, aussi je le comparerais à Prior To The Fire de l'excellent groupe québécois Priestess (voir ma critique de Prior To The Fire du 25 février 2017). En réalité, Say Hello To Sunshine est encore meilleur que Prior To The Fire. Parfois, Finch se fait agressif, comme sur la pièce The Casket Of Roderick Usher, un morceau de moins de deux minutes! En général, Finch alterne toutefois le doux et le dur, le "piano" et le "forte", comme sur Fireflies qui n'a rien à voir avec la chanson à succès de Owl City... Malgré tout, le rythme est en fait l'invité d'honneur, volant la vedette aux autres paramètres musicaux, comme sur les pièces Ink et Miro. À vrai dire, il y a tant de bonnes chansons sur Say Hello To Sunshine que je ne puis les nommer toutes. Je trouve que chaque morceau a sa place sur l'album, les quatorze titres étant aussi excellents les uns que les autres. Il est incroyable d'avoir des moments aussi violents et commerciaux à la fois, aussi expérimental et pop en même temps. Satané Finch, il nous surprendra toujours! Tous les albums de Finch sont bons mais j'ai un faible pour celui-ci. Inutile d'insister: vous l'avez compris, j'ai adoré Say Hello To Sunshine de Finch et j'espère vraiment qu'il en sera de même pour vous. Je suis en amour avec Igor Stravinski (1882-1971), Francis Poulenc (1899-1963) et Olivier Messiaen (1908-1992), et il va de soi que je veuille faire découvrir la musique moderne au plus grand nombre. Il devient alors une bonne manière de commencer en écoutant le rock moderniste de Finch. C'est fichtrement intéressant tout ce foutoir, et je vous prierais de bien débuter en partant du bon pied. On y va avec une musique plus accessible, puis on bascule avec Anton Webern (1883-1945) et Edgard Varèse (1883-1965). Si vous n'avez rien compris, ce n'est pas grave. Allez écouter Madonna.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 22 juillet 2017

COHEED AND CAMBRIA - No World For Tomorrow

Pour le quidam moyen, le rock progressif évoque des figures rythmiques complexes et savantes avec des harmonies bizarroïdes et une instrumentation baroque dans des pièces expérimentales qui n'en finissent plus de finir. Ce préjugé bien ancré dans la population n'est pas sans avoir un fond de vérité, il est vrai. Mais alors qu'on écoute No World For Tomorrow de Coheed and Cambria pour s'apercevoir que ce peut être tout autre chose. En effet, cet album est progressif jusqu'au bout des ongles, ce qui ne l'empêche pas d'être absolument accessible. Les excentricités musicales de ce style sont mises au rancart au profit de la ligne mélodique, tout simplement. En réalité, Coheed and Cambria a beaucoup gagné en maturité depuis son album In Keeping Secrets Of Silent Earth:3 qui était un peu déroutant (voir ma critique de In Keeping Secrets Of Silent Earth:3 du 25 juin 2016). Le style sur No World For Tomorrow est certes moins original mais il est plus mesuré, oui, plus subtil. Coheed and Cambria refuse de céder à la facilité et évite d'utiliser des effets flamboyants tape-à-l’œil qu'on retrouve parfois dans le metal progressif. Les chansons de No World For Tomorrow sont tout en finesse et on ne peut qu'admirer la probité et l'intégrité artistique d'un tel album. Il y a pourtant plusieurs sources sonores différentes, plusieurs instruments utilisés mais leur présence se veut discrète au lieu d'occuper toute la place pour épater la galerie. L'album de Coheed and Cambria débute avec The Reaping, une brève introduction d'à peine une minute et quart à la guitare acoustique avant de passer à la pièce-titre où l'album démarre vraiment. Il faut savoir que No World For Tomorrow est construit en deux parties distinctes, un premier bloc de huit morceaux, incluant The Reaping, qui démontre l'art maîtrisé et la nuance dont est capable le groupe, puis un second bloc intitulé The End Complete constitué de cinq pièces, dont la chanson The End Complete elle-même, qui renouent avec la conception populaire du rock progressif, avec davantage de recherche sonore. En quelque sorte, on assiste à une gradation des effets employés par Coheed and Cambria tout au long de l'album, pour culminer dans le second bloc et aboutir enfin à On The Brink, irrésistiblement progressive... Plusieurs chansons sont longues comme c'est la coutume dans ce style musical, par exemple Mother Superior dépasse les six minutes et demie tandis que la chanson The End Complete fait plus de sept minutes et demie et On The Brink dure plus de sept minutes. Ce n'est pourtant pas un album trop long puisqu'il fait une heure très exactement, ce qui est bien moins que les 70 ou 75 minutes qu'on retrouve souvent dans les albums interminables de metal progressif. No World For Tomorrow s'écoute comme un charme, il n'est pas abscons alors vous ne devriez pas être intimidé de l'écouter. Bien au contraire, il peut être une excellente porte d'entrée à ce style si vous êtes novice en la matière. No World For Tomorrow de Coheed and Cambria, paru en 2007 sur l'étiquette Columbia Records, deviendrait peut-être l'album de rêve pour tous ceux qui répugnent à s'exposer au rock progressif, et je le conseille bien évidemment volontiers.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 15 juillet 2017

PIERCE THE VEIL - Selfish Machines

Parmi les groupes inclassables dont il est difficile de définir le style, Pierce The Veil se taille une place enviable. Ce n'est pas vraiment screamo, ni post-hardcore, ni emo, ni progressif, aussi je qualifierais leur style comme étant du rock expérimental. Cette dénomination large est en effet assez vague pour inclure à peu près n'importe quel groupe inclassable. Sur son opus, on retrouve même de la musique latino, à témoin un peu la pièce d'ouverture Besitos, mais surtout Fast Times At Clairemont High avec son titre de film pornographique, et même le début de The New National Anthem! Pierce The Veil a aussi des ballades, comme l'excellente Stay Away From My Friends ainsi que la chanson de clôture Kissing In Cars. Attention toutefois car bien que l'album mentionne treize titres, Southern Constellations n'est pas une vraie chanson mais un interlude. Pierce The Veil propose des chansons plus complexes que ses congénères dans l'expression des sentiments avec son album Selfish Machines, aussi je le trouve bien plus intéressant que l'album que je critiquais la semaine dernière, à savoir The Black Parade dont la réputation est surfaite. Les ballades de Pierce The Veil sont effectivement plus réussies que celles de My Chemical Romance (voir ma critique de The Black Parade du 8 juillet 2017). Il est vrai que The Black Parade s'adressait à la masse des auditeurs tandis que Selfish Machines est plus subtil et ne peut être apprécié que par des fans fidèles et avertis. Selfish Machines ne s'adresse donc pas à tout le monde, avis aux mélomanes. Je n'ai d'ailleurs pas été tout de suite ravi par Pierce The Veil, surtout à cause de la voix déplaisante du chanteur, très aigu et assez monotone, irritante à souhait. Si l'on passe par-dessus ce vilain défaut, on est cependant grandement récompensé, le groupe nous offrant des morceaux variés et recherchés, mes préférés étant Disasterology et Fast Times At Clairemont High, en plus des ballades sus-mentionnées. Par contre, Million Dollar Houses (The Painter) a la fâcheuse idée de faire intervenir l'auto-tune, ce n'est donc pas ma favorite. Cette exception confirmant la règle ne devrait point vous décourager de prêter l'oreille à cet album enthousiasmant, Pierce The Veil étant une formation fort originale qu'il faut découvrir. Si la chose vous intéresse, notez cependant que l'album est paru en 2010 mais a été remixé et réédité en 2013. Moi je possède la version de 2013 et je ne connais pas la précédente version. Je ne peux pas vous informer sur les différences entre les deux albums, aussi je recommanderais plutôt de vous procurez la nouvelle édition de 2013 qui sonne comme une tonne de briques, je veux dire qu'elle sonne admirablement. En outre, l'album vient dans un bel étui cartonné noir, la couverture du livret de Selfish Machines étant identique à celle de l'étui. Bref, voilà une bien jolie chose à collectionner. En résumé, Selfish Machines de Pierce The Veil est un album original, subtil, complexe et recherché, expliquant facilement qu'il batte The Black Parade de My Chemical Romance qui est une formation que je respecte mais qui paraît bien commerciale en comparaison d'un groupe de rock expérimental comme Pierce The Veil. Ma cote d'appréciation est donc naturellement plus élevée cette semaine que celle de la semaine dernière. Il ne me reste donc plus qu'à vous souhaiter une bonne écoute...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20